S'étendant sur 44 741 km 2 , le parc national Wood Buffalo est le plus grand au Canada et l'un des plus vastes au monde. Créé en 1922, il visait alors la protection des troupeaux de bisons qui se déplaçaient librement dans la région. De nos jours, le parc permet de protéger bon nombre de ressources naturelles et culturelles uniques, qui vont d'écosystèmes variés à diverses espèces fauniques rares, en passant par les activités traditionnelles des résidents autochtones. Ce parc naturel situé dans une contrée reculée a été classé site du patrimoine mondial; il attire des visiteurs du Canada et du monde entier souhaitant découvrir les cultures, la faune et les paysages remarquables de l'extrême Nord et en apprendre davantage à leur sujet.

 Bisons dans le pré
Bisons dans le pré
© Parcs Canada / John D. McKinnon

Intégré au réseau des parcs nationaux du Canada, le parc Wood Buffalo garantit la protection d'échantillons représentatifs des plaines boréales du Nord et du Sud, ainsi que des bas-plateaux boréaux du Nord-Ouest. La majeure partie du parc se trouve dans la région naturelle des plaines boréales du Nord.

Importance sur le plan international

En 1983, le parc national Wood Buffalo est devenu le huitième site canadien à se voir attribuer le statut de site du patrimoine mondial par l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). L'inscription sur cette liste consacre la valeur universelle exceptionnelle d'un bien culturel ou naturel afin qu'il soit protégé au bénéfice de toute l'humanité.

Il doit cette désignation à ses caractéristiques exceptionnelles :

  • un des plus gros troupeaux de bisons en liberté et à la reproduction autorégulée du monde
  • la dernière aire de nidification naturelle de la grue blanche d'Amérique, espèce menacée de disparition;
  • le delta Paix-Athabasca, un des plus vastes deltas intérieurs d'eau douce du monde;
  • certains des plus beaux exemples de karsts gypseux de l'Amérique du Nord;
  • des plaines salées incomparables;
  • de vastes étendues de nature boréale intacte.
 Grue blanche d'Amérique
Grue blanche d'Amérique
© Parcs Canada / Klaus Nigge

En 1982, l'Union mondiale pour la nature reconnaissait que le parc Wood Buffalo permettait la protection de deux zones humides d'importance internationale, à savoir le delta des rivières de la Paix et Athabasca ainsi que l'aire de nidification de la grue blanche d'Amérique. Ces deux zones ont été désignées « sites Ramsar » en vertu de la convention du même nom, qui met l'accent sur la circonscription et la protection des habitats vitaux pour certains oiseaux migrateurs.

Le delta Paix-Athabasca a reçu le statut de site Ramsar parce qu'il s'agit d'un des deltas intérieurs d'eau douce les plus vastes au monde et qu'il constitue une importante aire de nidification et de repos en Amérique du Nord pour des espèces migratrices de sauvagine. Des oiseaux aquatiques migrateurs empruntant les quatre voies de migration du continent nord-américain passent par le delta au printemps et à l'automne.

L'autre zone classée site Ramsar, soit la dernière aire de nidification de la grue blanche d'Amérique, espèce dont la survie est menacée, se trouve dans le secteur nord-centre du parc. C'est un écosystème fragile qui abrite des marais, des étangs et des lacs peu profonds, ainsi que des cours d'eau et des savanes.

Plaines boréales du Nord

Les plaines boréales du Nord se distinguent par leur relief plat. L'altitude de ces étendues mal drainées varie entre 210 et 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les plaines reposent sur un substratum recouvert de roches sédimentaires de la période du Dévonien (gypse, sels gemmes, dolomie et calcaire) et sont tapissées de dépôts glaciaires d'épaisseur variable.

 Plaines salées
Plaines salées
© Parcs Canada / John D. McKinnon

Le relief, la porosité et la solubilité uniformes du substratum rocheux de ces plaines ont entraîné un drainage principalement vertical qui se fait par percolation, plutôt qu'un drainage horizontal se produisant à la surface du sol. L'eau qui s'infiltre à travers le sol et le substratum provoque la saturation de la surface. Ces phénomènes ont créé des reliefs karstiques dans les secteurs où le substratum est gypseux. Parmi les autres éléments qui caractérisent cette formation, mentionnons des étendues salifères, des ruisseaux souterrains, des dolines et des cours d'eau salés.

Les plaines boréales se présentent comme une mosaïque de fondrières de mousse, de ruisseaux sinueux, de lacs peu profonds, de savanes et de forêt boréale. Épinettes blanches et noires, pins gris, sapins baumiers, peupliers-faux trembles et peupliers s'y côtoient. Le feu y constitue un élément naturel de premier plan. Cependant, leur attrait premier reste les importantes rivières qui y courent (Athabasca, de la Paix et des Esclaves) ainsi que la productivité biologique du delta Paix-Athabasca.

Des animaux typiques des forêts boréales du Nord habitent cet écosystème où l'on y trouve également des espèces rares ou en danger de disparition telles que le bison, la grue blanche d'Amérique et le faucon pèlerin. Pour plus de renseignements sur les espèces fauniques du parc, veuillez consulter la section observation de la faune .

Date de modification :