Faune marine

Parc national Wapusk

Bélugas

Le béluga (Delphinapterus leucas) est l’espèce de baleine la plus abondante au Canada. En été, la population de bélugas de l’ouest de la baie d’Hudson s’installe sur les côtes de Wapusk. Cette population, estimée à 55 000 individus, est la plus nombreuse du Canada. Elle est considérée comme stable, et est inscrite sur la liste des espèces préoccupantes du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

Quatre bélugas dans l’eau s’éloignent de l’observateur en nageant.
Bélugas près du parc national Wapusk.

La population de bélugas de l’ouest de la baie d’Hudson migre depuis le détroit d’Hudson jusqu’aux régions elle passe l’été. Ces régions s’étendent de la frontière avec l’Ontario au sud jusqu’à un peu au-delà de la frontière avec le Nunavut au nord. Les bélugas arrivent entre la mi-juin et le début juillet, avant de migrer vers le nord à la mi-septembre. Les plus grands groupes de bélugas se rassemblent près des rivières Churchill, Seal et Nelson. Ces rivières servent d’habitats pour la mue, l’alimentation et l’élevage des petits. Au plus fort de la saison, plus de 3 000 à 5 000 bélugas explorent quotidiennement la rivière Churchill!

Les bélugas demeurent intimement liés aux valeurs, aux croyances et aux pratiques de récolte des Inuits. Ils constituent un élément essentiel des communautés et de la culture inuites. Chaque année, les Inuits du Nunavut et du Nunavik récoltent des bélugas. La population de bélugas est considérée comme saine et stable, bien que les changements climatiques posent plusieurs risques, notamment l’exposition accrue au passage des navires, le bruit marin, la plus grande présence humaine et la prédation.

Faits intéressants
 
  • Les adultes ont une longueur totale de 2,6 à 4,5 mètres (8,5 à 14,8 pieds) et pèsent jusqu’à 1 900 kg (4 189 lbs).
  • La longueur des femelles adultes correspond à environ 80 % de celle des mâles, et la longueur des baleineaux à environ 48 % de celle de leur mère.
  • Tous les deux à trois ans, les femelles ont des baleineaux : leur couleur grise, brune ou bleue à la naissance s’éclaircit au fil du temps pour atteindre le blanc.
  • Les bélugas nagent habituellement à une vitesse de 3 à 9 km/h, mais ils peuvent nager jusqu’à près de 30 km/h sur de courtes distances.
  • Les bélugas se sont adaptés aux conditions arctiques : leur masse corporelle est composée de 40 à 50 % de graisse. Celle-ci forme une couche protectrice sur l’ensemble du corps, à l’exception de la tête.
  • Le béluga a un régime alimentaire varié composé de crustacés (comme les crabes et les crevettes), de petits poissons (tels que le capelan, le lançon, l’omble chevalier et la morue polaire), de calmars, de mollusques (comme les moules et les palourdes) et de vers marins.
  • Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de six ou sept ans, tandis que les femelles l’atteignent vers quatre à sept ans. L’accouplement a lieu à la fin de l’hiver et au début du printemps, et la gestation dure de 13 à 14,5 mois. Les femelles ont généralement des veaux tous les deux ou trois ans.
  • La durée de vie moyenne d’un béluga de l’ouest de la baie d’Hudson est estimée à 50 ans, mais certains chercheurs pensent qu’il peut vivre jusqu’à 90 ans.
  • Les bélugas n’ont pas beaucoup de prédateurs, mais leurs trois principaux sont les ours polaires, les orques et les humains.
  • Le béluga est l’une des trois espèces de cétacés qui ont un cou flexible (les deux autres sont le narval et l’orcelle de l’Irrawaddy).
  • Le béluga est l’une des cinq espèces connues pour atteindre la ménopause (les quatre autres sont l’humain, le narval, l’épaulard et le globicéphale du Pacifique).

Phoques

Le parc national Wapusk protège la zone intertidale, point de convergence de la côte de la baie d’Hudson et du littoral des basses terres de la baie d’Hudson. Cette zone intertidale s’étend sur plusieurs kilomètres depuis le rivage véritable du parc national Wapusk. Elle représente une zone écologique importante pour les animaux terrestres et aquatiques. Quatre espèces de phoques fréquentent la zone intertidale : le phoque barbu, le phoque commun, le phoque du Groenland et le phoque annelé. Tous ces membres de la famille des phocidés revêtent une grande importance écologique. Leur rôle le plus clair est celui de source de nourriture pour les ours polaires de la partie ouest de la baie d’Hudson, qui vivent et mettent bas dans le parc national Wapusk.

Tous les phoques se caractérisent par un pourcentage élevé de masse adipeuse, et les quatre espèces qui vivent à l’intérieur et autour du parc national Wapusk n’y font certainement pas exception. D’épaisses couches de graisse, appelée petit lard, isolent les phoques contre le froid glacial de l’hiver. C’est en raison de cette forte concentration de graisse que les phoques sont la source de nourriture préférée des ours polaires. Ils leur procurent des calories denses qui leur permettent d’engraisser pendant la saison de la chasse hivernale.

Un phoque dans l’eau regarde l’observateur.
Un phoque commun dans la rivière Churchill.

En hiver, lorsque la baie d’Hudson est endormie sous la glace, les phoques de la côte peuvent se montrer très sélectifs dans leur choix d’habitat. Ils peuvent mettre bas sur de la glace de rive ou sur la banquise ou encore s’établir sur la glace des rivières d’eau douce qui se jettent dans la baie d’Hudson. La glace de rive est celle qui est fixée au rivage. Elle diffère de la banquise, qui consiste en une large plateforme de glace flottante. La plupart des phoques tendent à préférer l’un de ces milieux, mais pas exclusivement. Les phoques annelés se rencontrent généralement sur la glace de rive, où ils mettent bas directement sur la glace ou sur la neige qui s’y accumule. Les phoques barbus préfèrent la banquise qui flotte au-dessus des bassins de marée et des platins de la baie d’Hudson. Pour leur part, les phoques communs ont une affinité pour les milieux d’eau douce, et, même s’ils peuvent être observés un peu partout le long des côtes de la baie d’Hudson, ils se concentrent généralement dans les estuaires de la rivière Churchill et du fleuve Nelson.

Durant les mois d’été où les eaux sont libres de glace, les phoques de la baie d’Hudson nagent dans les eaux chaudes qui se trouvent juste au large des côtes, et il leur arrive de venir se reposer sur le rivage. C’est également là qu’ils se rendent pour leur mue annuelle. En l’absence de glace où ils peuvent se reposer pendant l’été, les phoques s’éloignent peu des côtes de la baie d’Hudson. Les battures du parc national Wapusk deviennent alors un important habitat pour toutes les espèces de phoques. À l’heure actuelle, les quatre espèces de phoques qui fréquentent le parc national Wapusk et l’écosystème élargi ne sont pas considérées comme en péril.

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