Une mission monarque pendant tout l’été

Par Jeralyn et Michael Bohms

Le lieu historique national du Fort-St. Joseph s’est lancé dans un projet pluriannuel visant à améliorer l’habitat des monarques et autres pollinisateurs dans la prairie autour du site. En 2022, le personnel a passé l’été à surveiller l’asclépiade afin de déterminer le nombre de monarques qui fréquentent la prairie autour des ruines du fort.

En 2018, le gouvernement du Canada a lancé une initiative interministérielle, appelée Patrimoine naturel du Canada, visant à protéger la biodiversité, les écosystèmes et les paysages naturels du pays. Le lieu historique national du Fort-St. Joseph y participe en améliorant l’habitat du papillon monarque et d’autres pollinisateurs essentiels. La prairie qui entoure les ruines du fort constitue un habitat essentiel pour les monarques, à l’extrême nord de leur aire de répartition. Dans cette prairie poussent des plantes d’asclépiades pour les chenilles de monarques et des fleurs sauvages indigènes pour les papillons adultes.

Le déclin des populations de monarques en Amérique du Nord tire la sonnette d’alarme au sein de la communauté scientifique, ce qui a incité le gouvernement canadien à inscrire le monarque sur la liste des espèces préoccupantes. La perte d’habitat constitue un facteur clé de ce déclin de la population, les endroits comme la prairie autour des ruines du fort St. Joseph sont donc essentiels à la reproduction et à la survie de l’espèce.

Les données scientifiques se faisant rares sur la manière dont les monarques utilisent la prairie, l’été dernier, le personnel du fort a effectué une mission de longue durée sur les monarques. En utilisant les méthodes établies par l’insectarium « Espace pour la vie » de Montréal et le programme d’experts pour la mission monarque (Mission Monarch Expert), le personnel a compté les monarques. Trois parcelles d’étude ont été établies dans la prairie, chacune d’environ un hectare (100 m sur 100 m). Toutes les deux semaines, de la mi-mai à la fin septembre, des membres du personnel ont parcouru chaque parcelle à la recherche de plantes d’asclépiades. Elles ont été soigneusement inspectées à la recherche des minuscules œufs blanc verdâtre des monarques et des chenilles rayées jaune, noir et blanc que l’on ne peut manquer une fois les œufs éclos. Au cours de l’étude de chaque parcelle, 100 plantes d’asclépiade ont été inspectées à chaque fois et les données ont été consignées.

Le personnel a également recherché des papillons monarques adultes dans chacune des trois parcelles. Des itinéraires désignés ont été établis et surveillés les jours où il faisait chaud, mais pas trop, et où il n’y avait pas trop de vent. Les monarques adultes ont été comptés et leur activité documentée, y compris les fleurs dont ils se nourrissaient ou s’ils avaient été observés en train de pondre des œufs.

Dans le cadre de cette étude, le personnel a constaté la première arrivée de monarques adultes à la fin du mois de mai et a trouvé des œufs sur les asclépiades au début du mois de juin. En août, une chenille a été observée en train de fabriquer sa chrysalide et, environ deux semaines plus tard, elle a éclos pour devenir un magnifique papillon adulte! Les derniers monarques se sont dirigés vers le sud à la mi-septembre, quittant la prairie pour entamer le long voyage vers le centre du Mexique. Tout au long de l’été, environ 8 à 12 papillons monarques ont été observés lors de chaque relevé, tandis qu’au pic de la migration, début septembre, 52 monarques ont été observés en une heure!

Ces données permettront de quantifier l’effet du travail que nous effectuons pour entretenir et améliorer la prairie autour du fort. Nous continuerons à documenter la présence des monarques, ainsi que les sources de nectar d’asclépiades et d’autres fleurs sauvages dans l’environnement, afin d’évaluer le succès du projet. Les visiteurs du fort St. Joseph sont invités à nous aider dans cette initiative! Renseignez-vous sur les possibilités de science citoyenne avec Mission monarque et iNaturalist auprès de notre personnel amical au centre d’accueil.

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