Les Laurier arrivent à la maison Laurier

Lieu historique national de la Maison-Laurier

Sir Wilfrid Laurier
Le très honorable sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada de 1896 à 1911.
William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / C-001971

Le piano dans le petit salon de lady Laurier, à la maison Laurier, 1904
Le piano dans le petit salon de lady Laurier, à la maison Laurier, 1904
© Bibliothèque et Archives Canada / C-75067

Les Laurier arrivent à la maison Laurier

Avant l'achat de la belle maison de la Côte-de-Sable qui avait appartenu à John Leslie, les Laurier, lorsqu'ils séjournaient à Ottawa pour des périodes prolongées, s'étaient logés dans un appartement meublé à l'hôtel Russell House, l'un des hôtels les plus en vogue d'Ottawa. En 1897, ils ont occupé leur nouvelle maison, décrite comme « bellement décorée et meublée », et généralement une résidence convenant bien au premier ministre du Canada.

Comme la maison leur appartenait en propre, les Laurier étaient libres d'y apporter tous les changements qu'ils désiraient. Deux de leurs principales rénovations ont survécu jusqu'à aujourd'hui : la magnifique véranda embrassant la façade et le côté de la maison, et un ajout de deux étages à l'arrière, abritant une salle à manger pour les domestiques et une chambre à coucher à l'étage.

Il y a peu de documents visuels témoignant de l'apparence de l'intérieur de la maison habitée par les Laurier. Il existe des photographies du petit salon et du salon, ainsi que des images du bureau de Laurier au deuxième étage et de la salle de billard au troisième étage. Ce que l'appareil photographique a enregistré est un environnement confortable et accueillant, bien meublé, mais sans rien de rigide ni de formel.

La vie à la maison Laurier

Laurier dans son bureau à la maison Laurier, en 1897
Laurier dans son bureau à la maison Laurier, en 1897
© Bibliothèque et Archives Canada /C-061705

Pour les Laurier, cette maison était leur foyer, un endroit où ils recevaient leurs amis et leurs parents. Même les réceptions à caractère politique qu'ils organisaient se déroulaient sans cérémonie. Laurier lançait souvent des invitations à déjeuner de dernière minute à des collègues politiciens, et Zoé Laurier aimait bien organiser des parties de cartes (elle appréciait particulièrement les parties de poker) et des soirées musicales. Mais s'ils aimaient recevoir, ils appréciaient aussi les soirées tranquilles en toute intimité. Laurier était un lecteur vorace, et n'aimait rien tant que les moments qu'il pouvait passer dans son bureau en compagnie de sa bibliothèque de plus de cinq mille ouvrages. Le petit salon était le domaine de Zoé, où elle avait placé son piano mécanique et où elle gardait ses oiseaux en cage. L'un de ses passe-temps favoris était le tricot, et la collection de la Maison-Laurier renferme une paire d'aiguilles à tricoter en or qu'elle a reçues de son mari à l'occasion de leurs noces d'or.

La maison Laurier était commodément située proche du centre-ville d'Ottawa et des édifices du Parlement. Quand la Chambre des communes était en session, l'habitude de Laurier était de passer la journée à son bureau de la colline du Parlement, revenant à 18 h 30 pour le dîner avant de se rendre à la séance du soir de la Chambre à 20 h. Laurier n'a jamais été propriétaire d'une voiture à lui, et jusqu'à ce qu'il achète une automobile en 1909, il se rendait souvent jusqu'à la colline du Parlement en empruntant le tramway qui passait devant sa porte d'entrée et se rendait jusqu'au centre-ville. Lorsque la Chambre ne siégeait pas, il préférait travailler dans son bureau, chez lui, expédiant les affaires du gouvernement avec l'aide d'un secrétaire privé.

Les domestiques à la maison Laurier

L'automobile Winton de 1912 appartenant à Laurier, et son chauffeur, M. Lascelles, en novembre 1914
L'automobile Winton de 1912 appartenant à Laurier, et son chauffeur, M. Lascelles, en novembre 1914
© Bibliothèque et Archives Canada / C-63518

La maison Laurier était une vaste résidence dont la gestion nécessitait la présence de domestiques. On a peu de renseignements sur le personnel domestique de la maison Laurier, mais il semble que les Laurier employaient au moins cinq domestiques : un chauffeur, un majordome, une cuisinière et deux femmes de chambre. Il semble aussi que les domestiques étaient logés sur place, occupant des chambres à coucher au deuxième et au troisième étage de la maison. Le chauffeur vivait dans un logement au-dessus du garage que les Laurier ont fait construire en 1909. Un autre membre du personnel domestique était Yvonne Coutu, engagée comme dame de compagnie et secrétaire de lady Laurier, dont la vue avait malheureusement commencé à faiblir dès 1908.


Le legs de lady Laurier

Lady Laurier et la famille à l'extérieur de la maison Laurier (avec leur épagneul King-Charles à gauche), vers 1907
Lady Laurier et la famille à l'extérieur de la maison Laurier (avec leur épagneul King-Charles à gauche), vers 1907
© Bibliothèque et Archives Canada / C-015562

À la mort de lady Laurier en 1921, la maison passe à un nouveau propriétaire, William Lyon Mackenzie King . Lady Laurier lègue les meubles à des membres de la famille Laurier, à l'exception des « dons historiques donnés à mon regretté mari sir Wilfrid Laurier, dans le courant de ses voyages en Angleterre », qu'elle laisse à King et que l'on peut toujours voir à la Maison-Laurier. Heureusement, grâce à la générosité des membres de la famille, un bon nombre des objets ayant appartenu aux Laurier se retrouvent dans lamaison, notamment les meubles du salon des Laurier, que l'on peut voir aujourd'hui dans la pièce Laurier-Harvey.

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