Le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus)

De nombreuses cultures autochtones considèrent l'aigle comme sacré, car c'est lui qui vole le plus près du Créateur. Il symbolise le respect, l'honneur, la force, le courage et la sagesse. Le parc national du Mont-Riding abrite un grand nombre d’animaux intéressants, dont un des plus majestueux est le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus).

Comme l’indique son nom, le plumage de la tête de l’adulte est blanc. À sa naissance, le plumage de l’oiseau est gris, mais devient progressivement brun lorsque le petit s’apprête à quitter son nid. C’est vers l’âge de quatre ans que le plumage de sa tête devient enfin blanc.

Ces belles photos ont été prises à l’aide d’un appareil photo activé par le mouvement installé le long d’un sentier. Les écologistes du parc national utilisent ces appareils pour se renseigner sur le comportement et les activités des animaux sans les perturber. Grâce à ces appareils, nous pouvons mieux dénombrer les oiseaux, découvrir quelles espèces sont présentes dans le parc et à quel stade de leur maturité les oiseaux sont rendus. De plus, ces images nous informent sur les secteurs du parc qui pourraient devoir être fermés au public à certains moments. Par exemple, si un couple nicheur est présent, il faudra peut-être fermer une zone pour empêcher que le public s’y rende et pour assurer la sécurité des oisillons.

Les activités récréatives humaines, comme la navigation, peuvent avoir une incidence indirecte sur le comportement du pygargue à tête blanche et avoir des effets écologiques à long terme. Il est donc important de gérer les activités récréatives en fonction de l’habitat de ces oiseaux. Nous recommandons donc aux plaisanciers de demeurer à une distance de 200 à 300 mètres des nids de pygargue, mais si un pygargue s’envole soudainement, faites demi-tour pour éviter de le perturber davantage. Nous devons tous contribuer à garantir la sécurité et la longévité de ces magnifiques animaux.

Nidification

Le pygargue est territorial. Il construit son nid près de grands plans d’eau au sommet des trembles ou des peupliers, dans des secteurs où le poisson est abondant. Ces oiseaux retournent continuellement au même nid pendant des années. Les nids du pygargue à tête blanche sont habituellement assez grands compte tenu de la grande taille de l’oiseau.

Bien que les pygargues sur cette photo ne nichent probablement pas dans le secteur, le parc national du Mont-Riding compte un bon nombre de nids de pygargues. Le parc national du Mont-Riding protège les pygargues en limitant les activités menées près des nids qui pourraient perturber les oiseaux. Par exemple, on pourrait fermer un sentier ou en dévier un tronçon pour favoriser la réussite de la nidification. 

Migration

Le pygargue à tête blanche est un oiseau migrateur qui s’envole vers le nord au printemps pour revenir à son arène de reproduction (comme le PNMR) et qui retourne au sud lorsque les cours d’eau gèlent et qu’il devient difficile de trouver de la nourriture. La migration exige une énorme quantité d’énergie. Par conséquent, lorsque les oiseaux migrateurs trouvent une bonne source de nourriture, ils s’arrêtent un certain temps pour refaire le plein avant de poursuivre leur chemin. Les visiteurs pourront parfois apercevoir des pygargues dans le secteur tard dans l’année si ceux-ci trouvent des plaques d’eau libre et sont encore capables de chasser. 

Alimentation

Cet oiseau consomme principalement du poisson qu’il attrape, mais il peut aussi s’alimenter de carcasses et voler du poisson et de la charogne d’autres animaux.

Accouplement

Le pygargue à tête blanche peut se reproduire dès l’âge de quatre ans. C’est un animal monogame qui s’accouple pour la vie. Cela dit, si son partenaire meurt, il en trouvera habituellement un nouveau. Lors de la parade nuptiale, le couple dansera occasionnellement dans le ciel, tournoyant, piquant et exécutant des pirouettes ou un magnifique chant nuptial. La période d’accouplement peut commencer tôt dans l’année, et le couple peut entamer le processus (la construction du nid par le mâle et la femelle d’abord) dès février. Après la ponte et l’incubation, l’éclosion des œufs se produira de la mi-avril au début de mai. En moyenne, cet oiseau pond de un à trois œufs, et les oisillons resteront dans le nid de 10 à 14 semaines avant leur premier envol. Avant cela, les mâles et les femelles se partagent la responsabilité de nourrir les aiglons.

Espèces

Il y a plus de 50 différentes espèces d’aigles dans le monde entier, mais le pygargue à tête blanche est la seule espèce qui niche dans la région. Cependant, on peut aussi parfois apercevoir un aigle royal (Aquila chrysaetos) survoler la région en période de migration.

L’envergure du magnifique pygargue à tête blanche est de plus deux mètres, ce qui en fait l’oiseau le plus grand de la région. Nous sommes extrêmement privilégiés de protéger de si merveilleuses créatures. Donc si vous voyez un aigle ou même simplement un nid, nous vous prions de bien vouloir les admirer de loin. Selon la désignation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), le pygargue à tête blanche et l’aigle royal sont classés espèces « non en péril ». Par contre, leur taux de mortalité est élevé. Près de 50 % des aigles ne passent pas le cap de la première année. Comparativement au faible nombre d’individus recensés dans les années 1960 et 1970, lorsque le taux de reproduction a chuté à cause de l’utilisation répandue du pesticide DDT, les populations d’aigle se sont considérablement rétablies.