Rapport d'accidents - juillet 2013
Sécurité en montagne
Sauvetage par hélitreuillage sur le chaînon Parkers, parc national Banff, le 7 juillet 2013
Chute d’un premier de cordée sur le parcours Gooseberry du mont Tunnel, parc national Banff, le 21 juillet 2013
Randonneurs en détresse sur le mont Sulphur, parc national Jasper, le 26 juillet 2013
Sauvetage par hélitreuillage sur le chaînon Parkers, parc national Banff, le 7 juillet 2013
À 17 h, un visiteur se trouvant au Centre du Champ-de-Glace, dans le parc national Jasper, a composé le 911 pour signaler un accident sur le sentier d’été du chaînon Parkers, à 400 m en aval du sommet. Au cours d’une randonnée avec des amis, une femme de 63 ans a glissé sur des roches et a entendu un craquement caractéristique d’une fracture dans le bas de sa jambe gauche. L’équipe de la Sécurité des visiteurs de Jasper s’est envolée à bord d’un hélicoptère Bell 407 de Golden et a survolé le lieu de l’accident. Cependant, en raison du nombre de personnes sur place, le pilote a été forcé de se poser plus en amont, et un spécialiste de la Sécurité des visiteurs a rejoint la patiente à pied avec une trousse de secourisme et de l’équipement de sauvetage. Une fois la blessée stabilisée, un autre spécialiste a été héliporté jusqu’au lieu de l’accident. Les deux sauveteurs ont chargé la patiente dans un baudrier adapté pour l’hélitreuillage, et l’hélicoptère l’a transportée jusqu’à une ambulance qui attendait plus bas. De là, la femme a été transportée à l’hôpital de Jasper.
Analyse
En l’occurrence, les randonneurs qui accompagnaient la dame ont fait tout ce qu’il fallait faire. Ils ont placé la blessée dans une position confortable et lui ont stabilisé la jambe avec des moyens de fortune. L’un des membres du groupe s’est rendu au Centre du Champ-de-Glace pour appeler les secours. Cependant, personne n’avait suivi de cours de secourisme élémentaire, et personne ne portait de trousse de premiers soins contenant une attelle, ce qui aurait pu accroître son niveau de confort. Le temps était doux et nuageux au début de la randonnée, mais la patiente avait très froid à l’arrivée de l’équipe de la Sécurité des visiteurs, parce que le groupe n’avait pas apporté de vêtements de rechange chauds. Lorsque vous vous éloignez de la promenade des Glaciers pour vous aventurer en milieu reculé, rappelez-vous que toutes les blessures, même les plus petites, peuvent prendre des proportions démesurées en raison de l’absence de moyens de communication, des conditions météorologiques variables et du délai d’intervention. Si vous prévoyez une excursion de randonnée pédestre, d’escalade ou de ski dans les parcs, envisagez de suivre un cours de secourisme élémentaire ou, mieux encore, un cours de secourisme en milieu sauvage et apportez une trousse de premiers soins bien garnie qui vous permettra de mieux gérer les incidents susceptibles de survenir.
Chute d’un premier de cordée sur le parcours Gooseberry du mont Tunnel, parc national Banff, le 21 juillet 2013
Le présent rapport concerne trois alpinistes qui escaladaient le parcours Gooseberry, sur le mont Tunnel, une série de sept longueurs de catégorie 5.7. Le premier de cordée était parvenu à la troisième longueur lorsqu’il a délogé une prise de main instable. Il a fait une chute d’environ 10 m et s’est retrouvé sur le dos, ce qui lui a valu des blessures. Pendant que l’un des deux partenaires escaladait la paroi pour se rendre jusqu’au blessé, l’autre a fait un appel d’urgence au Service de répartition de Banff. Après avoir rejoint son compagnon, l’alpiniste a fait le nécessaire pour le descendre jusqu’à une saillie inclinée, où le groupe a attendu l’arrivée des secours.
Deux spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont été dépêchés sur les lieux. Comme l’hélicoptère de sauvetage se trouvait déjà à Banff, les deux sauveteurs ont mis moins de 15 minutes à gagner le lieu de l’accident. Le premier spécialiste a été hélitreuillé sur un relais situé en aval du groupe et a fixé un point d’ancrage pour le second sauveteur. Il a rejoint l’alpiniste blessé une fois son collègue arrivé. Après avoir fixé un autre ancrage, le second spécialiste a escaladé la longueur en se faisant assurer. Au cours des 20 minutes qui ont suivi, les deux spécialistes ont travaillé d’arrache-pied pour envelopper l’alpiniste blessé dans un matelas-coquille à dépression et une housse Baumann. Ils ont également fixé un système détachable pour pouvoir transférer le blessé (dans la housse Baumann) jusqu’à l’élingue sans avoir à rattacher l’hélicoptère à la montagne ni risquer de faire une chute.
Analyse
Lors d’un court entretien, l’alpiniste blessé a raconté qu’il est tombé après s’être appuyé sur une prise de main instable. Malgré la présence d’ancrages, il a terminé sa chute sur le dos et a ainsi subi des fractures multiples à la colonne vertébrale. Le groupe avait suffisamment d’expérience pour affronter le parcours choisi. Cependant, les voies d’escalade des Rocheuses canadiennes sont instables de nature, et il arrive que des alpinistes chevronnés fassent des chutes. Ce qu’il faut retenir en l’occurrence, c’est que ces alpinistes expérimentés étaient bien préparés pour gérer la situation d’urgence. Par exemple, les deux compagnons ont attaché le blessé, et ils connaissaient les numéros de téléphone à composer en cas d’urgence.
Randonneurs en détresse sur le mont Sulphur, parc national Jasper, le 26 juillet 2013
Le 26 juillet 2013 vers 18 h 30, des employés des sources thermales Miette ont entendu des appels à l’aide sur le sentier de la Rivière-Fiddle, à l’arrière du mont Sulphur, dans le parc national Jasper. L’un d’eux a communiqué avec le Service de répartition de Jasper par radio pour signaler la présence de deux personnes coincées sur du terrain rocheux abrupt et exposé au-dessus de la limite forestière. Pendant une descente du mont Sulphur, les deux randonneurs avaient quitté le sentier au profit d’une large ravine de roche meuble. La ravine s’est rapidement rétrécie, et les deux compagnons ont quitté le parcours de grimpe pour s’engager sur du terrain d’escalade de haut niveau. Ils se sont retrouvés à un endroit où ils n’arrivaient plus à monter ni à descendre, et ils ont commencé à crier pour appeler à l’aide. Ils n’étaient pas blessés, mais ils ne pouvaient pas quitter leur emplacement en toute sécurité. Les spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont effectué le premier vol de reconnaissance à bord de l’hélicoptère Bell 206 Long Ranger du Programme de gestion du feu, lequel se trouvait dans le secteur, en attendant que le Bell 407 arrive de Valemount avec son élingue. Les randonneurs étaient coincés à environ 1,5 km du point de départ du sentier. Trois membres de la Sécurité des visiteurs se sont fait héliporter jusqu’à un endroit situé en aval des deux randonneurs et y ont fixé un point d’ancrage. L’un des spécialistes a escaladé la paroi pour accéder à la première victime. Aucun des deux randonneurs ne portait de casque protecteur ni de baudrier. Le sauveteur leur en a fourni. Après avoir fixé un second point d’ancrage, le sauveteur a descendu la première victime pour l’évacuation par hélitreuillage jusqu’à l’aire de rassemblement. Le spécialiste de la Sécurité des visiteurs a ensuite parcouru une longueur de 5 m supplémentaire pour rejoindre l’autre personne, a fixé un troisième point d’ancrage et l’a descendue jusqu’au premier point d’ancrage, où elle a été héliportée à son tour. La nuit tombait lorsque le dernier sauveteur a été évacué par élingue. Il a alors commencé à pleuvoir, et un violent orage accompagné de vents extrêmes ont forcé l’hélicoptère à se poser plus tôt que prévu. Les spécialistes ont fait le reste du trajet par voie terrestre.
Analyse
Par erreur ou par témérité, les deux randonneurs ont quitté le sentier et se sont retrouvés dans un endroit dangereux sans avoir sur eux l’équipement nécessaire pour affronter le type de terrain (baudriers, casques et cordes, entre autres). Ils avaient peu d’expérience, ne possédaient aucun équipement pour faire une descente sécuritaire et n’avaient pas non plus de dispositif de communication. Par bonheur, leurs appels à l’aide ont été entendus par le personnel débrouillard des sources thermales Miette, qui a aidé les sauveteurs à les repérer rapidement. La ravine située en amont des randonneurs était remplie de roche instable. Pour éviter un éboulement dangereux, les spécialistes de la Sécurité des visiteurs ont dû s’installer en aval des randonneurs et escalader la paroi rocheuse pour les rejoindre, ce qui a prolongé la durée de l’opération. Compte tenu de tous ces facteurs et de l’orage qui menaçait le secteur, les randonneurs ont été chanceux de ne pas passer une nuit potentiellement mortelle au froid et sous la pluie. Nous ne saurions trop insister sur l’importance de bien vous préparer pour l’aventure en consultant les bulletins météorologiques locaux et l’état du sentier, ce ne sont là que quelques-unes des précautions de base à prendre avant de partir en excursion en montagne.
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