La vie politique de William Lyon Mackenzie King
Lieu historique national de la Maison-Laurier
© Gruner & JAHR USA Publishing / Bibliothèque et Archives Canada
La carrière politique de Mackenzie King est l'une des plus extraordinaires dans l'histoire du Canada. Il n'avait pas de charisme, et il n'a jamais gagné l'affection du public canadien. Comme orateur, il était terne et ennuyant. En tant que chef, il semblait manquer de décision. Pourtant, il a été le premier ministre du Canada aux plus longs états de service, avec à son crédit des réalisations avec lesquelles peuvent rivaliser seulement Laurier et sir John A. Macdonald.
Jeune homme, King était un expert des relations de travail et des conditions de travail dans l'industrie à une époque où le Canada était en train de devenir rapidement un pays industrialisé. En 1900, il a été embauché par le nouveau ministère du Travail fédéral, où il a attiré l'attention du premier ministre Laurier, qui l'a nommé au poste le plus élevé du ministère en tant que sous-ministre. En 1908, il est entré en politique, et après s'être fait élire comme député à la Chambre des communes, il a été choisi par Laurier comme ministre du Travail. C'était là le début d'une relation étroite et à long terme entre les deux hommes.
L'élection de 1911 est un désastre pour le Parti libéral de Laurier, et pour King, qui perd son siège à la Chambre des communes. Le Parti entreprend une longue traversée du désert pendant le reste de la décennie, et son unité est gravement éprouvée par les profondes dissensions dans ses rangs au sujet de la conscription, à laquelle s'opposaient presque seuls Laurier et un groupe de Libéraux québécois. King est cependant demeuré fidèle à son vieil ami. Lorsque Laurier est décédé en 1919, le Parti a choisi King comme son nouveau chef. En 1921, il a mené les Libéraux à la victoire dans l'élection générale. King est devenu premier ministre, une charge qu'il devait occuper pendant vingt-deux ans, entre 1921 et 1948, année où il s'est retiré.
King et l'Empire britannique
© Bibliothèque et Archives Canada / C17440
Au cours des premières années de son mandat, King a dû consacrer beaucoup d'énergie à rétablir l'unité du Parti libéral qui avait éclaté autour de la question de la conscription. L'issue heureuse de ses efforts devait lui donner l'appui solide dont il avait besoin pour demeurer en poste aussi longtemps. Une autre grande réalisation au cours des années 1920 devait entraîner une transformation importante des relations du Canada avec la Grande-Bretagne. Comme Laurier, King appuyait l'Empire, mais il considérait que le Canada devait avoir le contrôle de ses propres affaires. Sa résistance aux interventions de l'extérieur devait finalement amener la Grande-Bretagne à reconnaître que le Canada était autonome en matière d'affaires intérieures et extérieures, tout en continuant à faire partie de l'Empire britannique en tant que communauté. Ce que King voulait réaliser en tant que premier ministre ressemblait fortement à ce qu'envisageait son prédécesseur Laurier : un pays uni, autonome et prospère.
King : le chef en temps de guerre
© Bibliothèque et Archives Canada / C-090217
À aucun moment les qualités de chef de King ne sont apparues plus clairement que lorsqu'il a eu à faire face au défi de diriger son pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec King à sa tête, le Canada est devenu une nation industrielle moderne au sens le plus complet du terme, apportant une contribution à l'effort de guerre qui tirait le maximum des ressources du pays. À cause de l'ampleur de la participation du Canada à la guerre, King a été en mesure d'exiger une voix au chapitre pour son pays dans les affaires internationales. Ce niveau d'influence est devenu particulièrement évident dans les liens de plus en plus étroits entre le Canada et les États-Unis, résultant également des relations étroites qui s'étaient établies entre King et le président Roosevelt. La question de la conscription avait divisé le pays et le Parti libéral au cours de la Première Guerre mondiale. La façon d'aborder ce problème qu'a choisie King a été magistrale, et lui a permis d'atteindre son but d'une pleine participation canadienne à l'effort de guerre sans pourtant diviser la nation.
© Bibliothèque et Archives Canada/ C140955
Les années de guerre 1939 à 1945 et les années de reconstruction qui ont suivi ont changé le Canada. Dans le cas du Canadien moyen, la partie la plus importante de l'héritage de King a été les débuts de l'État providence, un concept nouveau pour les Canadiens qui entraînait irrévocablement un rôle accru du gouvernement dans la vie quotidienne de tous les citoyens.
Lorsque King s'est retiré de la politique en 1948, il a légué à son successeur Louis Saint-Laurent un pays uni possédant de solides fondations pour sa croissance future : c'est là un témoignage de ses réalisations.
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