Rapports d'accidents - juin 2013

Sécurité en montagne

Grimpeur blessé sur la tour de Babel, parc national Banff, le 11 juin 2013

Évacuation par hélitreuillage sur le mont Hawk, parc national Jasper, le 15 juin 2013

Grimpeur blessé sur la tour de Babel, parc national Banff, le 11 juin 2013

Dans l’après-midi du 11 juin, un groupe d’amis a entrepris l’escalade en varappe de la tour de Babel, au lac Moraine. Pendant la descente, l’un des grimpeurs a perdu pied et a fait une chute d’environ 200 m dans une ravine d’éboulis escarpée. Lorsqu’il s’est finalement immobilisé, le grimpeur avait de multiples éraflures et une grosse coupure à la tête, et il était à peine conscient. Personne n’avait de dispositif de communication. L’un des membres du groupe a donc dû se rendre en vitesse au Moraine Lake Lodge pour appeler à l’aide. Le Service de répartition de Banff a reçu l’appel vers 21 h 15 et en a informé immédiatement la Sécurité des visiteurs. Un hélicoptère a été dépêché de Canmore et a rencontré les spécialistes de la Sécurité des visiteurs de Lake Louise et de Banff dans le terrain de stationnement du lac Moraine. Comme le jour baissait, il fallait agir rapidement. Les spécialistes de la Sécurité des visiteurs se sont vite rendus sur les lieux de l’accident et ont ramené la victime, qui a ensuite été confiée aux SMU de Banff. L’hélicoptère est resté au sol à Lake Louise pour la nuit en raison de l’obscurité. Le grimpeur blessé a été transféré à Calgary, où on lui a diagnostiqué une commotion cérébrale et une fracture au crâne. Il n’avait aucune blessure à la colonne vertébrale ou au cou, et il se remet bien.


Le lieu de l’accident. La photo montre la distance approximative que le grimpeur a parcourue pendant sa chute.

Analyse
Certains membres du groupe n’avaient aucune expérience des déplacements sur du terrain montagneux exposé. La varappe sur de la roche instable est bien différente de la randonnée sur un sentier, et, bien souvent, les conséquences d’une chute peuvent être graves. Il est sage d’acquérir de l’expérience progressivement pour éviter de se blesser en s’attaquant à des défis trop grands.

En outre, aucun des membres du groupe n’avait de dispositif de communication. S’ils avaient pu appeler à l’aide immédiatement, leur compagnon aurait obtenu les soins indiqués plus rapidement, et les risques auraient été amoindris pour les sauveteurs, qui ont dû faire vite pour accéder à la victime avant la tombée de la nuit. Le téléphone cellulaire n’est pas toujours fiable dans ce secteur, mais il aurait peut être fonctionné. Sinon, un appareil de communication satellitaire d’urgence tel qu’un dispositif SPOT ou un téléphone satellite représenterait une bonne solution.

Évacuation par hélitreuillage sur le mont Hawk, parc national Jasper, le 15 juin 2013

Vers 20 h 30, le Service de répartition a reçu un appel de détresse provenant de deux grimpeurs coincés dans le secteur du mont Hawk et du col Morro, dans le parc national Jasper. Par l’intermédiaire du service 911, il a réussi à obtenir leurs coordonnées grâce à une méthode de repérage d’urgence appelée « sondage par PING » à l’aide de leur téléphone cellulaire. L’équipe de la Sécurité des visiteurs a alors facilement pu repérer les grimpeurs en détresse du haut des airs. Les deux hommes ont été évacués par hélitreuillage jusqu’à une aire de rassemblement aménagée au bord de la route.

Le service 911 a obtenu la position grâce à un sondage par PING   Le service 911 a obtenu la position grâce à un sondage par PING

Les deux grimpeurs, des hommes dans la mi-vingtaine, tentaient de grimper le mont Morro et le mont Hawk par un parcours inhabituel et se sont égarés. Ils ont d’abord essayé de descendre dans le canyon Morro, mais ils se sont vite retrouvés devant un goulot d’étranglement à parois lisses et des stations de descente en rappel pour lesquelles ils n’avaient aucun équipement. Les parois du canyon faisaient plus de 200 m de profondeur en aval de leur position.

Après avoir quitté le canyon Morro, les deux compagnons ont entrepris une ascension sur du calcaire en dalles du côté nord de la crête, en direction du mont Hawk. Après plusieurs quasi-accidents, ils sont arrivés à la conclusion qu’il leur serait impossible de suivre le même parcours pour la descente. Ils se sont rendus jusqu’à la crête et ont découvert que le terrain de l’autre côté du pic leur était inconnu. Le côté sud de la crête correspond à l’itinéraire de grimpe ordinaire, et ils regardaient la partie la plus difficile de ce parcours de classe 3, qui se faufile entre un grand nombre de parois escarpées et de faux passages impitoyables. Constatant qu’ils n’étaient ni aptes ni prêts à s’engager sur ce terrain abrupt, ils ont appelé à l’aide.

Analyse

Les grimpeurs étaient relativement mal préparés pour leur excursion. Ils n’avaient pas de carte et sont partis sans avoir effectué de recherches sur les parcours d’ascension et de descente du mont Hawk. Une fois en terrain exposé, ils n’avaient pas l’équipement nécessaire pour bien se protéger (casques, baudriers, corde et équipement pour la nuit). Lorsqu’ils se sont rendus à l’évidence, ils ont pris la bonne décision – celle d’abandonner leurs tentatives de descente et d’appeler à l’aide avant de se retrouver dans une situation encore plus dangereuse. Compte tenu de l’heure tardive, la méthode employée par le service 911 pour le repérage d’urgence a grandement aidé l’équipe de la Sécurité des visiteurs. Il fallait que le téléphone cellulaire émette un bon signal pour obtenir la position exacte des grimpeurs par triangulation. En l’occurrence, le fournisseur de services de téléphonie cellulaire offrait une bonne couverture dans la vallée, de sorte qu’il a été possible d’obtenir une position très précise. N’oubliez pas : faites des recherches sur le parcours envisagé, apportez une carte des sentiers et préparez-vous à affronter les passages difficiles qui se présentent le long du parcours.

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