Les fleurs sauvages alpines
Parc national des Glaciers
Les fleurs sauvages ajoutent une multitude de couleurs et de parfums au paysage montagneux des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers. Certaines fleurs émergent pendant la fonte des neiges, d’autres apparaissent plus tard en été. Quelques fleurs, comme le lupin, le castilléja et l’érythrone à grandes fleurs, peuvent être vues de basse à haute altitude, tandis que d’autres ne sont adaptées qu’aux prés et aux chicots rocheux à haute altitude.
Protéger et apprécier les fleurs sauvages
Même si cela peut être tentant, il est interdit de cueillir les magnifiques fleurs sauvages dans les parcs nationaux. Laisser des fleurs pousser permet aux plantes et à leurs pollinisateurs de prospérer. Vous pourrez profiter des magnifiques paysages floraux des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers à l’état sauvage en prenant des photos, en essayant de les identifier ou en prenant simplement le temps de les apprécier. Laissez-les intacts pour que les autres puissent profiter du même panorama.
Lupin arctique (Lupinus arcticus)
Les lupins arctiques tapissent de violet les prés alpins du mont Revelstoke. Une fois les fleurs pollinisées, les graines se transforment en gousses. Une fois sèches, les gousses s’ouvrent et libèrent leurs graines. Pas étonnant que les lupins soient si abondants! En 1954, on a découvert au Yukon des graines de lupins qui étaient gelées depuis 10 000 ans, et certaines ont même germé!
Pédiculaire à fleurs bractéolées (Pedicularis bracteosa)
Les pédiculaires sont semi-parasitaires, c’est-à-dire qu’elles s’accrochent aux plantes voisines et utilisent leur énergie plutôt que d’en produire elles-mêmes par photosynthèse. Le nom pédiculaire vient du mot latin pediculus, qui signifie « pou ». Selon une croyance populaire d’autrefois, cette plante transmettait des poux au bétail qui s’en nourrissait.
Érythrone à grandes fleurs (Erythronium grandiflorum)
Voici quelques-unes des premières fleurs que vous verrez en zone subalpine lors de la fonte des neiges. Elles sont éparpillées dans les prés subalpins et sont souvent visibles dans les couloirs d’avalanche. Les ours grizzlis creusent pour atteindre leurs racines fermes peu après avoir émergé de leur tanière. Les bulbes d’érythrone à grandes fleurs étaient une source de glucides très importante et traditionnelle pour les Salishes de l’intérieur. Les bulbes crus ne sont pas comestibles, mais la cuisson en transforme les glucides indigestibles en un fructose au goût sucré.
Mimule de Lewis (Erythranthe lewisii, ancien nom : Mimulus lewisii)
Les mimules de Lewis se trouvent généralement à côté des ruisseaux froids des montagnes dans les régions ensoleillées et sont faciles à repérer avec leur structure voyante à cinq pétales roses vifs. Il est intéressant de noter que la mimule de Lewis se referme lorsqu’elle est touchée par des pollinisateurs, une caractéristique qui favorise probablement la pollinisation.
Silène acaule (Silene acaulis)
Le silène acaule se trouve dans des habitats alpins rocheux où les arbres ne peuvent pas pousser. C’est un exemple classique de « plante coussinet ». Il pousse au ras du sol, et aucune partie vivante de la plante ne fait saillie au-dessus de la surface du coussin. Cette forme de croissance est courante dans les milieux arctiques et alpins, parce que le coussin absorbe la chaleur du soleil et emprisonne l’air chaud et calme. L’écart entre la température de l’air ambiant et celle de la plante coussinet peut dépasser les 15 degrés Celsius. Le coussin capture également des particules transportées par le vent qui nourrissent la plante.
Arnica des montagnes (Arnica latifolia)
L’arnica des montagnes peut atteindre 60 centimètres de hauteur et est très répandue dans les prés, à la limite de la zone arborée. Cette plante était utilisée pour les ecchymoses et les coupures par le peuple Nlaka’pmx. En Europe et en Amérique du Nord, l’arnica est couramment utilisée dans la fabrication de remèdes à base de plantes pour le traitement des entorses et des ecchymoses.
Castilléja (Castilleja miniata)
La castilléja est une fleur emblématique des prés subalpins. On l’appelle « paintbrush » en anglais, parce qu’elle ressemble à un pinceau trempé dans la peinture. Notez que les « pétales » colorés que vous voyez sont en fait des bractées (des « feuilles spécialisées »), tandis que les fleurs sont les minuscules pousses vertes tubulaires qui en sortent! C’est assez trompeur. Cette plante est semi-parasitaire, ce qui signifie que si elle tire une partie de son énergie de la photosynthèse comme d’autres plantes à feuilles vertes, elle vole aussi l’énergie d’autres plantes en s’accrochant à leurs racines. La castilléja est une importante source de nourriture pour le colibri, qui est attiré par les fleurs rouges et jaunes.
Phyllodoce à feuilles de camarine (Phyllococe empetriformis)
Les phyllodoces à feuilles de camarine sont des arbustes nains qui s’étendent sur les prés subalpins comme un tapis. Même si elle ressemble beaucoup à la bruyère commune (Calluna vulgaris) d’Écosse, c’est en fait une espèce complètement différente. Néanmoins, elle évoque les mêmes images d’espaces sauvages et de haute altitude caractéristiques des paysages écossais. Les fleurs de cette plante remplacent parfois le houblon dans la fabrication de la bière, un peu comme les Celtes le faisaient avec leurs propres fleurs de bruyère.
Valériane de Sitka (Valeriana sitchensis)
Lorsqu’elle émerge au printemps, ses jeunes pousses sont rouges, tandis que ses fleurs sont teintées de rose. Plus tard dans la saison, la plante perd ses pigments rouges, appelés anthocyanes. La pigmentation rouge aide à protéger la plante en bloquant certains rayons ultraviolets. Elle contribue aussi à réchauffer la valériane en absorbant davantage de rayons infrarouges. Lors du premier gel automnal des zones subalpines, la valériane de Sitka dégage une odeur amère de moufette qui est évidente lorsque vous marchez dans les prés.
Saxifrage épineuse (Saxifraga bronchialis)
Prenez le temps de regarder de près cette minuscule fleur blanche. Vous remarquerez que les taches cramoisies qui ornent les pétales jaunissent au fur et à mesure qu’elles se rapprochent de la tige. Le terme « saxifrage » signifie « brise-roche » – cette plante pousse généralement sur les talus et dans les fissures de la roche.
Claytonie lancéolée (Clatoynia lanceolata)
La claytonie lancéolée est une plante printanière éphémère – elle apparaît dès la fonte des neiges, et, en deux à quatre semaines, elle fleurit, produit des graines et emmagasine assez d’énergie pour survivre jusqu’au printemps suivant. Elle peut même puiser dans ses réserves d’énergie pour produire de la chaleur et faire fondre les dernières couches de neige. Ce cycle biologique hâtif et rapide lui permet d’éviter de faire concurrence aux grosses plantes à feuilles pour la lumière du soleil. Comme l’érythrone à grandes fleurs, la claytonie lancéolée est une source de nourriture en début de saison pour les grizzlis, qui utilisent leurs longues griffes pour extraire les bulbes avant de les manger.
Vergerette voyageuse (Erigeron peregrinus)
Cette magnifique fleur fait partie de la famille Aster. En latin, aster signifie « étoile », ce qui est très approprié compte tenu de la forme de la fleur. Cette plante se trouve dans les prés subalpins, souvent accompagnée de lupins, de castilléjas et d’arnicas. La taille de cette plante diminue à mesure que l’altitude augmente.
Pulsatille de l’Ouest (Pulsatilla occidentalis, ancien nom : Anemone occidentalis)
La pulsatille de l’Ouest est l’une des premières à fleurir au printemps. Peu après la fonte des neiges, elle révèle ses fleurs jaune blanchâtre, aux côtés des érythrones à grandes fleurs et des claytonies lancéolées. Quand les visiteurs viennent voir les magnifiques étalages de couleurs dans les prés du mont Revelstoke, ces plantes ne fleurissent plus. Au lieu de cela, leurs têtes de semence pelucheuses ressemblent aux arbres truffula du Dr Seuss dans les prés. La pulsatille de l’Ouest est également appelée anémone de l’Ouest ou anémone occidentale. Elle porte également plusieurs noms communs en anglais, dont « mop-top » (« tête de vadrouille ») et « hippy head » (« tête de hippie »). Ces noms décrivent la tige porte-graines, qui se reconnaît plus facilement que la fleur elle-même.
Cassiope de Mertens (Cassiope mertensiana)
On trouve souvent cette jolie fleur sauvage de taille basse qui pousse dans le même habitat que la phyllodoce à feuilles de camarine, dans les prés subalpins. Les fleurs blanches en forme d’urne de cette plante jouent le rôle d’une serre. Elles laissent pénétrer la lumière, emprisonnent la chaleur et offrent une protection contre le vent. L’air captif à l’intérieur des fleurs se réchauffe et procure aux ovaires l’énergie supplémentaire dont ils ont besoin pour produire des fruits.
Épilobe (Chamaenerion latifolium, ancien nom : Epilobium latifolium)
L’épilobe est un proche parent de l’érechtite à feuilles d’épervière et pousse souvent dans le sable ou le gravier en bordure des cours d’eau. Cette fleur est bien adaptée au froid des milieux alpins et arctiques. Des chercheurs ont déjà observé un épilobe complètement gelé dont la fleur est demeurée tout à fait intacte après le dégel, quelques heures plus tard.
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