Intendance collaborative avec les Gardiens de la terre des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse

Réserve de parc national de l'Île-de-Sable

Depuis 2021, Parcs Canada et les Gardiens de la Terre (Earth Keepers) des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse étudient et surveillent l’halicte de l’île de Sable, une espèce endémique que l’on retrouve uniquement dans cette réserve de parc national.

Ce travail offre une occasion inestimable de croissance, notamment en rétablissant les liens avec la terre, en développant les relations et en travaillant à une approche basée sur l’intendance collaborative de cette île spéciale de l'Atlantique.

J’ai bien du mal à mettre en mots l’expérience que j’ai vécue à l’île de Sable. Celle-ci m’a procuré une immense gratitude, de l’amour, du respect et de l’émerveillement pour le monde naturel au sein de notre territoire ancestrale, Mi’kma'ki, et j’en suis reconnaissante à jamais.

Notre objectif commun est d’établir un partenariat avec Parcs Canada afin que davantage de L’nu'k puissent vivre cette expérience à l’avenir.

Hannah Martin

Recits d'abeille

Transcription

[Un employé de Parcs Canada montre un tube de plastique contenant un halicte de l’île de Sable à la caméra.]

[Dan] La voilà.

[Logo du castor de Parcs Canada]

[Des gardiens des terres mi’kmaq marchent dans de longues herbes sur l’île de Sable. Un grand voilier d’oiseaux survole l’Institut de l’île de Sable. Les gardiens des terres examinent des halictes et cherchent des nids de cette espèce.]

[Texte : Notes de terrain, Récits d'abeilles et histoires, réserve de parc national de l’Île-de-Sable]

[Lenley, debout devant le centre de recherche de l’île de Sable, s’adresse directement à la caméra.]

[Lenley] Kwe de l’île de Sable.

[Insigne d’identification : Lenley Melvin, assistant de projet, espèces en péril, gardien des terres mi’kmaq]

Je m’appelle Lenley, je suis de la Première Nation d’Annapolis Valley, je suis un gardien des terres.

Je suis ici sur l’île de Sable à la recherche de nids d’halictes.

Et ce n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire

[Dan et Cheyenne, debout sur la plage, s’adressent directement à la caméra]

[Insigne d’identification : Dan Kehler, écologiste du parc, réserve de parc national de l’Île-de-Sable]

[Dan] Bonjour, je m’appelle Dan Kehler, je suis l’écologiste du parc à la réserve de parc national de l’Île-de-Sable.

[Insigne d’identification : Cheyenne MacDonald, gestionnaire, agriculture et climat, gardienne des terres mi’kmaq.]

[Cheyenne] Kwe, teluisi Cheyenne McDonald, Première Nation Mi’kmaq.

Je suis ici pour représenter la Confédération des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse continentale, et nous sommes ici pour étudier l’halicte de l’île de Sable.

[Une carte illustrée du Canada atlantique apparaît. Une petite boîte apparaît au large identifiant l’île de Sable. On fait un plan rapproché sur la carte et une étiquette apparaît sous l’île, indiquant qu’elle mesure environ 43 km de long.]

[Lors d’une journée venteuse, du sable est transporté par le vent dans les dunes et des chevaux sauvages sont debout dans les longues herbes.]

[Texte : L’île de Sable est un banc de sable situé à 175 km de la Nouvelle-Écosse continentale. Elle abrite l’halicte, une espèce en péril, endémique à l’île de Sable.]

[Des gardiens des terres mi’kmaq arrivent sur l’île par avion et se dirigent vers leur hébergement en côte à côte.]

[Texte : Quatre gardiens des terres mi’kmaq se sont rendus à l’île de Sable pour un voyage de recherche d’une semaine pour étudier l’halicte de l’île de Sable et partager leur savoir avec des scientifiques de Parcs Canada.]

[Les gardiens des terres et le personnel de Parcs Canada discutent, debout sur le bord de l’océan. Des chevaux sauvages marchent le long de la plage. Des phoques flottent dans l’eau le long de la rive.]

[Dan s’adresse à la caméra.]

[Dan] L’histoire de l’halicte de l’île de Sable est plutôt intéressante,

puisqu’il a été découvert il y a seulement environ 10 ans.

[Une illustration d’un halicte de l’île de Sable apparaît, montrant ses caractéristiques uniques.]

Grâce à un chercheur qui examinait toutes ces abeilles collectées dans des musées, dont des abeilles qui avaient été collectées ici, sur l’île de Sable, dans les années 70. Au moyen d’une analyse détaillée, et aussi en étudiant le codage à barres de l’ADN, il a été en mesure de différencier les abeilles de l’île de Sable en en tant qu’espèce distincte.

[Vues panoramiques du vent qui souffle dans l’herbe sur l’île, du soleil couchant et de plusieurs oiseaux en vol.]

Maintenant nous la considérons comme une espèce endémique à l’île de Sable. Ce qui signifie qu’on la trouve uniquement ici, et c’est pourquoi c’est une espèce en péril.

[Anoogwa s’adresse directement à la caméra.]

[Anoogwa] Nous y voici, nous avons trouvé d’autres abeilles.

[Insigne d’identification : Anoogwa Pictou, assistant de projet, espèces en péril, gardien des terres mi’kmaq]

[Anoogwa flips the camera around to show the grass and a bee sitting on a dandelion.]

Si le vent coopère avec nous…

[Texte : Halicte de l’île de Sable]

[Anoogwa s’adresse directement à la caméra.]

Actuellement, nous tentons de voir où elles sont et où elles nichent, et ensuite nous pourrons les étudier davantage.

[Dan s’agenouille au sol et pointe vers un plantain dans le sable. Les gardiens des terres s’acroupissent, à la recherche de nids d’abeilles parmi les herbes.]

[Dan] Je viens de voir une abeille se diriger vers cette zone, sous le plantain. Quand elles sortent, elles font un vol d’orientation, bourdonnent, de cette façon elles notent tous les repères, et elles vont ensuite butiner et reviennent. Afin que nous puissions suivre leur trace, je vais placer cette rondelle directement au dessus d’où je crois qu’elle est entrée,

[Dan place une rondelle métallique sur le dessus d’un nid d’abeilles.]

et c’est étiqueté, donc nous serons en mesure de compter combien de nids nous trouverons dans cette zone. Très intéressant.

[Anoogwa tient un petit contenant de plastique qui contient une abeille.]

[Anoogwa] J’en arrive à la conclusion que nous devrions les appeler les abeilles têtues,

parce qu’elles sont très difficiles à trouver.

[Le personnel de Parcs Canada et les gardiens des terres sont assis dans l’herbe, à la recherche de nids d’halictes.]

[Dan] Nous sommes près du seul arbre vivant de l’île de Sable, le dernier suivant une activité de plantation d’arbres, et près de lui, nous avons gagné le gros lot. Jusqu’à maintenant, nous avons quatre nids,

[Cheyenne examines a sweat bee using a magnifying glass and Earth Keepers place washers overtop of the nests.]

on dirait que nous allons en trouver plusieurs autres ici. Et c’est une superbe journée pour les abeilles.

[Une combinaison de chaussures de course et de moccasins sont emmêlés dans l’entrée. Les gardiens des terres et le personnel de Parcs Canada étudient davantage les abeilles qu’ils ont capturées, dans le centre de recherche.]

Nous avons ramené au labo une des abeilles que nous avons attrapées. Nous avons besoin du stéréoscope pour bien voir le motif sur le thorax; C’est la seule façon dont nous pouvons les identifier sur le terrain, pour ainsi dire.

[Insigne d’identification : Charlotte Denny, Institut des ressources naturelles Unama’ki, gardienne des terres]

[Des herbes sur des dunes de sable dansent dans le vent. Des vagues s’écrasent sur la plage. Des oiseaux volent.]

[Lenley s’adresse directement à la caméra.]

[Lenley] Je voulais seulement offrir ma perspective autochtone, étant L’nu Mi’kmaq, de ma réflexion sur mon temps passé ici sur l’île de Sable.

[Dan marche le long de la plage, des vagues s’écrasent à ses pieds.]

Je m’ont dit savais pas à quoi m’attendre quand je suis arrivé, des gens ont tenté de m’expliquer leur expérience, mais je ne comprenais pas exactement. Ils m’ont dit que je ne comprendrais pas

[Aerial photos of Sable Island flash across the screen.]

jusqu’à ce que je sois ici, et maintenant je comprends.

L’île de Sable semble posséder une énergie qui est plus naturelle

[Images d’œufs d’oiseaux dans un nid, dans le sable, des chevaux sauvages marchent le long de la plage, Charlotte est debout dans le sable avec des dunes de sable en arrière-plan.]

que le continent ou que tout autre endroit où je ne suis jamais allé. Elle a un rythme lent, constant. La façon dont l’île de Sable m’a touchée spirituellement… Je crois que je me suis trouvé ici. J’ai découvert qui j’étais. Ou qui je suis.

[Dan, Lenley et Cheyenne sont debout dans la cuisine du centre de recherche. Cheyenne fait du pain.]

[Texte : Fabrication d’un « four cents », un pain traditionnel mi’kmaq]

Je crois que chaque personne L’nu devrait vivre cette expérience.

[Les gardiens des terres et un membre du personnel de Parcs Canada discutent près d’un étang.]

J’espère vraiment pouvoir revenir.

Wela'lin, wela'lioq.

[Les gardiens des terres montent à bord d’un petit avion pour retourner sur le continent.]

Au revoir! Ne'multes! Vous nous manquerez!

[Texte : En collaborant avec les gardiens de terres mi’kmaq, Parcs Canada est en mesure d’intégrer des connaissances traditionnelles précieuses et une vision contemporaine à son travail de conservation, ainsi que de renforcer les liens avec les communautés mi’kmaq.]

[Texte : Grâce à ce travail, des nids d’halictes ont été trouvés dans plusieurs nouveaux endroits, et notre compréhension de cette espèce remarquable s’approfondit chaque année.]

[Les gardiens des terres montent à bord d’un petit avion pour retourner sur le continent.]

[Image de marque de Parcs Canada]

[Mot-symbole « Canada »]

[Chanson du gouvernement du Canada]

Lever de soleil sur les vagues océaniques qui déferlent sur la plage près d’une dune couverte d’herbe.
Champ d’ammophile dans la Réserve de parc national de l’Île de Sable.

Liens avec le territoire

L’île de Sable est une île sablonneuse en forme de croissant située dans l’océan Atlantique, à 290 km au sud-est de Kjipuktuk au Mi’kma'ki (Halifax, Nouvelle-Écosse). Créée en 2013, la Réserve de parc national de l’Île de Sable fait partie du territoire traditionnel non cédé des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse, et le fait qu’elle ait été désignée Réserve de parc national reflète le fait que les Mi’kmaq en revendiquent le territoire.

Je suis Mi’kmaq et j’ai un lien ancestral avec notre territoire et un sens d’appartenance à la terre. J’honore toujours nos traités avec les êtres non humains qui y vivent. Que sont les effets de mes actions sur les sternes, les phoques gris ou les chevaux? C’est la question que je me posais lorsque j’étais sur l’île et que je continue de me poser aujourd’hui.

Hannah Martin

Il est important que mon peuple ait une relation étroite avec l’ensemble du territoire du Mi’kma'ki. Cela comprend l’île de Sable, un endroit non-souillé et sauvage. J’ai été époustouflée par la paix et la tranquillité de l’île dans son état naturel.

Le premier jour, j’ai dirigé une cérémonie de purification et d’offrande aux esprits avec les autres Gardiens de la Terre des Mi’kmaq et des employés de Parcs Canada. Ces prières visaient d’abord à nous présenter aux esprits qui habitent l’île de Sable et, ensuite, à énoncer nos intentions pendant la réalisation de relevés de terrain. Nous sommes venus sur l’île de Sable non pas pour chasser, mais pour recueillir des données. Nous avons promis de respecter toutes les plantes, tous les animaux et tous les oiseaux qui y vivent tout au long de nos travaux. Cette cérémonie nous a permis non seulement de tisser des liens avec le territoire, mais aussi de nous lier les uns aux autres au moment d’adopter correctement notre approche fondée sur le « double regard ».

C’est l’endroit le plus sécuritaire et le plus agréable pour retisser nos liens avec le territoire et entre nous.

Charlotte Denny

L’île de Sable a sa propre vie, sa propre force vitale et sa propre aura. L’esprit de l’île est très sain et rempli de vitalité. Tout est fluide à l’intérieur de son écosystème. La vie et la mort sont répandus à travers l’île. D’une extrémité à l’autre, l’île évolue et change constamment.

Anoogwa Pictou
Petite abeille sur une fleur jaune.
Un halicte de l’île de Sable mâle recueille le pollen d’une fleur d’épervière.

L’halicte de l’île de Sable, espèce endémique

L’halicte de l’île de Sable (Lasioglossum sablense) a été identifié pour la première fois en 2009. Bien qu’il existe de nombreuses espèces différentes d’halictes dans le monde, celle-ci est endémique à la Réserve de parc national de l’Île de Sable. Cela signifie qu’elle est présente seulement sur cette île et nulle part ailleurs dans le monde! C’est pour cette raison que l’halicte de l’île de Sable est inscrit sur la liste des espèces menacées en vertu de la Loi sur les espèces en péril, et que Parcs Canada s’est engagé à protéger cette espèce unique ainsi qu’à maintenir la stabilité de sa population.

Nous sommes conscients de l’importance des pollinisateurs au sein de nos écosystèmes. Il est donc important de veiller à ce qu’ils puissent s’épanouir dans des écosystèmes sains. J’ai des abeilles et je cultive des légumes. Les abeilles contribuent à l’essor de mes cultures et à l’ensemble de la vie. Travailler avec les pollinisateurs de l’île de Sable a été une grande leçon d’humilité; j’ai pris conscience que même lorsque nous ne sommes pas là, nous pouvons compter sur eux pour réaliser le travail qui doit être fait.

Hannah Martin
Fleur rose dans un champ vert.
Fleur de trèfle rouge.

Pourquoi les pollinisateurs sont-ils importants?

La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transporté entre les plantes mâles et femelles pour assurer la croissance des fleurs et des graines. Les pollinisateurs sont les êtres vivants qui aident à transporter le pollen; leur travail est primordial à la santé et le bien-être de la Terre.

La plupart des gens connaissent bien les abeilles, mais les scientifiques du monde entier apprennent régulièrement de nouvelles choses sur ces pollinisateurs importants.

Renseignements supplémentaires sur l’halicte de l’île de Sable

Petite abeille sur une fleur jaune.
Halicte de l’île de Sable femelle recueillant le pollen d’une fleur d’épervière.

Resserrer les liens avec le peuple Mi’kmaq

Puisque l’on savait très peu de choses sur l’halicte de l’île de Sable, Parcs Canada s’est adressé à divers groupes dans l’espoir de trouver des experts et d’obtenir du soutien pour en apprendre davantage. Parallèlement, les Gardiens de la Terre (Earth keepers) des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse effectuaient divers travaux sur les pollinisateurs indigènes dans l’ensemble de la province.

Tant les Mi’kmaq que l’équipe de la Réserve de parc national de l’Île de Sable souhaitaient vivement collaborer et s’informer sur cette nouvelle espèce en adoptant une approche à double regard, ce qui a mené au développement d’une nouvelle relation entre Parcs Canada et les Gardiens de la Terre des Mi’kmaq.

Vision à double regard

Le principe de la vision à double regard consiste à jeter un regard sur un sujet avec le savoir autochtone d’un œil et le savoir occidental de l’autre, ce qui en fin de compte nous aide à voir et à agir d’une nouvelle manière qui profite à tous.

~ Tiré des enseignements de l’Aîné Mi’kmaq Albert Marshall, Table ronde du ministre

Deux personnes travaillant dans un champ vert.
Les Gardiens de la Terre des Mi’kmaq ont aménagé des parcelles de recherche dans la Réserve de parc national de l’Île de Sable.
Une personne consultant un ouvrage sur la plage.
Hannah Martin prend des notes sur le terrain.

Gardiens de la Terre des Mi’kmaq

Les Gardiens de la Terre des Mi’kmaq (Earth Keepers) aident les communautés Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse à gérer leurs ressources naturelles et leur savoir traditionnel. De plus, ils soutiennent leurs partenaires à travers la province qui élaborent des programmes de surveillance sur le terrain fondés sur l’approche à double regard. En 2021, un premier groupe de Gardiens de la Terre des Mi’kmaq a visité la Réserve de parc national de l’Île de Sable.

J’ai eu l’impression d’entamer une nouvelle relation. J’étais curieuse de savoir comment mes ancêtres auraient pu interagir avec cet endroit : comment ils seraient arrivés ici, ce qu’ils y auraient fait et quel type de relation ils auraient eue avec les êtres non humains qui vivent ici, comme les phoques gris, les halictes de l’île de Sable et les sternes. En tant que Mi’kmaq, je me suis sentie responsable de rétablir cette relation d’une manière unique, comme nous l’avons fait pendant notre séjour sur l’île.

Hannah Martin

Il est important pour les Mi’kmaq de ressentir la pureté, la tranquillité et l’esprit de l’île. Par exemple, nous avons eu l’occasion de voir les mouettes dans un environnement naturel par rapport aux mouettes des régions rurales du continent. C’est le genre de nature sauvage et saine que mon peuple aurait vu avant l’arrivée des Européens. Cette expérience me lie à toutes mes relations, car c’est le genre de monde dans lequel ils vivaient. Ils voyaient la beauté sauvage et brute de la nature tous les jours. Ce qui m’a le plus ému, c’est de me rendre à l’île de Sable et de découvrir un aspect du mode de vie de mes ancêtres.

Charlotte Denny

[Sur l’île de Sable], on retrouve la paix intérieure, parce qu’on est déconnecté du monde habituel. Là-bas, c’est le calme total : pas de bruits forts, comme celui de la circulation, et pas de lampadaires qui dérangent. Ça réinitialise notre vie, nous permet de remettre l’horloge à l’heure et de se détacher de toutes préoccupations. Notre visite a surtout permis de tisser un lien spirituel avec l’île.

Anoogwa Pictou

Halicte de l’île de Sable

Transcription

Il n'y a pas de paroles dans cette vidéo.

Logo animé du castor de Parcs Canada.

L'halicte de l'île de Sable émerge lentement d'un très petit trou dans le sol.

L'abeille sucrière de l'île de Sable s'envole.

Logo de Parcs Canada.

Mot-symbole Canada.

Personne se tenant près d’un étang, entourée de filets, de carnets et d’autres outils de recherche.
Équipement de surveillance utilisé pour la recherche sur l’halicte de l’île de Sable.
Petits anneaux métalliques entourant l’entrée de nids d’abeilles, sur le sable.
Les rondelles sont utilisées pour marquer l’emplacement des nids d’abeilles.

Étude sur l’halicte de l’île de Sable

Grâce aux recherches sur le terrain, les Gardiens de la Terre Mi’kmaq et les employés de Parcs Canada apprennent à connaître l’halicte de l’île de Sable.

Cette abeille niche dans le sol. Elle entre et sort de son nid par de très petits trous d’une largeur d’environ 2 mm (la taille d’une tête d’épingle). Il est difficile de trouver les abeilles et leurs nids : il faut beaucoup de main-d’œuvre et de patience.

Tout d’abord, les membres de l’équipe cherchent un habitat approprié où s’affaire une variété d’abeilles. Ensuite, ils se dispersent et essaient de trouver des abeilles qui entrent ou sortent du sol. S’ils repèrent un halicte à l’entrée ou à la sortie, ils peuvent confirmer l’emplacement du nid.

Des nids d’halicte de l’île de Sable ont été découverts à plusieurs endroits sur l’île, et les données recueillies ont révélé des indices importants sur la structure sociale et les habitudes de nidification de cette espèce.

L’île de Sable est un écosystème si petit et si fragile que nous avons eu l’impression d’obtenir une vue d’ensemble à travers le microscope. Il nous a semblé très délicat d’y effectuer des recherches, car nous devions interagir avec un écosystème fragile où vivent des espèces en péril. Comment respecter cet endroit tout en y reprenant notre place? Ce fut l’occasion de nouer une relation intime avec un genre d’écosystème, et c’était très spécial pour moi d’étudier l’halicte de l’île de Sable et d’avoir une interaction aussi intime avec ce lieu. C’était très stimulant.

Hannah Martin

Nous savons que des recherches approfondies sont menées sur l’halicte de l’île de Sable. Ainsi, lorsque nous en avons enfin vu un sortir de son nid et y retourner, et que nous avons pu l’identifier correctement, nous avons été soulagés. Cela nous a permis de comprendre l’importance de ce travail et la patience dont il faut faire preuve.

Anoogwa Pictou

Les halictes sont très importants. Il y a des fleurs et des remèdes qui poussent sur l’île grâce à la relation entre les halictes et les chevaux… Ceux-ci fournissent des sels (transpiration) dont les halictes ont besoin pour compléter leur alimentation, et les chevaux mangent certaines plantes que les abeilles pollinisent. Ensemble, ils créent sur l’île de Sable un environnement qui permet à de nombreuses plantes et insectes de s’épanouir.

Charlotte Denny
Végétation diverse comprenant des fleurs de bruyère roses, de l’ammophile verte et des tiges séchées.
Écosystème de prairie complexe dans la Réserve de parc national de l’Île de Sable, où les halictes nichent et butinent.

Intendance du territoire

Les gardiens de la Terre des Mi’kmaq et l’équipe de la Réserve de parc national de l’Île de Sable continueront à travailler ensemble pour apprendre les uns des autres et s’informer sur cet important pollinisateur indigène qu’est l’halicte de l’île de Sable.

Parcs Canada reconnaît l’importance du rôle et des responsabilités des Mi’kmaq de la Nouvelle-Écosse dans la protection et la conservation de la Réserve de parc national de l’Île de Sable, et souhaite vivement contribuer au renouvellement du lien qui unit ce peuple à l’île.

L’objectif du réseau et du programme des Gardiens de la Terre consiste à rétablir et raviver le lien qui unit les Mi’kmaq à leur territoire, ainsi que notre responsabilité en matière d’intendance de ces terres. Même si je sais que de nombreux membres de notre communauté se sentent étroitement liés au territoire, j’ai encore l’impression d’être très déconnectée de la terre, des enseignements et du savoir qui en découlent.

En tant qu’ancienne coordonnatrice de projet du réseau des Gardiens de la Terre, j’ai vraiment eu l’impression que nous collaborions [les gardiens de la Terre des Mi’kmaq et l’équipe de Parcs Canada]. Nous étions en équilibre [sur l’île de Sable], ce qui a donné à l’expérience tout son sens.

Hannah Martin

Notre relation est sur une très belle lancée positive. La boule de neige vient d’être formée, et elle va continuer à rouler; les Mi’kmaq vont continuer de venir ici. J’imagine un avenir où mon peuple et Parcs Canada travaillent ensemble envers le rétablissement de notre amitié et la préservation de l’esprit de l’île grâce à une entente. Tout comme nous avons besoin de l’île, elle a besoin de nous pour la défendre.

Anoogwa Pictou

Nous devons travailler sur le développement de futures collaborations. Il y a beaucoup de travail à faire sur l’île. J’aimerais que les Gardiens de la Terre fassent partie des projets existants, mais j’aimerais aussi, par exemple, faire un relevé des plantes médicinales de l’île. En tant que Gardiens de la Terre des Mi’kmaq, lorsque nous venons sur l’île, nous voyons les choses d’un point de vue différent. C’est d’autant plus important que nous essayons d’utiliser l’approche à double regard dans notre travail.

Charlotte Denny

Ma vision du monde en tant que Mi’kmaq est que nous faisons partie de ces paysages, nous n’en sommes pas séparés. Nous nous sommes séparés de la terre, mais nous en faisons partie et nous devons y revenir. Nous sommes prêts à participer à l’intendance et la gestion collaborative, et ces partenariats sont très importants pour renforcer les capacités de nos communautés à cet égard.

Nous renforçons nos capacités et reprenons nos responsabilités légitimes en tant qu’intendants de la Terre.

Hannah Martin
Quatre personnes posent devant un hélicoptère sur l’île de Sable.
Les Gardiens de la Terre des Mi’kmaq se préparent à quitter l’île de Sable en hélicoptère.

Renseignements supplémentaires

Renseignements supplémentaires sur l’halicte de l’île de Sable

Comment les gardiens de la Terre de la Nouvelle-Écosse mettent à profit le savoir autochtone pour protéger une espèce endémique (vidéo en anglais réalisée par Land Needs Guardians)

L’halicte de l’île de Sable (Lasioglossum sablense) : programme de rétablissement et plan d’action (proposition)

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