Rétablissement de la végétation
Parc national des Prairies
Le parc national des Prairies s’est doté d’un vaste programme de rétablissement de la végétation; créé en 1997, celui-ci a permis de rétablir, avec plus ou moins de succès, des espèces indigènes des prairies sur 1133 hectares de terres autrefois cultivées. La majeure partie de ce travail a été accompli dans le bloc ouest sur des terres qui avaient été labourées et semées de cultures céréalières jusqu’en 1983 (avant la création du parc). Des travaux récents de cartographie du parc ont permis de relever de nouvelles possibilités de restauration, notamment des champs sur des terres récemment acquises, des champs de graminées ensemencés de brome inerme ou d’agropyre à crête, et des secteurs ayant été envahis par des espèces cultivées. Il y a près de 3680 hectares de végétation non indigène dans le parc présentant une possibilité de rétablissement, dont 85 % se trouvent dans le bloc ouest.
En raison de la situation critique du tétras des armoises au Canada, on a déterminé qu’il fallait mettre en œuvre le rétablissement de l’habitat optimal de nidification et d’élevage des oisillons dans le parc national des Prairies. Afin de contribuer au rétablissement de l’espèce, le personnel du parc a proposé de remettre en état les champs de foin le long de la rivière Frenchman, dans le bloc ouest, en semant des espèces de plantes indigènes et de l’armoise argentée. Il est probable que certains de ces champs de foin étaient auparavant des plaines d’armoise, un habitat important pour la nidification et l’élevage des petits du tétras des armoises.
Les champs de foin sont majoritairement constitués d’agropyre à crête et de brome inerme, deux espèces non indigènes très agressives dont on sait qu’elles supplantent les plantes indigènes des prairies. Afin de préparer adéquatement le site à l’ensemencement par un mélange de graines indigènes, il faut d’abord tenter d’éliminer ces espèces. Parmi les mesures de contrôle pouvant être mises en œuvre en temps opportun, nommons la coupe, le brûlage, l’épandage d’herbicide et le labourage. Ces activités réduiront la croissance en surface et souterraine et, avec un peu de chance, diminueront le nombre de graines non indigènes contenues dans le sol. Une fois que toute végétation aura été retirée du secteur, un mélange de graines indigènes préparé avec soin sera semé. Le travail de suivi pourrait comprendre l’ajout d’arbustes ou de plantes herbacées, l’ensemencement en îlots afin de créer des talles de plantes variées et, bien entendu, une surveillance de la façon dont les plantes s’établissent dans le secteur.
Depuis plus de 20 ans, le parc national des Prairies travaille au rétablissement de la prairie indigène, et cette expérience montre qu’un rétablissement réussi nécessite des graines indigènes de grande qualité, une gestion et une surveillance continues, et de la patience. Une bonne planification et une préparation adéquate des lieux seront le fondement de la réussite, après quoi il faut espérer des conditions climatiques propices à l’établissement des plantes indigènes. De façon générale, le rétablissement à grande échelle de la prairie indigène ne peut se faire en quelques années seulement, mais le travail des vingt dernières années prouve que les efforts de rétablissement ont porté fruit et permis d’offrir un habitat aux espèces tributaires des prairies indigènes.
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