Influences historiques sur le territoire

Parc national de la Mauricie

Des draveurs manœuvrent des billots de bois en Haute-Mauricie vers 1910
Des draveurs en Haute-Mauricie vers 1910
© Réjean Boisvert

Exploitation forestière

Dès le début du 19e siècle, les acteurs de l’industrie forestière ont grandement modifié les réseaux hydrographiques pour faciliter le transport du bois vers les rivières importantes, telles que les rivières Matawin et Saint-Maurice. À la création du parc national en 1970, le niveau d’une soixantaine de lacs, milieux humides et cours d’eau était encore rehaussé par la présence de barrages. Ceux-ci permettaient d’emmagasiner le bois coupé en hiver et de l’évacuer au printemps avec la crue des eaux. Les conséquences écologiques de cette époque se font encore sentir près de 150 ans plus tard. La hausse artificielle du niveau de l’eau a notamment causé l’érosion accrue des berges et la modification de la zone de transition entre les milieux terrestres et lacustres. De plus, les billes de bois échouées sur le rivage ont favorisé l’accumulation de sédiments, entraînant ainsi une dégradation des habitats littoraux, zones essentielles à la reproduction et à l’alevinage de l’omble de fontaine.

Une femme, accompagnée de deux hommes, tient plusieurs dizaines de poissons dans ses mains au au lac à la Pêche vers 1940
Une partie de pêche fructueuse au lac à la Pêche vers 1940
© Daniel Lamarre

Exploitation faunique

L’intensification de l’exploitation faunique, provoquée par l’arrivée de clubs de chasse et pêche dès 1883, a compromis l’intégrité écologique des lacs du parc national de la Mauricie. Plusieurs facteurs ont perturbé les communautés aquatiques existantes, comme l’utilisation de poissons-appâts et l’introduction d’espèces exotiques pour diversifier l’expérience de pêche. Depuis la fin de la dernière époque glaciaire, une centaine de lacs sur les 150 présents sur le territoire n’abritaient qu’une seule espèce de poisson, soit l’omble de fontaine.

Ces espèces exotiques sont des compétiteurs ou des prédateurs de l’omble de fontaine. Ils peuvent accaparer une proportion très importante des ressources alimentaires des ombles et monopoliser les zones d’alevinage. Depuis le 19e siècle, les populations d’ombles de fontaine ont diminué de 50 % par rapport aux valeurs historiques. Ainsi, les perturbations causées par l’introduction de nouvelles espèces, additionnées à la dégradation des habitats aquatiques induite par l’exploitation forestière, ont entraîné la précarité, voire l’extinction de plusieurs dizaines de populations d’ombles de fontaine allopatriques.

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