Construction de canots traditionnels en écorce de bouleau mi'kmaq avec Todd Labrador et sa famille

Parc national et lieu historique national Kejimkujik

Le canot est un symbole emblématique du paysage culturel mi’kmaq et de l’expérience contemporaine de Kejimkujik. Le projet de construction de canots en écorce de bouleau de Kejimkujik souligne le travail du maître artisan mi’kmaq, Todd Labrador, qui construit des canots traditionnels en écorce de bouleau dans le parc national et lieu historique national Kejimkujik.

Démonstrations publiques

Du 27 juin au 7 septembre 2024
du jeudi au dimanche
de 12 h 30 à 15 h 30
L’atelier de construction de canots en écorce de bouleau de Kejimkujik se trouve à l’extrémité sud de la plage Merrymakedge. Suivez les panneaux et le sentier.

Activités guidées

Todd Labrador AMALKAT SAM’QUAWNIJTUK
(celui qui danse sur l'eau)

Todd est un artisan et fabricant de canots en écorce de bouleau mi’kmaq de renommée mondiale. Ses oeuvres sont exposées partout en Amérique du Nord et en Europe. Ayant grandi dans la réserve Wildcat dans le comté de Queens, en Nouvelle-Écosse, il a passé son enfance à écouter les récits de son père, Charlie, qui était le premier chef de la Première Nation d’Acadia.

Todd aime passer du temps avec ses amis et sa famille et faire profiter les autres de ses connaissances et de ses compétences. Il crée des oeuvres d’art pendant les mois d’hiver et construit des canots en écorce de bouleau pendant la saison estivale. Il sera toujours reconnaissant envers les personnes qui l’ont aidé tout au long de son parcours.

Canots en écorce de bouleau de type mi'kmaq

En quoi les canots mi’kmaq sont-ils exceptionnels?

Les canots mi’kmaq étaient fabriqués avec un plat-bord de chaque côté du canot, tandis que bien d’autres types de canots en écorce, comme les canots malécites, ojibwés ou anichinabés, étaient construits en utilisant deux plats-bords de chaque côté : les plats-bords intérieurs et extérieurs. Les membrures des autres types de canots étaient insérées entre les deux plats-bords, tandis que les bouts arrondis des membrures du canot mi’kmaq étaient enfoncés derrière le plat-bord, entre l’écorce et le bois.

Le canot mi’kmaq est aussi cousu avec des racines d’un bout à l’autre, tandis que bien d’autres canots sont cousus à des intervalles d’environ deux pouces sur le plat-bord, ce qui laisse un espace d’environ deux pouces pour les membrures.

Existe-t-il différents types de canots mi’kmaq?

En général, il existe deux types de canots mi’kmaq : le canot de haute mer et le canot de lac et de rivière.

Les canots de haute mer mesuraient au moins 20 pieds et leurs plats-bords se courbaient vers le haut aux extrémités. D’après Todd, le plus long canot mesurait 28 pieds. En 2022, la famille Labrador a construit un canot de haute mer mi’kmaq à Kejimkujik pour le Musée canadien du canot à Peterborough (en anglais seulement).

Les canots de lac et de rivière mesuraient moins de 20 pieds et leurs plats-bords étaient plats. Certains de ces canots mesuraient neuf pieds et servaient à un seul trappeur. Ils pouvaient être utilisés dans des cours d’eau étroits et étaient faciles à transporter lors de portages.

Combien de temps les canots en écorce de bouleau peuvent-ils durer?

Les canots en écorce de bouleau sont beaucoup plus durables que les canots de toile. S’ils sont bien entretenus, ils peuvent durer longtemps. Les aînés ont enseigné à Todd que la durée de vie d’un canot en écorce de bouleau peut être aussi longue que celle de son propriétaire.

Combien de personnes peuvent y entrer?

Un canot de 16 pieds aurait normalement servi à deux personnes, mais avait la capacité d’accueillir quatre adultes et une cargaison de plusieurs centaines de livres. Les flancs du canot mi’kmaq étaient légèrement courbés vers l’intérieur de l’embarcation pour pouvoir les attacher aux plats-bords, une technique appelée le frégatage. Les flancs de la plupart des autres types de canots étaient droits ou penchaient vers l’extérieur.

Construction de canots mi’kmaq en écorce de bouleau

Où fabriquait-on les canots mi’kmaq traditionnels?

Traditionnellement, les canots étaient construits près d’un cours d’eau, comme un ruisseau, une rivière ou un lac. Ils étaient fabriqués sur un lit de gravier où l’on pouvait facilement insérer des piquets de bois.

Est-ce qu’on tue les arbres en retirant leur écorce?

Selon l’expérience de Todd, si l’on retire plus de quatre à six pieds d’écorce et le cambium (écorce interne) d’un arbre vivant, celui-ci risque de mourir en deux ans ou moins, selon son état de santé. Todd a déjà retiré 15 à 20 pieds d’écorce d’un arbre vivant, et l’arbre est mort en un an. Le cambium de cet arbre a aussi commencé à craquer et à tomber. Il est préférable de simplement abattre l’arbre et d’utiliser le bois pour fabriquer des pagaies, des bancs de nage ou du bois de chauffage. Todd affirme qu’on lui a toujours dit de ne pas gaspiller et de respecter les cadeaux offerts par la Terre mère.

Racines d’épinette

Les racines d’épinette sont utilisées pour attacher l’écorce. Elles sont cueillies à la main à des endroits humides et couverts de mousse, et bouillies pour en retirer l’écorce. Une fois qu’on en a retiré l’écorce, les racines sont coupées à la taille désirée. À titre d’exemple, un canot de 19 pieds nécessite environ 700 pieds de racines d’épinette.

Membrures

Les membrures sont les supports latéraux qui renforcent la coque et la structure du canot. Traditionnellement, l’épinette de la Nouvelle-Écosse était utilisée pour les fabriquer, mais Todd utilise maintenant du cèdre sans défauts, qui est beaucoup plus facile à plier en utilisant de la vapeur.

Bordages

Les planches légères installées de façon perpendiculaire aux membrures qui soutiennent l’écorce extérieure sont appelées les bordages.

Banc de nage

Le banc de nage est une traverse qu’on attache aux plats-bords et qui est habituellement faite de bois dur comme du frêne, de l’érable, du bouleau blanc ou du bouleau jaune.

Chevilles de bois

Les chevilles de bois servent à fixer les platsbords et sont habituellement faites de bois dur comme de l’érable, mais du bois de fer (charme) peut aussi être utilisé pour fabriquer des chevilles solides. Le père de Todd lui a appris que les branches de cèdre sèches peuvent aussi servir à fabriquer des chevilles très robustes.

Planchettes

Les planchettes sont insérées à chaque extrémité du canot pour fournir un appui structurel additionnel. Avant d’installer les planchettes, on remplit les extrémités du canot avec des copeaux de cèdre pour les renforcer puisqu’elles ne sont pas soutenues par des membrures. Ces planches sont faites de cèdre ou de bois dur et s’attachent à une membrure.

Produit de scellement

Traditionnellement, la résine d’épinette (sève d’épinette) était utilisée pour sceller les brèches ou les trous dans l’écorce. Elle était récoltée, bouillie pour en retirer toute humidité, mélangée avec du gras d’ours et des cendres; ensuite, pendant qu’elle était encore chaude, enduite sur les joints du canot. Aujourd’hui, Todd utilise un produit de scellement moderne qui est généralement plus stable, durable et résistant que la résine d’épinette. La sève traditionnelle peut fondre à des températures élevées.

Plats-bords

Les plats-bords sont le bord supérieur du canot, qu’on utilise aussi comme cadre au moment de commencer la construction. Ils sont faits d’épinette ou de cèdre sans défauts, et parfois de bois durs comme le frêne, l’érable, le bouleau blanc ou le bouleau jaune.

Cambium

La couche de cambium est la couche intérieure de l’écorce qui se trouve le plus près du tronc en phase de croissance active. La mince couche de cambium brun foncé sur l’écorce d’hiver peut être taillée pour créer des motifs.

Pagaies

Les pagaies étaient faites de bois à fil droit sans défauts, comme du frêne ou de l’érable, et parfois de bois mou sans défauts. Cependant, le bois mou n’est pas aussi résistant et peut se casser plus facilement que le bois dur.

Gallerie d'images

Date de modification :