Redécouvrir l'histoire avec la restauration

Parc national de la Mauricie

Redécouvrir l’histoire à l’aide des billes de bois

Vue de l’extrémité d’une bille de bois où l’on aperçoit les lettres ‘’LP’’ pour Laurentide Paper, une des compagnies forestières qui a exploité la Haute-Mauricie
Vue de l’extrémité d’une bille de bois où l’on aperçoit les lettres ‘’LP’’ pour Laurentide Paper, une des compagnies forestières qui a exploité la Haute-Mauricie

Les billes de bois retirées des lacs et des structures de drave ont beaucoup à nous apprendre, notamment grâce à la dendrochronologie. Il s’agit d’une méthode de datation basée sur l’étude des anneaux de croissance des troncs d’arbres. Chaque année, un anneau de bois s’ajoute. La croissance de celui-ci est variable, puisqu’elle est influencée par divers facteurs environnementaux, dont les conditions climatiques et les épidémies d’insectes. En récoltant des échantillons d’arbres provenant de la même région, il est possible de reconstituer une séquence chronologique, pouvant remonter jusqu’à plusieurs siècles.

On a d’ailleurs daté l’année de coupe de plusieurs billes de bois en comparant le patron de croissance de ses anneaux avec une série de référence du parc national de la Mauricie. Ces données ont notamment révélé que l’exploitation des pins blancs a débuté au lac Isaïe dès 1800. De plus, le barrage le plus ancien sur le territoire du parc aurait été aménagé vers 1827, au lac Wapizagonke, soit un demi-siècle plus tôt que la première mention connue dans les archives.

Restaurer les écosystèmes au profit des connaissances paléohistoriques

Biface en chert trouvé au lac Dauphinais
Biface en chert trouvé au lac Dauphinais

La découverte d’artefacts sur les rives de lacs où le niveau de l’eau a été restauré a permis aux archéologues de Parcs Canada de confirmer la présence de deux sites d’occupation autochtones préalablement submergés. Parmi ces découvertes, une préforme de biface en chert et plusieurs fragments de débitage témoignent de la taille et du façonnage d’outils lithiques à ces endroits. Certaines des matières utilisées ont vraisemblablement une provenance locale, par exemple le quartz et certains cherts. D’autre part, la découverte d’artefacts issus de matières premières importées, comme du quartzite de Mistassini, témoigne également de réseaux d’échanges, de contacts et de circulation entre groupes autochtones.

Ces nouveaux sites archéologiques sont les premiers situés en dehors de l’axe formé par les lacs Wapizagonke, Anticagamac et Caribou. Ils indiquent une présence autochtone plus étendue vers l’est du territoire du parc national que celle précédemment documentée. Ces découvertes créent une formidable occasion de documenter les différentes occupations paléohistoriques dans les limites actuelles du parc national. Ainsi, le projet de restauration des lacs permet non seulement de restaurer l’intégrité écologique, mais aussi l’intégrité commémorative.

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