Rencontrez Roberta Tesar
Parc national du Mont-Riding
Quels sont votre titre et votre rôle en tant que membre de l’équipe de Parcs Canada au parc national du Mont-Riding?
Je suis agente de gestion des ressources au parc national du Mont-Riding. En période de pointe durant l’été, on peut me voir partout, autant au lotissement urbain bondé en train de prendre un appel lié à la sécurité de la faune ou des visiteurs qu’en plein cœur de la prairie en train de recueillir des semences ou de surveiller certaines espèces. Nos journées ne se ressemblent pas et sont souvent imprévisibles. Le passage rapide d’une activité à l’autre est l’un des aspects de mon poste que je préfère. J’aime beaucoup surveiller la végétation dans le parc, des prairies aux forêts; c’est mon activité principale.
Avez-vous un endroit préféré au parc du Mont-Riding?
J’ai plusieurs endroits préférés dans le parc. L’un d’eux est le lac Whirlpool en automne – les grosses foules sont parties et l’eau est calme. On peut admirer les couleurs automnales, et le rythme semble avoir ralenti. J’aime aussi beaucoup les forêts de chênes dans le secteur est du parc. Je me suis mariée dans ce genre de forêt, et ce secteur me rappelle des moments précieux.
Quels sont le niveau de scolarité que vous avez atteint et le cheminement professionnel que vous avez suivi pour décrocher votre poste actuel?
J’ai obtenu un baccalauréat ès sciences en écologie forestière à l’Université de Winnipeg. Je souhaitais surtout travailler dans le domaine de la foresterie durable au niveau communautaire, mais mes plans ont changé lorsque je me suis jointe à Parcs Canada. J’ai commencé à titre d’interprète au parc national du Mont-Riding en 2010, et j’ai exercé différentes fonctions avant de me joindre à la Conservation des ressources en 2015. J’ai maintenant la chance de travailler à la conservation et à la surveillance non seulement des arbres et des forêts, mais aussi des graminées et des plantes herbacées non graminoïdes (à fleurs) dans les prairies. Mon rôle d’agente de conservation des ressources me permet tout de même de discuter de la végétation avec des partenaires et des intervenants. Je peux donc combiner mes objectifs de carrière initiaux et mon cheminement professionnel actuel.
Y a-t-il eu, dans votre vie, un événement ou une personne qui vous a marquée et vous a incitée à faire carrière en sciences?
Je ne sais pas s’il y a eu un moment déterminant qui m’a orientée vers les sciences; ça vient peut-être de mon goût de la découverte. Je me souviens qu’enfant, j’étais fascinée par les créatures marines. J’allais visiter ma famille sur la côte Est et je passais des heures à jouer et à observer tout ce qu’il y avait dans les cuvettes de marée. J’ai grandi dans une grande ville, et je savais que je voulais vivre autre chose, sans vraiment savoir ce qui me manquait. Je savais que les études étaient la clé, alors je suis allée à l’université, où j’ai découvert la foresterie. C’est comme ça que je me suis retrouvée ici. Petite, j’aimais jouer dehors, explorer ce qui m’entourait et essayer de comprendre le « pourquoi » et le « comment » des choses.
Quelle est l’expérience la plus mémorable que vous avez vécue sur le terrain?
Cette année, j’ai mené des activités de surveillance de deux espèces en péril ici, au mont Riding : la fétuque de Hall et l’asclépiade (papillons monarques). Durant la saison sur le terrain, j’ai eu l’occasion d’observer les chenilles et la relation qui les unit à l’asclépiade tout au long de leur cycle de vie. Il a fallu presque toute la saison, mais j’ai finalement pu voir deux papillons quitter leur chrysalide. Il est déjà assez difficile de trouver les chrysalides; avoir la chance de voir le papillon en sortir a été fantastique! Je ne crois pas oublier cela de sitôt.
Au cours des cinq à dix prochaines années, que souhaitez-vous accomplir dans votre carrière à Parcs Canada?
Au cours des cinq prochaines années, je souhaite mettre sur pied un programme de cueillette de semences pour nos espèces vulnérables afin de pouvoir les utiliser dans le cadre de projets de restauration au sein du parc. J’espère aussi établir quelques planches de culture d’où tirer des semis. En plus d’aider pour les espèces que nous avons du mal à nous procurer à l’extérieur du parc, il s’agirait d’une occasion idéale de susciter la participation de nos partenaires et d’autres intervenants. D’ici dix ans, j’aimerais poser ma candidature comme gestionnaire de la conservation des ressources ou diriger un vaste projet de restauration de prairies ou de forêts.
Avez-vous des passions ou des passe-temps en dehors de votre travail quotidien?
J’ai deux petites filles qui occupent toute ma vie sociale, et l’un de mes passe-temps préférés est de leur donner de l’information sur les lieux qui nous entourent. Nous aimons jardiner ensemble. Nous faisons du vélo de montagne ensemble. J’aime aussi faire du vélo de route, et j’espère faire découvrir ce passe-temps à mes filles lorsqu’elles seront un peu plus vieilles. Mon conjoint et moi avons récemment acheté une maison, et nous étudions la possibilité de transformer une partie de la pelouse en prairie indigène restaurée au cours des prochaines années, en plus de modifier certaines espèces qu’on y trouve et de planter de nouvelles essences d’arbres qui, en temps normal, poussent bien au sud. Je fais partie d’un club de lecture local qui m’apporte beaucoup de plaisir! De plus, j’adore voyager. J’espère que mon mari et moi pourrons planifier des voyages amusants et voir de nouveaux endroits avec nos filles.
Quels sont vos livres ou films sur la nature préférés? Qu’aimez-vous de ces œuvres?
Récemment, j’ai lu le livre The overstory et j’en ai beaucoup aimé certaines parties. Ces temps-ci, je lis sur la restauration des forêts et je fais découvrir des livres sur les insectes à mes enfants. Cette année ce sont les abeilles et les ruches d’abeilles qui nous fascinent. J’aime partager mon amour de la lecture avec mes filles et leur faire découvrir notre monde naturel. J’aime aussi lire des livres sur l’histoire des choses et les utilisations et pratiques traditionnelles des terres.
Préférez-vous certaines espèces à d’autres? Si oui, pourquoi?
Puisque j’ai tendance à privilégier les espèces négligées, je crois que mes préférées actuellement sont les lépidoptères (un groupe d’insectes comprenant les papillons de nuit et de jour). Il ne s’agit pas nécessairement d’espèces négligées, mais traditionnellement, elles intéressent moins les gens, contrairement à la mégafaune qui comporte davantage d’espèces charismatiques. Cette année, j’ai beaucoup aimé étudier les monarques dans le parc, et j’apprécie ce qu’il m’est donné de voir au fil des ans. J’aime aussi les loutres de rivière, car elles sont très enjouées et amusantes à observer!
Que diriez-vous sur la science à une fillette de 10 ans?
Je commencerais par lui demander si la science l’intéresse et les genres de passe-temps qu’elle aime. Je lui dirais que les possibilités sont nombreuses, et que même si elle ne pense pas qu’elle pourrait faire ce métier, c’est toujours possible d’y arriver. Je l’encouragerais à trouver le domaine qui l’intéresse vraiment et à se concentrer sur la façon d’en faire une carrière. La voie à suivre n’est pas toujours droite, mais les détours faits en chemin sont souvent aussi importants que la destination.
Liens connexes
- Date de modification :