Histoire du peuple Mi’kmaq

Parc national et lieu historique national Kejimkujik

Si Kejimkujik est un parc national de renom depuis plus de quatre décennies, l’importance qu’il revêt aux yeux des Mi’kmaq a son origine dans des millénaires d’histoire ancienne. Cette partie de la Nouvelle-Écosse a abrité, pendant plusieurs siècles, campements, barrages à poisson, lieux de chasse, portages, sentiers et sépultures.

Un paysage culturel

Un paysage culturel est une étendue géographique comprenant des ressources culturelles et naturelles associées à un évènement historique ou à un groupe de personnes. Le paysage culturel de Kejimkujik atteste la présence des Mi’kmaq depuis des temps immémoriaux, et les pétroglyphes parlent au nom de ceux qui ont habité cette région.

Kejimkujik est un lieu historique national, et la terre est porteuse des histoires et des souvenirs des Mi’kmaq des temps passés. Ici, les rivières témoignent des canots qui les ont parcourues, et les rivages parlent des campements construits par des Mik’maq au fil des millénaires. Même les roches, le long des rivages lacustres, recèlent des histoires.

Bienvenue à l’un des endroits les plus exceptionnels du Canada, un parc d’une grande beauté naturelle qui nous ramène aux sources de l’histoire.

Les premiers occupants

Homme Mi'kmaq et wigwam

Les plus anciennes traces de la présence de l’homme au Canada atlantique remontent à 10 000 ans et se trouvent à Debert, en Nouvelle-Écosse. Ces habitants, connus sous le nom de Paléoindiens ou Saqiwe’k L’nuk, sont arrivés dans les Maritimes à la fin de la dernière grande période glaciaire, à la poursuite de gros gibier comme le caribou, qui pénétrait plus loin dans les terres nouvellement exposées par le retrait des glaciers.

Sur le territoire de Kejimkujik, les plus anciennes traces de la présence d’un peuple datent de 3000 à 4000 ans. Cette époque se nomme l’Archéen tardif, ou Mu Awsami Saqiwe’k. De nouvelles découvertes fascinantes le long de la rivière Mersey, au sud de Kejimkujik, indiquent que des peuples de l’Archéen précoce naviguaient déjà sur ce cours d’eau il y a plus de 6000 ans. Ces peuples semi-nomades se déplaçaient d’un endroit à l’autre au gré des saisons, en quête de nourriture et de ressources. Au cours du millénaire, ils ont développé la culture, les traditions et le langage des Mi’kmaq d’aujourd’hui.

Un lieu d’escale

L’abondance des caribous, des orignaux, des poissons d’eau douce et d’autres aliments de base dans la région de Kejimkujik en faisait un endroit idéal à habiter une partie de l’année. Les Mi’kmaq passaient le reste du temps sur les côtes, pour y pêcher des poissons de mer ainsi que des mollusques et des crustacés. Ils se servaient du réseau complexe de rivières et de lacs pour se déplacer entre les côtes sud et nord, s’arrêtant régulièrement au centre du réseau, à Kejimkujik.

Comme les Mi’kmaq vivaient en harmonie avec la nature, ils ont laissé peu de traces de leur passage. Des recherches minutieuses ont toutefois dévoilé des vestiges de campements saisonniers, de sépultures, de portages et de sentiers un peu partout à Kejimkujik.

En tout, plus de 60 sites, datant de la période archaïque supérieure à la colonisation, ont été découverts. De nombreux artéfacts ont aussi été trouvés. Tous ces indices nous renseignent sur la nature du paysage culturel de la région.

Une période de transition

Excursion de sport guidée, Kejimkujik 
Photo : P. Yates

À la suite de contacts avec les pêcheurs, les marchands et les colons européens sur la côte atlantique du Canada aux XVIe et XVIIe siècles, les populations autochtones de la région ont diminué. Ce phénomène a touché les Mi’kmaq tout comme les autres populations d’Amérique. L’apparition de nouvelles maladies transmises par les Européens a été la principale cause de ce déclin.

Toutefois, malgré l’arrivée d’un nombre croissant de colons européens, Kejimkujik est demeuré un lieu important pour les Mi’kmaq. En 1842, le commissionnaire aux Affaires indiennes de la Nouvelle-Écosse, Joseph Howe, a concédé 12 terres agricoles aux familles Mi'kmaq vivant sur les rives du lac Kejimkujik. Mais comme la terre n’était pas fertile, les Mi’kmaq ont délaissé la culture et se sont tournés vers l’accompagnement de visiteurs venus pratiquer des activités sportives.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Kejimkujik est devenu une destination de choix pour les pêcheurs et les chasseurs sportifs du Canada, des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

Les barrages pour la pêche à l’anguille installés sur la rivière Mersey, probablement utilisés pendant des milliers d’années, ont continué à jouer leur rôle bien au-delà du XIXe siècle. Même des entreprises n’appartenant pas aux Mi’kmaq en ont exploité.

Date de modification :