Parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne, incluant le lieu historique national de l’Île-Beausoleil ébauche du plan directeur 2022

Parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne

Table des matières


Sommaire

Créé en 1929, le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est le plus petit parc national du Canada. Le parc est situé à environ 160 km au nord de Toronto (Ontario), et se trouve à une demi journée de route, tout au plus, pour des millions de Canadiens. Regroupant 50 îles et installations couvrant une superficie totale de 14 km2, il n’est accessible que par bateau. Les visiteurs arrivent par bateau privé ou en utilisant les services d‘exploitants commerciaux ou la navette DayTripper du parc. L’île Beausoleil est à la fois la plus grande et la plus importante sur le plan culturel; elle représente la majorité de l’assise terrestre.

Sur le plan écologique, ce parc constitué d’îles fait partie du plus grand archipel en eau douce au monde. La région, connue sous le nom de « Trente Mille Îles », est le noyau de la réserve de la biosphère de la baie Georgienne, désignation de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il est intéressant de noter que le parc chevauche deux biorégions naturelles : le bouclier précambrien des Grands Lacs et les basses terres du Saint-Laurent.

Le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est situé à proximité de plusieurs collectivités des Premières Nations et collectivités métisses; il se trouve également dans une zone d’intérêt traditionnel pour d’autres. Depuis des millénaires, l’île Beausoleil est un carrefour pour les personnes qui voyagent le long des îles abritées de la baie Georgienne et pour celles qui viennent du centre de l’Ontario par ce qui est maintenant la voie navigable Trent-Severn. Cet héritage important et de longue date des liens générationnels avec la terre a mené à la désignation de l’île Beausoleil comme lieu historique national en 2011.

L’île Beausoleil est le principal point d’accès pour les visiteurs et c’est là où se trouvent tous les services. Les visiteurs peuvent découvrir son riche patrimoine naturel et culturel du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne grâce à un vaste éventail d’activités, y compris la randonnée, la natation, le pique-nique, le canot et le kayak, et grâce aux aires d’amarrage et aux possibilités d’hébergement pour la nuit. Le parc offre également des programmes intéressants : activités d’interprétation, ateliers autochtones, activités culturelles et activités spéciales. Depuis 1919, il y a deux camps du YMCA dans le parc.

Le présent plan directeur remplace le plan directeur du parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne de 2010. Depuis 2010, le parc a amélioré l’intégrité écologique globale grâce à des programmes de restauration ainsi qu’à la réduction des espèces envahissantes, l’expérience du visiteur en construisant un nouveau centre d’accueil et des hébergements confortables pour la nuit, la capacité d’accueil des visiteurs d’un jour grâce au service élargi du DayTripper (navette en bateau), les infrastructures du parc telles que les quais et les sentiers, et la collaboration avec les partenaires autochtones par l’entremise du Cercle consultatif culturel.

Les quatre stratégies clés pour la période de dix ans visée par le plan directeur sont les suivantes :

  • Stratégie clé no 1 : Gérer la conservation et l’adaptation au changement climatique au sein d’un vaste écosystème morcelé : 
    Cette stratégie est axée sur l’obtention de résultats positifs en matière de conservation pour le parc et pour la région grâce à la résilience écologique, à la gestion des effets du changement climatique et aux relations de collaboration avec divers partenaires. 
  • Stratégie clé no 2 : Faciliter l’accès et améliorer l’expérience du visiteur : 
    Cette stratégie vise à améliorer l’expérience du visiteur du début à la fin. Les partenariats joueront un rôle déterminant. 
  • Stratégie clé no 3 : Renforcer les relations officielles avec les Autochtones – Raconter le patrimoine et la culture : 
    Cette stratégie met l’accent sur les fondements du respect, de la confiance mutuelle, de la tradition et de la communication pour renforcer les relations avec les collectivités autochtones, en racontant leurs histoires et leur patrimoine culturel. 
  • Stratégie clé no 4 : Accroître la sensibilisation à l’égard des parcs nationaux et le soutien des collectivités – Les trésors inestimables du parc sont connus : 
    Cette stratégie vise à mieux sensibiliser les gens à la marque régionale du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et du lieu historique national de l’Île-Beausoleil et à souligner leur rôle dans la protection des ressources naturelles et culturelles. 

1.0 Introduction

Parcs Canada administre l’un des plus beaux et des plus vastes réseaux de lieux naturels et historiques protégés du monde. Son mandat consiste à protéger et à mettre en valeur ces lieux pour que puissent en profiter les générations d’aujourd’hui et de demain. La gestion stratégique et axée sur le futur de chaque parc national, aire marine nationale de conservation, canal historique et lieu historique national administré par Parcs Canada appuie la vision de l’Agence :

Les trésors historiques et naturels du Canada occuperont une place de choix au cœur de la vie des Canadiens, perpétuant ainsi un attachement profond à l’essence même du Canada.

Au titre de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et de la Loi sur l’Agence Parcs Canada, Parcs Canada doit préparer un plan directeur pour chaque parc national. Une fois approuvé par le ministre responsable de Parcs Canada et déposé au Parlement, le Plan directeur du parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne (comprenant le lieu historique national du Canada de l’Île-Beausoleil) sert à la reddition de comptes par l’Agence à la population canadienne et décrit de quelle façon l’équipe de gestion de ce parc national atteindra les résultats mesurables à l’appui du mandat de l’Agence.

Le plan directeur a été préparé avec l’aide des Canadiens, notamment les peuples autochtones et d’autres partenaires, qui ont contribué à établir l’orientation future du parc national. Le plan expose une orientation stratégique claire pour la gestion et l’exploitation du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne en formulant une vision, des stratégies clés et des objectifs. Parcs Canada rendra compte chaque année des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs du plan directeur, et procédera à l’examen de ce dernier tous les dix ans ou avant, au besoin.

Ce plan directeur n’est pas une fin en soi. Parcs Canada favorisera le maintien d’un dialogue ouvert sur sa mise en œuvre, pour s’assurer qu’il reste pertinent et significatif. Le plan sera l’axe autour duquel s’articulera un travail de mobilisation continu sur la gestion du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne dans les années à venir.


2.0 Importance du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et du lieu historique national de l’Île-Beausoleil 

Créé en 1929, le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est le plus petit parc national du Canada. On ne peut trop insister sur l’importance écologique et culturelle de ces îles, même si elles sont petites.

Sur le plan écologique, ce parc constitué d’îles fait partie du plus grand archipel en eau douce au monde. La région, connue sous le nom de « Trente Mille Îles », est le noyau de la réserve de la biosphère de la baie Georgienne, désignation de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il est intéressant de noter que ce parc national chevauche deux biorégions naturelles : le bouclier précambrien des Grands Lacs et les basses terres du Saint-Laurent. Hôte de cette zone de transition, l’île Beausoleil est un exemple unique : des forêts méridionales d’érables à sucre et de hêtres à écorce lisse cèdent la place à des pins balayés par les vents du nord et à des chênes rouges émergeant du bouclier malgré la dureté de son granit. La fusion de ces paysages crée un éventail fascinant d’habitats et l’on y découvre la diversité des espèces. Bien qu’il soit de petite superficie, ce parc est largement reconnu pour son importance écologique. Dans cette zone qui ne fait en tout que 14 km2, répartie sur des dizaines d’îles, il existe au total 25 plantes et animaux désignés comme espèces en péril. Le parc compte notamment plus de 30 espèces d’amphibiens et de reptiles, soit plus que tout autre parc national au Canada, dont 13 sont considérées comme des espèces en péril. Pour ces raisons, le parc est reconnu comme une « zone importante » par la Société d’herpétologie du Canada.

Depuis des générations, dans la baie Georgienne, on entend le cri lancinant du huard et on admire la splendeur des collines couvertes de feuilles écarlates à l’automne. Plus récemment, elle est devenue une zone réputée pour la navigation de plaisance et les chalets emblématiques. Cependant, les îles de la baie Georgienne sont des endroits où les gens viennent depuis des milliers d’années. Les découvertes archéologiques témoignent de la présence d’activités humaines et de colonies sur l’île, et ce, depuis longtemps avant l’arrivée des Européens jusqu’à aujourd’hui. L’île Beausoleil est un carrefour pour les personnes qui voyagent le long des îles abritées de la baie Georgienne et pour celles qui viennent du centre de l’Ontario par ce qui est maintenant la voie navigable Trent-Severn. Historiquement, cette région est le cœur de la Huronie, terre natale du peuple wendat. Cette île aux plages de sable et où la pêche est abondante est devenue une destination idéale pour les Anishinaabeg pour le troc et l’établissement de relations. Au fil du temps, les gens se sont efforcés de s’adapter à une vie compatible avec leurs traditions, tandis que les Euro-Canadiens ont rapidement commencé à coloniser la région. L’île Beausoleil reste un paysage culturel et un lieu de mémoire qui amène à réfléchir à la relation avec la terre et au déplacement ultérieur. Cet héritage important et de longue date des liens générationnels avec la terre a mené à la désignation de l’île Beausoleil comme lieu historique national en 2011. Les paysages emblématiques du parc, qui ont inspiré le Groupe des Sept à créer des œuvres d’art vraiment représentatives du Canada, continuent d’être une source d’inspiration aujourd’hui.

Carte 1 : Carte RégionaleCarte Régionale

 

3.0 Contexte de planification 

Le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est situé à environ 160 km au nord de Toronto (Ontario); il se trouve à une demi-journée de route, tout au plus, pour des millions de Canadiens. Regroupant 50 îles Footnote 1 et installations couvrant une superficie totale de 14 km2, il n’est accessible que par bateau. Les visiteurs arrivent par bateau privé ou en utilisant les services d’exploitants commerciaux ou la navette DayTripper du parc. L’île Beausoleil est à la fois la plus grande et la plus importante sur le plan culturel; elle représente la majorité de l’assise terrestre. 

Le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est situé à proximité de plusieurs collectivités des Premières Nations et collectivités métisses; il se trouve également dans une zone d’intérêt traditionnel pour d’autres. Il s’agit notamment de la Première Nation de Beausoleil, du Conseil des Métis de la baie Georgienne, des Chippewas de la Première Nation de l’île Georgina, des Chippewas de la Première Nation de Rama, de la Nation huronne-wendat, des Potawatomie de la Première Nation de Moose Deer Point, de la Première Nation de Shawanaga, de la Première Nation des Mohawk Wahta et de la Première Nation de Wasauksing. Bon nombre de ces collectivités sont représentées au sein du Cercle consultatif culturel du parc qui, depuis 20 ans, fournit des conseils et apporte un point de vue autochtone à la gestion du parc, aux ressources culturelles, aux langues et aux programmes.

Les visiteurs découvrent le riche patrimoine naturel et culturel du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne grâce à un vaste éventail d’activités, y compris la randonnée, la natation, le pique-nique, le canot et le kayak, et grâce aux aires d’amarrage et aux possibilités d’hébergement pour la nuit, notamment des chalets au bord de l’eau, des tentes oTENTik et du camping dans une tente traditionnelle. Le parc offre également des programmes intéressants : activités d’interprétation, ateliers autochtones, activités culturelles et activités spéciales. Depuis 1909, il y a deux camps du YMCA dans le parc; ils intègrent les possibilités d’apprentissage du parc et offrent une occasion exceptionnelle pour établir des liens avec les jeunes Canadiens.

Situé à l’extérieur des limites du parc, Honey Harbour a longtemps servi de porte d’entrée au parc et de principal point de mise à l’eau pour les visiteurs de l’île Beausoleil. Au cours de la dernière décennie, en raison de l’augmentation significative du nombre de visiteurs du parc qui viennent du centre opérationnel de Parcs Canada à Honey Harbour, la capacité maximale a été atteinte ou dépassée pendant les mois d’été.

Le bureau d’administration du parc est situé à Midland, à environ 35 kilomètres de Honey Harbour, au bord de la rivière Wye. C’est également là que se trouve le bureau principal de l’unité de gestion de quatre parcs nationaux et de quinze lieux historiques nationaux de l’Ontario.

Le présent plan directeur remplace le plan directeur du parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne de 2010 qui donnait des directives pour améliorer les installations et les services aux visiteurs, protéger le paysage emblématique et renforcer le soutien des partenaires. Depuis 2010, le parc a :
  • amélioré l’intégrité écologique globale par l’entremise de programmes de restauration qui visent à apporter des améliorations à l’habitat des espèces en péril, ainsi que la réduction des espèces envahissantes qui se trouvent dans le parc;
  • apporté des améliorations importantes à l’expérience du visiteur en construisant un nouveau centre d’accueil et des hébergements confortables pour la nuit, en améliorant l’interprétation et la capacité d’accueil des visiteurs d’un jour grâce au service élargi du DayTripper (navette en bateau);
  • investi plus de 3,5 millions de dollars pour améliorer l’infrastructure du parc comme les quais, les abris de pique-nique, les sentiers et les systèmes de traitement de l’eau grâce aux fonds du Programme d’investissement pour les infrastructures fédérales (FII) et à d’autres sources de financement en capital;
  • travaillé avec des partenaires autochtones par l’intermédiaire du Cercle consultatif culturel pour protéger les ressources culturelles importantes et aider les visiteurs à comprendre l’importance de ce paysage culturel.

Au cours de l’évaluation de l’état du parc de 2018, on a déterminé quatre thèmes qui doivent être abordés lors de la mise en œuvre du prochain plan directeur : gérer la conservation au sein d’un vaste écosystème morcelé et s’adapter au changement climatique; faciliter l’accès aux visiteurs et permettre l’augmentation durable de leur effectif tout en leur offrant une expérience diversifiée, améliorée et agréable; renforcer les relations officielles avec les Autochtones; renforcer la sensibilisation à la marque et le soutien local.

Intégrité écologique : 

Dans ce petit parc insulaire, les mesures de gestion de la conservation ont été bénéfiques pour l’état actuel de l’intégrité écologique du parc. Le problème du parc est lié à des facteurs extérieurs aux limites du parc. La croissance démographique, l’accroissement de l’urbanisation et le développement des réseaux routiers dans le Sud et le Centre de l’Ontario ont restreint ou grandement fragmenté les habitats et ont eu des répercussions sur l’écosystème global. Les îles du parc sont devenues de plus en plus un refuge pour diverses espèces en péril (25). Ces facteurs ne touchent pas seulement les espèces en péril, ils provoquent et accélèrent également l’introduction d’espèces non indigènes dont les effets à long terme sur la biodiversité du parc sont inconnus. Le phragmite (roseau commun originaire d’Europe) est une préoccupation actuelle, car il a rapidement envahi le rivage sud de l’île Beausoleil et déplacé des espèces indigènes, affectant ainsi l’intégrité de ce milieu côtier. Des crues extrêmes, des fluctuations rapides du niveau du lac, ainsi que des épisodes de glace, de vent et de seiche ont érodé le littoral et causé des dommages importants aux infrastructures et aux installations. Par conséquent, comprendre l’adaptation et la résilience des écosystèmes et des infrastructures au changement climatique est devenue une priorité absolue; elle sera intégrée dans les objectifs relatifs à la conservation, à l’expérience du visiteur et aux biens bâtis. Cet éventail de facteurs et d’effets est particulièrement important pour un parc insulaire intrinsèquement façonné par les niveaux d’eau et les changements qui y sont associés.

Expérience et accès des visiteurs : 

L’île Beausoleil est le principal point d’accès pour les visiteurs et c’est là où se trouvent tous les services. Les visiteurs peuvent utiliser les installations et obtenir des services de la fin mai au début octobre. Bien que le niveau de fréquentation du parc soit assez stable, généralement de l’ordre de 41 000 à 44 000 visiteurs, la tendance à cet égard a évolué au fil du temps. La demande de visites d’une journée a augmenté, en particulier de la part des résidents de la région du Grand Toronto (selon le Programme d’information sur les visiteurs de 2019, les visiteurs de l’Ontario constituent la majorité des visiteurs du parc). L‘hébergement sous un toit, sous forme de chalets rustiques et de tentes oTENTik, est très populaire auprès des nouveaux visiteurs, tandis que le camping traditionnel dans une tente a décliné. Il est difficile d’adapter le programme d’expérience du visiteur aux besoins et aux attentes des visiteurs actuels d’une journée, étant donné les difficultés d’accès que présente un parc insulaire, l’infrastructure en place et le fait que le parc a toujours considéré comme une destination pour les plaisanciers. Le centre opérationnel du parc à Honey Harbour est devenu le point de départ à partir duquel les personnes qui séjournent dans des lieux d’hébergement couverts et les visiteurs d’une journée peuvent accéder facilement au parc national. Toutefois, les installations et l’infrastructure connexe ne permettent pas d’offrir les services de base au nombre actuel de visiteurs. La capacité de Parcs Canada à transporter les visiteurs entre la côte et l’île Beausoleil ne permet pas de répondre à la demande croissante et aux visiteurs sans réservation, que l’on doit refuser chaque jour en haute saison. Il faut trouver de nouvelles solutions pour offrir aux visiteurs davantage de possibilités de découvrir le parc.

Les plaisanciers restent un groupe de visiteurs important; ils accèdent au parc grâce à de nombreux quais. La plupart des fins de semaine d’été, le nombre de quais ne suffit pas à la demande. Comme il n’y a pas d’entrée commune pour les plaisanciers, les méthodes dépassées de perception des droits d’entrée et la communication limitée avec le personnel du parc constituent des problèmes. La plupart des aires d’amarrage exigent une auto-inscription, mais le personnel du parc s’y rend pour assurer le respect des règles et offrir des services aux visiteurs. Comme la plupart des quais n’ont pas de limite quant à la durée de séjour, les personnes qui disposent d’un permis d’amarrage saisonnier peuvent y passer des séjours de longue durée, ce qui limite l’accès aux quais pour les autres plaisanciers.

Relations avec les Autochtones : 

Au cours des dernières années, il y a eu plusieurs collaborations fructueuses avec les collectivités autochtones, en particulier grâce aux conseils et à la participation du Cercle consultatif culturel. Le Cercle est composé de membres des Premières Nations et de groupes de Métis, ainsi que d’autres partenaires tels que la direction du YMCA et la réserve de la biosphère de la baie Georgienne. Les contributions du Cercle consultatif culturel continuent de faire partie intégrante de la gestion du parc et le renforcement de ce partenariat sera essentiel à mesure que le parc procédera à l’intégration de la gestion de l’île Beausoleil en tant que lieu historique national. Bien que les relations existantes entre le personnel et les membres des collectivités soient bien établies, il est nécessaire de renforcer le dialogue en cours et de trouver des moyens efficaces de collaborer directement avec les dirigeants des collectivités autochtones. Une collaboration accrue et l’intégration des perspectives autochtones dans les programmes du parc, la gestion des ressources et la prise de décision sont souhaitées, tout comme une compréhension commune du rôle que le parc doit jouer dans les relations avec les collectivités autochtones.

Sensibilisation à la marque, soutien et partenariat au niveau régional : 

Le parc entretient depuis longtemps de solides relations avec les membres des groupes autochtones régionaux et deux camps du YMCA, et il travaille avec de nombreux partenaires locaux et régionaux. En tant que noyau protégé de la réserve de biosphère de la baie Georgienne, le parc fait partie d’un réseau qui travaille à atteindre des objectifs et des intérêts qu’il a en commun avec d’autres. Il est impératif que ces partenaires participent davantage et apportent un soutien accrus pour définir l’orientation future du parc.

De nombreux résidents, partenaires et intervenants de la région connaissent bien l’île Beausoleil, mais ne savent peut-être pas qu’elle fait partie du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne ou n’ont pas idée du rôle qu’elle joue comme lieu patrimonial géré par Parcs Canada. Le parc compte déjà plusieurs partenariats fructueux dans les secteurs du tourisme, du marketing et de la conservation, pourtant il reste encore peu connu. Un changement est nécessaire pour nourrir un sentiment de fierté et de soutien à l’égard du parc et pour offrir des possibilités de participation significative.


4.0 Vision

Nous voulons que notre parc, façonné par le vent et l’eau, soit un lieu de rassemblement paisible profondément enraciné dans la mémoire et en communion avec la nature.

Le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et le lieu historique national de l’Île-Beausoleil, ainsi que les partenaires en qui ils ont confiance, sont de fiers ambassadeurs du plus grand archipel d’eau douce au monde, situé dans la partie sud-est de la baie Georgienne. Lieux transformateurs et inspirants pour les visiteurs, ils sont à l’avant-garde de la conservation, de l’apprentissage par l’expérience ainsi que de la consultation avec les Autochtones. Les îles sont un refuge pour la diversité biologique et un catalyseur de conservation régionale.

D’ici les quinze prochaines années, le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne sera connu comme étant un lieu :

  • qui possède un écosystème exceptionnel doté d’une biodiversité incroyable;
  • qui fait preuve d’une gestion de la conservation de pointe et avant-gardiste (recherche scientifique, connaissances autochtones et collaboration avec des partenaires), et qui traite des effets du changement climatique et de la fragmentation du paysage;
  • où le patrimoine et les cultures autochtones sont respectueusement ancrés dans la gestion de la conservation et dans les programmes pour les visiteurs, et où les partenaires autochtones contribuent à la prise des décisions concernant la gestion des lieux patrimoniaux;
  • accueillant pour se réunir afin d’établir un lien spirituel et physique avec le monde naturel;
  • de mémoire – à la fois historiquement et en tant que lieu où l’on crée des souvenirs;
  • où les Autochtones se reconnaissent et où ils reconnaissent leurs histoires et leur patrimoine;
  • qui a établi et entretenu des relations solides, et qui est un leader régional important pour les partenariats en matière de conservation et de tourisme;
  • au parcours stimulant qui commence dès l’arrivée des visiteurs lorsqu’ils sont transportés sur les eaux étincelantes de la baie Georgienne. Ils découvrent une nature sauvage incroyable et comprennent le lien inséparable entre la nature et la culture, et ils s’en inspirent.

5.0 Stratégies clés

Quatre stratégies orienteront la gestion du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne pendant les dix prochaines années. Ces stratégies, et les objectifs et cibles qui leur sont associés, tracent la voie à suivre pour réaliser la vision au moyen d’une approche intégrée pour la gestion du parc. Les cibles seront atteintes avant les dates fixées ou plus tôt en fonction des possibilités, des priorités annuelles et de la capacité opérationnelle. Sauf indication contraire, toutes les cibles doivent être atteintes au cours de la période de dix ans visée par le plan directeur.

Stratégie clé no 1 : 

Gérer la conservation et l’adaptation au changement climatique au sein d’un vaste écosystème morcelé

Comprendre le cheminement écologique du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne est difficile, car les terres entourant le parc ont été aménagées et cela a isolé le parc de la nature environnante. Pour cette raison, la résilience et l’adaptation écologiques seront intégrées dans l’avenir de la gestion de la conservation. L’urgence de cette situation se fera sentir, car les effets du changement climatique auront une plus grande influence sur la forme même et le rivage de l’île, sa biodiversité, les services aux visiteurs et le paysage culturel. Le parc ne peut pas réussir dans l’isolement. Les aspirations écologiques de la région, essentielles pour la structure et la fonction du parc, sont inextricablement liées à l’intégration et à la collaboration entre les multiples régions et avec les divers partenaires. Étant donné le degré élevé d’influence des facteurs externes sur l’écosystème du parc, il sera nécessaire d’examiner l’état futur du parc afin de gérer sa viabilité optimale et d’éviter un effondrement écologique. La démonstration efficace de techniques de gérance qui font participer les visiteurs et les habitants de la région sera la clé du succès. La protection, la résilience et l’amélioration des habitats, en particulier pour les espèces en péril, seront primordiales dans les décisions de gestion.

Objectif 1.1 : 

L’écosystème est maintenu dans le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne.

Cibles :

  • Dans la prochaine évaluation de l’état du parc, l’ensemble des indicateurs de l’intégrité écologique montrent une tendance stable ou en amélioration :
    • Les indicateurs « Forêt » et « Zone côtières/marines » continuent de recevoir la cote « bon »;
    • L’indicateur « Milieux humides » montre une tendance stable ou en amélioration.
  • D’ici 2024, les sources de stress écologiques, y compris les espèces envahissantes, sont traitées par des techniques d’atténuation et d’adaptation pour faciliter une plus grande résilience écologique.
  • D’ici 2028, grâce au renforcement des relations locales, les connaissances autochtones sont intégrées avec respect dans le processus de décision.

Objectif 1.2 : 

Les objectifs de conservation sont atteints grâce à l’intégration avec les groupes de conservation régionaux.

Cibles :

  • D’ici 2024, dans les efforts de conservation efficaces, on tient compte de l’ensemble du paysage et le travail est effectué en collaboration avec des partenaires pour harmoniser les stratégies qui permettent d’obtenir des résultats.
  • D’ici 2025, les efforts de conservation sont soutenus par des partenariats nouveaux et existants (avec divers groupes) qui intègrent respectueusement les connaissances autochtones dans les projets.

Objectif 1.3 : 

Les effets du changement climatique sont mieux compris et atténués.

Cibles :

  • D’ici 2024, des stratégies et des plans d’entretien et d’investissement visant à accroître la résilience climatique des infrastructures côtières sont élaborés pour assurer leur durabilité à long terme.
  • D’ici 2028, la restauration écologique tient compte de la viabilité optimale pour la stabilité et la transition futures des écosystèmes en période d’instabilité.

Objectif 1.4 : 

Les espèces en péril sont protégées.

Cibles :

  • Le Plan d’action visant des espèces multiples est mis en œuvre de façon continue et il reste une référence influente et dynamique pour soutenir la conservation, le rétablissement et la viabilité à long terme des espèces en péril.
  • D’ici 2026, le parc est un chef de file en matière de connaissances sur les espèces en péril et de diffusion de ces connaissances dans la collectivité.
  • D’ici 2029, une stratégie de protection des terres dans l’ensemble de l’écosystème est élaborée. Elle détermine les partenaires potentiels ainsi que les principales infrastructures qui permettraient de soutenir les populations d’espèces en péril.

Objectif 1.5 : 

Les ressources culturelles sont protégées.

Cibles :

  • D’ici 2026, le parc travaille avec les détenteurs des connaissances autochtones pour favoriser une meilleure compréhension et appréciation du paysage culturel du lieu historique national de l’Île Beausoleil.
  • D’ici 2026, l’île Beausoleil est un lieu de cérémonie où l’on célèbre les valeurs culturelles contemporaines et qui favorise le rétablissement de liens entre les Autochtones et le paysage culturel.
  • D’ici 2027, un énoncé d’intégrité commémorative, s’appuyant sur le récit historique approuvé, est finalisé.

Stratégie clé no 2 : 

Faciliter l’accès des visiteurs et leur offrir une expérience diversifiée, améliorée et agréable

Étant donné l’effet des fluctuations du niveau de l’eau dans les aires d’arrivée et de départ sur l’île Beausoleil, un plan global concernant le tronçon d’environ un kilomètre de rivage sera essentiel pour cette stratégie. La rénovation ou la réparation des infrastructures, ou la conception de nouvelles infrastructures côtières résistantes et adaptables au climat faciliteront l’arrivée et l’accès au « lieu de rassemblement » et susciteront un sentiment d’émerveillement dès l’arrivée. Les partenariats avec les groupes autochtones, le secteur privé et d’autres intervenants faciliteront l’accès de tous à l’île Beausoleil, où les visiteurs vivront des expériences qui leur feront découvrir le patrimoine naturel et culturel exceptionnel du parc. L’établissement et la recherche de nouveaux partenariats contribueront à l’élaboration de programmes d’expérience innovants. Le parc créera un environnement plus favorable aux familles et fera en sorte que les visiteurs soient charmés et fassent des découvertes lorsqu’ils exploreront les nouvelles possibilités de loisirs en plein air et d’apprentissage novateur. Une conception pensée en fonction des besoins des différents groupes d’utilisateurs contribuera à garantir une meilleure expérience et l’approfondissement souhaité des liens avec le lieu. Le parc utilisera des stratégies de gestion des visiteurs et des stratégies vertes pour assurer la protection des ressources naturelles et culturelles tout en offrant des expériences exceptionnelles aux visiteurs. L’amélioration de la gestion et des processus en ce qui concerne les plans d’eau, l’utilisation des quais et les politiques d’amarrage contribuera également à améliorer l’expérience des visiteurs et l’accès dans tout le parc. L’utilisation sacrée et traditionnelle, l’utilisation diurne, le camping, la navigation de plaisance et l’utilisation associée à des mesures d’accessibilité seront des segments clés à prendre en compte dans la conception.

Objectif 2.1 : 

L’accueil est plus agréable au parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne grâce à la réparation, à la restauration ou à la construction d’aires d’arrivée adaptées au climat qui répondent aux besoins distincts de chaque groupe d’utilisateurs.

Cibles :

  • D’ici 2027, une vision est élaborée pour le rivage en consultation avec les Autochtones et d’autres partenaires stratégiques. Elle répondra à une série d’exigences concernant les exploitants tiers, le personnel, les activités spéciales et l’accès aux personnes à mobilité réduite.
  • D’ici 2028, un espace est créé sur l’île Beausoleil pour accueillir tous les visiteurs et procurer un accueil qui répond ou dépasse les attentes grâce à la mise en place d’outils de gestion de l’utilisation des visiteurs et de solutions de conception intelligente.

Objectif 2.2 : 

L’accès au parc et à ses expériences est amélioré, ce qui permet de proposer de nouvelles activités et des expériences significatives à un éventail de visiteurs de plus en plus diversifiés.

Cibles :

  • D’ici 2024, un examen des infrastructures et des programmes du parc est réalisé afin de déterminer les possibilités pour mettre en place des installations et des expériences sans obstacle et inclusives.
  • D’ici 2025, de nouveaux partenariats (p. ex. avec des tierces parties) sont établis et mis en place pour créer et améliorer l’éventail des possibilités d’accès au parc pour tous les visiteurs (p. ex. une journée, plus d’une journée).
  • D’ici 2026, une analyse des services offerts aux plaisanciers et aux autres visiteurs (demande du secteur, laissez-passer saisonniers, permis d’amarrage, possibilités de paiement et de réservation) est effectuée et les processus sont modernisés et améliorés selon les besoins.
  • D’ici 2027, une stratégie est élaborée pour rendre les activités du parc et les expériences des visiteurs plus écologiques qu’avant en intégrant de nouveaux produits et procédés lorsque cela est possible sur le plan économique et opérationnel.

Objectif 2.3 : 

En travaillant avec des partenaires, on offre des expériences significatives au parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et des liens sont tissés avec les trésors inestimables de ce parc insulaire.

Cibles :

  • D’ici 2028, une stratégie relative à l’expérience du visiteur est achevée, dans laquelle on cible les possibilités pour faire participer les partenaires à l’amélioration de l’offre aux visiteurs.
  • D’ici 2028, les partenaires autochtones sont les premiers à raconter l’importance culturelle incontestable du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et du lieu historique national de l’Île Beausoleil.
  • Dans la prochaine évaluation de l’état du parc :
    • Au moins 90 % des visiteurs se disent satisfaits de leur visite dans l’ensemble.
    • Au moins 90 % des visiteurs disent avoir aimé leur séjour.
    • Au moins 85 % des visiteurs considèrent le parc comme significatif.
    • Le nombre de visiteurs qui estiment avoir appris quelque chose au sujet du patrimoine naturel et culturel présente une tendance à la hausse.

Stratégie clé no 3 : 

Renforcer les relations officielles avec les Autochtones – Raconter le patrimoine et la culture

Raconter les histoires et faire connaître le patrimoine culturel des Autochtones dans cet archipel enchanteur est essentiel pour le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne. L’expérience du parc sera transformatrice pour les visiteurs qui repartiront avec une meilleure compréhension et appréciation du patrimoine et des cultures autochtones. À cette fin, le parc continuera de s’appuyer sur un travail de collaboration avec des partenaires autochtones tels que le Cercle consultatif culturel et d’établir de nouvelles relations solides avec les collectivités autochtones et les élus. En s’appuyant sur le respect, la confiance mutuelle, les traditions et la communication tout en trouvant des objectifs communs, le parc favorisera un lien permanent entre les Autochtones et les terres et les eaux qui composent le parc.

Objectif 3.1 : 

Les connaissances autochtones sont intégrées dans l’exploitation et la gestion du parc.

Cibles :

  • Le Cercle consultatif culturel continue de se réunir régulièrement pour :
    • fournir des orientations et des conseils sur le patrimoine culturel relatif au parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et au lieu historique national de l’Île-Beausoleil;
    • que le personnel et les visiteurs du parc connaissent mieux le patrimoine culturel.
  • D’ici 2024, des relations de travail officielles avec les collectivités autochtones sont établies en fonction de leurs intérêts et de leurs priorités.
  • D’ici 2026, une approche régionale à l’égard de la collaboration sur les questions relatives au parc est en place (c.-à-d. un forum ou une entente sur la manière de travailler ensemble pour la consultation, les possibilités offertes aux jeunes et la collaboration en matière de prise de décision et de gestion du parc).

Objectif 3.2 : 

Le lien des Autochtones avec les terres traditionnellement utilisées dans le parc national est renforcé.

Cibles :

  • D’ici 2023, des solutions sont élaborées en collaboration avec des partenaires autochtones pour s’assurer que les membres de la collectivité ont la possibilité d’établir des liens avec le parc et de déterminer un lieu sacré pour les cérémonies.

Objectif 3.3 : 

Le parc travaille avec les collectivités autochtones de la région pour accroître les possibilités d’emploi pour les Autochtones (p. ex. des stages).

Cibles :

  • D’ici 2024, les possibilités économiques et d’emploi pour les partenaires autochtones sont cernées.
  • D’ici 2026, au moins un programme de tourisme autochtone est proposé sur place par des partenaires autochtones et par Parcs Canada.

Stratégie clé no 4 : 

Accroître la sensibilisation au parc national et le soutien communautaire – Les trésors inestimables du parc sont connus.

Parcs Canada améliorera son image de marque régionale et mettra en valeur son rôle dans la protection et l’influence de la gestion au sein du grand écosystème. Beaucoup de personnes seront inspirées et voudront visiter cet archipel qui est une destination unique et établir leurs propres liens significatifs en profitant des vues, de l’eau et des moments en famille, en explorant les trésors naturels et culturels inestimables et en faisant du bénévolat dans le cadre de diverses activités d’intendance. Le renforcement des partenariats et une participation accrue aideront le parc à enrichir ses programmes.

Objectif 4.1 : 

Les Canadiens connaissent le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et les expériences qui y sont associées.

Cibles :

  • Le nombre d’abonnés sur les médias sociaux du parc augmente de 10 % par an.
  • D’ici 2023, les médias locaux et nationaux commencent à parler régulièrement du parc dans des articles et des points de vue en vedette (conservation, culture, Autochtones, histoire).
  • D’ici 2026, les médias sociaux et de nouvelles occasions dans les médias permettent d’établir des liens avec les habitants de la région et d’autres publics cibles clés afin d’intéresser les communautés en ligne aux activités et aux possibilités du parc.
  • D’ici 2025, une promotion croisée mutuellement bénéfique et des expériences groupées sont mises en place avec les partenaires.

Objectif 4.2 : 

Le soutien et la participation de la collectivité sont accrus grâce aux projets d’intendance menés avec les partenaires, les intervenants et les visiteurs.

Cibles :

  • D’ici 2023, un plan adapté aux priorités annuelles et aux cibles de participation décrit les activités de sensibilisation locales et les activités régionales, notamment la participation à des cérémonies autochtones, à des conférences sur la conservation, à des défilés et à des festivals.
  • D’ici 2027, des partenariats stratégiques sont prévus ou élargis pour soutenir les efforts de conservation régionaux et les programmes d’expérience du visiteur.
  • D’ici 2026, le nombre d’occasions de bénévolat ou le nombre de bénévoles par programme est à la hausse.

6.0 Secteurs de gestion

À l’appui des quatre stratégies clés, on indique dans la présente section des objectifs détaillés pour des endroits précis du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne, notamment le lieu historique national de l’Île-Beausoleil, les îles de la périphérie et du nord, et la Source aux Cèdres.

Lieu historique national du Canada de l’Île-Beausoleil

Connue des Anishinaabeg sous le nom de Baamidoonegog, « endroit rocheux flottant à l’embouchure d’une rivière », l’île Beausoleil est la plus grande île du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne et a été officiellement désignée comme lieu historique national en 2011. Elle a été désignée, car :

  • elle est représentative du paysage culturel des Anishinaabeg de la région sud de la baie Géorgienne, témoignant du rôle de la terre en tant que lieu de mémoire, illustrant leurs relations avec la terre et rappelant la présence des Anishinaabeg dans le Sud de l’Ontario et leur déplacement ultérieur;
  • elle est le cadre des récits oraux relatant la création de l’île et sa signification. De nombreuses traditions associées à l’île se rapportent aux femmes, comme leur utilisation de l’île pour la cueillette de petits fruits et d’autres plantes ainsi que pour la tenue de cérémonies traditionnelles, comme les rituels soulignant le passage de fille à femme;
  • elle rappelle une longue période d’occupation, comme en témoignent les vestiges des anciens campements et sa brève utilisation en tant que réserve au milieu du XIXe siècle, une époque où les Anishinaabeg ont eu du mal à trouver un nouveau mode de vie compatible avec leurs traditions et à s’adapter au nombre croissant d’établissements eurocanadiens dans la région.

Cette désignation est l’occasion de protéger et de souligner la valeur historique et les éléments caractéristiques de l’île. Il sera essentiel de renforcer les relations avec les Autochtones à mesure que le parc s’apprête à intégrer la gestion de l’île Beausoleil en tant que lieu historique national.

Objectif : 

Le lieu historique national de l’Île-Beausoleil et son importance sont bien connus en tant que lieu historique national, devenant ainsi synonyme du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne.

Cibles :

  • Les visiteurs du parc et les résidents de la région connaissent le lieu historique national et son importance culturelle.
  • D’ici 2024, en parallèle avec la restauration du rivage, un récit culturel et historique est élaboré avec un langage, des images et une conception qui suscitent un profond écho chez les partenaires autochtones et qui mettent en évidence l’importance du lieu historique national de l’Île Beausoleil.

Objectif : 

Le parc s’efforce de collaborer avec les Autochtones pour les composantes culturelles.

Cibles :

  • Le parc travaille en collaboration avec les communautés autochtones en ce qui concerne les aires de ressources culturelles, les travaux archéologiques, l’interprétation et l’orientation.
  • Les aires de ressources culturelles sont régulièrement mises à jour et prises en compte dans le processus décisionnel.

Zones à considérer pour les valeurs culturelles en tant que lieu historique national

L’île Beausoleil a été désignée comme lieu historique national non seulement pour ses éléments tangibles de l’histoire humaine, mais aussi en reconnaissance de son paysage culturel. Un paysage culturel est un endroit qui reflète les qualités abstraites caractérisant un « sentiment d’appartenance » et qui intègre à la fois les valeurs naturelles et les valeurs humaines. À l’heure actuelle, le concept de paysage culturel n’est pas reflété dans le plan directeur.

Le but est de déterminer un éventail de zones qui caractérisent géographiquement les valeurs culturelles, du concret à l’abstrait, dans le processus de planification. Ce processus aidera la direction du parc à s’assurer que les valeurs culturelles géographiquement explicites sont prises en compte dans le processus décisionnel, tout comme les valeurs écologiques au sein du parc national.

La mise en œuvre ne vise pas à restreindre les activités de certaines zones (comme cela se fait dans un parc national), mais à prescrire la manière dont l’activité peut se dérouler tout en préservant les valeurs patrimoniales du lieu historique national. Dans cette démarche, trois zones de ressources culturelles doivent être prises en compte :

Zone A :  Des zones significatives sur le plan culturel où il existait une utilisation historique. Ces zones sont plus vulnérables au développement et aux perturbations qui nécessitent des mesures d’atténuation. La plupart de ces zones ont été examinées. Il s’agit de lieux ponctuels ou de zones bien définies.

Zone B :  Une zone tampon des zones ou des lieux connus pour leur importance culturelle, où les personnes ont exercé leur influence sur le paysage. On peut y trouver des indicateurs moins tangibles de l’utilisation humaine. Il peut s’agir de signes de terres cultivées ou gérées, tels que des perturbations pour soutenir les moyens de subsistance (feu, agriculture, baies, etc.).

Zone C :  Cette zone examine le paysage culturel du point de vue du « sentiment d’appartenance ». Ce type de zone reflète l’environnement à partir duquel les personnes ont défini le « chez-soi », un lien avec la terre qui peut posséder une valeur patrimoniale abstraite.

Carte 2 : Plan des Aires Culturelle Footnote 2

Plan des Aires Culturelle

 

Camps du YMCA

Le camp Kitchikewana et le camp Queen Elizabeth accueillent plus de 4 500 jeunes campeurs par an dans le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne. Les deux camps du YMCA (sections locales de Simcoe Muskoka et de l’Ouest de l’Ontario) sont des partenaires essentiels à long terme du parc; le camp Kitchikewana est antérieur à la création du parc national : il a célébré son 100e anniversaire en 2019. L’étroite relation de travail entre le parc et les camps offre des possibilités inégalées de transmettre les messages importants de Parcs Canada à des jeunes publics réceptifs. Les camps du YMCA offrent des occasions clés pour atteindre d’importants publics multiplicateurs tels que le personnel des camps et les éducateurs. Il est également possible de tirer parti de l’utilisation des installations du YMCA par les équipes du parc et les partenaires autochtones. Les deux camps sont situés dans des zones d’habitats d’espèces en péril et des zones contenant d’importantes ressources culturelles autochtones, ce qui permet d’établir d’excellents liens pour sensibiliser les campeurs et faire naître chez eux un lien fort avec le lieu et un sentiment d’appartenance et de respect. Les camps du YMCA continueront à être gérés de manière à respecter le cadre culturel et naturel du parc.

Objectif : 

Les jeunes ont la possibilité d’accumuler des souvenirs pour la vie tout en apprenant à apprécier la signification naturelle et culturelle du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne dans les camps du YMCA (camp Kitchikewana et camp Queen Elizabeth).

Cibles :

  • D’ici 2024, les programmes d’apprentissage et de formation sont élargis, notamment les programmes d’interprétation pour les campeurs, les possibilités de bénévolat pour les leaders en formation, la sensibilisation au parc et la formation sur les espèces en péril pour le personnel des camps et les possibilités de perfectionnement professionnel pour les éducateurs.

Îles de la périphérie et du nord

L’île Beausoleil, qui représente plus de 70 % de la superficie totale du parc, est là où se trouvent les services et les installations destinés aux visiteurs du parc. Cependant, les images les plus emblématiques de la baie Georgienne proviennent du reste du parc. Les branches serrées de genévrier couvrant les fissures des anciens affleurements de granit et les pins noueux se courbant dans la direction du vent de l’ouest ont inspiré les gens qui venaient ici auparavant et continuent à inspirer aujourd’hui. Il s’agit d’un lieu de refuge, un lieu de solitude. C’est à cet endroit que viennent les colonies de goélands et de hérons nicheurs pour échapper aux prédateurs du continent, mais où elles s’exposent à un autre danger, la couleuvre fauve de l’Est. Ces îles sont vitales pour l’intégrité écologique de l’archipel; elles permettent de comprendre les changements dans l’ensemble du paysage. Elles continueront à être gérées avec un minimum d’interférence anthropique.

Objectif : 

Les services aux visiteurs continuent d’être soutenus sur l’île Beausoleil. Les autres îles contribuent à la vision de conservation et font partie du thème inspirant des « Trente Mille Îles ».

Cibles :

  • D’ici 2030, là où c’est possible, les visites sont soutenues par des possibilités non consuméristes telles que la réalité virtuelle et des mesures de sensibilisation efficaces. Les îles de la périphérie et du nord continuent d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens.

Source aux Cèdres

La Source aux Cèdres est le principal centre d’accueil des visiteurs et point d’accès de l’île Beausoleil, mais les fluctuations rapides du niveau de l’eau et le niveau élevé du lac ont eu de graves répercussions sur les infrastructures riveraines ces dernières années. Ainsi, ce que l’on pourra offrir aux visiteurs à l’avenir dépendra de l’ampleur et du calendrier de financement de la restauration, de la réparation et des adaptations en matière de résistance au climat. L’intégration de plans, de conceptions et d’évaluations environnementales stratégiques se fera au cours des cinq prochaines années afin de déterminer les besoins et le potentiel de cette zone d’environ un kilomètre de rivage et des pôles d’attraction de visiteurs environnants. On examinera aussi l’accès dont auront besoin les exploitants tiers pour fournir des services aux visiteurs. À l’heure actuelle, on peut camper sur l’île dans une zone entourée d’une forêt de feuillus luxuriante le long du rivage de la baie Georgienne. Le centre d’information pour les visiteurs est situé à la Source aux Cèdres. On y trouve des lieux d’hébergement couverts et un camping de 45 emplacements avec les plus belles installations du parc, notamment des douches, des toilettes et de l’eau potable. À la Source aux Cèdres, on trouve des installations d’utilisation diurne, des médias et programmes d’interprétation, les services de vente et de location du parc, et l’accès à des sentiers de randonnée, tout comme les endroits où l’on met l’accent sur des mesures écologiques telles que les jardins pollinisateurs et l’habitat des espèces en péril.

Objectif : 

La Source aux Cèdres est un bon endroit pour l’orientation et l’expérience des visiteurs; elle offre des possibilités de croissance en matière de fréquentation et d’expérience.

Cibles :

  • D’ici 2027, l’intégration des plans qui comprennent l’expérience du visiteur, l’accessibilité, la gestion des groupes d’utilisateurs, les services aux visiteurs et les infrastructures est achevée à la lumière des adaptations au changement climatique en respectant les possibilités de financement.
  • D’ici 2028, un accueil chaleureux est créé pour les visiteurs de la Source aux Cèdres, en mettant l’accent sur le rôle et l’histoire des Autochtones de l’île et sur le fait que l’on entre dans un habitat protégé.

7.0 Zonage

Le système de zonage des parcs nationaux de Parcs Canada est une méthode intégrée de classification des terres et des eaux dans un parc national. Il permet de désigner des endroits où des activités particulières peuvent être réalisées sur terre et sur l’eau, en fonction de la capacité de soutien de ces activités. Compte tenu de la faible empreinte géographique du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne, le zonage comprend trois catégories :

  • Zone II – Milieu sauvage
  • Zone III – Milieu naturel
  • Zone IV – Loisirs de plein air

Zone II – Milieu sauvage

Les milieux sauvages de zone II visent à protéger des paysages naturels représentatifs où les visiteurs peuvent découvrir une nature où il y a très peu d’empreinte humaine et d’installations. L’expérience du visiteur dans ces secteurs est axée sur les activités non motorisées. L’accès et la circulation en véhicule à moteur y sont interdits.

Les milieux sauvages de zone II représentent 17 % de l’ensemble des terres du parc. Ils englobent toutes les terres et les îles, à l’exception de l’île Beausoleil. Ces îles ont des habitats écologiques et des habitats d’espèces en périls importants et on ne pas y installer des infrastructures pour visiteurs.

Zone III – Milieu naturel

Les secteurs de zone III sont gérés comme des milieux naturels où l’on peut offrir une gamme d’expériences aux visiteurs. Ces secteurs permettent aux visiteurs de découvrir les caractéristiques naturelles et culturelles du parc et de se renseigner à leur sujet par l’intermédiaire d’activités récréatives et éducatives requérant des installations et des services minimaux.

La zone III comprend la majorité de l’île Beausoleil. Les secteurs de zone III occupent 82 % des terres du parc.

Zone IV – Loisirs de plein air

La désignation de zone IV vise des secteurs restreints pouvant permettre une utilisation plus intensive par les visiteurs et des installations importantes.

Les zones IV comprennent les deux camps du YMCA et le terrain de camping de la Source aux Cèdres. Les secteurs de zone III occupent 1 % des terres du parc.

Utilisation non conforme

La motoneige est un passe-temps hivernal fréquent dans toute la région. La grande majorité des motoneigistes vont dans la baie Georgienne, mais certains empruntent également les sentiers de l’île Beausoleil. Afin de prévenir les effets d’un accès libre, le parc dirigera l’utilisation vers les sentiers Huron, Rockview et du Portage. L’activité est considérée comme une mesure d’atténuation environnementale et n’est pas considérée comme une expérience pour les visiteurs.

Carte 3 : Zonage

Zonage


8.0 Résumé de l’évaluation environnementale stratégique

Tous les plans directeurs des parcs nationaux sont évalués dans le cadre d’une évaluation environnementale stratégique afin de comprendre la possibilité d’effets cumulatifs. Cela contribue à la prise de décisions fondées sur des données probantes qui soutiennent le maintien ou la restauration de l’intégrité écologique pendant la durée du plan. L’évaluation environnementale stratégique pour le plan directeur du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne a pris en compte les effets potentiels du changement climatique, les activités locales et régionales autour du parc, les changements attendus dans le volume et la nature de la fréquentation et les propositions dans le cadre du plan directeur. Dans le cadre de l’évaluation environnementale stratégique, on a évalué les répercussions possibles sur différents aspects de l’écosystème, notamment l’habitat forestier, l’habitat côtier, l’herpétofaune, les espèces en péril, les oiseaux aquatiques coloniaux et les ressources culturelles.

Le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne protège le plus grand archipel d’eau douce au monde et, avec ses 14 km2, c‘est le plus petit parc national du Canada. Le parc est un refuge renommé pour les reptiles et les amphibiens de la région et c’est un noyau protégé dans la réserve de la biosphère de la baie Georgienne, désignation de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). En tant que parc insulaire, le parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne reste vulnérable aux facteurs externes, tels que le changement climatique et les fluctuations du niveau de l’eau, ainsi qu’aux modifications de l’habitat régional. Le programme de surveillance écologique a été conçu pour mettre l’accent sur ces vulnérabilités. Le plan directeur se concentre sur la contribution du parc au maintien de la grande biodiversité de la région et sur l’importance de travailler avec les partenaires locaux dans la région et d’approfondir les relations avec les groupes autochtones afin de gérer les effets cumulatifs sur les éléments de valeur cernés. Le plan directeur détermine des objectifs pour comprendre les changements environnementaux dans le parc et adapter les pratiques de gestion à l’évolution de l’environnement. L’adaptation et la résilience au changement climatique guideront la conception future des infrastructures dans le parc, ainsi que les activités de conservation. Le lieu historique national de l’Île Beausoleil a été créé depuis le dernier plan directeur. Sa désignation en tant que lieu historique national et l’identification des zones culturelles qui orientent les activités de gestion contribueront à atténuer les effets cumulatifs potentiels des activités de gestion du parc relatives aux ressources culturelles. Aucune autre mesure d’atténuation n’a été indiquée au cours de l’évaluation environnementale stratégique, outre celles prévues dans le plan directeur, les mesures de gestion existantes et les exigences législatives.

On consultera les partenaires autochtones, les intervenants et le public pour l’ébauche du plan directeur et le résumé de l’ébauche de l’évaluation environnementale stratégique. Leur rétroaction sera prise en compte et intégrée à l’évaluation environnementale stratégique et au plan directeur, le cas échéant.

L’évaluation environnementale stratégique a été menée conformément à la directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010) et a permis d’évaluer la contribution du plan directeur à la Stratégie fédérale de développement durable. Chaque projet entrepris dans le but d’atteindre les objectifs du plan directeur sur place sera examiné afin de déterminer si une évaluation des effets est nécessaire aux termes de la Loi sur l’évaluation d’impact ou des textes législatifs subséquents. Le plan directeur appuie les objectifs de la Stratégie fédérale de développement durable portant sur les thèmes suivants : écologisation du gouvernement; côtes et océans sains; terres et forêts gérées de façon durable; populations d’espèces sauvages en santé; rapprocher les Canadiens de la nature.

De nombreux effets environnementaux positifs sont attendus de la mise en œuvre du plan directeur, notamment la détermination de stratégies visant à accroître la résilience du parc et sa capacité d’adaptation au changement climatique, la protection continue des espèces sensibles et de leur habitat, la réduction des perturbations à l’herpétofaune grâce aux efforts de sensibilisation et d’éducation du public et à la gestion des espèces envahissantes. La mise en œuvre du plan directeur du parc national des Îles-de-la-Baie-Georgienne ne devrait entraîner aucun effet environnemental négatif important.

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