Bryophytes
Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
Les bryophytes sont un embranchement du règne végétal comprenant des organismes photosynthétiques de petite taille dépourvus de vraies racines, ce sont donc des plantes non-vasculaires. Environ 315 espèces bryophytes typiques des régions tempérées, boréales et alpines arctiques sont connues dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan. Sensibles à leur environnement, elles sont considérées comme de bons indicateurs de changements des conditions climatiques, du degré d’acidification et minéralisation des sols et du degré de pollution des eaux.
Souvent regroupées sous le terme de « mousses », les bryophytes sont aussi d’une grande importance écologique. Elles sont capables de coloniser la roche nue, de stabiliser le substrat, de participer à la formation des sols et de l’humus et d’influencer l’écoulement de l’eau et le cycle des nutriments. Leur présence est donc essentielle à l’établissement des plantes vasculaires en milieu boréal.
Tourbières
Les sphaignes constituent la composante végétale principale des tourbières ombrotrophes de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, mais forment seulement des petits monticules dans les tourbières minérotrophes. Leurs capacités à retenir l’excès d’humidité du sol ou à en ralentir son évaporation jouent un rôle écologique important dans ces écosystèmes. Elles sont aussi capables de modifier les conditions physicochimiques du sol organique au point d’en ralentir sa décomposition.
En plus d’une grande variété de sphaignes, il est possible d’observer le Dicrane élancé et le Polytric dressé dans les tourbières ombrotrophes, ainsi que la Campylie étoilée et la Scorpidie rouge violacé dans les tourbières minérotrophes de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.
Forêt boréale
La forêt boréale offre un grand nombre de microhabitats aux bryophytes qui peuvent former des tapis au sol, sur l’écorce des arbres et sur le bois mort en décomposition. Parmi les espèces les plus fréquentes, on retrouve l’Hylocomie brillante, la Pleurozie dorée et l’Hypne plumeuse.
À l’intérieur de ce milieu, les rebords et fissures des falaises forestières sont particulièrement riches en espèces, car elles offrent une combinaison idéale d’humidité, d’ombrage, de complexité de support et de protection. C’est d’ailleurs au niveau des falaises forestières que l’on retrouve la plus grande diversité de bryophytes. L’Hypne boréale et la Myurelle dentée ne sont que quelques-unes des espèces fréquemment retrouvées sur ces habitats rocheux.
Landes
La lande à cailloutis constitue un habitat propice à l’établissement et à la croissance des mousses alpines arctiques qui sont très résistantes au froid et capables de puiser les nutriments même au niveau d’un sol gelé.
Malgré les conditions environnementales difficiles, des espèces profitent de la faible compétition floristique pour occuper les petits amoncèlements de sols minéraux et former des regroupements épars, comme la Pixie à feuilles rugueuses, le Bryum réticulé et la Tresse inclinée.
Littoral
Le littoral comprend très peu de bryophytes. Seules quelques espèces spécialisées, comme la Pixie à bec recourbé, possèdent les adaptations morphologiques nécessaires leur permettant de survivre en milieu humide salin. Les activités des oiseaux nicheurs peuvent aussi contribuer à l’altération des bryophytes au niveau du littoral.
La nature calcaire des îles de la portion ouest de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan semble exclure plusieurs espèces qui préfèrent le substrat plus acide et granitique de la portion est de l’archipel, accroissant la diversité bryophytique à l’échelle de la réserve de parc.
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