Une famille dans la traite de fourrures
Lieu historique national du Fort-St. Joseph
Par Ness Diotte
L’année dernière, le personnel du lieu historique national du Fort-St. Joseph s’est plongé dans les archives du Manitoba et dans le monde des contrats de voyageur. Ces documents permettent aux chercheurs de mieux comprendre qui était présent dans cette région et pourquoi. En tant que membre de l’équipe chargée de trier les documents, j’ai remarqué quelque chose d’intéressant : mes ancêtres figuraient dans le registre du personnel de la Michilimackinac Company!
Les contrats étaient monnaie courante dans la traite de fourrures, et chaque compagnie avait sa propre version d’un document à peu près identique, qui comprenait les destinations, les exigences du travail et la rémunération. Certains de ces documents précisent même le moyen de transport utilisé par le voyageur pour se rendre à sa destination et en repartir : un canoë ou un bateau. Naturellement, les détails varient d’un contrat à l’autre, mais l’idée reste la même. La plupart des quelque 2 000 contrats qui mentionnent le Fort-St. Joseph proviennent de la Michilimackinac Company, une entreprise basée à Montréal. Dans les contrats de cette compagnie, le notaire et le représentant, souvent désignés respectivement comme Louis Chaboillez et Toussaint Pothier, étaient en poste à Montréal. Ces agents s’occupaient des nouveaux contrats et des contrats pour les voyageurs de retour.
Pour certains, la traite de fourrures et le métier de voyageur étaient une affaire de famille. Bien que plusieurs voyageurs aient eu plusieurs contrats au fil des ans, nous avons remarqué que certains des hommes qui se sont arrêtés au Fort-St. Joseph étaient père et fils, frères ou avaient d’autres liens de parenté. Souvent, nous pouvons voir que des membres de la même famille se sont inscrits ensemble ou à quelques années d’intervalle. Ces renseignements me permettent, en tant qu’interprète, de partager une partie d’un récit familial et d’illustrer le voyage de cette famille dans la région du secteur supérieur des Grands Lacs. Pour moi, c’est un rappel du fait que même si les soldats, les voyageurs et les personnes de métier n’ont été présents ici que pendant une courte période, ils ont eu un effet non négligeable sur notre histoire commune. Qui sait, ces recherches nous permettront peut-être de relier une autre famille à la traite de fourrures!
La recherche en soi peut être très gratifiante, mais trouver un lien personnel avec un site historique est un tout autre sentiment. Cela prouve que si la plupart des voyageurs se sont engagés à Montréal et étaient originaires des environs de cette ville, beaucoup d’entre eux (ou leurs descendants) sont venus dans les régions qu’ils ont traversées et ont fini par y rester. J’ai trouvé des contrats pour trois membres de ma famille, datant de 1807. Pour confirmer ma parenté, j’ai vérifié les contrats pour voir d’où venaient ces personnes : elles venaient toutes à peu près de la même région et, bien sûr, je les ai retrouvées sur mon arbre généalogique! Pour moi, cela ajoute un peu plus à l’histoire du Fort-St. Joseph et aux liens de ma famille avec l’île; je sais maintenant que nos liens remontent à plus de 200 ans. L’interconnexion entre mon lieu de travail et l’histoire de ma famille a été une grande découverte pour moi personnellement, et j’ai hâte de voir ce que ces documents peuvent apporter de plus.
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