Une visite guidée du fort Wellington
Lieu historique national du Fort-Wellington
Construit en 1838-1839, le fort Wellington d'aujourd'hui a l'apparence qu'il avait et reflète la vie qui y régnait en 1846, alors que le Royal Canadian Rifle Regiment (RCRR) s'y trouvait en garnison. Le RCRR avait été formé quelques années plus tôt pour servir au Canada et avait reçu des privilèges spéciaux afin de décourager la désertion. Ses membres jouissaient d'un meilleur style de vie que le soldat britannique moyen, et un plus grand pourcentage d'entre eux recevait la permission de se marier. En plus de retirer une solde plus élevée que dans la plupart des autres régiments, les fusiliers du RCRR avaient la permission de se trouver du travail dans la communauté où ils se trouvaient en garnison. Les femmes des soldats pouvaient gagner de l'argent en faisant la lessive ou en travaillant comme domestiques dans la ville de Prescott. Les enfants pouvaient vivre avec leurs parents jusqu'à 14 ans; ils étaient alors obligés de quitter les casernes et devaient se tailler une place dans le monde.
Le fort Wellington est demeuré presque intact depuis les jours où le RCRR s'y trouvait en garnison. Cependant, deux bâtiments qui se dressaient autrefois à l'intérieur des remparts du fort Wellington n'existent plus aujourd'hui : le corps de garde, à l'est de la porte principale, et les cuisines, entre le logement de l'officier et les latrines. Les sentinelles se reposaient au poste de garde entre leurs tours de garde, et les cuisines servaient à préparer les repas des soldats.
© Parcs Canada
- La palissade
- Les remparts
- La caponnière
- La porte principale
- Le logement de l'officier
- Les latrines
- Le Blockhaus
- Rez-de-chausée :magasins et poudrière
- Deuxième et troisième étages : chambrées
© Parcs Canada
1. La palissade
La première ligne de défense du fort Wellington est une palissade en bois d'une hauteur de 2,8 mètres (9 pieds 2 pouces) dont le but était de ralentir la progression de l'ennemi vers la fortification principale. Du côté nord du fort, à l'intérieur de la palissade, se trouvent des rangées additionnelles de clôtures en bois, destinées à assurer la protection des défenseurs faisant feu sur les troupes ennemies qui auraient réussi à faire une brèche dans la palissade. Toute tentative de l'ennemi de s'approcher du fort des côtés sud, est et ouest, était compliquée par des fossés asséchés creusés le long de la palissade.
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2. Les remparts
Les remparts constituaient la principale ligne de défense du fort. Faits de terre et de moellons empilés sur un angle de 45 degrés et recouverts de gazon afin de prévenir l'érosion, ils ont une épaisseur de 18,3 mètres (60 pieds) à la base. Juste sous la crête des remparts se trouve une série de pieux enfoncés horizontalement dans la terre ayant pour but d'empêcher les soldats ennemis d'escalader les remparts. Cet ouvrage défensif s'appelle une fraise.
Les remparts ne constituaient pas uniquement une barrière contre l'attaque ennemie, mais servaient aussi de plate-forme élevée pour les canons. Deux canons de 24 livres sont montés sur les remparts sud surplombant le fleuve et la ville américaine d'Ogdensburg sur l'autre rive. Une paire de canons de 12 livres est montée sur les remparts nord pour tirer sur les troupes avançant vers le fort.
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3. La caponnière
L'ennemi qui aurait réussi à atteindre le fossé asséché sud aurait été exposé aux salves de coups de feu venant de la caponnière, qui est reliée au fort par un passage sous les remparts. La caponnière est construite en pierres, et les murs sont suffisamment épais pour arrêter des boulets de canon de petit calibre. Le toit est en grosses poutres recouvertes de terre pour le rendre à l'épreuve des bombes.
La porte principale
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4. La porte principale
La porte principale, faite de deux grands battants en bois montés sous une arche de pierre, constitue la seule entrée au fort. Comme la porte représente le point le plus vulnérable des fortifications, elles est placée dans le mur nord, puisqu'une attaque était plutôt attendue du côté du fleuve. La caronade, une petite pièce d'artillerie surmontant la porte, assurait une protection supplémentaire en cas d'attaque ennemie.
5. Le logement de l'officier
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En 1846, c'est le lieutenant William Henry Sharpe, du Royal Canadian Rifle Regiment, qui occupait ce bâtiment, meublé de façon à représenter ses quartiers. Le logement trois pièces : la plus au nord servait de chambre à coucher; celle du centre, de cuisine, et celle du sud, de salle à manger et de bureau. Un soldat qu'on appelait une ordonnance était attaché à l'officier comme domestique, chargé de l'entretien de son logement, du soin de ses uniformes et de la préparation de certains de ses repas. Les quartiers de Sharpe étaient confortables et bien meublés. Comme un officier devait déménager souvent de garnison en garnison, une grande partie de son mobilier était conçue de façon à être facilement transportable. La commode qui se trouve dans la chambre à coucher est un exemple de ce type de « mobilier de campagne ». Composée de deux sections, elle est munie d'une poignée à chaque extrémité pour en faciliter le transport.
6. Les latrines
Ce bâtiment au recouvrement à clin fut construit en 1838-1839. Les latrines illustrent la division stricte entre les officiers et les autres occupants du fort, car elles sont divisées en trois compartiments séparés, chacun avec sa propre entrée. Les toilettes des officiers se trouvaient à l'extrémité nord du bâtiment, la section du milieu était réservée aux femmes et aux enfants qui vivaient dans le fort, et la pièce sud servait de toilettes pour les simples soldats. À la différence des deux autres pièces, les toilettes des soldats n'assuraient aucune intimité aux utilisateurs.
En 1990, des fouilles archéologiques menées dans les latrines ont mis au jour plusieurs milliers d'artefacts appartenant aux membres du Royal Canadian Rifle Regiment et à leurs familles. En principe, les latrines ne devaient pas servir de dépotoir, mais les habitants du fort semblent les avoir utilisées à cette fin. De nombreux objets trouvés dans les latrines étaient des articles réglementaires distribués dans l'Armée britannique comme des bottes en cuir, mais bien d'autres étaient des articles à usage personnel, des médicaments, des articles de toilette, des objets en céramique et des jouets d'enfants, des objets qui ont pu avoir été achetés chez les marchands de Prescott.
7. Le Blockhaus
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Une structure massive en pierre, le blockhaus à trois étages était un fort dans le fort. Les murs ont une épaisseur de près de un mètre (3 pieds). La structure du toit est faite de poutres de cèdre et de terre comme protection contre les obus de mortiers. Des meurtrières dans les murs permettaient aux défenseurs de tirer sur les soldats ennemis qui avaient réussi à franchir les remparts. Pour repousser les troupes ayant réussi à atteindre les murs mêmes du blockhaus, le troisième étage était doté d'une galerie en surplomb avec des trappes dans le plancher, permettant aux défenseurs de tirer sur les ennemis au pied du mur. Dans le cas d'une attaque, une garnison bien approvisionnée aurait pu tenir le blockhaus jusqu'à l'arrivée de renforts provenant du fort Henry situé tout près à Kingston.
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8. Rez-de-chaussée : magasins et poudrière
Au rez-de-chaussée se trouvait un certain nombre de magasins, où étaient entreposés l'équipement et les provisions nécessaires en cas d'une attaque du fort. La pièce la plus intéressante du rez-de-chaussée est la poudrière. Comme elle contenait quelques centaines de barils de poudre, en quantité suffisante pour détruire le blockhaus en cas d'explosion, bien des précautions furent prises lors de sa construction. L'utilisation d'objets en fer, dont le heurt aurait pu donner lieu à une étincelle, fut évitée. Les garnitures de porte étaient en laiton. Les conduits de ventilation et les portes étaient revêtus de cuivre. Des clous en fer fixaient les lames du plancher, mais ils étaient soigneusement recouverts. Une autre précaution était la construction en zigzag des conduits de ventilation, pour contrer le risque qu'une balle tirée par l'ennemi puisse y pénétrer.
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Comme la fabrication de cartouches était une activité dangereuse, elle se faisait dans une pièce adjacente, un baril de poudre à la fois. Comme mesure de sécurité supplémentaire, cette cartoucherie était séparée de la poudrière par deux portes massives en bois revêtues de cuivre.
9. Deuxième et troisième étages : chambrées
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Les chambrées logeaient les hommes de la garnison, ainsi que leurs femmes et enfants. À la différence des officiers, ils vivaient dans des conditions de promiscuité plutôt insalubres. En 1846, au moins 65 hommes, 26 femmes et 36 enfants vivaient au deuxième et au troisième étages du blockhaus. L'espace disponible au deuxième étage était divisé par des rideaux, donnant aux couples mariés une certaine intimité.
Le troisième étage était réservé aux célibataires ou aux hommes qui n'étaient pas accompagnés de leur famille.
Du troisième étage, un certain nombre de portes basses donnaient accès à la galerie en surplomb mentionnée plus haut comme faisant partie des défenses du blockhaus. Actuellement, on trouve à cet étage une exposition détaillée qui retrace l'histoire du fort.
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