Forêt

Parc national de la Mauricie

Le parc national de la Mauricie se situe en plein cœur de la forêt laurentienne. Loin d’être un territoire vierge, la forêt du parc a longtemps été exploitée. Tous les peuplements forestiers ont fait l’objet de coupes entre 1830 et1969.

Les essences forestières les plus fréquentes sont le sapin baumier, le bouleau blanc, le bouleau jaune, le peuplier faux tremble et l’épinette noire. Cette variété profite à un grand nombre d’espèces végétales et animales. Pour assurer la stabilité et la santé écologiques des forêts, cinq indicateurs écologiques importants sont surveillés :

  1. Situation de l’orignal et du loup
  2. Paysage forestier
  3. Diversité et abondance des oiseaux forestiers
  4. Suivi des ours noirs
  5. Martre, lynx et pékan

1. Situation de l’orignal et du loup

Un loup est assis dans la neige.

Savez-vous que le loup et l’orignal sont intimement liés? En effet, en jouant son rôle de prédateur, le loup limite une trop grande augmentation du nombre d’orignaux, empêchant ainsi ces derniers d’avoir un impact significatif sur la régénération de la forêt.

Cet équilibre entre les populations de loups et d’orignaux est un indicateur de la santé des écosystèmes forestiers du parc national de la Mauricie. Une surabondance de l’un ou l’autre de ces mammifères peut entraîner des conséquences importantes sur les forêts notamment au niveau de la dynamique de régénération des forêts.

Au contraire, une diminution importante de loups ou d’orignaux peut indiquer un problème grave dans le fonctionnement des écosystèmes forestiers à l’échelle du parc. Cette situation pourrait avoir des impacts négatifs sur l’ensemble des espèces qui s’y trouvent.

Le suivi des orignaux s’effectue tous les 10 ans par hélicoptère en période hivernale. Cette méthode permet d’estimer la population d’orignaux et le nombre de ravages présents à l’échelle du parc. Le suivi des loups s’effectue quant à lui chaque hiver en identifiant les pistes qu’il laisse dans la neige. Ces pistes représentent un excellent indice de la présence des loups. Selon la localisation des pistes sur le territoire, il est possible d’estimer le nombre de meutes présentes.

2. Paysage forestier (âge de la forêt, pins blancs et superficies brûlées)

Une vue aérienne d'une forêt. Une section de cette forêt a été brûlée.

Grâce à des études spécialisées, on a pu démontrer que l’exploitation forestière et la lutte contre les feux de forêt ont eu un grand impact sur l’évolution de la forêt. Les coupes sélectives de pins blancs ont raréfié cette essence qui aujourd’hui, peine à se multiplier. La lutte contre les feux de forêt a quant à elle ralenti le processus de régénération naturelle. On se retrouve aujourd’hui avec une forêt qui n’est plus représentative de la dynamique naturelle des forêts de la région, tant au niveau de leur structure d’âge (forêt vieillissante) que de l’abondance de certaines essences (raréfaction de certaines essences comme le pin blanc et le chêne rouge, toutes deux dépendante de la dynamique de feu).

Chaque année, on détermine la superficie totale du parc national de la Mauricie qui a été perturbée par des feux naturels ou dirigés. Des parcelles sont par la suite surveillées dans les secteurs brûlés permettant ainsi de comparer la régénération et l’abondance du pin blanc et du chêne rouge avec les données historiques de la période qui précède l’époque de l’exploitation forestière.

Au parc national de la Mauricie, des brûlages dirigés sont planifiés et mis de l’avant presque chaque année depuis 1991 afin que l’écosystème forestier profite de cet important processus de régénération qu’est le feu.

Pour en savoir plus sur les brûlages dirigés.

3. Diversité et abondance des oiseaux forestiers

Deux oiseaux de l'espèce des jaseurs d'Amérique, se tiennent côte à côte sur une branche.

Vous adorez vous lever aux petites heures du matin? Vous avez le profil pour travailler dans notre équipe au suivi des oiseaux forestiers. En effet, il faut se lever aux aurores pour réaliser les inventaires des espèces d’oiseaux présents dans le parc.

Ces inventaires sont réalisés tous les 10 ans, de mai à juillet, pendant la saison de reproduction des oiseaux. 30 point d’écoute sont répartis dans divers endroits du parc, permettant ainsi d’estimer le nombre d’espèces présentes dans les endroits identifiés. Il est ensuite possible d’obtenir une approximation de l’abondance de chaque espèce dans le parc.

Vers la fin de l’hiver, l’équipe de la conservation procède aussi à l’inventaire des chouettes, hiboux et autres rapaces nocturnes. Ces grands prédateurs sont aussi d’excellents indicateurs de l’abondance de petits mammifères et par conséquent de l’état de santé des écosystèmes forestiers du parc national de la Mauricie.

4. Suivi des ours noirs

Un ours noir sur ses pattes de derrière et se grattant le dos contre un arbre.

Le parc national de la Mauricie est sans contredit le pays de l’ours noir. Contrairement au grizzly, son cousin de l’ouest, l’ours noir est plus petit et beaucoup plus timide. Il se déplace sur de grandes distances et son territoire peut s’étendre jusqu’à 200 km2, ce qui rend difficile la mise en place de mesures de protection.

Cette mesure de l’intégrité écologique comprend différents paramètres :

  • Succès de reproduction (% de femelles avec petits)
  • Nombre de rencontres humain/ours
  • Qualité de l’habitat (superficie de forêt productrice de noix)
  • Nombre d’ours récoltés par la chasse sportive en périphérie du parc national de la Mauricie
  • Nombre de jeunes

On estime le nombre d’ours noirs à environ 125 individus. Bien qu’interdite dans le parc, la chasse à l’extérieur de ses limites demeure la principale cause de variation dans les populations d’ours noirs.

Pour en savoir un peu plus sur les ours...

5. Martre, lynx et pékan

Une martre dans la forêt..

La martre d’Amérique, le lynx et le pékan sont des prédateurs qui occupent une place importante au sommet de la chaîne alimentaire des forêts du parc national de la Mauricie.

Ces espèces ont été choisies comme mesure de l’intégrité écologique car elles sont sensibles aux pressions causées par l’homme. L’abondance de ces espèces varie aussi selon la disponibilité de certains types d’habitats forestiers dans le parc.

Chaque automne, une trentaine de caméras de surveillance sont camouflées dans la forêt. Les photos recueillies sont ensuite analysées et comparées avec celles des 5 dernières années. Ces données permettent d’avoir un bon aperçu de la répartition spatiale de ces espèces. Un changement dans la répartition spatiale de ces espèces pourrait indiquer des variations importantes dans la disponibilité des habitats, reflet de la dynamique de régénération dans le parc.

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