Mieux connaître le loup pour le protéger
Parc national de la Mauricie
Les loups ont une mauvaise réputation qui est alimentée par la peur. Ils sont pourtant discrets, se tiennent loin des humains et contribuent grandement à l’équilibre de la forêt en contrôlant les populations d’orignaux, de cerfs de Virginie et de castors. Les loups sont toutefois vulnérables à la chasse, au trappage et au braconnage en périphérie du parc, de même qu’à la perte ou à la fragmentation de leur habitat, notamment en raison du développement routier.
L’équipe de la conservation du parc national de la Mauricie protège les loups grâce aux suivis, aux observations des visiteurs et à une collaboration avec des acteurs régionaux. Elle suit l’état de la population de loups qui vivent sur le territoire du parc depuis 1971 et réalise un suivi annuel dans le cadre du programme de surveillance de l’intégrité écologique depuis 2012. L’équipe souhaite mieux connaître le nombre de meutes de loups, le nombre d’individus par meute, leurs déplacements, leur habitat et les espèces qui fréquentent le territoire du parc, afin de mettre en place des mesures de protection. Elle tente d’ailleurs de confirmer si le loup de l’Est est toujours présent au parc, puisque c’est une espèce menacée selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril au Canada. Le parc est un habitat favorable pour le loup gris, le loup boréal, le loup de l’Est et le coyote.
Suivre la piste des loups
Chaque année de janvier à avril, l’équipe de la conservation dénombre les loups au parc national de la Mauricie en analysant les traces laissées dans la neige et les photos prises à l’aide de caméras de surveillance. C’est une façon de mesurer l’intégrité écologique du parc pour suivre son état de santé. Les meutes semblent très bien se porter depuis plusieurs années! Comme elles sont sensibles à diverses menaces lorsqu’elles se déplacent à l’extérieur des limites du parc, les suivis annuels de l’équipe sont importants afin de s’assurer que la situation se maintienne.
Les caméras de surveillance installées au parc aideront entre autres à repérer les tanières, les points de rendez-vous et les corridors de déplacement des loups pour mieux les protéger.
Collaborer pour protéger les loups
Les loups se déplacent sur un grand territoire allant de 500 à 700 km2, ce qui dépasse la superficie de 536 km2 du parc national de la Mauricie. L’équipe de la conservation du parc collabore donc avec des acteurs régionaux pour protéger les loups et leur habitat en périphérie du parc. C’est ce qu’on appelle la connectivité écologique. Le regroupement Connectivité écologique Mauricie, auquel participe l’équipe du parc, travaille à maintenir et rétablir les habitats et corridors de déplacement des espèces en Mauricie, comme le loup.
Réduire les obstacles au déplacement des loups est important pour éviter qu’ils soient isolés des autres loups et qu’ils cherchent à se reproduire avec d’autres espèces de canidés comme le coyote. L’hybridation est une menace à l’identité génétique des espèces.
Impliquez-vous!
Les visiteurs qui aperçoivent un loup ou des traces de son passage peuvent signaler leur observation sur le site web iNaturalist et aviser les employés du parc afin d’aider au suivi de l’espèce. Protéger le loup, c’est protéger tout un écosystème. Par exemple, ce prédateur limite une surabondance d’orignaux et de cerfs de Virginie, ce qui prévient un broutage excessif du sous-bois. La collaboration de tous est essentielle!
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