Le monarque

Lieu historique national du Canal-de-Sault Ste. Marie

Le monarque est l’une des espèces les plus facilement reconnaissables au Canada. Même si on en a repéré sur presque tous les continents de la planète et qu’on en retrouve des colonies sous certains climats tropicaux, la population migratoire d’Amérique du Nord constitue un phénomène naturel unique en son genre.

Pendant les mois de juin à août, le canal de Sault Ste. Marie est un refuge temporaire pour de nombreux monarques qui utilisent notre site pour pondre les œufs de la prochaine génération de monarques qui voleront vers le sud pour l’hiver. Cette génération de monarques parcourt plus de 4000km vers le sud jusqu’au Mexique! Il faut environ 2 mois aux monarques pour faire ce voyage.

La vie du monarque commence sous forme d’œufs minuscules déposés sur la feuille d’une asclépiade. Les œufs se développent pendant quatre à cinq jours. Des œufs éclos sortent de minuscules chenilles, si petites qu’elles sont difficiles à voir à l’œil nu. Les chenilles passent environ deux semaines à se nourrir des feuilles de l’asclépiade, passant d’une taille microscopique à 5 centimètres de longueur. Les toxines de l’asclépiade sont absorbées et deviennent partie du corps de la chenille puis du monarque adulte, donnant à celui-ci un goût extrêmement désagréable qui empêche nombre de prédateurs, notamment les oiseaux, de le manger.

Parvenue à une taille suffisante, la chenille se suspend à une feuille en forme de « j » et commence le processus étonnant de transformation en chrysalide. À ce stade, vous pouvez voir les antennes qui s’enroulent en tire-bouchon – ensuite, la peau se fend, révélant une masse verte qui se contorsionne et qui bientôt durcit pour former une chrysalide. En 12 à 16 jours, l’extérieur de la chrysalide change, passant du vert à une couleur claire et le papillon en émerge peu de temps après. Après avoir rempli ses ailes de fluide et s’être séché, l’adulte est prêt à s’envoler et à recommencer le processus.

La plupart des monarques adultes vivent environ un mois et pendant cette période, ils s’accouplent et pondent leurs œufs. Une génération spéciale, la génération qui naît ici, au canal de Sault Ste. Marie, vivra pendant plus de six mois. Les monarques qui naissent à la fin d’août et en septembre ne sentent pas de besoin de se reproduire; au lieu de cela, ils migrent. Le papillon consacre toute son énergie à se créer des réserves de graisse qui lui permettant d’accomplir l’incroyable voyage de 4 000 kilomètres jusqu’à une forêt montagneuse du centre du Mexique. De la fin d’août à la mi-octobre, beaucoup des monarques migrent vers le Sud en passant par l’Ontario. Les Grands Lacs constituent un obstacle et les papillons choisissent les points les plus courts pour traverser les lacs.

Le mystère de la migration des monarques

Pendant des siècles, toutes sortes d’histoires ont couru sur la migration du monarque mais, jusqu’en 1975, personne n’avait pu rassembler les pièces du casse-tête et préciser où se rendaient ces papillons. Le Dr Fred Urquhart (Université de Toronto) et Norah Urquhart ont commencé à « marquer » les monarques. Au retour des spécimens marqués, ils ont pu tracer sur la carte la route empruntée par les papillons, qui les menait dans les montagnes fraîches du centre du Mexique. Ils ont découvert de vastes aires de repos réunissant des millions de papillons, si nombreux que les branches des conifères ployaient sous leur poids.

Ces aires de repos accueillent tous les monarques migrateurs à l’est de Rocheuses; pour la population occidentale, il existe un endroit analogue qui leur sert d’aire d’hivernage dans la péninsule de Baja. En poursuivant les études, on constate que les papillons se reposent sur les arbres la plus grande partie du temps et qu’ils s’envolent et se nourrissent uniquement les jours les plus chauds. À mesure que les jours se prolongent, au cours de l’hiver, ils deviennent plus actifs et, dès mars, ils commencent leur voyage vers le Nord, s’accouplant et pondant leurs œufs en cours de route. Leurs rejetons arrivent au canal de Sault Ste. Marie à la fin du printemps et le processus recommence à nouveau.

Conservation du monarque

Au cours de la dernière décennie, les chercheurs ont constaté une chute considérable de la population orientale de monarques. Nombre de facteurs ont eu des répercussions sur la population de monarques, notamment la perte d’habitats et les extrêmes météorologiques. Actuellement, le Canada, les États-Unis et le Mexique travaillent de concert pour protéger ce merveilleux phénomène naturel.

Ascelepias syriaca

Que fait le parc à ce propos?

Le canal de Sault Ste. Marie protège activement les asclépiades qui y poussent. L’asclépiade est la seule plante que les larves de monarque peuvent manger, et ainsi, la protection des zones où elle pousse d'être abattu aide à maintenir la population de monarques.

Que pouvez-vous faire pour nous aider?

Aménager un jardin à papillons en y mettant des plantes autochtones.

Les papillons préfèrent les massifs floraux, avec des arbres ou des arbustes à proximité qui les protègent de la chaleur excessive et du vent. Comme les papillons sont attirés par de nombreuses vivaces résistantes à la sécheresse, un jardin à papillons constitue une magnifique solution de rechange aux jardins traditionnels et exige peu d’entretien.

  • Choisissez un endroit ensoleillé,bien drainé de quelques arbres ou arbustes proches qui offriront un abri.
  • Enlevez la couche de gazon et remuez la terre jusqu’à une profondeur d’au moins 20 cm.
  • Enrichissez la terre avec du compost ou une autre matière organique.
  • Plantez diverses vivaces indigènes, de préférence celles qui fleurissent à des moments différents pendant l’année. Espacez les plants en fonction de leur hauteur et de leur largeur respectives, une fois à maturité.
  • Plantez l'asclépiade qui fournit un habitat aux chenilles monarques.
  • Plantez des espèces indigènes qui fleurissent à l'automne pour fournir du nectar aux papillons migrateurs comme la marguerite jaune, l’eupatoire maculée, la verge d'or du Canada, l'aster de la Nouvelle-Angleterre et l'aster à feuilles larges.
  • Arrosez immédiatement.
  • Entretenez ensuite les plantes en désherbant et en les arrosant.

Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur votre écorégion, consultez le Partenariat canadien pour les pollinisateurs. (Anglais seulement)

Devenir un citoyen scientifique

Les chercheurs de Parcs Canada et les membres de l'équipe de conservation des ressources ont besoin de votre aide pour fournir de précieuses données sur la biodiversité du canal de Sault-Sainte-Marie.  Vous pouvez aider en devenant un citoyen scientifique et en partageant vos observations sur notre projet iNaturalist.  Prenez la photo d'une plante ou d'un animal que vous voyez au canal et partagez cette information avec les scientifiques et les amateurs de nature.

De plus, vous pouvez mener une mission à l'aide de la boîte à outils Mission Monarch pour aider à documenter l'habitat du monarque au canal de Sault Ste. Marie.  Une mission consiste à trouver des asclépiades, à rechercher et à documenter la présence de monarques, puis à soumettre les données.  

De plus amples informations et ressources sont disponibles au centre d'accueil.

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