Le feu au service de la conservation
Lieu historique national du Fort-St. Joseph
By Jeralyn Bohms
Ce printemps, le personnel de Parcs Canada a effectué un brûlage dirigé sur une petite partie de la prairie du lieu historique national de Fort-St-Joseph. Si les flammes ont été la partie la plus passionnante de ce projet pluriannuel, il reste à évaluer l’impact de l’incendie sur les ressources culturelles et naturelles du site.
Un projet de restauration de l’habitat des prairies au Fort St. Joseph est en cours depuis 2021. L’objectif est de protéger l’héritage culturel et naturel du site en fournissant un habitat de prairie essentiel pour les monarques, tout en préservant les ruines archéologiques autour du Fort-St-Joseph. Les papillons monarques figurent désormais sur la liste des espèces menacées d’extinction au Canada, et Parcs Canada continue de s’engager à les protéger.
Au cours des trois dernières années, on a consacré beaucoup d’efforts à la préparation d’un brûlage dirigé de si petite ampleur. L’objectif est de tester l’efficacité des brûlages dirigés pour contrôler la propagation des arbres dans la prairie qui entoure les ruines du fort. En 2021, les archéologues ont sondé la parcelle choisie afin de recueillir des données sur le profil du sol et sur l’emplacement et la profondeur de toute ressource archéologique. Certains artefacts « test » ont été placés dans des endroits précis de la parcelle pour être déplacés et analysés après l’incendie. Au cours d’un été entier, on a aussi réalisé une première évaluation des espèces d’asclépiades et de plantes en fleurs dans la zone de brûlage proposée.
Alors que le brûlage dirigé était initialement prévu pour le printemps 2023, les conditions météorologiques n’ont pas coopéré et le brûlage a donc été reporté à ce printemps. Une station météorologique a été installée pour que l’équipe de pompiers de Parcs Canada du parc national de Pukaskwa puisse surveiller les conditions locales et, au début du mois de mai, tout était prêt. Les membres de l’équipe de pompiers ont utilisé des lance-flammes à action localisée pour allumer le feu, tandis que d’autres ont utilisé des bidons d’eau pour mouiller les bords de la parcelle, en veillant à ce que le feu reste dans son périmètre désigné. De nombreux tuyaux d’arrosage et un camion-citerne étaient également sur place pour s’assurer que le feu ne se propageât pas plus loin que prévu. La zone a été enflammée par bandes, en commençant dans un coin et en allant dans le sens du vent vers le coin opposé. Alors qu’on mettait le feu à l’herbe à l’aide de lance-flammes à action localisée, le vent soufflait le feu vers la bande précédemment brûlée, où il mourait lorsqu’il ne restait plus de végétation ou de combustible à brûler. Le processus s’est déroulé très rapidement grâce aux bonnes conditions et à la compétence de l’équipe. Le brûlage dirigé a été réalisé en moins de 30 minutes.
Tout au long de l’été 2024, on surveillera la repousse de la végétation dans la parcelle. Chaque mois, on enregistrera le nombre et les espèces de plantes en fleurs. On comparera les résultats aux données recueillies avant l’incendie afin de déterminer l’impact de l’incendie sur la présence et la croissance de diverses espèces végétales. La présence de l’asclépiade commune (plante hôte des chenilles de monarques) et la régénération des jeunes arbres nous intéressent tout particulièrement. À l’automne, l’équipe d’archéologues reviendra pour récupérer les artefacts « test » et documenter à nouveau le profil du sol. Cette étude évaluera l’impact des incendies contrôlés sur les ressources archéologiques enfouies dans la prairie.
Une fois toutes les données recueillies, Parcs Canada les utilisera pour évaluer le succès du projet et déterminer si d’autres brûlages dirigés doivent avoir lieu.
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