Patrimoine culturel
Parc national de l'Île-du-Prince-Édouard
Histoire
Échos du passé
Le parc national de l'Île-du-Prince-Édouard baigne dans une histoire humaine riche et diversifiée. Le thème central du parc, « L'homme, la mer et le relief » évoque autant les premiers Autochtones qui ont vécu à l'Île-du-Prince-Édouard, que les colons français, acadiens et britanniques qui les ont suivis, la vie de tous ayant toujours été intimement liée à la terre et à la mer.
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Les Autochtones furent le premier groupe culturel à habiter l'Île-du-Prince-Édouard. Leur survie et leur prospérité étaient entièrement assurées par la richesse du territoire. Quand les Européens débarquèrent sur l'Île, ils furent accueillis par les Mi'kmaq, un peuple qui vivait en harmonie avec la terre et la mer et qui habite encore à l'Île-du-Prince-Édouard. Des fouilles archéologiques ont revélés des traces des diverses cultures qui ont vecu sur l'Île au cours des derniers 10 000 ans.
Les premiers Européens qui se sont installés à l'Île-du-Prince-Édouard sont venus de France en 1720 ; ils furent bientôt suivis par un petit groupe d'Acadiens de Nouvelle-Écosse. Bien que les Acadiens aient été bien accueillis et considérablement aidés par les Mi'kmaq, ils eurent beaucoup de difficultés, et seuls 300 d'entre eux, approximativement, n'ont pas été déportés par les Britanniques en 1758. Ceux-ci et ceux qui revinrent plus tard à l'Île fondèrent de nombreux villages de pêche et de collectivités agricoles le long de la côte, au XVIII e et XIX e siècles. Les secteurs habités du parc se trouvaient au port de Tracadie, à l'étang Long, au port de Rustico, et au Havre Saint Pierre (Saint Peter's Harbour). Les colons s'acclimatèrent rapidement, tirant leur subsistance de la mer, de la terre et de la forêt.
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Les premiers colons britanniques qui s'établirent dans le parc étaient principalement d'ascendance écossaise et, plus tard, irlandaise. À la fin du XVIII e siècle, ces colons défrichèrent la majeure partie des terres dans les secteurs de Cavendish, de l'île Robinsons, de Stanhope et de Greenwich. Les vestiges estompés d'un ancien chemin de roulage à Stanhope ainsi que le vieux cimetière qu'il longe témoignent de l'histoire de ces pionniers résolus.
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Deux des lieux historiques les plus fréquentés dans le parc sont Green Gables et le lieu historique national Dalvay-by-the-Sea. Green Gables , un haut lieu de l'Île-du-Prince-Édouard et du globe, est la ferme dont s'est inspirée Lucy Maud Montgomery pour créer le décor de son roman Anne...La Maison aux pignons verts. Cet endroit est caractéristique de la vie que menaient de nombreuses familles de l'Île à la fin du XIX e siècle. La propriété Green Gables a été achetée pour être intégrée au parc national en 1937.
Construite en 1896 par un magnat du pétrole américain, Dalvay-by-the-Sea était une grande résidence d'été de style victorien. Elle a été aménagée en hôtel et restaurant que Parcs Canada loue à une entreprise privée. En raison de son architecture, cette demeure est commémorée à titre de lieu historique national depuis 1994.
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Ressources archéologiques et histoire humaine
Les sites archéologiques et historiques connus du parc national de l'Île-du-Prince-Édouard sont liés aux Autochtones paléoindiens, aux Mi'kmaq, aux Acadiens, ainsi qu'aux colons des deux derniers siècles.
Pendant les années 1960, Rollie Jones, archéologue amateur de l'Île-du-Prince-Édouard découvrait de nombreux artefacts sur la rive le long de la péninsule de Greenwich . Les fouilles pratiquées par le Musée canadien des civilisations en 1983, 1985 et 2000 ont ensuite permis de mettre au jour des outils de pierre et d'autres objets qui retracent 10 000 ans d'histoire humaine.
Le site de la butte-témoin de l'île Robinsons a été découvert à l'été de 1894 par un collectionneur d'artefacts du sud-ouest des États-Unis qui était en vacances. Celui-ci consigna quelques observations sur ses fouilles et sur le contenu et l'importance des sondages. Au cours des 75 ans qui suivirent, le site fut fouillé par plusieurs archéologues et, en 1987-1988, Parcs Canada mit à jour les sections restantes.
Un autre site autochtone connu dans le parc se trouve à Blooming Point , une longue flèche littorale qui forme le côté nord de la baie de Tracadie. Un lieu de sépulture autochtone a été découvert du côté nord de la pointe en 1959.
Selon les documents historiques et archéologiques, il y a eu jusqu'à huit maisons le long de la péninsule de Greenwich sous le régime français.
Sites colonisés par les Français et les Acadiens
L'Île-du-Prince-Édouard est connue des explorateurs français et basques dès le XVI e siècle à tout le moins, mais elle n'est pratiquement pas colonisée par les Européens avant le début du XVIII e siècle, quand les Français commencent à y pratiquer l'agriculture pour alimenter la forteresse de Louisbourg après la perte de l'Acadie en 1713.
En 1720, quelques familles acadiennes et 300 colons et pêcheurs français forment la première grande vague d'immigration d'Européens et de descendants d'Européens à l'Île. En 1735, les données de recensement révèlent la présence de 432 colons, dont 162 Acadiens (certains établis à Tracadie). Au cours des deux décennies suivantes, l'immigration croît et, en 1756, la population atteint 4 400 personnes, principalement en raison de l'arrivée d'Acadiens de Nouvelle-Écosse qui cherchent à échapper à la déportation.
Les colons français et acadiens ont commencé à cultiver dans la région de Havre Saint Pierre dans les années 1720. D'abord exclusivement axé sur la pêche, Havre Saint Pierre a peu à peu fait plus de place à l'agriculture. La région s'y prêtait bien en raison de ses abondantes réserves d'eau fraîche, de bois de chauffage et de bois d'oeuvre, de son sol fertile et de ses pâturages. Au début, ils ne cultivaient que pour subvenir à leurs besoins. Par la suite, ils ont commencé à approvisionner Louisbourg.
Havre Saint Pierre était la collectivité la plus peuplée de l'Île. La plupart des colons étaient originaires de France, mais quelques uns venaient de la colonie française voisine d'Acadie. Au début des années 1750, les colons Acadiens commencèrent à arriver en plus grand nombre. Peu à peu, la petite collectivité grossissait, et le niveau de vie s'améliorait sans cesse grâce aux richesses de la terre et de la mer.
La perte de Louisbourg aux mains des Anglais en 1758 entraîne la cession de l'Isle Saint-Jean (ancien nom de l'Île-du-Prince-Édouard) et la déportation en France de 3 100 habitants. Au moins 700 Acadiens périssent en mer durant la traversée vers l'Europe. Beaucoup d'autres quittent l'île de leur propre chef, et seuls quelques petits noyaux réussissent à échapper à la déportation en se cachant des Britanniques dans des endroits isolés.
Après la déportation, il reste moins de 400 Mi'kmaq, Français et Acadiens. En 1764, les Britanniques permettent aux Acadiens de revenir dans l'Île du Prince Édouard actuelle. Ces Acadiens et ceux qui sont revenus plus tard sont les ancêtres des Acadiens qui vivent à l'Île-du-Prince-Édouard de nos jours.
Le lieu historique national Port-la-Joye - Fort Amherst est un site d'importance pour les Acadiens. Michel Haché dit Gallant est arrivé à Port-la-Joye en1720 de Beaubassin en Acadie. À la fin des années 1980, plusieurs objets ont été mis a jour lors de fouilles archéologiques sur l'emplacement de la propriété de Michel Haché dit Gallant, nous confirmant des aspects intéressants de la vie quotidienne des Acadiens à l'époque coloniale à l'Île Saint-Jean. Michel Haché dit Gallant pourrait être l'ancêtre commun à plusieurs milliers de Haché et de Gallant à travers l'Amérique du Nord. C'est à la communauté de Port-la-Joye qu'a eu lieu la déportation des Acadiens de l'Île Saint-Jean par les Britanniques en 1758.
Sites colonisés par les Britaniques et les Loyalistes
Nombreuses sont les ressources culturelles du parc national de l'Île-du-Prince-Édouard qui proviennent des sites agricoles des XIX e et XX e siècles. Parmi les sites recensés dans le parc, plusieurs sont d'anciennes terres agricoles. Ceci s'explique en raison de l'âge récent des sites par rapport à celui des sites acadiens et autochtones, de l'importance et du caractère généralisé de l'agriculture au cours de la période concernée et de la nature permanente des demeures associées au mode de vie agraire.
C'est à l'occasion du courant d'immigration rapide de la première moitié du XIX e siècle que la plupart des terres libres sont attribuées et que les caractéristiques fondamentales de la population et de l'utilisation du sol sont fixées. La population passe en effet de 7 000 en 1805 à 47 000 en 1841, à plus de 60 000 en 1860, pour atteindre une crête à 108 000 en 1891. Les premiers colons vivent surtout d'agriculture, mais se prévalent bientôt des possibilités offertes par la pêche, l'industrie du bois, les scieries, le commerce et les besoins communautaires comme la forge.
La plupart des premiers arrivants sont outillés pour défricher et cultiver la terre et sont en mesure de faire vivre leur famille. Au début, ils passent la majeure partie de leur temps à déboiser, mais le sol fertile de l'Île ne tarde pas à produire des récoltes suffisantes pour assurer la subsistance et même un surplus qu'il est possible de vendre, de troquer ou d'utiliser pour payer le loyer. Les agriculteurs s'adonnent également à l'exploitation forestière. Ces deux industries, avec la pêche, ont façonné le mode d'utilisation des terres au cours du siècle qui a suivi.
À l'heure actuelle, on trouve très peu de vestiges de cette époque sur la plupart des terres agricoles qui font partie du parc; à peine une cave à légumes, un puits, quelques blocs de grès taillé marquant l'emplacement d'une ancienne grange et de la végétation délimitant d'anciens jardins. On y trouve aussi parfois des plantes exotiques. L'arpentage effectué en 1990 a révélé la présence d'un puits, à quelques mètres au-dessous de la ligne de marée haute dans la baie de New London; cette découverte indique à quel point le relief s'est érodé.
Le territoire où a été établi le parc national de l'Île-du-Prince-Édouard en 1937 se composait principalement de terres agricoles appartenant aux descendants directs de pionniers venus, pour la plupart, des Hautes-Terres ou des Basses-Terres d'Écosse dès 1770 et des contrées loyalistes des États-Unis.
Le cimetière de Stanhope , qui se trouve sur la rive ouest de l'étang Long, est l'un des plus vieux cimetières de pionniers de l'Île. Certaines tombes de colons britanniques datent de la fin du XVIII e siècle, et il est possible que des colons acadiens de la même époque y soient enterrés aussi. Quelques-uns des marins américains qui ont péri pendant une terrible tempête (le « Yankee Gale ») sont également enterrés ici.
La distillation d'alcool à domicile s'est probablement pratiquée dès les premiers temps de la colonie (l'inventaire d'une ferme de Stanhope en 1788 fait état d'un appareil de distillation), et la contrebande d'alcool a été une activité importante durant la première moitié du XX e siècle. En effet, une loi interdisant l'alcool, en vigueur de 1906 à 1945, a donné lieu à de la contrebande, surtout le long de la côte nord de l'île.
Autres lieux du patrimoine
La meilleure façon de se familiariser avec le patrimoine culturel riche et varié de l'Île-du-Prince-Édouard est de visiter l'un ou l'autre des lieux historiques situés dans le parc national de l'Île-du-Prince-Édouard ou administrés par Parcs Canada.
Le rôle de ces endroits dans l'histoire pittoresque et bigarrée de la province devient évident lorsqu'on se trouve, par exemple, au lieu historique national de Port-la-Joye - Fort-Amherst, situé à Rocky Point , près de l'entrée du port de Charlottetown . Il s'agit du premier établissement européen à l'Île-du-Prince-Édouard.
Le lieu historique national Province House vous permet de revivre l'enthousiasme qui a entouré la Conférence de Charlottetown de 1864, lorsque les Pères de la confédération se sont réunis pour la première fois pour discuter de la possibilité d'unir les colonies de l'Amérique du Nord britannique. Depuis sa construction, en 1847, ce somptueux édifice est le siège de l'assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard.
Également situé à Charlottetown , le lieu historique national Ardgowan est l'ancienne demeure de William Henry Pope , un des Pères de la Confédération. On a redonné à l'extérieur de la maison sa splendeur d'antan, et les jardins ont été réaménagés au goût de l'époque victorienne. De nos jours, la résidence abrite les bureaux administratifs de Parcs Canada.
Ces lieux spéciaux, parmi la cinquantaine d'autres plaques et monuments commémorant les gens, les endroits et les événements, vous feront vouloir découvrir notre riche passé historique qui a façonné notre culture.
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