Plan directeur du parc national des Lacs-Waterton 2022

Parc national des Lacs-Waterton


Avant-propos

Steven Guilbeault

Steven Guilbeault
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada

D’un océan à l’autre, les lieux historiques nationaux, parcs nationaux et aires marines nationales de conservation sont une source de fierté pour toute la population canadienne. Ils reflètent le patrimoine naturel et culturel du Canada et racontent qui nous sommes, y compris les histoires, les cultures et les contributions des peuples autochtones.

Ces endroits prisés sont une priorité pour le gouvernement du Canada. Nous sommes résolus à protéger le patrimoine naturel et culturel, à élargir le réseau d’aires protégées et à contribuer au rétablissement des espèces en péril.

Nous devons en même temps continuer d’offrir des activités et des programmes innovateurs sur place et à distance pour permettre à un nombre accru de Canadiens et de Canadiennes de faire l’expérience de ces destinations emblématiques et de découvrir l’histoire, la culture et l’environnement.

En collaboration avec les communautés autochtones et des partenaires clés, Parcs Canada protège et restaure les lieux historiques et parcs nationaux; permet aux gens de découvrir l’histoire et la nature et de s’en rapprocher; contribue à maintenir, pour les collectivités locales et régionales, la valeur économique de ces lieux.

Ce nouveau Plan directeur du parc national du Canada des Lacs-Waterton vient appuyer cette vision.

Les plans directeurs sont élaborés par une équipe dévouée de Parcs Canada après de vastes consultations auprès de partenaires autochtones, d’autres partenaires et parties prenantes, de collectivités environnantes, et de visiteurs passés et présents. J’aimerais remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ce plan pour leur dévouement et leur esprit de collaboration.

À titre de ministre responsable de Parcs Canada, j’applaudis à cet effort concerté, et j’ai le plaisir d’approuver le Plan directeur du parc national du Canada des Lacs-Waterton.

Steven Guilbeault
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada

Recommandations

Recommandé par :

Ron Hallman

Président et directeur général
Parcs Canada

Andrew Campbell

Vice-président principal Direction générale des opérations
Parcs Canada

Salman Rasheed

Directeur
Unité de gestion des Lacs-Waterton


Résumé

Ce plan directeur établit l’orientation stratégique du parc national des Lacs-Waterton pour les dix prochaines années. Il remplace le plan directeur de 2010 et actualise l’orientation du maintien et de la restauration de l’intégrité écologique, de la protection des ressources culturelles et de l’offre d’expériences mémorables et d’occasions d’éducation pour les visiteurs. Le plan présente une vision du parc à son meilleur et décrit des stratégies clés qui contribueront à la réaliser. Les peuples autochtones, les groupes d’intervenants et le public ont été consultés au sujet du plan directeur et, par le biais de son élaboration, ont contribué à façonner l’orientation future du parc national.

Établi en 1895, le parc national des Lacs-Waterton est le quatrième parc national au Canada. Il se trouve le plus au sud dans les montagnes Rocheuses et représente la moitié du parc international de la paix Waterton-Glacier, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. D’anciennes montagnes, des lacs profonds, des rivières dynamiques et des zones humides, des forêts anciennes et une prairie balayée par le vent composent le parc qui s’étend sur 505 kilomètres carrés de la Couronne du continent, un paysage écologique et culturel où les écosystèmes du nord, du sud, de l’est et de l’ouest se rencontrent au point le plus étroit de la chaîne des montagnes Rocheuses. Aucune autre zone protégée de taille similaire dans les montagnes Rocheuses n’abrite autant de diversité écologique que le parc national des Lacs-Waterton, qui compte plus de 1 000 espèces de plantes vasculaires (y compris de nombreuses espèces rares), et plus de 60 mammifères.

Des peuples autochtones vivent sur cette terre depuis des millénaires. Ce plan reconnaît le rôle vital des peuples autochtones et le savoir qu’ils possèdent en rapport avec le paysage et les stratégies actuelles relatives à la façon dont Parcs Canada collaborera avec les Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs) et d’autres peuples autochtones pour gérer le parc. Ce plan cherche à faire en sorte qu’il soit plus facile pour les partenaires autochtones de renouer des liens avec les terres et les eaux utilisées traditionnellement, à créer des plateformes pour qu’ils transmettent leur culture, leur histoire et leur savoir, ainsi qu’à accroître leur participation aux initiatives visant à protéger les terres du parc et à en prendre soin.

Le parc offre aux visiteurs l’occasion de tisser des liens avec les environnements naturels et culturels de la Couronne du continent. La fréquentation du parc national des Lacs-Waterton augmente. Le parc a en effet accueilli plus de 525 000 visiteurs en 2021. Ce plan vise à faciliter des expériences durables et de grande qualité ancrées dans la culture et la nature distinctives du parc. Il cherche en outre à favoriser l’utilisation respectueuse et responsable du parc, ainsi que le soutien à long terme de la nature sauvage intacte.

Ce plan trace la voie pour que Parcs Canada continue à protéger les écosystèmes propres au parc national des Lacs-Waterton face à des enjeux continus et émergents, notamment les changements climatiques, les espèces envahissantes, les maladies et les changements d’habitats à l’extérieur du parc. Le plan a également pour but de protéger et de mettre en valeur les ressources culturelles de façon à respecter leurs origines diverses et leur importance.

Ce plan comprend six stratégies clés et une orientation détaillée pour deux secteurs de gestion :

  • Conserver le patrimoine naturel et culturel pour les générations futures
  • Expériences authentiques adaptées au territoire
  • Renforcer les relations avec les Autochtones
  • Établissement de liens avec les Canadiens et les Canadiennes
  • Gérer le développement
  • Connectivité régionale et paysages
  • Approche de gestion par secteur
    • Secteur de gestion du chaînon frontal
    • Lieux historiques nationaux

Les stratégies clés et l’orientation particulière des secteurs de gestion représentent l’approche que Parcs Canada compte adopter à l’égard de la gestion du parc au cours des cinq à dix prochaines années. Parcs Canada aura toutefois recours à la gestion adaptative, qui permet de peaufiner les stratégies au fil du temps et à mesure que les conditions changent. Le plan directeur se termine par un résumé de l’évaluation environnementale stratégique. Celle-ci comportait un examen approfondi des effets potentiels sur l’environnement de l’orientation du plan directeur, en mettant l’accent sur les effets cumulatifs possibles. L’évaluation a déterminé que l’ensemble des stratégies, des objectifs et des mesures du plan auront des effets positifs pendant la durée du plan.


1.0 Introduction

Parcs Canada administre l’un des plus beaux et des plus vastes réseaux de lieux naturels et historiques protégés du monde. Son mandat consiste à protéger et à mettre en valeur ces lieux pour que puissent en profiter les générations d’aujourd’hui et de demain. La gestion stratégique et axée sur le futur de chaque lieu historique national, parc national, aire marine nationale de conservation et canal historique administré par Parcs Canada appuie la vision de l’Agence :

Les trésors historiques et naturels du Canada occuperont une place de choix au cœur de la vie des Canadiens et des Canadiennes, perpétuant ainsi un attachement profond à l’essence même du Canada.

En vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et de la Loi sur l’Agence Parcs Canada, Parcs Canada doit préparer un plan directeur pour chaque parc national. Le Plan directeur du parc national du Canada des Lacs-Waterton, une fois approuvé par le ministre responsable de Parcs Canada et déposé au Parlement, permet de s’assurer que Parcs Canada respecte son obligation de rendre compte à la population canadienne en décrivant comment la gestion du parc mènera à des résultats mesurables appuyant le mandat de l’Agence.

Les peuples autochtones sont des partenaires importants dans l’intendance des aires patrimoniales, avec des liens aux terres et aux eaux depuis des temps immémoriaux. Les peuples autochtones, les intervenants, les partenaires et la population canadienne ont participé à la préparation du plan directeur, contribuant ainsi à l’établissement de l’orientation future du parc national des Lacs-Waterton. Le plan décrit une orientation claire et stratégique pour la gestion et l’exploitation du parc national des Lacs Waterton en formulant une vision, des stratégies clés et des objectifs. Parcs Canada rendra compte chaque année des progrès accomplis dans l’atteinte des objectifs du plan directeur, et il procédera à l’examen de ce dernier tous les dix ans ou avant, au besoin.

Ce plan directeur n’est pas une fin en soi. Parcs Canada favorisera un dialogue ouvert sur sa mise en œuvre pour s’assurer qu’il reste pertinent et significatif. Le plan sera l’axe autour duquel s’articulera l’engagement continu et la consultation, le cas échéant, à l’égard de la gestion du parc national des Lacs Waterton dans les années à venir.

Cadre régional du parc national des Lacs-Waterton
Carte 1 : Cadre régional
Parc national des Lacs-Waterton
Carte 2 : Parc national des Lacs-Waterton

2.0 Importance du parc national des Lacs-Waterton

Le parc national des Lacs-Waterton protège et met en valeur une partie de la région naturelle des montagnes Rocheuses, là où « les montagnes rencontrent les prairies ». Paahtómahksikimi, le nom que donnent les Pieds-Noirs aux lacs Waterton, signifie « lac intérieur sacré au cœur des montagnes ». C’est un paysage façonné par le vent, le feu et l’eau, avec des liens humains profonds depuis des milliers d’années. Des forêts vierges, des prairies balayées par le vent, des cours d’eau chatoyants et des lacs profonds se joignent pour soutenir la vie d’une impressionnante gamme de plantes et d’animaux. Les grands espaces ouverts encadrés par les spectaculaires montagnes créent un sentiment de sérénité et d’émerveillement.

Établi en 1895 grâce à l’initiative des citoyens de la région, le parc national des Lacs-Waterton occupe 505 kilomètres carrés dans le sud-ouest de l’Alberta, et c’est le plus petit des parcs nationaux des montagnes du Canada (les parcs nationaux Banff, Jasper, Yoho, Kootenay, du Mont-Revelstoke, des Glaciers et des Lacs-Waterton).

Le parc fait partie de l’écosystème de la Couronne du continent, un des paysages les plus diversifiés écologiquement, physiquement et juridiquement d’Amérique du Nord. Cet écosystème se situe dans un des points les plus étroits du massif des Rocheuses. Le parc aide à protéger ce corridor entre le nord et le sud crucial pour la faune. Cinq écorégions se rencontrent dans le parc national des Lacs-Waterton : la forêt-parc des contreforts, l’écorégion montagnarde, les écorégions subalpines inférieure et supérieure, et l’écorégion alpine. Cette réalité fait que le parc abrite un grand éventail de plantes par rapport à sa taille. Le parc national des Lacs-Waterton contient 83 communautés végétales et plus de 1 000 espèces de plantes vasculaires dans ses prairies, ses terres arbustives, ses milieux humides, ses forêts et ses aires alpines; on y trouve notamment des champs remplis de fleurs sauvages saisonnières multicolores. Près de 175 de ces espèces végétales, comme le botryche lunaire de Waterton, sont rares ou ne se trouvent nulle part ailleurs en Alberta ou au Canada. Cette végétation diversifiée soutient une myriade d’animaux sauvages, dont 256 espèces d’oiseaux, 66 espèces de mammifères, 24 espèces de poissons, 3 espèces de reptiles et 6 espèces d’amphibiens, sans compter des milliers d’invertébrés, dont des insectes.

Ce creuset où se rencontrent montagnes, prairie, lacs et ciel attire les humains et leur permet de ne faire qu’un avec la nature depuis des millénaires. Le parc national des Lacs-Waterton se trouve dans les terres et les eaux traditionnellement utilisées par les Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs, qui comprend la Nation Kainai [la Tribu des Blood], la Nation Siksika et les Aapatohsipiikani [la Nation Piikani], dans le sud de l’Alberta, au Canada, et les Amskapi Piikani [la tribu des Pieds-Noirs] dans le nord du Montana, aux États-Unis), et d’autres peuples autochtones. Paahtómahksikimi, le nom que donnent les Pieds-Noirs aux lacs Waterton, se prononce « bok-to-mok-sik-mî ». Le ballot au castor, qui représente tous les êtres vivants, incluant les êtres à quatre pattes, les êtres à deux jambes (les humains), les créatures qui volent et celles qui vivent dans l’eau, a été offert aux Pieds-Noirs dans Aahkiaahkoinimaan, la région Maskinongé du parc actuel. Il représente le lien sacré entre la terre et tous ceux qui l’habitent, basé sur le respect et la réciprocité, qui alimente les traditions de conservation et de durabilité, des valeurs que partage Parcs Canada.

La preuve la plus ancienne de la présence humaine près des lacs et dans les montagnes de Waterton date de plus de 10 000 ans. Dans ces vallées riches, les Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs) et les Ktunaxa chassaient le bison et récoltaient des plantes pour en faire de la nourriture et des médicaments. Près de 400 sites archéologiques ont été relevés dans le parc national des Lacs-Waterton. La plupart sont des sites autochtones qui incluent des foyers, des voies pour orienter le bison, des camps de débitage et de pêche, et des sites de cérémonie. C’était un endroit où la Confédération des Pieds-Noirs et les autres Premières Nations se rassemblaient pour camper, voyager, faire du commerce et négocier pour faire la paix. Les Pieds-Noirs continuent à tenir des cérémonies et à récolter des plantes médicinales holistiques dans Paahtómahksikimi.

Les désignations et les inscriptions internationales démontrent l’importance de ce site pour les gens partout sur la planète. En 1932, le parc national des Lacs-Waterton a conclu un partenariat avec le Glacier National Park, au Montana, pour créer le premier parc international de la paix (le parc international de la paix Waterton-Glacier). Les membres du club Rotary ont joué un rôle dans l’établissement du parc de la paix et continuent de s’impliquer à Waterton par l’intermédiaire de la Waterton-Glacier International Peace Park Association. De nos jours, les deux parcs utilisent cette relation bien établie pour collaborer afin de protéger l’eau, les plantes et les animaux qu’on trouve dans ce milieu unique. Le parc international de la paix Waterton-Glacier a été désigné site du patrimoine mondial en 1995, en reconnaissance des critères de valeur universelle exceptionnelle pour ses processus écologiques et sa beauté naturelle. Plus récemment, le parc national des Lacs-Waterton et le Glacier National Park sont devenus les premiers parcs transfrontaliers de ciel étoilé, de l’International Dark-Sky Association (IDA), grâce à leur engagement à préserver la qualité exceptionnelle de leur ciel nocturne et à offrir des occasions pour l’observer. Le parc national des Lacs-Waterton constitue également la zone centrale de la réserve de la biosphère de Waterton, créée en 1979. La réserve de la biosphère de Waterton est un mécanisme visant à assurer l’utilisation durable des terres par les humains et l’équilibre entre la conservation de la biodiversité, les valeurs socioculturelles et le développement économique.

Le parc comprend deux lieux historiques nationaux (LHN), soit le LHN du Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien et LHN de l’Hôtel-Prince of Wales. Le Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien a été désigné lieu historique national en 1965 pour commémorer le premier puits de pétrole d’envergure commerciale dans les provinces de l’Ouest. L’exploration de ce puits, situé dans la vallée Cameron, a annoncé la croissance de l’industrie pétrolière qui a sous-tendu une grande partie du développement économique de l’Alberta. L’hôtel Prince of Wales est un exemple parfait du style architectural des villages suisses qu’on associe souvent aux Rocheuses canadiennes et aux hôtels historiques du pays construits par les sociétés ferroviaires. Il a ouvert ses portes en 1927 et a été désigné lieu historique national en 1992. Présentement, l’hôtel est exploité par un tiers, par l’entremise d’un accord foncier. Son architecture frappante et son emplacement à couper le souffle en font l’attraction la plus connue du parc national des Lacs-Waterton.

3.0 Contexte de planification

Le parc national des Lacs-Waterton se situe dans un paysage écologique, social et politique complexe intergouvernemental. Son histoire, ses frontières et ses communautés végétales et fauniques le lient aux Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs), en particulier aux Kainai, aux Piikani et aux Ktunaxa, au Glacier National Park au Montana, au parc provincial Akamina-Kishinena en Colombie-Britannique, au parc provincial Castle Wildland en Alberta, et à un nombre d’autres territoires appartenant à la Couronne, aux municipalités et à des propriétaires privés.

Parcs Canada collabore avec les Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs) pour s’assurer que leur vision du monde et leur lien sacré sont reflétés et mis en valeur dans toute une gamme de projets, incluant l’interprétation culturelle dans le nouveau centre d’accueil, les activités et événements d’interprétation, ainsi que la conservation des ressources culturelles et naturelles. Parcs Canada s’efforce de respecter tous les traités applicables et collabore avec tous les peuples autochtones qui affirment que le parc fait partie de leurs territoires traditionnels, comme les signatures du Traité 7. Parcs Canada veille également à travailler avec tous les peuples autochtones de façon aussi équitable que possible. Le parc national des Lacs-Waterton maintient son engagement continu à l’égard de ses partenaires autochtones pour veiller à ce que leur histoire, leur culture et leurs valeurs soient transmises de façon respectueuse.

Étant donné la taille et l’emplacement du parc, les partenariats transfrontaliers et la collaboration avec les partenaires et intervenants de la région sont importants pour réussir à atteindre ses objectifs de gestion, de conservation, d’expérience pour les visiteurs et de mobilisation. Le parc national des Lacs-Waterton collabore avec le Glacier National Park (É.-U.), les organismes provinciaux, les municipalités locales, la Waterton Lakes Chamber of Commerce et le District d’amélioration no 4, les éleveurs de bétail de la région et les organismes de conservation. L’information et les ressources sont partagées afin de gérer les activités comme les incendies de végétation, les feux dirigés, les opérations de recherche et de sauvetage, les espèces non indigènes, les espèces en péril, la faune et les projets de rétablissement, et pour assurer une expérience mémorable aux visiteurs. Conservation de la nature Canada acquiert des terres et collabore avec des propriétaires fonciers établis près du parc dans le cadre du projet Waterton Park Front pour maintenir la valeur naturelle des ranchs fonctionnels et préserver l’habitat pour diverses espèces fauniques, notamment le grizzly.

Le parc national des Lacs-Waterton est un endroit inspirant à visiter qui offre un éventail de possibilités d’exploration. Sa proximité avec Lethbridge (1,5 heure de route) et Calgary (2,5 heures de route) en font une escapade d’un jour toute simple. Le parc comprend des lacs et des rivières, des paysages alpins et prairiaux, des centaines de kilomètres de sentiers et de routes, des terrains de camping et de pique-nique (aires de fréquentation diurne). Le chaleureux village de Waterton est le point central pour les services aux visiteurs. On y offre un tout nouveau centre d’accueil de calibre mondial, des activités extérieures et des sites pour manger ou dormir, le tout dans un environnement d’une beauté naturelle brute. La population de la collectivité fluctue au fil des saisons, de 108 habitants à une population saisonnière allant au-delà de 1 000 âmes durant les mois d’été. De 5 000 à 6 000 visiteurs quotidiens s’ajoutent à ce décompte, et environ 2 000 visiteurs passent la nuit sur les sites de camping ou dans les hôtels durant les périodes de pointe.

Le 11 septembre 2017, le feu de forêt de Kenow a pénétré le parc national des Lacs-Waterton par le col Akamina, au sud-ouest du parc. Cet incendie a eu un impact important sur l’écologie du parc, brûlant environ 39 pour cent (19 303 hectares) du parc, ou 50 pour cent de son paysage couvert de végétation, affectant les systèmes végétaux, fauniques et aquatiques. Si les incendies font partie de l’écosystème naturel du parc national des Lacs-Waterton et qu’ils sont essentiels pour maintenir son intégrité écologique, ce feu de forêt était d’une taille peu commune et d’une intensité exceptionnelle et uniforme. Le feu de forêt du ruisseau Boundary, plus petit, mais d’une intensité similaire, s’est produit en 2018. Il faudra de nombreuses années pour observer, analyser et bien comprendre les impacts de ces deux feux de forêt sur l’écologie du parc; cette démarche est déjà en cours grâce à des projets de recherche et de surveillance lancés avec l’aide de partenaires.

Le feu de forêt de Kenow a également endommagé, voire détruit l’infrastructure bâtie du parc et des territoires avoisinants. Malgré les efforts des pompiers pour protéger les installations, plus de 30 biens du parc, dont des bâtiments, des terrains de camping, des promenades et 80 pour cent du réseau de sentiers pédestres, ont été endommagés ou détruits. Des décennies de réduction des combustibles et de planification pour la gestion des incendies, en plus des efforts pour combattre les flammes sur le site, ont permis de protéger des bâtiments et des actifs dans tout le parc, le village et au lieu historique national de l’Hôtel-Prince of Wales. Le parc national des Lacs-Waterton s’efforcera d’éliminer les matières combustibles autour du village et des installations en périphérie afin de mettre en œuvre une approche stratégique de la gestion des incendies dans l’ensemble du paysage, ce qui contribuera à la réduction du risque de feux de forêt.

Le feu de forêt de Kenow a permis de découvrir plus de 70 nouveaux sites archéologiques, et a étendu l’ampleur de 170 autres sites connus dans la zone ravagée. Les membres des communautés Pieds-Noirs ont contribué à identifier et à reconnaître certains de ces sites, et les communautés autochtones continueront d’être sollicitées pour la poursuite des travaux. Parcs Canada s’efforce de recréer des expériences sûres, divertissantes, inclusives et entièrement cohérentes avec les objectifs écologiques du parc pour les visiteurs.

En parallèle à son rétablissement après-incendie, le parc national des Lacs-Waterton a joui d’un investissement sans précédent pour ses infrastructures. Depuis 2015, le Programme d’investissement pour les infrastructures fédérales avait engagé environ 102 millions de dollars pour la création d’expériences de qualité et significatives pour les visiteurs et pour la protection du patrimoine naturel et culturel du parc. Les principaux investissements faits grâce à ce programme incluent des améliorations aux services publics et aux routes dans le village de Waterton, une importante modernisation du terrain de camping Townsite et de la place du Parc de la paix, ainsi que la construction d’un nouveau centre d’accueil pour les visiteurs.

Ce plan directeur remplace le plan directeur pour le parc national des Lacs-Waterton de 2010. Un certain nombre d’enjeux et de défis clés ont été relevés et ont été examinés durant la production du présent plan en fonction de l’évaluation de l’état du parc de 2019, des revues internes et des consultations publiques, notamment :

L’intégrité écologique :

L’intégrité écologique est la priorité pour la gestion du parc. Le parc national des Lacs-Waterton doit relever de nombreux défis à l’égard de son intégrité écologique, les plus importants d’entre eux étant les menaces posées par les espèces non indigènes. La flore envahissante terrestre menace les écosystèmes des prairies, puisqu’elle fait concurrence aux espèces indigènes, réduit la biodiversité et élimine des habitats essentiels. Les pins à cinq aiguilles, qui sont des espèces essentielles pour l’écosystème de la forêt, sont en péril en raison de la rouille vésiculeuse, une maladie introduite. Les poissons exotiques ont pratiquement décimé la population de truites indigène de l’écosystème aquatique. L’introduction potentielle de nouvelles espèces envahissantes dans les prairies et les forêts, ou de nouvelles espèces aquatiques envahissantes comme la moule zébrée ou le myriophylle à épi, demeure une menace constante. Maintenir l’intégrité écologique nécessitera la gestion des impacts qu’ont les espèces introduites et des mesures pour éviter l’introduction de nouvelles espèces. Une gestion des incendies continue permettra le renouvellement de l’écosystème. La gestion de l’utilisation humaine est nécessaire pour veiller à ce que les personnes puissent continuer à profiter de la région, tout en la laissant intacte pour les générations à venir.

Les impacts des changements climatiques :

La gestion des impacts climatiques et l’adaptation à ces derniers représentent un défi de taille. Les changements climatiques altéreront la biodiversité indigène, les habitats fauniques, les cycles d’incendies, le régime climatique et les systèmes aquatiques du parc, et ils peuvent exacerber le risque que posent les espèces envahissantes. Les impacts des changements climatiques ajoutent à la pression que subit l’infrastructure du parc, et complexifiera la gestion de la santé et de la sécurité des gens, des ressources archéologiques et culturelles, et des demandes et de l’expérience des visiteurs. L’intégration de mesures d’adaptation aux changements climatiques à la planification et aux activités du parc aidera à accroître la résilience en réduisant les effets négatifs des changements climatiques, tout en profitant des nouvelles occasions qui pourraient se présenter.

La gestion de la fréquentation :

Les visiteurs admirent le caractère unique, le côté peu commercialisé et la sérénité du parc national des Lacs-Waterton. Cette appréciation et l’accessibilité du parc comme activité d’un jour pour grand nombre de personnes ont contribué à l’augmentation du nombre de visiteurs au cours de la dernière décennie. L’affluence devrait demeurer forte, particulièrement lorsque les aires touristiques populaires (le canyon Red Rock, le lac Cameron, le sentier Bear’s Hump) ont rouvert après les travaux de rétablissement effectués après le feu de forêt de Kenow. Il sera essentiel de comprendre et d’atténuer l’impact de l’augmentation de la fréquentation sur l’intégrité écologique, sur le caractère et les ressources du parc, ainsi que sur les expériences offertes pour mettre en place des stratégies efficaces pour gérer la fréquentation dans l’avenir.

Les relations avec les peuples autochtones :

Le parc national des Lacs-Waterton est un site important pour nombre de peuples autochtones, notamment les Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs), Stoney Nakoda, Tsuut’ina, Ktunaxa et la Nation Métis de l’Alberta. Les relations et la collaboration se sont renforcées depuis la création du dernier plan directeur. Des progrès sont attendus à cet égard, puisque le parc travaille étroitement avec des partenaires autochtones pour que leurs histoires, connaissances, valeurs et points de vue soient communiqués au public et inclus dans les décisions pour la gestion du parc.

La connectivité et les relations régionales :

Le parc est un petit élément d’un paysage écologique, politique et social important à l’échelle internationale. Améliorer la coordination intergouvernementale et les connexions dans le réseau régional des aires de protection et de conservation est une mesure cruciale pour atteindre les objectifs du parc. Parcs Canada pourra explorer de nouvelles avenues de collaboration avec ses voisins, les entreprises régionales et les organismes touristiques pour amplifier les messages communs et la sensibilisation dans certains domaines, comme la planification des voyages, le comportement que les visiteurs doivent adopter et les services offerts.

L’entretien de l’infrastructure existante :

Des investissements continus sont nécessaires pour entretenir l’infrastructure existante (p. ex. les bâtiments, les sites de camping, les routes, les systèmes d’aqueduc, les égouts) pour assurer la sécurité des visiteurs et pour atteindre les objectifs d’offrir une expérience de qualité aux visiteurs, tout en protégeant l’intégrité écologique et la gestion efficace des ressources culturelles. Le défi est d’autant plus complexe que le parc tente d’offrir un accès inclusif et de s’adapter à la démographie changeante et à la demande croissante des visiteurs.

4.0 Élaboration du plan directeur

Ce plan a été élaboré en même temps que les plans directeurs des parcs nationaux Yoho, Kootenay, Banff, Jasper, du Mont-Revelstoke et des Glaciers, car ces endroits partagent en grande partie les mêmes enjeux, possibilités, intervenants et visiteurs. Cette approche synchronisée a permis de coordonner les méthodes de coordination au niveau du paysage en matière de protection des ressources, de gestion de la fréquentation des visiteurs et d’autres aspects importants du travail de Parcs Canada.

L’élaboration du plan comportait l’obtention de commentaires pendant deux phases de mobilisation des partenaires autochtones, des groupes d’intervenants et du grand public, qui ont tous été invités à soumettre leurs idées, leurs préoccupations et les possibilités, en ligne et en personne, pour façonner l’avenir du parc national des Lacs-Waterton.

Les commentaires ont été recueillis à l’aide de diverses méthodes pour la mobilisation en personne et en ligne. La phase 1 du processus de mobilisation (du 10 avril 2019 au 3 juillet 2019) s’est concentrée sur le raffinement de la vision à long terme pour le parc et sur l’exploration des priorités qui devraient être examinées au cours de la décennie à venir. Les commentaires des peuples autochtones, des jeunes, des intervenants et du grand public ont été pris en compte pour établir la vision, les stratégies clés et les objectifs. Durant ces trois premiers mois de la période de mobilisation, le site Web « Parlons parcs des montagnes » du parc national des Lacs-Waterton a été visité environ 2 500 fois et il a recueilli un total de 443 commentaires en ligne. Parcs Canada a parlé à plus de 150 personnes lors de 12 événements de mobilisation différents, notamment une discussion avec des groupes autochtones, une activité portes ouvertes, un atelier pour les intervenants et un autre pour les jeunes, et des activités de rayonnement lors de festivals et d’événements régionaux. Un résumé des commentaires reçus est accessible.

Les activités de mobilisation de la phase 2 s’intéressaient davantage à l’obtention de rétroaction au sujet de l’ébauche du plan directeur publiée. Ces activités, qui étaient à l’origine prévues en 2020, ont été mises sur pause lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé et jusqu’à ce qu’il soit possible d’organiser une consultation de fond auprès des peuples autochtones, des intervenants et du grand public. La mobilisation pour la phase 2, qui s’est déroulée entre avril 2021 et juillet 2021 en parallèle à celle pour les autres parcs des montagnes nationaux, encourageait le dialogue à l’échelle locale, régionale et nationale pour raffiner l’ébauche du plan directeur pour chaque parc national.

La plus grande partie de la mobilisation à la phase 2 s’est déroulée dans le cadre de forums en ligne. Des publications et des publicités dans les médias sociaux ont annoncé les possibilités de mobilisation à plus de 71 000 personnes. Plus de 115 personnes ont participé à des activités de mobilisation ou ont interagi avec des membres de l’équipe de Parcs Canada en vue de fournir de la rétroaction au sujet de l’ébauche du plan directeur du parc national des Lacs-Waterton. Plus de 340 personnes ont répondu au sondage en ligne ou ont contribué au tableau d’idées. Les réponses indiquaient un vaste appui de la vision, des stratégies clés et des objectifs proposés dans l’ébauche du plan, et les répondants soutenaient le plus énergiquement la stratégie de conservation du patrimoine naturel et culturel.

5.0 Vision

Le parc national des Lacs-Waterton est un endroit intemporel où les pics alpins, les lacs cristallins, les forêts paisibles et la faune abondante inspirent un sentiment d’émerveillement, incitent à la découverte de soi et créent une connexion profonde avec le paysage. Sa nature sauvage vierge, sa beauté unique, son intégrité écologique et sa biodiversité indigène persistent. La faune prospère en se déplaçant dans son habitat sûr, ce qui encourage son mouvement dans toute la région. Les humains continuent à cohabiter harmonieusement avec les riches écosystèmes du parc. Les visiteurs découvrent un point de vue dynamique sur le long passé du parc, notamment sur ses relations avec les peuples autochtones et sur les lieux historiques du Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien et de l’Hôtel-Prince of Wales. À cet endroit, la nature et la culture sont bien vivantes, elles sont révérées et partagées.

Le rôle bien établi des Siksikaitsitapi (la Confédération des Pieds-Noirs) en tant que gardiens de cette zone de leur territoire ancestral est reconnu. Les souhaits de bienvenue et le nom des sites dans la langue des Pieds-Noirs nous rappellent tous l’importance culturelle, physique et spirituelle qu’ont encore les lacs Waterton. Tous les peuples autochtones sont les bienvenus à Paahtómahksikimi. L’engagement constant et profond avec les partenaires autochtones se fonde sur des relations solides ancrées dans le respect et la confiance, et leur point de vue influence les grandes décisions pour l’avenir du parc.

Le parc national des Lacs-Waterton s’engage à être inclusif et invite les gens de tous les horizons à créer leurs propres liens avec ce paysage, ce qui instille un sens de responsabilité et d’intendance commun, maintenant et pour l’avenir. Le parc national des Lacs-Waterton offre toute une gamme d’expériences, peu importe les capacités, allant d’aventures dans l’arrière-pays isolé et escarpé aux événements facilement accessibles dans l’avant-pays. L’augmentation de la fréquentation est gérée en collaboration avec des partenaires et des voyagistes en faisant la promotion du transport durable pour favoriser une expérience de qualité tout en protégeant les écosystèmes du parc. Le parc national des Lacs-Waterton offre des expériences et des renseignements numériques de plus en plus novateurs et accessibles à tous, même à ceux qui ne peuvent pas visiter le parc en personne. Le village de Waterton demeure un carrefour sympathique avec un vrai sentiment de communauté et sert de centre d’accueil pour le parc national des Lacs-Waterton. Il offre un point de départ pour des activités authentiques et profondes pour les visiteurs qui veulent découvrir la région. Le nouveau centre d’accueil des Lacs-Waterton, au cœur même de la communauté, est ouvert à longueur d’année et invite les visiteurs à découvrir le parc, son importance au fil du temps, ainsi que les cultures locales autochtones.

Le parc est reconnu comme étant un exemple vivant de la collaboration transfrontalière et entre différents écosystèmes. L’inscription du parc international de la paix Waterton-Glacier au patrimoine mondial de l’UNESCO confirme son importance, tout comme ses désignations de réserve de biosphère de l’UNESCO et de parc international de ciel étoilé. La prise de décisions pour le parc est basée sur les preuves, et le parc participe activement à la gestion de l’écosystème régional de la Couronne du continent. Chaque visiteur découvre un lien personnel à ce réseau vivant et s’engage, en tant que Canadien ou Canadienne et en tant que citoyen du monde, à prendre soin activement du parc.

6.0 Stratégies clés

Les stratégies clés ci-dessous sous-tendront le processus décisionnel du parc national des Lacs-Waterton au cours des dix prochaines années pour concrétiser sa vision qui s’inscrit dans le mandat de Parcs Canada et son inscription à titre de site du patrimoine mondial. Les objectifs décrivent les résultats désirés, une fois la mise en place de chaque stratégie terminée. Les cibles, accompagnées de dates précises si possible, indiquent les étapes concrètes qui démontrent des progrès mesurables pour l’atteinte de chaque objectif et permettent une gestion adaptative. Les cibles sont jugées atteignables dans la période visée par le plan directeur, en fonction des occasions, des priorités de l’Agence et des capacités. Parcs Canada est déterminé à collaborer avec les nations autochtones en se fondant sur les intérêts communs afin de mettre en œuvre ces stratégies clés, et il travaillera avec elles pour déterminer la façon dont elles souhaitent participer à la gestion du parc.

Six stratégies clés forment l’approche globale que Parcs Canada utilisera pour la gestion du parc national des Lacs-Waterton. Ces stratégies s’imbriquent les unes dans les autres et seront mises en œuvre conjointement.


Stratégie clé 1

Conserving Natural and Cultural Heritage for Future Generations

La protection des ressources naturelles et culturelles, des écosystèmes et des paysages est au cœur de la raison de l’existence du parc, et le maintien et la restauration de l’intégrité écologique sont les priorités de la gestion du parc. L’approche de Parcs Canada pour conserver ces aspects importants sera guidée par la compréhension et le respect de l’importance du lieu et des valeurs naturelles et culturelles. Sachant qu’il existe des incertitudes, les initiatives de gestion, de conservation et de restauration des écosystèmes de Parcs Canada seront fondées sur les meilleures connaissances scientifiques et autochtones disponibles, à l’appui d’une approche prudente et adaptative qui tiendra compte de l’évolution des politiques et des pratiques de gestion en fonction de la surveillance des résultats.

Le parc national des Lacs-Waterton est le seul parc national qui protège les prairies à fétuque des contreforts dans l’écorégion de la forêt-parc des contreforts. Les écosystèmes des prairies sont parmi les plus menacés au monde, et les prairies à fétuque indigènes de l’Alberta continuent à subir des pertes importantes; seulement 35 pour cent de cet écosystème est encore intact. La disparition et la dégradation des prairies à fétuques dans la région sont dues aux espèces végétales envahissantes, à l’infrastructure historique, au développement de l’industrie récréative et à des conversions agricoles passées. L’absence de processus naturels clés, dont la perturbation par les bisons des plaines et des feux de forêt d’intensité variable, sont également préjudiciables pour l’intégrité de cet écosystème.

Les efforts de conservation et de gestion des écosystèmes du parc national des Lacs-Waterton continueront à miser sur certains facteurs clés qui définissent l’intégrité écologique : la biodiversité et l’habitat, les processus écologiques qui façonnent l’écosystème (p. ex. la succession végétale, la prédation et la migration), et la durabilité de l’écosystème à long terme. Lorsque l’intégrité écologique est compromise par les effets des activités humaines (comme la forte utilisation par les humains, l’introduction d’espèces envahissantes, la suppression à long terme des incendies), des mesures seront prises pour limiter leur incidence. De même, les conséquences connues des changements climatiques feront l’objet de mesures adaptatives pour limiter les effets négatifs sur la valeur patrimoniale culturelle et naturelle du parc.

Le feu de forêt de Kenow de 2017 a énormément changé l’écologie du parc national des Lacs-Waterton. Le paysage transformé offre des occasions sans précédent d’améliorer notre compréhension du renouvellement écologique et de la longue habitation humaine dans la région. Au cours des dix prochaines années, Parcs Canada veillera à ce que les changements à l’écologie et à l’archéologie primaires du parc soient bien documentés. Par exemple, la revue du programme de surveillance écologique comprendra à la fois les zones incendiées et celles qui ont été épargnées, alors que le nouvel inventaire de la végétation primaire fournira des renseignements essentiels pour soutenir la gestion écologique continue du parc de Waterton.

Les enjeux connexes à la gestion des espèces en péril, des feux de forêt, des conséquences des changements climatiques (comme les événements météorologiques extrêmes) et à la préservation de l’habitat pour les espèces sensibles seront abordés par une collaboration à l’échelle de l’écopaysage incluant les aires protégées environnantes et d’autres intervenants régionaux. La collaboration avec les communautés universitaires et d’autres détenteurs de savoir, comme les communautés autochtones, continuera à faire progresser notre compréhension du rétablissement après les incendies, des écosystèmes des prairies à fétuque indigènes, des processus naturels comme les incendies, et des communautés d’espèces aquatiques uniques, et elle sera prise en compte pour chaque objectif.


Objectif 1.1

Une mosaïque de prairies indigènes fonctionnelles persiste dans l’écopaysage grâce à des mesures qui assurent que les incendies demeurent un processus écologique actif, ainsi que la restauration des sites perturbés, la gestion active d’espèces végétales exotiques et la prévention de nouvelles populations envahissantes.

Cibles

  • Réduire l’étendue des populations existantes d’espèces terrestres envahissantes en réduisant leur établissement et leur propagation.
  • Les sites perturbés dans les prairies indigènes sont rétablis de façon à renforcer l’intégrité écologique d’ici 2029.
  • La mesure « espèces exotiques envahissantes » pour l’indicateur « prairies » s’améliore à une tendance positive dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • La mesure « étendue de la prairie » pour l’indicateur « prairies » est évaluée et est jugée à une condition « bonne » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • D’ici 2026, la mesure « zone perturbée par le feu » pour l’indicateur « prairies » sera modifiée à « bonne ».

Objectif 1.2

Une mosaïque de forêts fonctionnelles persiste, l’intégrité écologique des forêts s’améliore et les espèces en péril se rétablissent.

Cibles

  • D’ici 2030, au moins 50 000 plants de pins à cinq aiguilles résistants à la rouille sont plantés, surveillés et font l’objet de rapports grâce à une collaboration régionale.
  • Le brûlage dirigé est utilisé pour améliorer la mesure « zone perturbée par le feu » pour l’indicateur « forêt » à un état « bon » et « stable » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • La création du secteur de gestion du chaînon frontal assure que la mesure « habitat sûr pour les espèces sensibles » demeure « passable » et « stable » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • La mesure « occupation de plusieurs espèces de mammifères » pour l’indicateur « forêt » demeure à un état « bon et stable » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.

Objectif 1.3

L’intégrité écologique des communautés aquatiques est améliorée en évitant l’établissement d’espèces aquatiques envahissantes et en rétablissant les espèces de poissons et d’amphibiens indigènes.

Cibles

  • Réduire le risque que de nouvelles espèces aquatiques envahissantes s’établissent à Waterton en évaluant et en mettant en œuvre des mesures de prévention exécutoires telles que l’inspection obligatoire des embarcations, les permis et la surveillance.
  • Renseigner les visiteurs et d’autres publics (p. ex. les entrepreneurs), et influencer leur comportement afin de réduire le risque d’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.
  • La tendance de la mesure « indice des poissons de lacs » de l’indicateur « eau douce » passe à « amélioration » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • Parc Canada entreprendra le rétablissement d’espèces aquatiques indigènes dans le parc national des Lacs-Waterton, lorsqu’approprié, selon les données obtenues par la surveillance des écosystèmes aquatiques.
  • Un plus grand nombre de visiteurs sont conscients que le lac Waterton Supérieur possède une écologie aquatique unique, puisque c’est un des seuls lacs à héberger des ombles à tête plate (une espèce menacée), des truites grises, des grands brochets, ainsi que des espèces glaciaires reliques, comme le ménomini pygmée, le mysis et le chabot de profondeur.

Objectif 1.4

Les espèces en péril sont protégées. Les mesures de rétablissement améliorent l’état des populations locales et la distribution dans l’ensemble du parc, et les mesures de conservation dans l’écopaysage qui visent les menaces connues stimulent le rétablissement des espèces et sensibilisent davantage la population.

Cibles

  • Les mesures de conservation et de rétablissement pour les espèces en péril (notamment l’isoète de Bolander, le porte-queue demi-lune et la petite chauve-souris brune) résumées dans le Plan d’action visant plusieurs espèces du parc national des Lacs-Waterton et du lieu historique national du Ranch-Bar U (2017) sont mises en œuvre dans les délais impartis.
  • Le Plan d’action visant plusieurs espèces du parc national des Lacs-Waterton et du lieu historique national du Ranch-Bar U (2017) est mis à jour régulièrement pour refléter l’état des espèces dans le parc et pour cerner les problèmes, les besoins et les priorités émergents, comme l’ajout de nouvelles espèces à la liste.
  • Les intervenants, les visiteurs et le public sont informés sur les espèces en péril, l’impact humain sur celles-ci et les façons de les protéger, afin de mieux les sensibiliser et d’encourager la conformité à la Loi sur les espèces en péril.

Objectif 1.5

La compréhension de la valeur patrimoniale et de l’état des ressources culturelles importantes est accrue et documentée en collaboration avec les partenaires autochtones.

Cibles

  • Tous les sites archéologiques, dont ceux affectés par le feu de forêt de Kenow, sont examinés et leur état est évalué d’ici 2025.
  • Une évaluation de la vulnérabilité axée sur le climat est réalisée pour toutes les ressources culturelles et guide les décisions quant à la gestion des sites connexes.
  • L’inventaire et la gestion des sites culturels autochtones, notamment des sites archéologiques, sont effectués de concert avec les partenaires Siksikaitsitapi et d’autres partenaires autochtones dont les terres et les eaux traditionnellement utilisées se trouvent dans le parc.
  • D’ici 2030 et suivant la participation des partenaires et des intervenants, une stratégie pour la gestion des ressources culturelles est créée, incluant un énoncé des valeurs des ressources culturelles pour le parc national des Lacs-Waterton.

Objectif 1.6

Les considérations relatives aux changements climatiques et les changements provoqués par les feux de forêt de Kenow de 2017 et du ruisseau Boundary en 2018 sont intégrés à la gestion des écosystèmes et des ressources culturelles du parc.

Cibles

  • En collaboration avec les partenaires régionaux, un modèle détaillé pour les changements climatiques est réalisé pour la région d’ici 2023 pour orienter la planification du parc pour l’adaptation aux changements climatiques et les activités pour la conservation des ressources afin de veiller à l’intégrité écologique continue et à l’intégrité commémorative dans le parc, tout en les adaptant aux changements climatiques.
  • Le programme de surveillance de l’intégrité écologique est revu et mis à jour pour refléter les changements provoqués par les feux de forêt.
  • D’ici 2022, l’inventaire de la végétation est mis à jour pour documenter les importants changements qui ont été provoqués par les feux de forêt de Kenow et du ruisseau Boundary.
  • D’ici 2024, les résultats disponibles sur la surveillance et la recherche écologique après incendies sont présentés au public, aux intervenants et aux partenaires, et ils influencent les besoins en matière de recherche et de surveillance constantes ainsi que les mesures de gestion.

Objectif 1.7

Les perturbations humaines qui touchent la faune et leur habitat sont réduites par une gestion active des possibles conflits entre humains et animaux et en encourageant l’adoption de comportements responsables et l’intendance.

Cibles

  • Une gamme de produits de communication diversifiés sur différentes plateformes et des programmes pour les visiteurs informent les utilisateurs du parc sur les façons d’éviter les conflits avec la faune et réduisent les incidents et l’impact sur la faune durant l’exploration du parc.
  • Le corridor faunique dans la vallée Blakiston est amélioré par des travaux au site de camping du mont Crandell.
  • Un éventail de stratégies et d’outils pour gérer la fréquentation, comme le réacheminement des visiteurs vers des secteurs moins congestionnés, la fermeture de zones et les restrictions pour les sentiers, sont envisagés et mis en œuvre au moment et à l’endroit où ils sont nécessaires pour protéger les écosystèmes fragiles et réduire la perturbation de la faune dans les zones affectées.

Stratégie clé 2

Expériences authentiques adaptées au territoire

Les parcs nationaux offrent aux Canadiens et aux Canadiennes des occasions exceptionnelles de développer un sentiment d’attachement au patrimoine naturel et culturel. Ils donnent la chance tout à fait unique de s’immerger dans la nature, l’histoire et différentes cultures en plein cœur de paysages sauvages de montagne. Le mandat de Parcs Canada met l’accent sur l’importance de préserver l’authenticité et la qualité de cette expérience tout en veillant à ce que les visiteurs comprennent son caractère unique. Les possibilités offertes aux visiteurs seront caractérisées par la durabilité et la capacité à répondre aux divers besoins et attentes de ces derniers. Les activités et les communications seront conçues de manière à améliorer la compréhension et l’intendance des ressources naturelles et culturelles, en invitant toute la population à partager la responsabilité de la conservation de ces lieux extraordinaires.

Depuis des milliers d’années, le parc national des Lacs-Waterton est un carrefour culturel. Cette réalité se fait encore sentir pour le parc et la communauté de Waterton. Le village est le point central pour les renseignements, l’interprétation, les événements et les activités. On y trouve des installations et des activités qui appuient concrètement le mandat de Parcs Canada et qui se distinguent par leurs pratiques environnementales durables. Le centre d’accueil, situé au cœur de la collectivité, est le point d’entrée pour découvrir le parc, son importance intemporelle, ainsi que les cultures autochtones et locales.

Le parc national des Lacs-Waterton continuera à offrir une myriade d’expériences qui encouragent l’intendance, qui sensibilisent à la valeur des zones protégées, et qui limitent l’impact sur l’écologie du parc et les cultures locales. Ces expériences donneront aux visiteurs une expérience directe pour découvrir, comprendre et apprécier la valeur naturelle et culturelle exceptionnelle de la région, dont le rétablissement écologique suivant le feu de forêt de Kenow, et pour y contribuer. Des occasions seront créées pour permettre aux jeunes de profiter des avantages que procure le temps passé dans ce paysage pour la santé mentale et physique, pendant qu’ils créent des liens avec la nature. Le parc cherchera à créer et à offrir des expériences autochtones authentiques en étroite collaboration avec les partenaires.

À mesure que notre compréhension des pressions humaines sur l’écosystème, des habitudes d’utilisation des visiteurs présents et futurs, et des répercussions des changements climatiques s’améliore, des approches pour gérer la fréquentation et les demandes au fil des saisons dans diverses régions du parc seront élaborées. Cela peut inclure les réseaux de transport et les systèmes de réservation. La collaboration avec les partenaires régionaux et les intervenants sera cruciale pour veiller à ce que les visiteurs aient les renseignements requis avant leur voyage afin qu’ils puissent profiter pleinement des occasions qui se présentent à eux, qu’ils soient bien préparés et aient des attentes réalistes, et pour maintenir leur relation avec le parc longtemps après leur passage.

Les installations pour les visiteurs seront conçues pour protéger l’intégrité écologique du parc, veiller à la sécurité du public, offrir des expériences de qualité et améliorer l’accessibilité et l’inclusion. Le village et les grandes artères routières sont les principales aires fréquentées du parc, et les autres régions sont moins utilisées.


Objectif 2.1

L’appréciation des visiteurs et leurs liens au parc national des Lacs-Waterton sont maintenus par une large gamme d’expériences plaisantes, accessibles et inclusives, et des services qui respectent la nature de l’endroit.

Cibles

  • Quatre-vingt-dix pour cent des visiteurs sont très satisfaits de leur visite globale dans le parc et estiment que le parc est important pour eux.
  • En date de 2022, la proportion des visiteurs qui s’impliquent auprès de Parcs Canada dans le centre d’accueil ouvert toute l’année et qui découvrent des occasions d’apprendre et d’explorer a augmenté par rapport aux données de référence sur la fréquentation de 2016.
  • Des installations destinées aux visiteurs, tant nouvelles que rénovées, intègrent les principes d’accessibilité et d’inclusion dans leur conception, conformément à la Loi canadienne sur l’accessibilité.
  • Des améliorations sont apportées aux infrastructures existantes, comme les sentiers, les points de départ des sentiers, les kiosques, les expositions, les emplacements de camping dans l’arrière-pays et la signalisation afin d’offrir des expériences de qualité supérieure, d’orienter les visiteurs, d’influencer les comportements et d’encadrer les attentes.

Objectif 2.2

Les visiteurs et le grand public ont diverses occasions d’apprentissage qui les aident à établir des liens avec le parc et ses histoires, sa nature et ses cultures.

Cibles

  • Un éventail de produits de communication, de programmes pour les visiteurs et d’activités de rayonnement intègrent des histoires différentes et atteignent des publics (comme les jeunes, les citadins et les citadines, et le grand public canadien) dans le parc et à l’extérieur par l’entremise de plateformes en ligne, de collaboration et de sites appropriés.
  • D’ici 2022, de nouvelles expositions au centre d’accueil contribueront à améliorer la compréhension de l’importance du parc national des Lacs-Waterton et le rôle essentiel des divers partenaires qui aident à sa protection.
  • En collaboration avec les Siksikaitsitapi, de nouveaux panneaux d’interprétation aux points de départ des sentiers expliquent aux visiteurs les noms traditionnels que donnent les Pieds-Noirs à ces endroits et leur importance d’ici 2022.
  • D’ici 2024, les contacts en personne lors d’événements, d’activités et de programmes d’apprentissage immersifs dans le parc auront augmenté de 10 pour cent par rapport aux données de référence sur la fréquentation de 2016.
  • Dans les futurs sondages auprès des visiteurs, 80 pour cent des gens affirmeront en avoir appris sur l’héritage culturel et naturel par le biais de programmes d’interprétation, de produits de communication et d’événements intéressants dans différents sites du parc.

Objectif 2.3

Les motifs d’utilisation des visiteurs sont gérés de façon proactive afin d’assurer la protection des ressources naturelles et culturelles et des expériences exceptionnelles pour les visiteurs.

Cibles

  • Une stratégie de gestion de la fréquentation des visiteurs, élaborée en tenant compte des commentaires des intervenants, est terminée d’ici 2025. Sa mise en œuvre rehaussera la planification des séjours et les expériences durant toute l’année dans le parc, et favorisera et influencera les déplacements efficaces des visiteurs, particulièrement durant les périodes de pointe, d’ici 2025. La stratégie de gestion de la fréquentation des visiteurs appuie également l’atteinte d’autres objectifs de Parcs Canada, notamment l’intégrité écologique, la gestion durable des actifs, l’adaptation aux changements climatiques et la collaboration régionale dans le parc national des Lacs-Waterton.
  • D’ici 2024, la fréquentation dans les aires très populaires comme les sentiers, le village, le canyon Red Rock et le lac Cameron est surveillée pour relever les problèmes pour l’écologie, l’expérience des visiteurs ou l’encombrement qui pourraient survenir et évaluer si des mesures de gestion subséquentes sont nécessaires, notamment pour contrôler le flux de la circulation, le nombre de personnes ou les options pour le transport.
  • Un ensemble d’outils et d’approches comme le réacheminement des visiteurs vers des secteurs moins congestionnés, la fermeture de zones et les restrictions pour les sentiers sont envisagés et mis en œuvre lorsque nécessaire pour protéger les écosystèmes fragiles et réduire la perturbation de la faune dans les zones affectées.
  • L’utilisation d’embarcations à moteur dans le parc national des Lacs-Waterton est une activité exceptionnelle qui est autorisée uniquement par ordre du directeur. Un examen et une évaluation de l’activité comprenant l’occasion de mobiliser tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont achevés d’ici la fin de 2023.

Objectif 2.4

Tout au long du cycle du séjour, les attentes des visiteurs correspondent aux offres qui leur sont faites, et les visiteurs sont conscients des comportements appropriés et les adoptent efficacement.

Cibles

  • Des renseignements accessibles en ligne, l’utilisation de nouvelles technologies et la collaboration avec les partenaires aident les visiteurs à avoir des attentes réalistes et à planifier leur séjour. Dans les sondages, 90 pour cent des visiteurs se disent satisfaits de la disponibilité et de l’utilité de l’information reçue avant la visite.
  • L’accessibilité et le caractère inclusif des renseignements offerts aux visiteurs sont évalués, et des solutions pour leur amélioration sont examinées et mises en œuvre.
  • Les produits de communication, les programmes d’expérience pour les visiteurs et les initiatives de rayonnement comme « Nettoyez, videz, séchez » et « S’amuser, nettoyer, s’en aller » sont fournis tout au long du cycle de visite, ce qui entraîne les visiteurs à adopter les comportements appropriés pour protéger le parc contre les espèces envahissantes.
  • Les visiteurs respectent l’étiquette pour les interactions avec la faune, réduisant ainsi les cas d’accoutumance des animaux et favorisant la bonne entente entre humains et animaux sauvages.

Stratégie clé 3

Renforcer les relations avec les Autochtones

Le gouvernement du Canada s’est engagé à approfondir et à renforcer ses relations avec les peuples autochtones. De nombreux lieux administrés par Parcs Canada sont gérés par l’entremise d’organismes de gestion coopérative ou dans le cadre de relations consultatives avec les communautés autochtones locales. Ces structures reconnaissent les responsabilités et les rôles importants et permanents des peuples autochtones en tant que gardiens des lieux patrimoniaux. Avec des approches fondées sur des relations renouvelées, le respect et la coopération, les parcs nationaux des montagnes continueront de reconnaître les liens entre les peuples autochtones et de travailler avec eux pour faire avancer les priorités d’intérêt mutuel.

Le parc national des Lacs-Waterton renforcera ses relations existantes avec les communautés autochtones dont les terres et les eaux traditionnellement utilisées englobent le parc, particulièrement les nations de la Confédération des Pieds-Noirs. Les initiatives en cours avec les Premières Nations Kainai et Piikani se poursuivront. La réconciliation progressera grâce à la collaboration, en se basant sur la reconnaissance des protocoles traditionnels des Pieds-Noirs, afin de répondre aux intérêts et aux priorités visant à comprendre, à protéger et à mettre en valeur l’immense patrimoine culturel et écologique du parc.

Avec leur collaboration, nous nous efforcerons d’intégrer respectueusement le savoir, le point de vue et les histoires des Autochtones dans la gestion, la conservation et la présentation du parc. Parcs Canada reconnaîtra le caractère de la région, traditionnellement appelée Paahtómahksikimi, comme étant un site sacré selon la philosophie et le système de valeurs traditionnelles des Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs), selon lesquels la nature et les humains sont profondément interreliés. Ce lien sacré entre la terre et tous ses habitants est basé sur le respect et la réciprocité. Reconnaître l’important héritage des Pieds-Noirs et les effets du colonialisme favorise la compréhension et l’appréciation de ce site spécial.


Objectif 3.1

Des relations continues et respectueuses constituent la base de la collaboration avec les Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs) et les autres partenaires autochtones concernés ayant des liens traditionnels avec la région.

Cibles

  • D’ici 2022, un comité consultatif autochtone pour les lacs Waterton se rencontre tous les ans pour se pencher sur les initiatives autochtones et la gestion des ressources culturelles.
  • Les employés du parc national des Lacs-Waterton reçoivent une formation sur la culture des Siksikaitsitapi à compter de 2022.
  • Parcs Canada et les nations autochtones sur les terres et les eaux traditionnellement utilisées desquelles se trouve le parc national des Lacs-Waterton collaborent en vue de décrire leur relation pour la prochaine évaluation de l’état du parc (2030).
  • Parcs Canada appuie les initiatives des communautés autochtones par l’entremise d’accords écrits lorsque l’occasion se présente.

Objectif 3.2

Le rôle de longue date des Siksikaitsitapi à titre de gardiens de la région est célébré, et leur savoir et leur point de vue sont intégrés aux décisions pour la gestion du parc.

Cibles

  • À compter de 2022, l’importance sacrée de la région et les points de vue et le savoir des Siksikaitsitapi sont présentés dans les produits de communication, au centre d’accueil, dans les expériences offertes aux visiteurs, dans les programmes d’interprétation et sur les médias numériques.
  • D’ici 2022, la langue des Pieds-Noirs est présente et partagée, particulièrement les salutations et le nom des sites ayant une importance culturelle.
  • D’ici 2025, les Siksikaitsitapi et les autres partenaires autochtones participent activement à l’inventaire et à la gestion des sites culturels autochtones, notamment les sites archéologiques et de cérémonie.

Objectif 3.3

Les peuples autochtones continuent d’établir des liens avec leurs terres, eaux et cultures traditionnelles dans le parc national des Lacs-Waterton.

Cibles

  • Le parc national des Lacs-Waterton accueille les peuples autochtones et leur est toujours accessible, particulièrement dans les régions culturellement et spirituellement importantes pour eux.
  • Les partenaires autochtones déterminent des occasions pour la transmission du savoir entre les générations et les cultures, notamment lors d’expériences en personne menées par des Autochtones.
  • Des initiatives visant à créer des emplois et à améliorer la rétention du personnel au sein de Parcs Canada, particulièrement pour les jeunes Kainai et Piikani, sont élaborées et mises en place d’ici 2024.

Stratégie clé 4

Établissement de liens avec les Canadiens et les Canadiennes

Cette stratégie vise à atteindre les Canadiens et les Canadiennes là où ils vivent afin de les aider à créer des liens avec leur héritage culturel et naturel. Parcs Canada s’efforcera de s’adapter aux nouvelles façons dont le grand public interagit avec les parcs nationaux en communiquant avec les technologies qu’ils utilisent, où qu’ils soient. En atteignant des personnes qui pourraient ne jamais visiter le parc national des Lacs Waterton ou cette région, Parcs Canada attise le soutien pour la protection du patrimoine culturel et naturel de ces sites.

Les communications du parc national des Lacs-Waterton, notamment les relations avec les médias, les stratégies pour les partenariats et la mobilisation, les occasions pour la promotion et le rayonnement, ainsi que les médias numériques sensibilisent les gens au mandat de Parcs Canada, diffusent des histoires sur la science et la conservation, particulièrement les résultats sur les recherches après le feu de forêt de Kenow, encouragent des comportements responsables et aident à mieux comprendre la complexité de la gestion de cet endroit spécial pour les générations futures. Ces efforts ont recours à toute une gamme de médias pour joindre les jeunes, les citadins et les citadines, ainsi que les nouveaux arrivants afin de favoriser une intendance commune et un respect qui transcende les frontières du parc.

Parcs Canada continue à préconiser une approche numérique pour atteindre des publics en dehors des frontières du parc. Cela signifie donner la priorité à l’utilisation de médias comme le site Web et les médias sociaux du parc national des Lacs-Waterton, afin d’offrir aux Canadiens et Canadiennes des occasions pour créer des liens profonds avec cet endroit spécial. Une solide présence en ligne permet également aux gens ailleurs dans le monde de découvrir le site du patrimoine mondial qu’est le parc international de la paix Waterton-Glacier, même s’ils ne peuvent pas s’y rendre en personne.


Objectif 4.1

Les Canadiens et les Canadiennes ont l’occasion de créer des liens personnels avec le parc national des Lacs-Waterton et apprécient son intégrité écologique et sa valeur patrimoniale, même s’ils ne peuvent pas visiter le parc en personne.

Cibles

  • D’ici 2025, Parcs Canada collabore avec des partenaires autochtones pour souligner l’importance sacrée de la région pour les Siksikaitsitapi dans les communications du parc, dans sa programmation et sur ses médias numériques.
  • D’ici 2024, une stratégie pour le rayonnement misant sur les approches numériques est créée pour orienter les efforts constants déployés pour joindre les Canadiens et les Canadiennes et les inciter à découvrir les efforts de conservation du patrimoine culturel et naturel du parc national des Lacs-Waterton.
  • Les histoires sur la science et la conservation, particulièrement des nouvelles sur les recherches après le feu de forêt de Kenow, sont diffusées grâce à des forums comme la Journée des sciences et de l’histoire, le Crown Managers Partnership, et des publications de recherche universitaire, sur le Web, dans les médias, sur les médias sociaux et les plateformes de nos partenaires.
  • Les relations sont entretenues et les occasions de collaboration sont recherchées avec des organisations touristiques, les médias, des groupes de conservation internationaux et d’autres entités qui améliorent notre capacité à diffuser les efforts et réussites transfrontaliers en matière de durabilité et d’expérience des visiteurs, et les histoires sur la science et la conservation.

Stratégie clé 5

Gérer le développement

L’intégrité écologique sera la priorité de la gestion du parc, y compris la gestion du développement ou du réaménagement. L’approche de Parcs Canada sera transparente et cohérente et continuera de respecter les limites, le zonage et les désignations des réserves intégrales. Tout développement envisagé doit manifestement soutenir la vision et les objectifs de chaque parc tels que décrits dans son plan directeur. Le développement facilitera une plus grande prise de conscience et une meilleure connexion aux espaces naturels et culturels, et visera à protéger les qualités qui rendent ces lieux uniques pour les générations futures.

Parcs Canada a un cadre de travail bien établi pour les limites à la croissance dans les parcs nationaux des montagnes, lequel est composé de lois, de règlements et de politiques datant des modifications apportées en 2001 à la Loi sur les parcs nationaux du Canada. Ce cadre de travail est l’élément central de l’approche de Parcs Canada pour maintenir ou rétablir l’intégrité écologique, pour protéger le patrimoine culturel et la gestion de l’utilisation des terres, et pour offrir des expériences exceptionnelles aux visiteurs. Parcs Canada utilise un ensemble d’outils réglementaires, politiques et opérationnels pour respecter l’esprit et l’intention de la loi. À cet égard, Parcs Canada élabore de nouveaux règlements et lignes directrices pour mettre en œuvre un processus modernisé pour la délivrance des permis d’aménagement afin que ses processus décisionnels demeurent transparents et cohérents lorsqu’elle examine des projets. Pour gérer les risques et les responsabilités quant aux infrastructures de services publics, Parcs Canada aura recours à des ententes pour les services publics afin que la responsabilité pour l’entretien et l’exploitation des services publics incombe au fournisseur ou au propriétaire du service en question.

Le parc national des Lacs-Waterton appliquera ces approches politiques et réglementaires pour protéger l’intégrité écologique et commémorative.

Parcs Canada continuera à limiter le développement commercial dans le parc national des Lacs-Waterton tout en offrant des expériences de qualité supérieure aux visiteurs. Le parc soutiendra le rôle de centre pour les services aux visiteurs que joue le village de Waterton et continuera à respecter les limites établies pour le développement et le territoire. Pour jouir d’un avenir durable, le parc national des Lacs-Waterton ne peut pas se contenter de répondre à la demande croissante en offrant plus d’infrastructures pour la circulation. À certains moments, les infrastructures pour le transport, comme les stationnements et les points d’arrêt, peuvent être surutilisées. Bâtir de nouvelles infrastructures comme des stationnements nécessite généralement l’utilisation de terres sous-développées, ce qui signifie une perte à long terme des services pour l’écosystème et des habitats pour les animaux sauvages que ces terres auraient autrement pu fournir. Des actions planifiées de façon cohérente pour encourager les gens à venir au parc et à le visiter en utilisant d’autres méthodes de transport que les véhicules personnels seront étudiées. Les gestionnaires exploreront des efforts collaboratifs pour réduire le nombre de véhicules personnels entrant dans le parc en suivant les principes énoncés dans la stratégie pour la gestion de la fréquentation.

Le parc national des Lacs-Waterton s’engage à améliorer et à entretenir l’infrastructure bâtie du parc (p. ex. les bâtiments, les sites de camping, les routes, les sentiers, le réseau d’aqueduc et les égouts). Les projets entrepris aux termes du Programme d’investissement pour les infrastructures fédérales et pour le rétablissement après le feu de forêt de Kenow seront terminés, et les efforts seront ensuite consacrés à maintenir les actifs en bon état. Des modifications pour améliorer l’accessibilité, l’efficacité et l’expérience des visiteurs ou pour veiller à la durabilité des actifs dans les zones perturbées existantes seront envisagées, selon les lignes directrices pour le développement établies par Parcs Canada et les exigences d’évaluation.

Le recours aux méthodes et aux matériaux de construction écologiques sera encouragé pour les projets de construction. Le parc investira dans des solutions durables pour réduire l’empreinte écologique et les émissions de gaz à effet de serre générées par la gestion de son immobilier, de ses infrastructures et de son parc automobile. Le parc collaborera avec des partenaires et des intervenants clés pour mieux comprendre l’incidence des changements climatiques et proposer des stratégies d’adaptation et d’atténuation pour l’infrastructure bâtie et les motifs associés à la fréquentation.


Objectif 5.1

Les actifs sont inclusifs, accessibles, durables et résilients.

Cibles

  • Les conséquences des changements climatiques sont déterminées et contrées, si possible, par des structures adaptatives; des évaluations pour la vulnérabilité sont réalisées d’ici 2025.
  • L’état des actifs bâtis, dont les installations pour les visiteurs, les routes, les ponts pour les véhicules, les autoroutes et les bâtiments, est maintenu à un état « bon » dans la prochaine évaluation de l’état du parc.
  • D’ici 2025, un plan pour la gestion des actifs à long terme est élaboré et définit les stratégies, les ressources et les mesures nécessaires pour optimiser le rendement et la durabilité des actifs, et pour limiter les risques. Pour atteindre ces objectifs, toutes les nouvelles constructions de Parcs Canada doivent être accompagnées avec un plan d’entretien.

Objectif 5.2

Le développement, la fréquentation et les activités commerciales sont gérés pour veiller à ce que l’intégrité écologique et la qualité de l’expérience des visiteurs soient préservées.

Cibles

  • Les stratégies se rapportant à la gestion de la fréquentation, notamment des modes de transport différents pour venir dans le parc et s’y déplacer, sont prises en considération puisque l’infrastructure approche de sa capacité maximale.
  • La stratégie pour la gestion de la fréquentation inclut une stratégie de communication pour encourager des choix de transport durables, particulièrement durant les périodes de forte affluence.
  • Le plan pour la communauté de Waterton est mis à jour d’ici 2030, et ce plan reflétera les conditions pour les baux commerciaux, résidentiels et institutionnels dans l’ensemble du village, et abordera d’autres sujets tels que les panneaux d’affichage, le stationnement, l’enlèvement des déchets et le déneigement.
  • Lorsque Parcs Canada mettra en vigueur de nouveaux règlements et lignes directrices, le parc national des Lacs-Waterton mettra en œuvre un processus modernisé pour la délivrance des permis d’aménagement.
  • La forte utilisation potentielle de sites sauvages par de grands groupes est réglementée par le processus de délivrance de permis de Parcs Canada.

Objectif 5.3

Les émissions de carbone provenant de sources humaines dans le parc sont réduites par l’usage d’infrastructures écoénergétiques, d’énergies renouvelables et des programmes pour la réduction des combustibles fossiles.

Cibles

  • D’ici 2025, 10 pour cent du parc automobile sera électrique ou hybride.
  • D’ici 2025, les installations connectées au réseau électrique les plus fréquentées du parc étendront leur offre aux visiteurs en fournissant 100 pour cent plus de stations de chargement pour les véhicules électriques par rapport aux niveaux de 2020.
  • Les nouvelles infrastructures et celles qui sont rénovées, notamment les sites d’hébergement, les espaces opérationnels et les installations pour les visiteurs, intégreront davantage la conception et les technologies pour l’efficacité énergétique.
  • Le parc national des Lacs-Waterton encouragera l’installation de panneaux solaires d’ici 2023 pour fournir une alimentation électrique de secours au village et afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Stratégie clé 6

Connectivité régionale et paysages

Les parcs nationaux des montagnes doivent contribuer à la conservation à l’échelle du paysage au Canada grâce à l’établissement de liens écologiques et sociaux avec les terres avoisinantes. De nombreux aspects de la gestion des parcs, comme la restauration écologique, la préparation aux situations d’urgence, l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, les couloirs fauniques et le tourisme, touchent à une vaste région à l’intérieur et au-delà des limites des parcs. Parcs Canada s’efforcera de poursuivre et de développer la collaboration régionale afin de mieux surveiller, comprendre et traiter ces aspects ainsi que d’autres enjeux à l’échelle du paysage.

À titre d’élément vital de l’écosystème de la Couronne du continent, le parc international de la paix Waterton-Glacier est en excellente position pour participer aux collaborations régionales, ainsi que pour protéger et présenter la valeur universelle exceptionnelle, le critère pour lequel le parc international de la paix Waterton-Glacier a été ajouté à la liste du patrimoine mondial. Le parc continue à collaborer étroitement avec la Confédération des Pieds-Noirs, le Glacier National Park (États-Unis), les organismes et les parcs provinciaux, les preneurs à bail et les voyagistes, les municipalités de la région, les gestionnaires des terres avoisinantes et les organisations comme la Waterton Biosphere Reserve Association et le Crown Managers Partnership pour l’atteinte d’objectifs communs tels que la gestion de l’utilisation humaine, les réseaux de transport régionaux et d’autres services et installations destinés aux visiteurs. Le parc national des Lacs-Waterton protège une partie du paysage de la Couronne du continent, qui fournit de précieux habitats pour la biodiversité à mesure que le climat change.

Le partage de renseignements et de données, l’élaboration de décisions complémentaires et la coordination de la mise en œuvre augmenteront l’impact des efforts individuels pour la conservation, la gestion de l’utilisation humaine et le tourisme durable. Des progrès sont réalisés à l’échelle locale pour veiller à la durabilité à long terme du parc national des Lacs-Waterton.


Objectif 6.1

Les initiatives régionales pour la conservation et le tourisme durable sont renforcées par les renseignements, les données et les résultats de recherche diffusés à grande échelle entre les partenaires, les communautés autochtones et les intervenants.

Cibles

  • Les données et les recherches sont partagées entre les communautés autochtones, les intervenants et les organismes de gestion avoisinants pour guider la planification coopérative à l’échelle de l’écopaysage pour la conservation, l’adaptation aux changements climatiques, la fréquentation et le tourisme durable.
  • Les leçons apprises après les feux de forêt de Kenow en 2017 et du ruisseau Boundary en 2018 aident à étayer les efforts de conservation pour les ressources et les préparatifs pour les urgences dans la région.
  • Les produits pour tourisme régional développés et mis en marché dans l’ensemble de la région de la Couronne du continent informent les visiteurs et les résidents au sujet des comportements appropriés et des responsabilités pour l’intendance partagée.
  • Le parc national des Lacs-Waterton participe activement au portail Données ouvertes du gouvernement du Canada.

Objectif 6.2

Les initiatives pour la connectivité régionale, la conservation et le rétablissement des espèces en péril sont élaborées et mises en œuvre conjointement par Parcs Canada et les gestionnaires des terres avoisinantes, les intervenants et les communautés autochtones de la région.

Cibles

  • Les efforts de rétablissement pour les espèces en péril, comme la grenouille léopard, l’omble à tête plate et le pin à écorce blanche, sont en cours avec l’aide de partenaires régionaux d’ici 2023.
  • Le parc national des Lacs-Waterton soutient les communautés autochtones pour le rétablissement écologique et culturel du bison des plaines dans certaines parties de leur ancien territoire situées dans la région de Waterton.
  • Les programmes de coopération régionaux mettant l’accent sur la prévention et, au besoin, sur la gestion des espèces envahissantes aquatiques et terrestres sont élaborés et mis en place avec des partenaires et les gestionnaires des terres avoisinantes d’ici 2024.
  • Les principaux corridors pour la faune dans le parc sont identifiés et entretenus dans le cadre du travail continu avec les autorités voisines pour maintenir la connectivité de la faune régionale d’ici 2024.

Approche de gestion par secteur

La gestion par secteur soutient des secteurs clés des parcs nationaux qui doivent relever des défis de gestion particuliers, comme une valeur culturelle ou naturelle importante, ou des tendances de fréquentation précises. Deux zones du parc national des Lacs-Waterton méritent une approche de gestion spécifique : le secteur de gestion du chaînon frontal et deux lieux historiques nationaux.

Carte 3 : Secteurs de gestion du parc national des Lacs-Waterton
Carte 3 : Secteurs de gestion du parc national des Lacs-Waterton

Secteur de gestion du chaînon frontal

Le secteur de gestion du chaînon frontal comprend les parties nord-est et est du parc, dans les chaînons frontaux des montagnes Rocheuses. Cela inclut le flanc nord de la crête de Cloudy, le mont Dungarvan, le mont Galwey et la colline Bellevue, de même que le bassin Horseshoe et la prairie Eskerine, au nord. Ce secteur de gestion inclut aussi l’enclos des bisons, le secteur Maskinonge, le lac Waterton Inférieur, le cône Blakiston et le secteur à l’est de la crête de Vimy et du ruisseau Sofa. Il englobe 203 kilomètres carrés, ou environ 41 pour cent du parc, un territoire principalement classé zone II (milieu sauvage, voir la section 8.0 ci-dessous).

Il est essentiel de maintenir une faible fréquentation dans le secteur de gestion du chaînon frontal pour assurer le maintien d’un habitat sécuritaire pour les espèces sensibles. La région protège un paysage naturel où se trouvent seulement quelques sentiers et un réseau routier minimal, où les processus écologiques se poursuivent avec une perturbation minimale par les humains. La sûreté continuera d’être utilisée comme mesure pour déterminer des habitats de haute qualité pour la faune.

Exception faite des aires de fréquentation diurne, des belvédères et des installations privées, les expériences des visiteurs dans le secteur de gestion du chaînon frontal se basent principalement sur des occasions nécessitant une grande indépendance et des compétences de survie dans la nature dans des régions isolées, avec peu ou pas d’infrastructure bâtie. Les installations existantes, y compris quelques aires de fréquentation diurne et belvédères, ainsi que les sentiers désignés, soit le sentier du bassin Horseshoe, le sentier de la prairie Bellevue, des tronçons du sentier Kootenai Brown le long de la route de l’entrée, ainsi que les sentiers Wishbone et Vimy, sont inclus dans ce secteur de gestion. L’utilisation de sentiers non officiels dans cette région est découragée par des stratégies comme les activités de rétablissement actif, une promotion minimale et l’absence de signalisation.

Objectif 7.1.1

La connectivité écologique, un habitat sûr pour les espèces sensibles, le caractère naturel et les paysages culturels dans le secteur de gestion du chaînon frontal sont maintenus, soutenant ainsi les stratégies clés 1 et 3.

Cibles

  • L’évaluation pour la fréquentation demeure « passable » pour la mesure « habitat sûr pour les espèces sensibles » dans la prochaine évaluation de l’état du parc, et des mesures d’atténuation sont mises en place, au besoin uniquement.
  • Les sentiers du bassin Horsehoe et les sentiers Bellevue, Wishbone et Vimy sont gérés pour réduire les impacts.
  • La surveillance écologique confirme que les déplacements de la faune et la connectivité sont maintenus dans le secteur de gestion du chaînon frontal.

Lieux historiques nationaux

Deux lieux historiques nationaux se trouvent dans les limites du parc, le Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien et l’Hôtel-Prince of Wales. Ensemble, ils représentent 0,06 kilomètre carré, ou 0,012 pour cent de la superficie du parc. Les deux sont accessibles par la route ou par des sentiers.

Le Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien a été désigné lieu historique national en 1965 pour commémorer le premier puits de pétrole d’envergure commerciale dans les provinces de l’Ouest. L’exploration de ce puits, situé le long de la promenade Akamina dans la vallée Cameron, a annoncé la croissance de l’industrie pétrolière qui a sous-tendu une grande partie du développement économique de l’Alberta. Le Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien a été découvert par John Lineham, de la Rocky Mountain Development Company, en 1902. Bien que ce n’était qu’un petit puits qui s’est épuisé en 1904, son emplacement a signalé la présence de champs pétrolifères beaucoup plus vastes, lesquels ont été exploités plus tard. La plupart des traces visibles de l’exploitation pétrolière ont été retirées lorsque le monument a été érigé à l’emplacement du puits en 1968. Le feu de forêt de Kenow de 2017 a révélé une région beaucoup plus grande pour le site; elle sera documentée et incluse dans la stratégie de gestion pour le site dans le cadre du présent plan.

L’hôtel Prince of Wales a ouvert ses portes le 25 juillet 1927 et a été désigné lieu historique national en 1992. Bâti dans le parc national des Lacs-Waterton par la Great Northern Railway (GNR), l’hôtel Prince of Wales, le seul site canadien dans un réseau de parcs américains associés au développement du tourisme, s’inscrit dans la tradition du chalet suisse rustique établie pour les centres touristiques de la GNR. Il représente l’âge d’or du développement de centres touristiques ferroviaires au Canada, une époque où la construction d’un immense hôtel était jugée essentielle au succès des parcs nationaux comme destination touristique. L’hôtel est exploité commercialement aux termes d’un permis d’occupation octroyé par Parcs Canada.


Objectif 7.2.1

La valeur patrimoniale et les caractéristiques des deux lieux historiques nationaux situés dans le parc national des Lacs-Waterton continuent d’être protégées, comprises et mises en valeur.

Cibles

  • Le lieu historique national du Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien est conservé et présenté pour mettre en valeur les origines de l’industrie pétrolière en Alberta.
  • Le lieu historique national de l’Hôtel-Prince of Wales continue d’encourager les liens avec le passé et le présent du parc.
  • Les deux lieux s’efforcent d’offrir des possibilités inclusives et accessibles.

Zonage et réserves intégrales désignées

Zonage

Le système de zonage des parcs nationaux de l’Agence est une méthode intégrée de classification des terres et des eaux dans un parc national. Il permet de désigner des endroits où des activités particulières peuvent être réalisées sur terre et sur l’eau. Le zonage est un outil de gestion important qui soutient la vision du parc national des Lacs-Waterton en encadrant les usages appropriés dans le parc, et qui veille à ce que les aires rares et les zones environnementales ou culturelles fragiles soient protégées. Déterminer quelles activités sont appropriées pour les visiteurs dans les différentes régions du parc est un point central pour les décisions de zonage. Le système de zonage se divise en cinq catégories :

  • Zone I – Préservation spéciale
  • Zone II – Milieu sauvage
  • Zone III – Milieu naturel
  • Zone IV – Loisirs de plein air
  • Zone V – Services du parc

Le plan de zonage pour le parc national des Lacs-Waterton est décrit ci-dessous et illustré à la carte 4 (page 27). Les zones II à V s’appliquent au parc, et certaines zones sont désignées de plus comme fragiles du point de vue environnemental et culturel (page 25). Le plan de zonage actuel reflète certains changements de zonage apportés dans la foulée du plan directeur de 2010 pour offrir une meilleure protection à certains sites, pour corriger certaines inexactitudes et pour peaufiner la distribution du zonage. Les changements de zonage apportés touchent environ 12 pour cent de la superficie totale du parc. Voici un résumé des principaux changements apportés au zonage :

  • Toutes les zones I ont été transformées en zones environnementales ou culturelles fragiles pour mieux refléter la protection en place et la fréquentation de ces sites importants.
    • Les zones humides de Maskinonge sont maintenant classées zone II, tandis que l’aire de fréquentation diurne de Maskinonge est classée zone III afin de refléter l’utilisation qu’en font les visiteurs. Les deux zones sont désignées comme des zones environnementales fragiles et zones culturelles fragiles.
    • Les bâtiments et les aires revêtues de la colline Prince of Wales sont désignées zone IV, alors que les aires de végétation sont de zone II. L’aire de fréquentation diurne du lac Linnet est classée zone III, et tous sont désignés comme des zones environnementales fragiles ou zones culturelles fragiles.
    • Les secteurs qui étaient auparavant de zone I le long du rivage sud et ouest du lac Waterton Inférieur et le long de la rive est de la rivière Waterton sont maintenant classés zone II et désignés comme des zones environnementales fragiles ou zones culturelles fragiles.
    • De même, certains secteurs bordant les sentiers adjacents aux promenades Akamina et Red Rock, et à l’aire de fréquentation diurne Red Rock sont passés de zone I à zone II et sont désignés comme des zones environnementales fragiles ou zones culturelles fragiles.
  • De grandes parties du cône de Blakiston, qui étaient autrefois désignées comme zones III ou IV, sont maintenant classées zone II. L’habitat critique du papillon porte-queue demi-lune a été désigné zone environnementale fragile.
  • Le terrain de camping de la rivière Belly est passé de zone IV à zone III et ne couvre maintenant que la superficie du site de camping même.
  • Le lac Cameron, dans le passé classé comme zone III, est maintenant une zone II, puisque les embarcations autopropulsées publiques sont autorisées, tandis que les activités de navigation motorisées y sont interdites.
  • Les lacs Waterton Supérieur et Inférieur sont passés de zones IV à zones III, pour refléter le fait que les activités de navigation motorisées publiques sont contrôlées, ce qui contribue à la protection de l’écosystème aquatique contre les espèces envahissantes.
  • Le complexe opérationnel et les bureaux du parc sont passés de zones IV à zones V.
  • L’aire de zone V autour du village a été revue pour correspondre à la superficie des limites juridiques du village. L’aire du village classée zone V diminue d’environ 0,86 kilomètre carré à approximativement 0,74 kilomètre carré. La superficie retirée de 0,12 kilomètre carré sera classée zone II. La majorité de la région retirée se trouve à l’ouest du village, sur les flancs du mont Bertha.
  • La plupart des aires de fréquentation diurne en dehors du village passent d’une désignation zone IV à zone III, indiquant des installations rudimentaires.
  • Les autoroutes demeurent une zone IV, mais l’aire touchée s’étend à 25 mètres du centre de la route, plutôt qu’à 100 mètres à partir du centre, comme c’était le cas avant. Cette zone IV continue d’englober les routes, les fossés et les points d’arrêt, sans inclure inutilement la forêt et les prairies environnantes.

Zone I – Préservation spéciale

La zone I est la catégorie qui assure le plus de protection dans le système de zonage de Parcs Canada. Elle englobe les secteurs du parc qui abritent les meilleurs exemples des caractéristiques de la région naturelle ou qui contiennent des caractéristiques écologiques ou culturelles rares ou exceptionnelles. Cette désignation peut par ailleurs être utilisée pour protéger des secteurs qui sont trop fragiles pour supporter l’aménagement d’installations ou une forte affluence. L’accès et la circulation motorisés y sont interdits.

Par rapport au plan directeur de 2010, le parc national des Lacs-Waterton a modifié la désignation des secteurs classés zone I à d’autres catégories, telles que décrites plus haut et plus bas, afin de mieux refléter le niveau de protection en place et la fréquentation par les visiteurs de ces secteurs importants. Certains secteurs qui étaient auparavant de zone I sont en outre désignés zones environnementales ou culturelles fragiles afin d’assurer l’harmonie avec les objectifs de gestion actuels du parc, tout en accordant un haut niveau de protection aux écosystèmes et aux ressources culturelles de ces secteurs.

Zone II – Milieu sauvage

La zone II protège de vastes aires d’une région naturelle. La protection des écosystèmes pour réduire autant que possible l’interférence humaine est une préoccupation clé. Ces zones permettent aux visiteurs de découvrir la nature dans une région offrant peu ou pas de services et d’installations. L’expérience des visiteurs dans ces régions se concentre sur les activités autonomes. L’accès est interdit aux véhicules motorisés.

La vaste majorité du parc national des Lacs-Waterton est classé comme zone II, laquelle comprend 481,9 kilomètres carrés ou 96,5 pour cent du parc. Tous les lacs, à l’exception des lacs Waterton Supérieur et Inférieur, sont classés comme zone II.

Zone III – Milieu naturel

La zone III est un milieu naturel qui permet l’offre d’une gamme d’expériences aux visiteurs. Ces secteurs permettent aux visiteurs d’apprécier et de découvrir les caractéristiques naturelles et culturelles du parc grâce à des activités récréatives et éducatives de plein air nécessitant uniquement des installations et des services de nature rudimentaire. L’accès par véhicule motorisé y est contrôlé.

Le parc national des Lacs-Waterton comprend 26 secteurs classés zone III qui représentent une superficie de 12,3 kilomètres carrés, soit 2,5 pour cent du parc. Cela inclut le site de camping de la rivière Belly, l’enclos de bisons et la plupart des aires de fréquentation diurne du village de Waterton. Les lacs Waterton Inférieur et Supérieur sont également classés comme zone III.

Zone IV – Loisirs de plein air

La désignation zone IV s’applique aux secteurs où sont offertes une vaste gamme d’expériences pour les visiteurs ainsi que les installations connexes. L’accès par véhicule motorisé pour le grand public est une des principales caractéristiques de ces zones.

Les zones de catégorie IV représentent 4,5 kilomètres carrés, soit 0,9 pour cent du parc. Les zones IV sont principalement composées de routes et d’aires très fréquentées par les visiteurs en dehors du village de Waterton, comme le secteur de l’hôtel Prince of Wales, le terrain de golf et le site de camping du Mont-Crandell.

Zone V – Services du parc

Les services aux visiteurs et les installations de soutien se concentrent dans les zones de catégorie V. Les principales fonctions administratives et opérationnelles pour le parc sont hébergées dans cette zone.

Le village de Waterton et le complexe opérationnel du parc sont les deux seules aires classées zone V dans le parc. Elles comprennent une aire totale de 0,88 kilomètre carré, ou 0,2 pour cent du parc.

Zones environnementales fragiles et zones culturelles fragiles

Ces désignations s’appliquent aux zones sensibles sur le plan environnemental ou culturel, ainsi qu’aux sites ou aux régions qui nécessitent une protection spéciale et une gestion de la fréquentation pour protéger les ressources, mais ne correspondent pas tout à fait au système de zonage décrit plus haut. La reconnaissance des zones environnementales ou culturelles fragiles s’ajoute aux cinq catégories de zonage et veille à ce que les valeurs qui justifient la désignation d’une région soient une priorité pour les décisions ou les mesures de gestion du parc. Les zones environnementales ou culturelles fragiles se superposent aux désignations de zonage et ne sont pas incluses dans le calcul des aires pour les zones II à V dans les sections ci-dessus.

Les zones culturelles fragiles offrent une meilleure protection et reconnaissance aux ressources culturelles. Les aires du parc national des Lacs-Waterton ayant la désignation de zones culturelles fragiles incluent des sites autochtones importants ainsi que des ressources culturelles et archéologiques souterraines ou sur la surface. Les aires culturelles fragiles couvrent 20 kilomètres carrés, ou 4 pour cent du territoire du parc.

Les zones culturelles fragiles du parc national des Lacs-Waterton incluent (voir la carte 4) :

  • Le secteur Maskinonge : Un site culturel important pour les Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs). C’est à cet endroit que les Pieds-Noirs ont reçu le ballot au castor. Il inclut également un marqueur pour la Confédération des Pieds-Noirs.
  • Le lieu historique national du Premier-Puits-de-Pétrole-de-l’Ouest-Canadien et la région environnante, incluant les restes d’Oil City et d’autres puits (voir la section 7.2, Lieux historiques nationaux).
  • Le lieu historique national de l’Hôtel-Prince of Wales et le secteur environnant (voir la section 7.2, Lieux historiques nationaux).
  • La vallée Red Rock et les autres zones ayant une importance archéologique.

Les zones environnementales fragiles assurent la protection des ressources naturelles tout en respectant les meilleures pratiques de gestion antérieures et en donnant une certaine flexibilité pour le recours à la gestion adaptative, comme le fait le Plan d’action visant plusieurs espèces du parc national des Lacs-Waterton en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Dans le parc national des Lacs-Waterton, les zones environnementales fragiles incluent les prairies à fétuques, l’habitat critique et le milieu de toute une gamme d’animaux en péril, ainsi que les corridors fauniques connus. Les zones environnementales fragiles couvrent environ 107,6 kilomètres carrés, soit 21,5 pour cent du parc.

Les zones environnementales fragiles du parc national des Lacs-Waterton incluent (voir la carte 4) :

  • Les prairies à fétuques : Ces prairies forment une bande étroite qui s’étire le long des plaines et des contreforts du sud de l’Alberta jusqu’au Montana.
  • L’habitat critique du papillon porte-queue demi-lune (Satyrium semiluna) : Cette espèce est citée comme étant en péril à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. La seule population en Alberta se trouve dans la région du cône de Blakiston.
  • L’habitat critique de l’isoète de Bolander (Isoetes bolanderi) : Une plante aquatique qui ne se trouve que sur trois sites au Canada, tous situés dans le parc national des Lacs-Waterton. Cette espèce est citée comme étant en péril à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril.
  • Les corridors pour les mouvements de la faune : Les trajets importants utilisés par les animaux dans les environs du village et du site de camping du mont Crandell.

Constitution de réserves intégrales

Les grandes aires naturelles sauvages sont de plus en plus rares. D’un point de vue écologique, l’importance des réserves naturelles tient de leur capacité à soutenir les processus naturels et à servir de points de repère. Le ministre responsable de Parcs Canada peut désigner des régions d’un parc national à titre de réserves intégrales aux termes de l’article 14 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada. L’objectif de désigner ainsi une partie d’un parc national consiste à préserver à perpétuité le caractère sauvage de ce secteur. Seules les activités qui ne risquent pas de porter atteinte au caractère sauvage de l’endroit peuvent être autorisées à l’intérieur de la réserve intégrale désignée du parc national des Lacs-Waterton. L’accès par véhicule motorisé par le grand public n’est pas autorisé. L’infrastructure dans les réserves intégrales se limite aux installations rudimentaires visant à faciliter les expériences dans la réserve, comme des sentiers et des sites de camping.

Dans le parc national des Lacs-Waterton, toutes les réserves intégrales établies en 2000 par le Règlement sur la constitution de réserves intégrales dans les parcs nationaux du Canada (DORS/2000-387) font partie de la catégorie Zone II – Milieu sauvage.

Carte 4 Zonage du parc national des Lacs-Waterton
Carte 4 Zonage du parc national des Lacs-Waterton

Résumé de l’évaluation environnementale stratégique

Une évaluation environnementale stratégique est réalisée pour tous les plans directeurs des parcs nationaux dans le but de comprendre le potentiel d’effets cumulatifs. Cette compréhension favorise une prise de décision fondée sur des preuves qui permet de maintenir ou de rétablir l’intégrité écologique au cours de la durée du plan. L’évaluation environnementale stratégique du plan directeur du parc national des Lacs-Waterton a tenu compte d’impacts potentiels du changement climatique, des activités locales et régionales autour du parc, de l’augmentation attendue du nombre de visiteurs et des propositions contenues dans le plan directeur. L’évaluation environnementale stratégique a évalué les impacts potentiels sur différents aspects de l’écosystème, notamment les espèces en péril, la végétation de la forêt, l’eau douce et les prairies, la sécurité de l’habitat et la connectivité.

Le plan directeur aura plusieurs conséquences positives sur l’environnement, notamment le maintien et l’amélioration de l’intégrité écologique dans le parc, des initiatives collaboratives pour préserver la sécurité de l’habitat et la connectivité dans l’écopaysage, et l’élaboration et la mise en place de stratégies pour réduire l’incidence des visiteurs sur l’écologie du parc. En outre, le plan directeur cerne des mesures d’atténuation et d’adaptation pour les changements climatiques, et il mise sur le potentiel pour le rétablissement écologique et les occasions de recherche dans le paysage touché par le feu de forêt de Kenow.

Pour aider à gérer les effets cumulatifs sur la végétation forestière, les écosystèmes d’eau douce et les prairies, le parc mettra en place des programmes pour leur surveillance, leur gestion active et leur rétablissement. Des exemples incluent le rétablissement du pin à cinq aiguilles, la prévention et la gestion des espèces envahissantes et le rétablissement prévu des systèmes aquatiques dans le cadre du programme de conservation des communautés aquatiques de Waterton, qui vise à améliorer l’intégrité écologique des plans d’eau dans le parc.

Même si la mesure d’occupation de grands mammifères est actuellement jugée « bonne », la sécurité de l’habitat et la connectivité sont particulièrement vulnérables aux pressions humaines croissantes et aux effets cumulatifs. L’augmentation de la fréquentation et la construction d’installations peuvent avoir un impact sur la connectivité des habitats et sur la sécurité dans le parc. De plus, même si le parc national des Lacs-Waterton offre d’importantes aires sécurisées pour l’habitat et les corridors locaux pour la connectivité, le parc lui-même n’est pas assez grand pour maintenir les espèces fragiles ayant un habitat de grande taille ou des besoins précis à cet égard. Le plan directeur établit plusieurs objectifs sous les stratégies clés 1 (Conserver le patrimoine naturel et culturel pour les générations futures), 2 (Expériences authentiques adaptées au territoire) et 6 (Connectivité régionale et paysages) qui mettent l’accent sur la gestion de la fréquentation et les partenariats collaboratifs continus pour maintenir la sécurité de l’habitat et la connectivité dans l’ensemble du paysage régional. La stratégie pour le secteur de gestion du chaînon frontal aidera à préserver des régions clés d’habitat sûr pour une grande gamme d’espèces et les espèces fragiles, comme les grizzlys.

Le parc national des Lacs-Waterton partage une frontière avec le Glacier National Park (Montana, États-Unis). Ensemble, ces deux parcs nationaux forment le parc international de la paix Waterton-Glacier. Le plan directeur a été évalué, et cette évaluation conclut qu’il protège les critères pour la valeur universelle exceptionnelle et l’intégrité, lesquels ont permis l’ajout du parc à la liste du patrimoine mondial.

Les consultations avec les partenaires autochtones, les intervenants et le public ont été menées sur l’ébauche du plan directeur et le résumé de l’ébauche de l’évaluation environnementale stratégique. Les commentaires ont été pris en compte au moment de peaufiner l’évaluation environnementale stratégique et le plan directeur, selon le cas.

L’évaluation environnementale stratégique a été réalisée conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010) et a permis l’évaluation de la contribution du plan directeur à la Stratégie fédérale de développement durable. Les projets individuels entrepris pour appliquer les objectifs du plan directeur sur le site seront évalués afin de déterminer si une évaluation d’impact est requise en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact ou de toute loi lui succédant. Le plan directeur appuie les objectifs ci-après de la Stratégie fédérale de développement durable :

  • écologisation du gouvernement;
  • terres et forêts gérées de façon durable;
  • populations d’espèces sauvages en santé;
  • rapprocher les Canadiens et Canadiennes de la nature;
  • collectivités sûres et en santé.

De nombreux effets environnementaux positifs sont attendus et aucun impact environnemental négatif n’est anticipé en ce qui concerne la mise en œuvre du plan directeur du parc national des Lacs-Waterton.

Contactez nous

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le plan directeur ou sur le

Parc national du Canada des Lacs-Waterton
C.P. 200
Waterton Park (Alberta) T0K 2M0

Courriel : waterton.info@pc.gc.ca

Tél : 403-859-5133

 Parc national du Canada des Lacs-Waterton

Téléc :  403-859-5152

Publication information

© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée par le directeur général de l’Agence Parcs Canada, 2022.

Source des images de la page couverture :
En haut, de gauche à droite : Chinara Adhofer, John Stoesser, Kahli Hindmarsh / tous © Parcs Canada
En bas : Sherpas Cinema / © Parcs Canada

This document is also available in English
Waterton Lakes National Park of Canada Management Plan, 2022

  • Papier: R64-105/29-2022F
  • 978-0-660-42380-7
  • R64-105/29-2022F-PDF
  • 978-0-660-42378-4

Date de modification :