Le HMS Terror retrouvé

Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror

Des nouvelles informations de la part des Inuit de la région et des intempéries ont fait de la découverte du HMS Terror une surprise inattendue.

Une approche à deux volets

À la suite de la découverte du HMS Erebus en 2014, l'équipe d'archéologie subaquatique a eu deux objectifs : documenter le HMS Erebus  et trouver le HMS Terror.

Le savoir inuit indiquait qu'un navire avait coulé près du site de la découverte du HMS Erebus. La logique dictait que l'autre navire pourrait être plus proche du site où l'équipage avait abandonné les navires : au nord du détroit d'Alexandra. Les efforts de recherche dans cette zone du nord, qui incluaient tirer de l’équipement sophistiqué derrière de petits navires de recherche et utiliser des véhicules de recherche sous-marins téléguidés, étaient minutieux et fastidieux, mais chaque heure passée à regarder l'écran du sonar pouvait potentiellement déboucher sur une bonne nouvelle.

Percée

Image prise à l’aide d’un sonar du navire, vue d’en-haut.
L'image prise avec un sonar à balayage latéral du HMS Terror présente des détails étonnants : le beaupré, les mâts et le placement de la barre.

Comme il l'avait fait depuis 2012, le navire de la fondation Arctic Research, le Martin Bergmann, s’est joint à la recherche. Le 3 septembre 2016, le navire se dirigeait de Gjoa Haven vers la zone de recherche du nord quand il a tourné vers la baie Terror, suite à un conseil remarquable.

Sammy Kogvik, un habitant de Gjoa Haven, n'était sur le Bergmann que depuis une journée quand il a raconté à un autre membre de l'équipage qu’il avait aperçu un gros morceau de bois qui traversait la glace dans la baie Terror environ six ans plus tôt, lors d'un voyage de chasse. Il s'agissait d'une anecdote personnelle de Kogvik, mais des récits similaires d'un mystérieux vaisseau de baie Terror avaient été racontées par plusieurs au sein de Gjoa Haven au fil des ans. Suite aux conseils de Kogvik l'équipage du Bergmann a décidé de mettre un sonar à l’eau et de voir ce qu'ils pourraient trouver.

Ce qu'ils ont trouvé était un navire à trois mâts en position debout au fond de la baie. À près de 100 kilomètres de là, des coéquipiers poursuivaient les recherches dans la zone nord. Une inspection plus approfondie avec un véhicule télécommandé équipé d'une caméra vidéo a révélé des images étonnantes : des cabines d'équipage, un réfectoire et un entrepôt de nourriture intacts.

Confirmation qu’il s’agit du HMS Terror

Un archéologue subaquatique pointe vers une ouverture oblongue dans l’épave.
Un plongeur de Parcs Canada pointe vers la fenêtre du capitaine sur le HMS Terror. La consignation méticuleuse des données en lien avec les pongées et une vaste recherche dans les archives ont permis de confirmer l'identité de l'épave.

La Fondation Arctic Research a informé le gouvernement canadien de la découverte le 11 septembre 2016. L’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada, retardée de trois jours à cause du mauvais temps, s’est rendue à la baie Terror pour confirmer l'identité de l'épave.

Trois jours de plongée dans des conditions difficiles ont révélé de nombreux indices. Les images ont été comparées à des copies des dessins du navire datant du XIXe siècle. Les éléments spécifiques tels que la barre à double roue et le doublage en acier de la proue ne pouvaient qu’appartenir à un des navires de Franklin. Le 18 septembre, Parcs Canada a confirmé que l'épave était en effet le HMS Terror.

En parfait état

Un plongeur équipé pour la plongée en eau froide prend des notes sous l’eau, près de l'épave.
Un archéologue subaquatique prend des notes sur un papier imperméable spécial.

Le HMS Terror avait terminé son voyage dans une baie abritée. La profondeur considérable et les eaux relativement calmes lui ont permis de demeurer largement intact. Les archéologues subaquatiques ont noté que quelques écoutilles et des fenêtres étaient fermées et certaines vitres étaient toujours en place.

« C'est un site d'épave extrêmement emballant à observer », a déclaré Ryan Harris, l'archéologue subaquatique de Parcs Canada qui avait travaillé sur le projet depuis 2008. « Je pense que nos premières questions concernent les raisons pour lesquelles il est là. »

Recueillir des images, soulever des questions

L'exploration du HMS Terror se poursuit. Pendant le printemps arctique de 2017, les scientifiques de l’équipe Parcs Canada, avec l'Association des chasseurs et des trappeurs de Gjoa Haven, ont mis en place un camp sur la glace de la baie Terror. Ils ont foré des trous dans la glace par lesquels ils ont mis à l’eau des véhicules téléguidés pour collecter des photos et des vidéos. Leurs observations soulèvent de nombreuses questions. Bien que certaines des écoutilles soient fermées, d'autres sont ouvertes. Il semble qu'un petit bateau ait coulé avec le navire. Le navire n'a pas été ancré. La question la plus intrigante de toutes est peut-être de savoir comment le HMS Terror s’est rendu à cet endroit.

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