Sauvegarder le pin à écorce blanche et le pin flexible
Le pin à écorce blanche et le pin flexible sont des espèces clés des écosystèmes de montagnes. Ces arbres jouent un rôle extrêmement important : ils fournissent de la nourriture et un abri à des animaux sauvages, stabilisent les pentes et retiennent le manteau neigeux. Ils permettent ainsi à d’autres plantes d’avoir accès à de l’eau et contribuent à prévenir les inondations au printemps.
À l’heure actuelle, le pin à écorce blanche et le pin flexible doivent surmonter un grand nombre d’obstacles pour survivre. Leur population est en déclin, et ils risquent de disparaître à jamais. Leurs principales menaces sont la rouille vésiculeuse du pin blanc (un champignon non indigène), la suppression du feu, le dendroctone du pin ponderosa et le changement climatique.
Planter l’avenir : Sauver le pin à écorce blanche et le pin flexible
Pin à écorce blanche |
Pin flexible |
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Aiguilles : Grappes de cinq | Aiguilles : Grappes de cinq |
Habitat : Limite forestière et environs | Habitat : Sous la limite forestière |
Cônes : De 5 à 8 cm de longueur et de couleur violet foncé | Cônes : De 7 à 15 cm de longueur et de couleur brun pâle |
Longévité : Jusqu’à 1 000 ans | Longévité : Jusqu’à 1 000 ans |
Situation selon la LEP : Espèce en voie de disparition | Situation selon la LEP : Recommandation du COSEPAC : Espèce en voie de disparition |
Un superaliment
Les cônes du pin à écorce blanche et du pin flexible sont une excellente source de nourriture. À l’intérieur, il se cache des graines nutritives, remplies de protéines et de matières grasses. Un grand nombre d’animaux, comme les ours, les écureuils et les oiseaux, dépendent de ces graines.
Un partenariat important
Le cassenoix d’Amérique joue un rôle clé dans la dispersion des graines.
Les cônes du pin à écorce blanche ne peuvent pas s’ouvrir d’eux-mêmes. À l’aide de son bec long et pointu, le cassenoix d’Amérique les ouvre et en retire les graines. Il en mange certaines et cache les autres sous la terre pour plus tard. Les graines oubliées germent et produisent de nouveaux arbres.
Les cônes du pin flexible peuvent s’ouvrir tout seuls, mais les graines n’ont pas d’ailes et ont donc besoin d’aide pour se disperser. Des animaux comme le cassenoix d’Amérique transportent les graines vers d’autres endroits, où elles pourront germer et devenir de nouveaux arbres.
Pourquoi ces arbres sont-ils en danger?
La menace la plus meurtrière : Rouille vésiculeuse du pin blanc
Cette maladie fongique a été introduite d’Europe au début du 1900e siècle. Elle a tué un grand nombre de pins à écorce blanche et de pins flexibles un peu partout en Amérique du Nord. Le champignon s’en prend d’abord aux aiguilles, puis il se propage, attaquant les tissus et perturbant le flux des nutriments. Les vésicules – des ampoules de couleur orange sur l’écorce – sont un signe d’infection. Comme le champignon a été introduit d’Europe, les arbres n’ont pas évolué avec cette maladie. Moins de 1 % des pins à écorce blanche et des pins flexibles sont naturellement résistants à la rouille.
- Suppression du feu – Autrefois, les forêts brûlaient plus souvent, mais la plupart des feux étaient petits et de faible intensité. Ils créaient des clairières ensoleillées et de bonnes conditions de croissance pour les deux espèces de pins. Les pratiques antérieures d’extinction systématique des incendies ont changé la situation. De nombreuses forêts sont maintenant denses et sombres. Elles ne procurent qu’un habitat de piètre qualité au pin à écorce blanche et au pin flexible, et elles alimentent d’énormes incendies aux effets dévastateurs.
- Dendroctone du pin ponderosa – Ce petit ravageur fait partie intégrante de forêts en santé dans l’Ouest canadien. Cependant, le réchauffement du climat et la suppression du feu sont venus rompre l’équilibre. Les infestations de dendroctones prennent aujourd’hui de l’ampleur et se propagent en altitude. Du coup, le pin à écorce blanche et le pin flexible sont attaqués plus souvent que par le passé.
- Changement climatique – Le changement climatique agit de différentes manières sur les écosystèmes de montagnes. Par exemple, les perturbations naturelles comme le feu, le dendroctone du pin ponderosa et la sécheresse prennent des proportions extrêmes. De plus, les essences de faible altitude peuvent maintenant pousser sur des pentes plus élevées, où elles font concurrence au pin à écorce blanche et au pin flexible pour les ressources.
Que fait Parcs Canada pour venir en aide aux pins?
Sept parcs nationaux unissent leurs efforts pour sauvegarder le pin à écorce blanche et le pin flexible : les parcs nationaux Jasper, Banff, Yoho, et Kootenay ainsi que les parcs nationaux des Lacs-Waterton, Mont Revelstoke et des Glaciers. Comme les arbres sont exposés à de multiples menaces, nous agissons sur plusieurs fronts.
Prélèvement de cônes et plantation
D’abord, nous identifions les arbres qui présentent une résistance naturelle à la rouille vésiculeuse du pin blanc. Ensuite, nous grimpons aux arbres et plaçons des cages protectrices autour de certains cônes. Lorsque les cônes arrivent à maturité, nous les prélevons et en retirons les graines. Certaines sont envoyées à des pépinières, tandis que d’autres sont conservées dans une banque de semences. Dans les pépinières, il faut faire preuve de patience. Après deux années de croissance, bon nombre des minuscules semis sont replantés dans les parcs nationaux. Les autres sont soumis à des analyses qui permettent de vérifier le degré de résistance à la rouille vésiculeuse.
Surveillance de la rouille vésiculeuse
Parcs Canada a délimité plus de 300 transects pour la surveillance à long terme de l’état de santé du pin à écorce blanche et du pin flexible. Ces parcelles sont réparties un peu partout dans les Rocheuses canadiennes et la chaîne Columbia. Nous y faisons des relevés tous les cinq ans pour vérifier l’évolution des infections de rouille vésiculeuse. De plus, chaque parc surveille ses propres arbres « plus » (ceux qui sont naturellement résistants à la rouille vésiculeuse du pin blanc), pour s’assurer qu’ils restent en santé.
Gestion du feu
Le feu est une composante importante des écosystèmes de montagnes, et il procure de nombreux bienfaits au pin à écorce blanche et au pin flexible. Par exemple, il élimine les autres essences qui leur font concurrence, et il crée des clairières qui attirent les cassenoix d’Amérique. Parcs Canada a recours aux brûlages dirigés et à la gestion du feu pour rétablir le feu dans le paysage. Nous exécutons aussi des projets d’éclaircie mécanique pour créer des milieux ouverts dans des secteurs où il serait dangereux d’entreprendre des brûlages. Dans l’ensemble, ces travaux créent un bon habitat et de bonnes conditions de croissance pour le pin à écorce blanche et le pin flexible.
Protection par les phéromones
Les phéromones sont des substances chimiques que produisent les animaux pour communiquer entre eux. Parcs Canada utilise un composé chimique naturel appelé verbénone pour communiquer avec le dendroctone du pin ponderosa. Nous en fixons de petits sachets sur des pins à écorce blanche et des pins flexibles de grande valeur. Les sachets de verbénone protègent les arbres en transmettant un message aux ravageurs : « Passez votre chemin; cet arbre est déjà occupé! »
Ce que nous avons accompli dans les sept parcs nationaux des montagnes :
Dernière mise à jour : Le 23 janvier 2024
- Nbre de semis de pins à écorce blanche plantés : 99 798
- Nbre de semis de pins flexibles plantés : 19 765
- Nbre de pins à écorce blanche qui pourraient être résistants à la rouille vésiculeuse : 850
- Nbre de pins flexibles qui pourraient être résistants à la rouille vésiculeuse : 179
- Superficie de l’habitat régénéré (par les brûlages dirigés, l’éclaircie mécanique et la plantation d’arbres) :
~1 433ha
Votre contribution
Les chercheurs se servent des données de science citoyenne saisies dans l’application iNaturalist pour brosser un tableau des lieux de croissance du pin à écorce blanche et du pin flexible et pour savoir quels arbres sont infectés par la rouille vésiculeuse du pin blanc. Vous pouvez contribuer à ce travail! Téléchargez l’appli iNaturalist et créez un compte. Apprenez à identifier le pin à écorce blanche et le pin flexible ainsi qu’à reconnaître les signes de la rouille vésiculeuse. Ensuite, consignez vos observations pendant votre prochaine randonnée dans les montagnes.
Mais n’oubliez pas : il faut toujours prendre soin de ne pas mutiler ou amputer les arbres!
Apprenez-en davantage
Énoncé concernant la fresque
Dans sa fresque intitulée ᐋᐧᐦᑰᐦᑐᐃᐧᐣ (Wâhkôhtowin), Kamamak réfléchit sur le pin à écorce blanche et sa capacité à assurer la subsistance de nombreuses autres formes de vie dans son écosystème. En nommant sa fresque Wâhkôhtowin, l’artiste transmet un message sur l’interdépendance entre l’être humain et toutes ses relations. Wâhkôhtowin désigne la loi crie consistant à prendre soin des autres par l’intermédiaire de ses relations et de ses liens de parenté, qui est représentée dans l’œuvre par le pin à écorce blanche.
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