Feu et insectes

Parc national du Mont-Revelstoke

Feu | Insectes

Le feu et les insectes jouent un rôle essentiel dans la santé des forêts. Ces perturbations naturelles permettent l’ouverture de la canopée forestière en éliminant les arbres vieux et malades, ce qui favorise la croissance de nouvelles pousses et une biodiversité accrue. La perturbation par le feu et les insectes améliore également la résilience des forêts en créant une mosaïque de parcelles forestière d’âges variés. Cette mosaïque crée un obstacle naturel contre les feux de forêt ou les épidémies d’insectes à grande échelle. Dans un parc national, ces processus sont attendus; toutefois, s’ils posent un risque pour la sécurité publique, Parcs Canada prendra les mesures nécessaires.


Feu

De nombreuses cultures autochtones comprenaient l’importance du feu en tant que processus naturel, point de vue que ne partageaient pas les Européens et les autres colons qui ont établi des communautés permanentes dans l’Ouest. Pendant plus de cent ans, la priorité des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers et des régions voisines consistait à éteindre les feux de forêt.

Pour rétablir le cycle naturel des incendies, les spécialistes de la gestion du feu doivent comprendre l’historique du régime de feux de la région. Ce régime décrit divers paramètres liés aux feux, par exemple leur fréquence et leur envergure, sur de longues périodes. Pour la région englobant les parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers, selon la description qui en est faite, le régime de feux est caractérisé par des incendies entraînant rarement le remplacement de peuplements, ou des incendies détruisant tous les arbres formant l’étage supérieur, et de petits feux de forêt aléatoires, presque tous causés par la foudre. Comme cette région se trouve dans la zone humide de l’intérieur, assujettie à d’importantes précipitations, tant neigeuses que pluviales, il ne faut pas s’étonner que les grands feux de forêt soient rares. La suppression des feux a néanmoins eu un effet sur ces forêts, ce qui les a rendues plus vulnérables aux maladies, aux épidémies d’insectes et aux feux de forêt à grande échelle.

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Insectes

Les épidémies d’insectes forestiers qui surviennent naturellement sont la principale source de perturbation dans la forêt pluviale intérieure. Les insectes ont tendance à infester les arbres vieux et de plus grand diamètre, ce qui permet d’ouvrir la canopée, laisse passer la lumière du soleil jusqu’au tapis forestier et favorise la croissance de nouvelles pousses. Bien que les insectes jouent un rôle naturel dans les écosystèmes forestiers, certains facteurs comme la suppression des feux et le changement climatique peuvent entraîner des infestations plus dommageables. Chaque année, Parcs Canada surveille l’activité des insectes forestiers. Parcs Canada peut intervenir de nombreuses façons si une épidémie devient préoccupante pour la sécurité des visiteurs, entraîne un risque accru pour les espèces sauvages ou a le potentiel de nuire aux terres avoisinantes. Parmi les types d’interventions que Parcs Canada utilise, mentionnons l’abattage des arbres dangereux et le brûlage dirigé. Pour protéger les individus sains du pin à écorce blanche, une espèce en péril, contre le dendroctone du pin, Parcs Canada utilise également des phéromones empêchant l’agrégation des insectes sur un arbre. Ces phéromones, qui prennent la forme d’une pièce attachée à un arbre, imitent l’odeur émise par le dendroctone pour faire savoir à ses congénères que l’arbre est déjà occupé.

Dendroctone de l’épinette

Le dendroctone de l’épinette est un scolyte indigène de la Colombie-Britannique qui joue un rôle clé dans l’écosystème de la forêt pluviale des montagnes de la chaîne Columbia. Le dendroctone de l’épinette infeste habituellement des arbres tombés ou affaiblis. Dans les infestations massives, il peut également infecter des arbres sains, en particulier dans les forêts à maturité ou très vieilles.

Le dendroctone de l’épinette est de petite taille, les adultes mesurant en moyenne environ un demi centimètre de longueur. Le coléoptère creuse dans un arbre et pond trois ou quatre groupes d’une centaine d’œufs chacun. Les larves écloses se nourrissent ensuite du phloème de l’arbre, le tissu végétal qui amène les éléments nutritifs des feuilles vers le reste de l’arbre. Les adultes peuvent aussi infecter l’arbre d’un champignon provoquant le bleuissement, qui bloque la circulation de l’eau dans l’arbre. Infecté par la larve de dendroctone et le champignon, l’arbre ne bénéficie plus d’un apport en éléments nutritifs et en eau, et il meurt.

Une récente épidémie à grande échelle dans le parc national des Glaciers a détruit ou affaibli des milliers d’épinettes dans le secteur du col Rogers et aux environs. Ce secteur renferme plusieurs terrains de camping, des aires de fréquentation diurne, des installations pour les visiteurs, des installations opérationnelles et des ressources culturelles. La présence d’arbres tués par le dendroctone peut augmenter le risque de chablis. Dans les aires fréquentées par le public, ces arbres ont une incidence sur la sécurité des visiteurs et amplifient le risque de dommages aux biens et à l’infrastructure du parc. De telles infestations massives peuvent également accroître le risque de feux de forêt dans les zones touchées en raison de l’ajout de matières combustibles à celles déjà présentes. Afin de réduire le risque pour la sécurité publique et de s’assurer que ces installations peuvent demeurer ouvertes, des mesures d’abattage des arbres dangereux à grande échelle sont mises en place. Une fois les travaux terminés, une évaluation annuelle des arbres dangereux et la gestion connexe se poursuivront dans les aires fréquentées par les visiteurs.

Arpenteuse de la pruche

L’arpenteuse de la pruche est un papillon de nuit indigène de la Colombie-Britannique. Les épidémies d’arpenteuses constituent un processus forestier naturel. Les larves de l’insecte se nourrissent principalement des aiguilles de la pruche de l’Ouest et du thuya géant. Ces larves éclosent au printemps et se nourrissent à la fois du nouveau et de l’ancien feuillage. Plus elles grossissent, plus elles mangent, broutant la base de toutes les aiguilles. Les arbres se dénudent de façon visible, à partir du sommet. Dans les infestations massives, les arbres peuvent être complètement dépouillés en une seule saison. Plus un arbre est défolié, plus il risque de mourir.

À la fin de l’été, les larves sont très mobiles et se déplacent sur le tronc des arbres et des arbustes, et se laissent tomber au sol à l’aide de fils de soie.

Les infestations tendent à survenir selon des cycles de vingt ans, chaque épidémie durant environ trois ans. Les indices les plus notables d’une infestation sont la présence de papillons de nuit en grand nombre à la fin de l’été. À l’automne, le sol peut être recouvert de morceaux d’aiguilles et de milliers de papillons de nuit morts.

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