Favoriser le déplacement des animaux en Mauricie
Parc national de la Mauricie
L’équipe de la conservation du parc national de la Mauricie travaille en concertation avec des acteurs régionaux à maintenir et rétablir la connectivité écologique, c’est-à-dire les voies par lesquels les espèces se déplacent sur terre ou dans l’eau entre les habitats présents dans le parc et à l’extérieur de ses limites géographiques. La connectivité entre les aires protégées du Grand écosystème du parc, soit environ 50 km de ses limites, représente un enjeu important pour la protection des animaux.
Depuis la fin des années 1990, l’équipe du parc étudie et protège les habitats et les corridors de déplacement de plusieurs espèces qui se nourrissent, s’abritent et se reproduisent au parc et à l’extérieur de ses limites pour conserver l'équilibre des populations et maintenir l'intégrité écologique. Ces corridors sont des zones de passage utilisées par la faune et la flore qui relient différents milieux naturels. Certaines espèces ont besoin de se déplacer sur un grand territoire dont la superficie peut aller jusqu'à quatre fois celle du parc pour combler leurs besoins de survie. L’équipe de la conservation du parc identifie les vulnérabilités et menaces des animaux à grand déplacement comme l’ours noir et des espèces en péril comme le loup de l’Est et la tortue des bois. Ensuite, elle met en place des mesures de protection avec l’aide de collaborateurs pour réduire l’impact de l’activité humaine sur les habitudes naturelles de déplacement de la faune dans un contexte de changements climatiques.
Maintenir et rétablir la connectivité écologique
Le loup joue un rôle primordial dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes. Une meute de loups vit sur un grand territoire qui varie entre 500 et 700 km2. Le territoire protégé du parc national de la Mauricie est de 536 km2. Dans le but de mieux documenter les déplacements et les habitats fréquentés par le loup dans le parc et en périphérie, l’équipe de la conservation du parc travaille en collaboration avec des acteurs régionaux sur des techniques et technologies de suivi des loups comme des caméras de surveillance.
Les activités humaines, telles que la construction de routes et l’expansion urbaine, ont contribué à la perte d’habitats et la fragmentation du territoire, nuisant aux déplacements de nombreuses espèces. Le maintien et la restauration de la connectivité écologique sont cruciales pour assurer la protection de la biodiversité régionale. Par exemple, la route Promenade qui traverse le parc national de la Mauricie peut être un obstacle au déplacement de certaines espèces, d’où l’importance pour les usagers de la route d’être vigilants et de réduire leur vitesse.
La mortalité routière est une des plus grandes menaces pour la tortue des bois, une espèce en péril, au parc national de la Mauricie et dans ses environs. Afin de la réduire, l’équipe de la conservation du parc réalise avec des collaborateurs un suivi régulier des routes pour identifier les secteurs les plus problématiques, de même qu’elle aménage des structures pour faciliter et orienter les déplacements des tortues hors de la route pour les rendre sécuritaires. Par exemple, l’équipe du parc a installé une clôture de déviation comme projet pilote et a réalisé une réhabilitation végétale d’un secteur pour en réduire l’attrait lors de la période de ponte des tortues.
La connectivité permet aux espèces comme la tortue des bois et le loup d’accéder au meilleur habitat disponible, favorise l’échange génétique et soutient des relations saines entre prédateurs et proies. Elle favorise également la résilience et l’adaptation aux changements climatiques en permettant aux espèces d’occuper de nouvelles aires lorsque les conditions changent et ne correspondent plus à celles dont elles ont besoin.
Collaborer pour la connectivité écologique
Le parc national de la Mauricie participe activement à la démarche régionale Connectivité écologique Mauricie visant à améliorer le réseau des milieux naturels pour protéger la biodiversité. Le parc prend part à l’organisation d’ateliers collaboratifs avec plusieurs intervenants de la région sur la connectivité écologique en Mauricie afin que tous puissent s’impliquer dans le rétablissement et la protection des espèces et de leur habitat. Ces ateliers ont inspiré la création d’outils pour établir et illustrer les principaux corridors de déplacement des espèces en Mauricie. Le parc a fait produire une modélisation de la connectivité écologique à l'échelle du Grand écosystème du parc, de même qu’il a conçu avec Conservation de la nature Canada et le Conseil régional de l'environnement Mauricie une carte illustrant les grands corridors de déplacement de la faune. Lors d’un atelier, une quarantaine d'organisations ont permis de valider les corridors théoriques sur la carte, notamment dans le sud du parc où les problématiques de fragmentation de l’habitat sont les plus importantes dans la région. Ils ont fourni de l'information importante sur les secteurs visés.
Le parc national de la Mauricie protège et restaure l’intégrité écologique pour les générations actuelles et futures grâce à une importante collaboration avec des acteurs régionaux. Les aires protégées comme le parc ne peuvent à elles seules permettre la protection de la biodiversité : elles doivent faire partie de réseaux écologiques plus larges et interreliés.
Pour en apprendre davantage
Parcs Canada améliore la connectivité écologique
Programme national des corridors écologiques
Signalez vos observations de tortues sur le site carapace.ca.
Signalez vos observations d’animaux sur le site iNaturalist.
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