Événements d'importance historique
Lieu historique national de Coteau-du-Lac
La Guerre de 1812
© Archives nationales du Québec / F. Gérard / A. Boucher-Desnoyers / P600,S5,PGN68
© Archives nationales du Québec / P600,S5,PAQ82
Le conflit opposant la Grande-Bretagne de George III et la France de Napoléon
Bonaparte provoque un blocus continental dont les conséquences sont désastreuses
pour les échanges commerciaux entre l'Europe et l'Amérique. En
1812, des enjeux économiques de taille amènent les États-Unis à entrer
en guerre contre la Grande-Bretagne. Le Canada, colonie britannique, déploie
ses armées devant la menace d'une invasion si proche. Bien que les combats
se déroulent majoritairement dans le Haut-Canada, la prise de Montréal
est un objectif majeur pour les Américains dont la stratégie à cette
fin est une double invasion par la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent.
- La position stratégique de Coteau-du-Lac
- La mise en place d'un système défensif fortifié
- Les effectifs militaires
- La vie dans les casernes
La position stratégique de Coteau-du-Lac
© Toronto Public Library / J. E.Woolford / T-14532, 1824
Coteau-du-Lac tient un rôle important dans la défense du Saint-Laurent
et de la région frontalière. La proximité de la frontière
américaine offre en effet la possibilité de contourner Kingston
pour attaquer Montréal directement et ainsi isoler les forces défensives
des deux Canada. L'emplacement stratégique de Coteau-du-Lac, entre le
Bas et le Haut-Canada, oblige le renforcement des fortifications. On augmente
les effectifs en place pour la protection du canal. On procède aux agrandissements
nécessaires pour loger les troupes et pour améliorer la défense
du poste. Le site de Coteau-du-Lac devient alors un véritable fort britannique.
La mise en place d'un système défensif fortifié
© Archives nationales du Canada / Lieutenant Wallpole / H-4/350, NMC C-18862, Septembre 14, 1815
Outre les casernes fortifiées et les blockhaus, l'ensemble défensif construit en 1813 comporte deux entités aménagées de part et d'autre du canal. À l'ouest, un volumineux rempart protège les casernes, la poudrière ainsi que le corps de garde contre une attaque provenant de la terre ferme. Le tracé découpé du rempart assure le croisement des angles de tir, nécessaire au flanquement des ouvrages défensifs. Le secteur aménagé à l'est du canal contrôle la navigation sur le fleuve. La batterie, située sur la pointe du coteau, se compose de 3 pièces d'artillerie de 24 livres. Elle est montée sur des plates-formes pivotantes qui permettent de soutenir le feu sur près de 360 degrés. À proximité, le blockhaus octogonal devient un poste de commandement sur l'ensemble des fortifications. Magnifique ouvrage militaire, le site de Coteau-du-Lac n'a pas l'occasion de faire ses preuves. Bloqués à la bataille de la Châteauguay, sur la rivière du même nom, en octobre 1813 et à la bataille de Chrysler's Farm sur le fleuve Saint-Laurent, un mois plus tard, les Américains n'atteignent jamais Coteau-du-Lac. Au terme de la guerre, en 1814, la présence militaire diminue considérablement sur le site. On assiste à un renforcement des troupes lors des soulèvements de 1837-1838. Par la suite et jusqu'en 1856, les lieux ne sont occupés que par une faible garnison, jusqu'à ce que les autorités britanniques lèguent le fort à la province du Canada-Uni.
Bibliothèque et Archives Canada/ Crédit : John Elliot Woolford/ C-99548
Les effectifs militaires
Charles Stadden, Parcs Canada (FC.78.3.6), PD 605
Charles Stadden, Parcs Canada (FC.78.3.2), PD 602
De nombreux détachements d'infanterie et d'artillerie de même que
plusieurs corps de milice sont postés à Coteau-du-Lac, mobilisant
un effectif de plus de 600 soldats. Si les uns veillent aux tâches de
garnison et participent à la construction des ouvrages défensifs,
les autres sont en transit pour une destination plus éloignée,
sur le front des Grands Lacs. En outre, le plus grand nombre des effectifs concentrés à Coteau-du-Lac
a pour mission de parer aux mouvements terrestres de l'ennemi entre Prescott
et Montréal.
La vie dans les casernes
Illustration de E. Lelièpvre, Parcs Canada
Les conditions de vie des soldats en poste à Coteau-du-Lac sont extrêmement
difficiles. Les casernes, aménagées dans un long édifice
de maçonnerie, se divisent en 6 chambrées, comportant chacune
12 lits doubles, superposés. Elles peuvent ainsi loger jusqu'à 288
soldats entassés dans une promiscuité insalubre, laissant à chaque
individu une superficie d'à peine 1,85 m 2 (20 p 2 ).
Par ailleurs, le rationnement de combustible imposé par une réglementation
sévère oblige à un usage limité du chauffage et
de l'éclairage, nettement insuffisants l'hiver venu. De plus, l'insalubrité et
les conditions d'hygiène inappropriées obligent le renouvellement
continuel des paillasses et le chaulage fréquent des édifices.
Liens connexes
- Date de modification :