Défense du goulet
Lieu historique national de Signal Hill
Avec la rive sud du goulet, Signal Hill a fait partie intégrante des systèmes de défense de St. John’s des années 1660 à la Deuxième Guerre mondiale, jouant un rôle de premier plan dans l’histoire de la défense au Canada.
Le XVIIe siècle
Terre-Neuve a toujours abrité de vastes colonies de morues dans les eaux situées juste au large de ses côtes, ce qui attirait les pêcheurs de nombreux pays européens.
Les batteries côtières édifiées de chaque côté du goulet (y compris Signal Hill) ont été les premières défenses connues du port de St. John’s, protégeant ainsi la ville contre les attaques navales.
Le XVIIIe siècle
Signal Hill a connu sa part d’actions militaires durant cette période. La ville britannique de St. John’s est tombée aux mains des Français à plusieurs reprises entre 1696 et 1709. En 1713, le traité d’Utrecht a reconnu la souveraineté britannique sur Terre-Neuve, ce qui a mis temporairement fin au conflit entre les Britanniques et les Français dans la région. Cependant, vers la fin du XVIIIe siècle, le site est à nouveau pris d’assaut par les Français.
La bataille de Signal Hill
En 1762, le capitaine de vaisseau français Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay est chargé de reprendre possession de la ville de St. John’s. Il débarque à Bay Bulls le 24 juin, et une infanterie menée par le colonel Joseph-Louis-Bernard de Cleron, conte d’Haussonville, marche vers St. John’s. Le capitaine Walter Ross, commandant britannique de la garnison de la ville, a mal évalué le nombre de soldats français et se rend sans tirer un seul coup de feu. L’artillerie est alors installée autour de St. John’s, dont plusieurs pièces à Signal Hill, en prévision d’une contre-attaque des Britanniques.
Le 15 septembre 1762, le lieutenant-colonel William Amherst, à la tête des troupes britanniques, avance par voie terrestre depuis l’établissement voisin de Torbay pour reprendre Signal Hill aux Français. Cela lui donne un avantage stratégique sur les Français pour reconquérir le reste de la ville. Après deux petites escarmouches, les hommes d’Amherst installent un hôpital de campagne à Quidi Vidi et se préparent à une attaque sur Signal Hill. Sous la direction du capitaine Charles McDonell, à l’aube, dans un épais brouillard, deux compagnies d’infanterie légère se dirigent en file indienne vers le sommet de la colline. L’artillerie française, dirigée par le lieutenant-colonel Bellecomb, est prise par surprise. La bataille est brève et les pertes légères, bien qu’horribles, suite parfois à des combats au corps à corps. Les Français se retirent dans le fort William voisin, qui est bientôt repris par les hommes d’Amherst.
Il s’agit de la dernière bataille menée en Amérique du Nord, dans le cadre de la guerre de Sept Ans - un conflit mondial qui a fait rage entre 1756 et 1763, mettant en cause les cinq grandes puissances européennes de l’époque et s’étendant aux cinq continents, et qui a conduit à la signature du traité de Paris en 1763.
En 1796-1797, la batterie de la Reine est dotée de onze canons, avec un poste de garde situé juste derrière. Ce poste de garde hébergeait deux hommes de l’Artillerie royale et leurs familles.
Le XIXe siècle
De nouvelles casernes sont construites à la batterie de la Reine et au sommet dans les années 1830, et la colline est à nouveau fortifiée pendant la guerre de Sécession.
En 1832-1833, une nouvelle caserne en maçonnerie est édifiée à la batterie de la Reine. Pendant cette période, les Royal Newfoundland Companies, anciennement connues sous le nom de Royal Veteran Companies, arrivent à St. John’s et y restent stationnées jusqu’en 1862. Elles sont finalement absorbées par le Royal Canadian Rifle Regiment, et l’Artillerie royale s’installe sur la colline. Les compagnies étaient principalement composées d’anciens militaires qui étaient souvent blessés. Comme le service de garde était courant, on a tenté à plusieurs reprises de loger les compagnies royales de Terre-Neuve dans les casernes de Signal Hill.
Comme les tensions s’exacerbaient en Amérique, l’armée britannique craignait que la guerre civile américaine ne s’étende à l’Amérique du Nord britannique et décide d’envoyer 11 175 soldats de l’autre côté de l’océan Atlantique, notamment à Signal Hill. Pendant cette période, la batterie de la Reine est dotée de six canons de 32 livres tandis que les casernes peuvent héberger 13 membres de l’Artillerie royale, avec un sous-officier. Au cours de l’été, les quartiers des officiers sont équipés pour accueillir 3-4 soldats supplémentaires.
Comme la menace présentée par la guerre de Sécession ne s’est pas concrétisée, cela a été la dernière fois au XIXe siècle que les forces britanniques ont mobilisé la région pour la défense. Au cours des deux décennies suivantes, les forces militaires britanniques, y compris celles de Signal Hill, sont retirées de Terre-Neuve, alors que le gouvernement britannique réduit ses engagements de défense à l’étranger, transférant cette responsabilité aux colonies.
Le XXe siècle
La Première Guerre mondiale
En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, un barrage en bois est érigé en travers du goulet du port de St. John’s pour stopper les torpilles allemandes. Comme de nombreux réservistes de la marine locale patrouillent le long des côtes pour protéger les bateaux de pêche au large des Grands Bancs, un contingent de la Légion des pionniers de Terre-Neuve occupe le Fort Waldegrave dans le goulet.
La Deuxième Guerre mondiale
Le 4 février 1941, les Américains installent officiellement une garnison à Signal Hill, sauf à la tour Cabot et à George’s Pond. Elle est baptisée batterie de Signal Hill, une station auxiliaire de Fort Pepperrell à St. John’s. Au cours du mois de février, une batterie mobile de défense côtière armée de quatre canons est créée le long des faces sud et est du Belvédère des dames.
Le 1er avril 1941, une zone sur la rive nord de George’s Pond sur la colline est aménagée pour recevoir une batterie de défense aérienne équipée de quatre canons anti-aériens de 3 pouces. Pour renforcer la protection anti-aérienne sur la colline, les Américains mettent en place un poste de reconnaissance à environ 550 mètres de la tour Cabot le 1er février 1942.
Plusieurs bâtiments temporaires à Signal Hill étaient occupés par les Américains, dont dix-huit casernes abritant 478 hommes, deux mess, deux bâtiments de loisirs, un court de tennis, un atelier de machines et de menuiserie, un dispensaire et un bureau de poste, des installations d’égout et de réfrigération, ainsi qu’une station de pompage qui prenait l’eau à George’s Pond. Les vestiges de la présence américaine sur le site sont très limités à l’heure actuelle, à l’exception de deux réserves à munitions en acier d’Armco, connues sous le nom de Quonset Huts, qui sont situées sur Burma Road.
De la fin de 1943 au début de 1944, Burma Road constitue un itinéraire secondaire reliant Fort Pepperell et Signal Hill.
La fin de la Deuxième Guerre mondiale marque la fin de la présence militaire à Signal Hill.
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