Ébauche du plan directeur de Fort Prince-de-Galles, 2024
Lieu historique national Fort Prince-de-Galles
Le plan directeur du fort Prince-de-Galles a été mis à jour pour la dernière fois en 2011. Il devait être renouvelé en 2021, mais le processus a été retardé en raison de la pandémie de COVID-19.
Depuis 2011, des changements ont été apportés au processus de planification. En particulier, la planification de gestion est désormais entreprise sur un cycle de 10 ans (comparativement à un cycle de 5 ans auparavant), et des procédures renforcées de mise en œuvre et de suivi seront mises en place tout au long du cycle.
La planification de gestion permet de faire le point sur le site et de fixer des objectifs pour l’avenir. Les commentaires des partenaires, des parties prenantes et des visiteurs est un élément essentiel de ce processus. La période de consultation publique est maintenant fermée.
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1.0 Introduction
Parcs Canada administre l’un des plus beaux et des plus vastes réseaux de lieux naturels et historiques protégés du monde. Son mandat consiste à protéger et à mettre en valeur ces lieux pour que puissent en profiter les générations d’aujourd’hui et de demain. La gestion stratégique et axée sur le futur de chaque lieu historique national, parc national, aire marine nationale de conservation et canal historique administré par Parcs Canada appuie sa vision :
Les trésors historiques et naturels du Canada occuperont une place de choix au cœur de la vie des Canadienset des Canadiennes, perpétuant ainsi un attachement profond à l’essence même du Canada.
En vertu de la Loi sur l’Agence Parcs Canada, Parcs Canada doit préparer un plan directeur pour chaque lieu historique national qu’il administre. Le Plan directeur du lieu historique national du Canada Fort Prince-de-Galles, une fois approuvé par le ministre responsable de Parcs Canada et déposé au Parlement, permet de s’assurer que Parcs Canada respecte son obligation de rendre compte à la population canadienne en décrivant comment la gestion du lieu historique mènera à des résultats mesurables appuyant son mandat.
Les peuples autochtones sont des partenaires importants dans l’intendance des aires patrimoniales, avec des liens aux terres et aux eaux depuis les temps immémoriaux. Les travaux de Parcs Canada avec ses partenaires autochtones s’articulent autour d’une vision de la gestion et de la gouvernance des aires protégées qui permet l’intendance autochtone, favorise la réconciliation et soutient la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA).
Les partenaires autochtones (Cree, Dene, Inuit et Métis), les intervenants, les partenaires et la population canadienne, ont participé à la préparation du plan directeur, contribuant ainsi à l’établissement de l’orientation future du lieu historique national Fort Prince-de-Galles. Le plan décrit une orientation claire et stratégique pour la gestion et l’exploitation du Fort Prince-de-Galles en formulant une vision, des stratégies et des objectifs clés. Parcs Canada rendra compte chaque année des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs du plan directeur, et il procédera à l’examen de ce dernier tous les dix ans ou avant, au besoin.
Ce plan directeur n’est pas une fin en soi. Parcs Canada favorisera un dialogue ouvert sur sa mise en œuvre, pour s’assurer qu’il reste pertinent et significatif. Le plan sera l’axe autour duquel s’articulera l’engagement continu, et la consultation, le cas échéant, à l’égard de la gestion du lieu historique national Fort Prince-de-Galles dans les années à venir.
2.0 Importance du lieu historique national Fort Prince-de-Galles
Depuis plus de 4 000 ans, le paysage de toundra du Nord du Manitoba, aux environs de l’embouchure de la rivière Churchill, est un lieu de vie et de rassemblement pour les peuples autochtones. En effet, il y a longtemps que les Cris, les Dénés, les Inuits et par la suite les Métis se sont établis sur cette partie du littoral de la baie d’Hudson. À l’époque de la traite des fourrures, les tensions étaient vives entre les marchands anglais et français, et la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a choisi des terres à l’embouchure de la rivière Churchill pour y construire un fort, afin de protéger les intérêts anglais ( carte 1). L’endroit était avantageux pour le poste de traite et le fort : la rivière permettait d’accéder à l’intérieur des terres, la pointe de terre offrait une vue stratégique sur la baie d’Hudson, et l’accès à l’océan facilitait les liaisons avec le Nord et l’Europe.
Désigné en 1920, le fort a été l’un des premiers lieux historiques nationaux administrés par Parcs Canada. La désignation du fort Prince-de-Galles à titre de lieu historique national vise à souligner son rôle dans la rivalité franco-anglaise du XVIIIe siècle pour le contrôle du territoire et des ressources autour de la baie d’Hudson. Un aspect fondamental de cette désignation est le rôle de la traite des fourrures et des personnes qui y participaient : les employés de la CBH (voyageurs, ouvriers, commerçants, médecins, etc., qui étaient liés par contrat à la Compagnie); les Cris, les Dénés, les Inuits et les Métis qui vivaient et voyageaient dans la région et commerçaient avec la CBH; ainsi que les concurrents français de la Compagnie. En 1933, d’autres terres liées à l’exploitation du fort Prince-de-Galles par la CBH, c’est-à-dire l’anse Sloop et la batterie du cap Merry, ont été ajoutées à la désignation. Celle-ci reconnaît que le fort Prince-de-Galles est une ruine d’importance nationale à la fois du point de vue historique et architectural. Associé à la traite des fourrures, le fort Prince-de-Galles a des liens avec certains lieux historiques nationaux du Sud du Manitoba, notamment La Fourche et Lower Fort Garry.
Carte 1 : Cadre régional
Carte 1 : Cadre régional — Version textuelle
Une carte du Manitoba sur laquelle figure le lieu historique national Fort-Prince-de-Galles, situé dans la partie nord de la province, juste à l’ouest de Churchill. Le parc national Wapusk borde la baie d’Hudson au nord-est et York Factory se trouve juste au sud-est. Le parc national du Mont-Riding se trouve au sud-ouest, tout comme les Monticules Linéaires. Une carte en médaillon montre Lower Fort Garry et le presbytère St. Andrew’s situés au nord-est de Winnipeg, La Fourche au centre de Winnipeg et la maison Riel au sud de Winnipeg. Les communautés de Churchill, Bird, Gillam, Ilford, York Landing, Thompson, Shamattawa, Oxford House et Norway House sont identifiées. Les rivières Churchill, Hayes, Nelson, Rouge et Assiniboine sont indiquées, ainsi que le lac Winnipeg. La voie ferrée entre Winnipeg et Churchill est identifiée, de même que les principales autoroutes.
L’actuel fort en pierre a été construit en quatre décennies (de 1730 à 1771). Il s’agit d’une fortification de style Vauban du XVIIe siècle, caractérisée par quatre bastions en forme de losange reliés entre eux par des courtines droites. À l’origine, le fort est construit après l’exploration de la région par les premiers Européens dans les années 1600 et vient remplacer un ancien poste de la CBH (le poste de la rivière Churchill, établi en 1717); le nouveau fort est bâti plus près de la côte. La CBH veut faire de ce fort en pierre une forteresse anglaise imprenable pendant la lutte franco-anglaise pour l’Amérique du Nord à l’époque de la traite des fourrures. Toutefois, lorsque trois navires de guerre français arrivent pour un raid en 1782, le gouverneur du fort, Samual Hearne, comprend que les 39 hommes présents sur place ne font pas le poids face aux Français. Le fort se rend rapidement. Après la capitulation, les Français pillent le fort et endommagent ses capacités défensives en allumant des feux et en utilisant des charges de poudre noire pour détériorer certains éléments comme les bouches des canons. Même si le fort repasse sous le contrôle de la CBH en 1783, il ne peut plus être occupé en raison des dommages causés par l’attaque, et il est abandonné au profit de son ancien emplacement. Le fort abandonné restera en ruines pendant plus de 150 ans, jusqu’à ce que les premiers travaux de restauration commencent en 1934. Les études archéologiques formelles pour inventorier les ressources culturelles sur place ne commenceront que bien plus tard, en 1995.
L’anse Sloop, située à environ trois kilomètres en amont du fort, était le lieu d’hivernage des navires. L’anse Sloop se distingue en tant que site d’amarrage pour les navires et pour les inscriptions laissées par les employés de la CBH, qui ont gravé leur nom dans la roche de l’anse. Dès 1689, des navires en provenance d’Angleterre ont hiverné dans l’anse. On peut encore voir aujourd’hui des anneaux d’amarrage à l’anse Sloop ainsi qu’un chemin de charrette qui relie l’anse au fort.
La batterie du cap Merry, qui contribuait à défendre le fort, est située de l’autre côté de l’embouchure de la rivière. Dans les années 1740, deux batteries ont été construites au cap Merry. La batterie d’origine a été déconstruite peu de temps après sa construction, car ses canons auraient pu être tournés vers le fort. La poudrière est tout ce qui reste aujourd’hui de la première batterie. Un second emplacement, plus stratégique, a ensuite été choisi pour placer les six canons de la batterie.
Le paysage intact et immuable, relativement inchangé sur la péninsule ouest depuis avant l’établissement du fort, est reconnu comme un aspect de la valeur historique du lieu. La région se trouve à la limite sud de l’aire de répartition de l’ours polaire, une espèce préoccupante au titre de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement du Canada; elle constitue aussi un habitat important pour les oiseaux migrateurs au printemps et en été, notamment une halte essentielle pour un oiseau de rivage appelé le bécasseau maubèche, qui est inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP.
3.0 Contexte de planification
Dans cette section
- Nature et culture nordiques
- Liens autochtones
- Partenaires touristiques
- Saisons touristiques et sécurité en présence d’ours
- Accès et services
- Entretien des ouvrages de fortification
- Forces de la nature et changements climatiques
- Considérations liées à la portée de la planification
Le lieu historique national compte trois secteurs distincts : le fort Prince-de-Galles (le fort), l’anse Sloop et la batterie du cap Merry (carte 2). Le fort et l’anse Sloop sont situés de l’autre côté de la rivière Churchill par rapport à la ville de Churchill, sur ce qu’on appelle la péninsule ouest. La batterie du cap Merry est située du côté est de la rivière, à environ deux kilomètres au nord-ouest de Churchill.
Nature et culture nordiques
La ville de Churchill, au Manitoba, offre aux visiteurs des expériences emblématiques du Nord : ours polaires, bélugas et aurores boréales. Il s’agit d’une destination de renommée internationale pour l’observation des animaux sauvages. La plupart des touristes ne viennent pas dans le Nord du Manitoba pour en apprendre plus sur les forts ou la traite des fourrures; toutefois, grâce au lieu historique national, les visiteurs ont la possibilité d’enrichir leur expérience à Churchill. En se rendant au centre d’accueil de Parcs Canada ou en visitant le lieu historique national, les gens ont l’occasion de réfléchir à l’histoire humaine du territoire, notamment aux liens culturels qui unissent les peuples autochtones à ce paysage, aux interactions entre les explorateurs européens et les peuples autochtones, à l’exploit que représentait la construction d’un fort dans le Nord il y a trois cents ans, et au rôle joué par la traite des fourrures dans les premiers temps de la formation du Canada.
Carte 2 : Cadre local
Carte 2 : Cadre local — Version textuelle
Les limites du site du fort Prince-de-Galles sont indiquées dans la partie nord-ouest de la carte et celles de l’anse Sloop dans la partie sud-ouest. Tous deux sont bordés par le fleuve Churchill, dont les rives sont parsemées d’estrans. De l’autre côté de la rivière se trouve la batterie du cap Merry, au centre de la carte, et la ville de Churchill, avec le centre d’accueil de Parcs Canada et la gare, dans la partie sud-est de la carte. La rampe de mise à l’eau du côté de Churchill et le quai près du fort Prince-de-Galles sont également indiqués.
Liens autochtones
L’histoire humaine de la région de Churchill s’étend sur plus de 4 000 ans, depuis les premiers établissements des peuples pré-Dorset et Dorset jusqu’à l’arrivée dans la région des Dénés, des Inuits et des Cris. Les multiples périodes majeures de l’histoire pré-européenne de l’Arctique représentées dans un lieu aussi méridional offrent un témoignage continu et exceptionnel de l’adaptation de l’humanité à l’environnement nordique.
Aujourd’hui, ces terres font partie du territoire visé par le Traité no 5. Les communautés cries, dénées, inuites et métisses sont liées à Parcs Canada et au fort Prince-de-Galles en raison de leur lien global avec ces terres et de leur intérêt pour d’autres lieux patrimoniaux de la région. Grâce aux relations établies avec le parc national Wapusk et le lieu historique national York Factory ainsi qu’à d’autres initiatives de conservation dans la région, notamment une proposition visant à créer une aire marine nationale de conservation, chacune de ces communautés a la possibilité d’être plus active au lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles afin de mieux raconter ses récits associés à l’histoire du secteur. Conformément au Cadre pour l’histoire et la commémoration de Parcs Canada, une participation accrue des partenaires autochtones, guidée par leur rétroaction, favorisera la diffusion de récits plus larges et plus inclusifs sur le lieu et la région.
Cinq communautés ininewak (cries) qui représentent Kitaskiinan Kawekanawaynichkatek, « la terre que nous voulons protéger », participent à un projet d’aire protégée et de conservation autochtone sur des terres situées au sud de Churchill, dans le secteur de Wapusk et de York Factory. Ces nations (Première Nation de York Factory, Nation crie de Fox Lake, Nation crie de Tataskweyak, Première Nation de War Lake et Première Nation de Shamattawa) collaborent également avec Parcs Canada dans le cadre du projet sur l’avenir de York Factory.
La Première Nation de York Factory et la Nation crie de Fox Lake ont des représentants au Conseil de gestion du parc national Wapusk, qui contribue à orienter la gestion du parc national. Les communautés inuites et dénées joueront également un rôle dans la gestion du parc national Wapusk à l’avenir, lorsque l’accord Kivahiktuq aura été signé. La Manitoba Métis Federation a une section locale à Churchill et est également active au lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles, principalement par l’intermédiaire de ses intérêts à Wapusk.
Partenaires touristiques
Le tourisme est un aspect fondamental de l’identité et de l’économie de Churchill, et Parcs Canada (avec le fort Prince-de-Galles et Wapusk) est l’un des principaux acteurs de l’offre touristique locale.
Les voyagistes sont des partenaires clés de Parcs Canada à Churchill. Le tourisme local est stimulé par plusieurs entreprises qui font la promotion Churchill et organisent des excursions de classe mondiale pour l’observation des ours polaires, des bélugas et des aurores boréales. La fréquentation du lieu historique national, en particulier les visites du fort en été, dépend de ces entreprises.
Saisons touristiques et sécurité en présence d’ours
Il y a trois saisons touristiques à Churchill : la saison estivale associée aux bélugas, la saison automnale associée aux ours polaires et la saison hivernale associée aux aurores boréales. Parcs Canada a un rôle à jouer dans chacune de ces saisons touristiques. La saison des ours, en octobre et en novembre, est celle où l’activité touristique est la plus intense à Churchill. Pendant cette saison, Parcs Canada s’efforce d’assurer la présence de membres de son équipe (interprètes et surveillants d’ours) à la batterie du cap Merry. Pendant la saison estivale, les voyagistes peuvent ajouter à leurs itinéraires des visites au fort, et Parcs Canada se consacre alors à accueillir les groupes de visiteurs au fort et à leur fournir des interprètes et des surveillants d’ours. Au fil des ans, divers programmes ont permis d’offrir aux visiteurs des expériences de grande qualité tout en préservant le caractère relativement peu perturbé de la toundra subarctique. Les visiteurs peuvent notamment suivre les sentiers de charrette et les traces des travailleurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson, explorer les fortifications et scruter les eaux de la baie d’Hudson depuis les remparts du fort pour apercevoir des bélugas et des ours polaires. Les voyagistes assurent le transport en bateau jusqu’au fort, souvent en association avec des excursions d’observation des bélugas et des ours polaires.
Les voyagistes ont parfois leurs propres interprètes ou surveillants d’ours, mais lors des visites au fort en été ou au cap Merry pendant la saison des ours (octobre et novembre), la responsabilité de la gestion des ours incombe principalement à Parcs Canada. De cette façon, les rôles et les responsabilités sont clairement définis et la sécurité est maximisée pour les personnes et les ours.
Accès et services
Parcs Canada fournit les installations et les services nécessaires pour que les visiteurs puissent accéder au lieu et y vivre des expériences, par exemple les quais, le dragage, les toilettes, les abris et les panneaux de signalisation.
L’accès des visiteurs au fort et à l’anse Sloop est assuré par les voyagistes et dépend de l’état de la rivière Churchill. Bien qu’il soit parfois possible de visiter le fort en hiver, l’accès à la péninsule ouest se fait généralement par bateau en été. La saison de navigation, qui s’étend actuellement de la fin juin au début septembre, pourrait être prolongée si les débâcles deviennent plus précoces et la rivière gèle plus tardivement sous l’effet des changements climatiques. L’accès par bateau dépend également des marées; l’anse Sloop et le quai du fort sont accessibles seulement lorsqu’il y a suffisamment d’eau.
Contrairement à l’anse Sloop et au fort, la batterie du cap Merry est accessible toute l’année depuis Churchill (si les conditions météorologiques le permettent). Pendant la saison achalandée des ours à l’automne, Parcs Canada s’efforce de poster des animateurs-guides du patrimoine et des surveillants d’ours au cap Merry. Toutefois, pendant la majeure partie de l’été, Parcs Canada affecte des membres de son équipe à la batterie du cap Merry seulement lorsque des visiteurs ou des voyagistes le demandent, et lorsque les horaires le permettent. La capacité de Parcs Canada à proposer des excursions au cap Merry en été est limitée par la disponibilité des membres de son personnel. Les voyagistes organisent tout de même des visites au cap Merry pendant l’été, avec leurs propres interprètes et surveillants d’ours. En outre, de nombreux résidents du secteur et voyageurs indépendants visitent le cap Merry pendant les mois d’été.
Le centre d’accueil de Parcs Canada, situé dans la gare patrimoniale de Churchill, est facilement accessible aux visiteurs de la ville. Il propose des programmes, des conférences et des expositions sur le fort Prince-de-Galles, Wapusk et York Factory. Les visiteurs peuvent découvrir les récits associés à chacun de ces lieux patrimoniaux et en apprendre plus sur l’écologie nordique, les liens entre les Autochtones et la terre, et le rôle de la traite des fourrures à l’époque de la création du Canada. L’exploitation du centre d’accueil est décrite plus en détail dans le plan directeur du parc national Wapusk.
Entretien des ouvrages de fortification
Le projet de conservation des murs de pierre au fort Prince-de-Galles, réalisé de 2016 à 2020 (après un autre projet de stabilisation des murs de dix millions de dollars réalisé de 2000 à 2011), représente un investissement de six millions de dollars visant à remédier à la détérioration des murs de pierre et aux problèmes structurels connexes. Les travaux consistaient notamment à reconstruire l’entrée du fort et à rejointoyer la maçonnerie de la batterie du cap Merry. Étant donné l’accès limité au fort à certaines périodes de l’année et le coût élevé des travaux dans le Nord, il n’est pas viable de continuer à faire des travaux d’entretien et de rénovation de cette ampleur à long terme.
Forces de la nature et changements climatiques
Les forces de la nature ont toujours largement contribué à façonner le Nord du Canada. Depuis le retrait des glaciers il y a environ dix mille ans, les terres du Nord tendent à remonter. La côte ouest de la baie d’Hudson est connue comme l’une des zones où cette action (appelée rebond isostatique) est la plus spectaculaire : ces terres continuent de s’élever à un rythme d’un mètre par siècle.
Depuis quelques années, les effets des changements climatiques, notamment le dégel du pergélisol, sont constatés dans la région de Churchill et ont des répercussions sur le tourisme local. Une débâcle plus précoce et un gel plus tardif de la rivière en raison de températures plus élevées pourraient allonger la saison touristique estivale, qui s’étend actuellement de la fin juin au début septembre. De plus, une débâcle plus précoce et un gel plus tardif de la baie d’Hudson peuvent avoir une incidence sur les ours polaires ainsi que sur les dates et la durée de la saison des ours en automne. Enfin, l’évolution de certaines conditions comme les tendances météorologiques ou la fréquence des tempêtes pourrait avoir des répercussions sur les ressources culturelles, la gestion des biens ou les expériences des visiteurs.
Considérations liées à la portée de la planification
Le contexte du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles présenté ci-dessus a été pris en compte et actualisé au moment d’élaborer le présent plan directeur. Parmi les premières étapes du programme de planification figurait une évaluation de l’intégrité commémorative du lieu. L’élaboration de l’Évaluation de l’état du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles et la définition de la portée de la planification ont permis de cerner trois grands thèmes devant être pris en considération lors de la mise en œuvre du présent plan directeur :
- collaborer avec les partenaires autochtones;
- adopter des approches viables dans la gestion des biens;
- travailler avec les partenaires touristiques et les visiteurs.
4.0 Élaboration du plan directeur
Le processus visant à mettre à jour le plan directeur du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles a été lancé en 2019, et a commencé par la réalisation de l’évaluation de l’état du lieu. En janvier 2020, des lettres ont été envoyées aux partenaires autochtones et aux intervenants afin de déterminer le degré de consultation qu’ils préféraient pour l’ensemble du programme de planification. Malgré les progrès accomplis au départ, l’arrivée de la pandémie de COVID-19 a limité les déplacements et les possibilités de consultation.
Le processus de planification a été relancé en 2021, et l’évaluation de l’état du lieu a été achevée en avril 2022. Afin de discuter des conclusions du rapport sur l’état du lieu et de mieux faire connaître le processus d’établissement du plan directeur dans son ensemble, une lettre d’« invitation à participer » a été envoyée aux partenaires autochtones et aux intervenants de l’industrie du tourisme dans la région de Churchill.
Parcs Canada a entamé l’exercice de définition de la portée à la fin de l’année 2022. L’élaboration d’une ébauche de plan directeur a commencé en décembre 2023.
Des consultations préliminaires sur l’ébauche de plan directeur ont été lancées avec les partenaires autochtones en janvier 2024. Au printemps 2024, d’autres partenaires et intervenants ont été informés de la consultation sur l’ébauche de plan directeur. Après avoir donné au public des occasions de participer de mai à juillet, Parcs Canada utilisera cette rétroaction externe pour réviser le plan directeur. La version définitive du plan directeur devrait être déposée au Parlement fin 2024 ou début 2025.
Un rapport intitulé « Ce que nous avons entendu », résumant les commentaires reçus lors du processus de consultation, sera publié sur le site Web de Parcs Canada pour le lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles.
5.0 Vision
En actualisant la vision du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles, Parcs Canada tient compte de la place qu’occupe le lieu dans la riche mosaïque des lieux patrimoniaux du Canada, ainsi que des contributions qu’il apportera à la région emblématique de Churchill au cours des quinze prochaines années. La vision suscite l’inspiration et trace la voie à suivre pour les décideurs. Elle honore à la fois le passé et l’avenir pour créer une tradition de transmission de récits qui rassemblent de multiples points de vue sur l’histoire, la culture et la nature.
S’élevant dans la toundra côtière là où la rivière Churchill rencontre la baie d’Hudson, le fort Prince-de-Galles témoigne de la détermination humaine. Les gens qui visitent Churchill sont impressionnés par l’expérience de classe mondiale que représente l’observation des ours polaires, des bélugas, des aurores boréales et des autres merveilles du Nord. Le lieu historique national leur offre d’autres possibilités de se plonger dans la riche histoire naturelle et culturelle de la région. Lorsqu’ils passent du temps au fort ou à la batterie du cap Merry, et qu’ils touchent les murs de pierre et les canons, les visiteurs sont amenés à réfléchir aux liens entre les humains et l’environnement, au rôle des structures historiques dans la transmission des récits, et aux relations entre alliés et rivaux pendant la traite des fourrures au XVIIIe siècle.
En posant leurs pieds sur le substrat rocheux immuable foulé par les gens qui fréquentaient le fort Prince-de-Galles il y a trois cents ans, notamment ceux qui ont gravé leur nom dans la roche de l’anse Sloop, les visiteurs créent un lien indéniable avec le passé. Ils s’arrêtent un moment pour constater à quel point le paysage arctique est resté relativement inchangé sur la péninsule ouest.
Que ce soit en se rendant au cap Merry en voiture, en prenant un bateau jusqu’au fort ou à l’anse Sloop, ou en découvrant l’endroit virtuellement, les personnes qui explorent le lieu historique national reçoivent des messages percutants qui reflètent l’essence même du cadre, de l’histoire et de l’importance culturelle du fort, ainsi que son avenir. Les 4 000 ans d’histoire humaine de la région et l’emplacement du lieu sur le territoire du Traité no 5 fournissent un contexte important pour comprendre le fort Prince-de-Galles. Les liens qui unissent les Cris, les Dénés, les Inuits et les Métis aux terres, aux eaux, aux glaces et aux animaux du pourtour de la baie d’Hudson ajoutent à l’expérience nordique.
Parcs Canada, qui fait partie intégrante de la communauté de Churchill et de son offre touristique, a une mission de conservation et d’éducation qui est évidente pour les habitants de la région et les touristes. Coordonnant les messages avec le parc national Wapusk et le lieu historique national York Factory, le centre d’accueil de Parcs Canada à Churchill est un point névralgique de la ville. La collaboration demeure la pierre angulaire de la vision associée au lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles. Les contributions inestimables des partenaires autochtones, des intervenants du secteur touristique et de la communauté locale, guidées par l’évolution des demandes et des modes de collaboration créatifs, aident Parcs Canada à maximiser la fréquentation du lieu de manière efficace et viable.
Si Churchill est une destination renommée pour découvrir les trésors naturels du Nord du Manitoba, le lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles offre en plus la possibilité de mêler l’aventure en plein air à l’histoire nationale et à la culture locale, inspirant ainsi les générations actuelles et futures à apprécier et à chérir cet élément essentiel du patrimoine canadien.
6.0 Stratégies clés
Dans cette section
- Mesures et rapports
- Politiques nationales
- Stratégie clé no 1 : Travailler avec les partenaires pour mettre en valeur les récits et renforcer le sentiment de communauté
- Stratégie clé no 2 : Préserver le patrimoine culturel et naturel
- Stratégie clé no 3 : Favoriser les expériences sécuritaires et significatives pour les visiteurs
À titre de plan stratégique à long terme conforme à l’approche du gouvernement du Canada pour une planification axée sur les résultats, le plan directeur du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles s’articule autour des résultats que Parcs Canada veut atteindre. Le plan directeur vise à faire connaître aux décideurs, aux partenaires, aux intervenants et au public les priorités qui guideront la prise de décisions.
Lorsqu’aucun échéancier précis n’est indiqué, toutes les cibles sont censées être atteintes au cours de la période de dix ans visée par le présent plan. Sauf indication contraire, les cibles seront mesurées par rapport au seuil de référence de 2019 (avant la COVID-19). Les orientations définies dans cette section tiennent compte des ressources disponibles et des capacités existantes au lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles.
Mesures et rapports
Les décisions sur la manière d’atteindre les objectifs et les cibles définis dans le présent plan sont étayées par une planification continue des travaux, en consultation avec les partenaires, les intervenants et le public, selon le cas. Cette approche accorde une certaine flexibilité au cours des dix années visées par le plan, afin de tenir compte des ressources disponibles, de l’évolution des priorités et des nouvelles possibilités. Les rapports annuels et d’autres communications permettent d’informer les partenaires autochtones, les membres de la communauté, les partenaires commerciaux, les intervenants et les Canadiens quant à la compatibilité des décisions qui sont prises avec les stratégies définies dans le présent plan directeur. La figure 1 montre comment les éléments de la planification axée sur les résultats s’articulent pour soutenir la vision à long terme et tenir les intervenants au courant de la gestion du lieu historique national.
Figure 1 : Les éléments de la planification axée sur les résultats
Figure 1 : Les éléments de la planification axée sur les résultats — Version textuelle
Un organigramme illustrant le processus de planification axée sur les résultats. Chaque élément de planification est représenté par une flèche orientée vers le bas, avec une brève description. La rangée du haut est « Vision ». Cet élément décrit l’état futur et établit l’orientation stratégique. La deuxième rangée s’intitule « Stratégies clés ». Cet élément décrit les thèmes d’intérêt, en introduisant les approches de gestion. La troisième rangée s’intitule « Objectifs ». Cet élément identifie les priorités de gestion, indiquant les résultats escomptés. La quatrième rangée s’intitule « Cibles ». Cet élément précise l’échéance ainsi que l’ampleur du changement, en assurant le suivi de ce qui est réalisable et mesurable. La rangée du bas, « Évaluation », est distincte des autres éléments de planification. Elle rend compte de la mise en œuvre du plan et relie les actions à l’orientation stratégique.
Politiques nationales
En plus des stratégies clés, des objectifs et des cibles définis dans le présent plan directeur, le processus décisionnel pour le lieu est guidé par les politiques du gouvernement du Canada et de Parcs Canada qui fournissent des orientations sur les enjeux primordiaux. Mentionnons notamment les politiques et les lignes directrices qui portent sur la conservation des lieux historiques et la gestion des ressources culturelles (comme le Cadre pour l’histoire et la commémoration de Parcs Canada), ainsi que les orientations stratégiques liées à la durabilité et à l’accessibilité.
Dans l’ensemble du réseau national des lieux patrimoniaux qu’il administre, Parcs Canada est déterminé à assurer la durabilité (par exemple, l’écologisation du gouvernement, conformément à la Stratégie fédérale de développement durable), l’équité, la diversité, l’inclusion et l’accessibilité (par exemple, le respect des exigences de la Loi canadienne sur l’accessibilité). Dans le domaine des opérations durables, on s’attend à ce que les changements climatiques aient une influence croissante sur la gestion des lieux patrimoniaux, y compris le lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles. Les effets des changements climatiques seront examinés et intégrés dans tous les aspects de la planification, de la gestion et de la production de rapports. Parcs Canada cherche constamment à assurer le bon fonctionnement de tous les lieux patrimoniaux qu’il administre et à en faire des endroits accueillants pour tous, et cette considération sera prise en compte dans la mise en œuvre du présent plan directeur. Pour orienter la gestion du lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles pendant la durée du présent plan directeur, trois stratégies clés ont été élaborées.
Stratégie clé no 1
Travailler avec les partenaires pour mettre en valeur les récits et renforcer le sentiment de communauté
Cette stratégie clé vise à maintenir et à renforcer les relations stratégiques, notamment avec les partenaires autochtones et les voyagistes. La collaboration offre à Parcs Canada les meilleures possibilités de favoriser l’atteinte de ses objectifs pour ce qui est d’élargir les récits racontés sur le lieu historique national, de conserver les ressources culturelles et naturelles et de répondre aux besoins des visiteurs, des entreprises touristiques et de la ville de Churchill. Cette stratégie garantit que les partenaires et les intervenants auront de nombreuses occasions d’exprimer leurs points de vue sur l’histoire du lieu et sur les contributions possibles du lieu à la conservation, à la fréquentation, à la diffusion externe et à l’éducation.
En plus des activités organisées sur les sites du lieu historique national (le fort, l’anse Sloop et la batterie du cap Merry), des programmes et des activités éducatives au sujet du lieu historique national du Canada du Fort-Prince-de-Galles sont offerts au centre d’accueil de Churchill. Ces initiatives permettent d’étendre la portée du lieu historique national pour joindre les gens qui visitent Churchill sans pouvoir se rendre physiquement au lieu, ainsi que le public local et les personnes qui souhaitent se renseigner sur le lieu à distance. Elles comprennent notamment des blogues, des entrevues, des galeries de photos et des vidéos. Grâce à ces possibilités internes et externes, les visiteurs peuvent accéder à une foule de renseignements sur le lieu, où qu’ils se trouvent dans le monde.
Conformément à ses orientations sur l’histoire, la commémoration et l’intendance autochtone, Parcs Canada a pour priorité d’inclure les partenaires autochtones dans l’élaboration et la présentation de programmes, d’expositions et d’événements qui font connaître et célèbrent leurs récits et leurs cultures. L’accent est mis sur l’établissement de relations plus fortes et plus significatives, à l’échelle communautaire et de nation à nation.
Objectif 1.1
Grâce au renforcement des liens avec les partenaires autochtones, les documents et les programmes du lieu contiennent plus de contenu dont l’élaboration est dirigée par des Autochtones.
Cibles
- Les discussions avec les communautés autochtones au sujet de leurs intérêts et des possibilités de présenter les perspectives autochtones sont accrues.
- Le nombre de documents et de programmes qui comprennent des perspectives autochtones est augmenté, notamment les programmes en personne (présentations sur le patrimoine) qui sont présentés avec ou par des membres des communautés autochtones.
- Les possibilités offertes aux membres des communautés autochtones de participer sur place aux activités axées sur la culture, la recherche et les visiteurs, notamment les programmes archéologiques, sont maintenues et accrues, là où il convient de le faire.
- Lors de l’élaboration du prochain rapport sur l’état du lieu, les indicateurs relatifs aux relations avec les Autochtones seront évalués en collaboration avec les partenaires autochtones.
Objectif 1.2
Des relations solides avec les voyagistes et les autres organisations établies à Churchill sont maintenues.
Cibles
- La collaboration avec les voyagistes locaux pour offrir aux visiteurs des expériences significatives et novatrices, notamment le transport par bateau jusqu’au fort, sera maintenue.
- Les possibilités d’accroître la compréhension et l’appréciation du lieu par la population locale grâce à des programmes scolaires et à des événements spéciaux dans la communauté seront maintenues.
- Dans la mesure où elles sont compatibles avec la conservation des ressources culturelles et l’exploitation du lieu, les nouvelles possibilités élaborées et offertes aux visiteurs par des voyagistes privés ou des groupes autochtones seront évaluées et soutenues.
Stratégie clé no 2
Préserver le patrimoine culturel et naturel
Cette stratégie clé vise à faire en sorte que les ressources culturelles et le paysage associés au lieu historique national soient préservés afin d’offrir aux générations futures un lien authentique avec les récits concernant le fort Prince-de-Galles. Les ressources culturelles comprennent les structures bâties, les sites archéologiques, les paysages culturels et les objets historiques, ainsi que les connaissances et les traditions. Les initiatives qui soutiennent cette stratégie contribuent à déterminer quelles ressources culturelles sont associées au lieu, à comprendre leur importance du point de vue des Autochtones et des non-Autochtones, à en prendre soin de façon respectueuse et à les mettre en valeur par des moyens accessibles et attrayants. La mise en œuvre des projets à cet égard est soutenue par des politiques, des lignes directrices, des protocoles et de la formation, y compris par la participation de spécialistes de Parcs Canada dans le domaine de l’histoire, de l’archéologie et de la restauration. Dans les cas appropriés, des analyses d’impact doivent aussi être réalisées pour des projets particuliers.
Les structures historiques coûtent cher à entretenir. Dans le domaine de la conservation des ressources culturelles comme les murs d’un fort, il faut trouver un équilibre entre ce qui est nécessaire pour transmettre les récits d’un lieu et ce qui constitue une restauration idéale ou indéfinie. L’approche de Parcs Canada à l’égard de la gestion des biens à long terme vise à prolonger la durée de vie utile d’une ressource, à réduire le plus possible les répercussions sur les ressources environnementales et culturelles, à optimiser les investissements antérieurs et à concilier de multiples perspectives. L’orientation stratégique décrite dans ce plan directeur est prise en compte dans la surveillance continue et la planification des investissements. L’intégrité des murs du fort en tant que ressource culturelle, qui permet de transmettre aux visiteurs l’essence même des récits du lieu, peut être maintenue même si les murs de pierre montrent des signes de ruine (comme c’était le cas en 1782 après l’attaque française sur le fort), et sans que le fort soit restauré à son état d’origine.
L’environnement naturel autour du lieu est également lié à l’histoire du fort Prince-de-Galles et présente un grand intérêt pour les partenaires et les visiteurs. En collaboration avec ses partenaires, Parcs Canada surveille la végétation, l’habitat et les animaux à proximité afin de mieux comprendre l’environnement régional, y compris les effets des changements climatiques sur les ressources naturelles et culturelles. Outre les espèces les plus connues de la région, le béluga et l’ours polaire, le lieu constitue un habitat important pour les oiseaux migrateurs, notamment une halte côtière pour un oiseau de rivage en voie de disparition, le bécasseau maubèche. En ce qui concerne la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril, Parcs Canada poursuivra sa collaboration avec les équipes de rétablissement et d’autres partenaires pour soutenir les espèces en péril. La présence de terres fédérales qu’il administre autour de Churchill offre à Parcs Canada, ainsi qu’à d’autres organisations, la possibilité de mener des recherches sur cette partie de la côte de la baie d’Hudson. Le lien qui unit les gens au lieu historique national permet d’élargir le public susceptible de s’informer et d’être mobilisé au sujet de ces recherches.
Objectif 2.1
L’état des ressources culturelles est géré de manière à préserver l’intégrité commémorative et à permettre des expériences sécuritaires et significatives.
Cibles
- Grâce aux protocoles établis avec les partenaires autochtones, la liste des ressources culturelles du lieu liées à l’utilisation par les Autochtones des terres situées à l’extérieur du fort est enrichie, notamment par une meilleure prise en compte des connaissances et des langues autochtones.
- La gestion de la végétation, l’entretien régulier et la surveillance permettent de préserver l’intégrité des ressources culturelles.
- Dans la prochaine évaluation de l’état du lieu, la cote d’état des ressources culturelles pour les bâtiments et les ouvrages de génie est maintenue à passable.
- Les renseignements disponibles sur les risques et les adaptations potentielles liés aux effets des changements climatiques sont plus nombreux.
Stratégie clé no 3
Favoriser les expériences sécuritaires et significatives pour les visiteurs
Cette stratégie clé vise à tisser des liens entre les gens et le patrimoine culturel lié au lieu historique national du Fort-Prince-de-Galles. Les objectifs aident à définir le rôle de Parcs Canada relativement à l’offre de services et d’installations qui favorisent les expériences enrichissantes pour ceux qui visitent le lieu. La stratégie porte sur la manière dont les infrastructures contemporaines et les biens culturels contribuent aux expériences des visiteurs.
Parcs Canada et ses partenaires des secteurs du tourisme et de la culture à Churchill travaillent ensemble pour évaluer et élaborer des approches viables à l’égard de la fréquentation du fort, de l’anse Sloop et de la batterie du cap Merry, en se fixant des priorités communes et en assurant une utilisation efficace des ressources. En plus d’accueillir les visiteurs sur place, Parcs Canada utilise également la diffusion externe et l’éducation par l’intermédiaire de ses programmes urbains, de ses pages Web et des médias sociaux, y compris des vidéos, des blogues et d’autres outils virtuels, afin de transmettre les récits et de sensibiliser les gens aux possibilités d’apprécier la nature, la culture et l’histoire dans les environs de Churchill. La mise en marché du lieu historique national à l’extérieur de Churchill est assurée par les voyagistes. Tandis que la fréquentation attribuable aux voyagistes revient aux niveaux prépandémiques, le développement de nouveaux marchés ou de nouvelles offres n’est pas une priorité pour Parcs Canada. La gestion vise à soutenir les marchés touristiques actuels et en évolution associés à l’observation des animaux sauvages et aux expériences nordiques.
Le projet de conservation des murs de pierre au fort Prince-de-Galles, réalisé de 2016 à 2020 (après un autre projet de stabilisation des murs de dix millions de dollars réalisé de 2000 à 2011), représente un investissement de six millions de dollars visant à remédier à la détérioration des murs de pierre et aux problèmes structurels connexes. Les travaux consistaient à reconstruire l’entrée du fort et à rejointoyer la maçonnerie de la batterie du cap Merry, afin que le lieu puisse continuer à offrir des expériences positives et sécuritaires aux visiteurs sans que d’autres investissements d’une ampleur semblable soient nécessaires pendant la durée de ce plan.
Objectif 3.1
Les installations destinées aux visiteurs leur permettent de vivre des expériences sécuritaires et significatives qui sont accessibles à des personnes ayant des capacités, des identités et des intérêts très variés.
Cibles
- Dans la prochaine évaluation de l’état du lieu, la cote des biens bâtis pour les présentations (notamment le matériel d’interprétation) passe de mauvaise à bonne.
- Dans la prochaine évaluation de l’état du lieu, la cote des biens bâtis pour les bâtiments (notamment les kiosques et les toilettes) passe de passable à bonne.
- Au centre d’accueil, les expositions, les présentations et les services de grande qualité sont maintenus et améliorés, au besoin.
- La capacité de Parcs Canada à recueillir de l’information sur la satisfaction des visiteurs est améliorée.
Objectif 3.2
Dans un contexte où la viabilité des investissements est prise en compte, les ouvrages de fortification permettent de vivre des expériences sécuritaires et inspirantes.
Cibles
- La compréhension des emplacements à prioriser pour les travaux d’entretien stratégiques, comme le contrôle de la végétation, le drainage et le rejointoiement du mortier, est améliorée.
- L’expérience d’accès au niveau supérieur des remparts du fort pour admirer le paysage environnant est maintenue.
- La stabilité des murs du fort est surveillée et gérée de manière à ce que les visiteurs puissent circuler en toute sécurité à l’intérieur du fort.
7.0 Approche de gestion par secteur
In this section
Pour plus de précision à l’appui de la vision et des stratégies clés présentées dans le plan directeur, cette section décrit l’offre de base à l’intention des visiteurs dans chacun des trois sites distincts du lieu.
Comme le décrit la stratégie clé qui consiste à travailler avec les partenaires (objectif 1.2), Parcs Canada est ouvert à la collaboration avec les partenaires qui pourraient vouloir offrir des activités ou des événements appropriés aux visiteurs du cap Merry, du fort ou de l’anse Sloop. Si un promoteur propose des activités conformes à la vision du lieu historique national, il devrait gérer sa propre logistique et ses dépenses pour les services requis.
Outre les secteurs de gestion mentionnés ci-dessous, le centre d’accueil de Churchill est un élément central de l’expérience touristique à Churchill. Au centre d’accueil, Parcs Canada fournit de l’information sur les visites, les programmes, les événements et la sécurité à proximité des ours, et présente des expositions sur le Nord du Manitoba (y compris Wapusk, York Factory et le fort Prince-de-Galles). L’exploitation du centre d’accueil est décrite plus en détail dans le plan directeur du parc national Wapusk.
7.1 Batterie du Cap Merry
Contrairement au fort et à l’anse Sloop, la batterie du cap Merry est accessible par la route. Cette partie du lieu historique national se trouve à environ trois kilomètres de la ville et est accessible par une route en gravier entretenue par la ville de Churchill. Ce niveau d’accès différent fait en sorte que les touristes et les résidents peuvent venir au cap Merry de manière indépendante, sans guide touristique ni membre de l’équipe Parcs Canada. Le cap Merry n’est pas très éloigné de la ville, mais en raison des risques de rencontre avec des ours polaires, il est recommandé de s’y rendre en véhicule avec de l’équipement de protection approprié contre les ours. De nombreuses organisations à Churchill, dont Parcs Canada à son centre d’accueil, font la promotion des pratiques de sécurité à proximité des ours
Offre de base
Pendant la haute saison du tourisme d’observation des ours polaires, en octobre et en novembre, les surveillants d’ours et les animateurs-guides du patrimoine de Parcs Canada contribuent à faire vivre aux visiteurs des expériences sécuritaires et significatives à la batterie du cap Merry.
7.2 Fort Prince-de-Galles
Le fort est la principale attraction sur la péninsule ouest et constitue une destination pour les voyagistes et leurs clients pendant la saison estivale d’observation des baleines. Les entreprises touristiques de la ville gèrent les réservations et assurent le transport jusqu’au fort. En de rares occasions, des événements ou des programmes peuvent être organisés en hiver.
Offre de base
Pendant la saison estivale, les surveillants d’ours et les animateurs-guides du patrimoine de Parcs Canada contribuent à faire vivre aux visiteurs des expériences sécuritaires et significatives au fort Prince-de-Galles.
7.3 Anse Sloop
Des trois sites distincts du lieu historique national, l’anse Sloop est le site le moins fréquenté et ne dispose d’aucune infrastructure d’accueil. Les visiteurs ont la possibilité de faire une randonnée d’environ trois kilomètres entre l’anse Sloop et le fort, mais la prudence est de mise pour ne pas perturber les oiseaux et les ours polaires
Offre de base
À l’anse Sloop, Parcs Canada ne propose pas d’activités aux visiteurs; à cet endroit, les efforts se limitent à la conservation du site en tant qu’élément des ressources culturelles du lieu historique national.
8.0 Mise en œuvre et rapports
Les plans directeurs servent à orienter la prise de décisions, la planification du travail, la surveillance et la mobilisation continue. Pour veiller à ce que le plan demeure pertinent et significatif, Parcs Canada évalue en quoi ses décisions et ses projets appuient les orientations stratégiques présentées dans le plan directeur, et fera le point sur l’avancement de la mise en œuvre du plan dans ses communications avec les partenaires, les intervenants et les Canadiens.
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