Le renard véloce
Parc national des Prairies
Le renard véloce (Vulpes velox) fréquentait autrefois les prairies canadiennes. Les transformations du milieu des prairies attribuables notamment à la colonisation, ont entraîné la disparition, vers la fin des années 30, de ce canidé de la taille d'un chat. Depuis 1983, on a mis en liberté, avec plus ou moins de succès, des renards élevés en captivité en Alberta ou capturés dans la nature aux États-Unis. L'objectif de l'équipe chargée du rétablissement du renard véloce, consistant à avoir d'ici l'an 2000 une population viable de renards sauvages, a été atteint si l'on se fie aux données du recensement de 2000 à 2001. Avec l'aide du public, des éleveurs et d'autres groupes de conservation, on espère que le renard véloce pourra à nouveau parcourir librement les Prairies canadiennes.
Pour survivre, le renard véloce est tributaire d'une prairie mixte à herbes courtes ou moyennes. Il préfère les endroits dégagés offrant une excellente visibilité. C'est un animal nocturne qui habite dans une tanière (souvent un terrier de blaireau abandonné) à longueur d'année. Il se nourrit principalement de lapins, de rongeurs, d'insectes et d'oiseaux.
Au tournant du siècle, des changements importants sont survenus dans les prairies. La disparition rapide de la prairie indigène attribuable à l'agriculture et à la colonisation a entraîné la disparition du bison, du coyote, du grizzli des plaines et du wapiti. L'écosystème des prairies a été modifié en permanence, et le renard véloce est devenu, lui aussi, espèce menacée.
Le renard véloce a été victime du piégeage et touché accidentellement par des activités d'empoisonnement destinées aux coyotes et aux loups. Le renard véloce ne constitue pas une menace pour les éleveurs et les agriculteurs. En fait, il leur est utile parce qu'il se nourrit d'insectes, de souris et d'autres rongeurs. La perte d'habitat demeure la principale cause du déclin de sa population. Le véritable océan que formaient autrefois les prairies nord-américaines a été labouré, passé au bulldozer et fragmenté. De cet océan, il ne reste plus que des parcelles isolées. La survie du renard véloce et la préservation de ces parcelles de prairie indigène sont étroitement liées.
La prédation et l'empoisonnement menacent toujours le renard véloce. En effet, le coyote, le blaireau et l'aigle chassent tous ce petit renard. De plus, des insectes contaminés par des pesticides utilisés sur les terres agricoles peuvent causer la maladie ou la mort chez le renard qui les ingère.
Le renard véloce fait partie d'un écosystème de prairie vaste et complexe. Sa disparition signale d'autres problèmes. La « roue » des écosystèmes des prairies ne tourne pas rond s'il lui manque un « rayon » tel que le renard véloce ou un autre animal indigène. Son retour dans les prairies nous laisse espérer que la « roue » sera bien réparée.
La perte d'habitat était et est toujours la principale cause du déclin de sa population.
La famille Smeeton, de Cochrane, en Alberta, a commencé à élever des renards véloces en captivité en 1973 dans l'espoir de les réintroduire dans la nature. Depuis ce temps, des sociétés de protection telles que la Swift Fox Conservation Society, des organismes gouvernementaux et des citoyens intéressés ont uni leurs efforts à ceux des Smeeton en vue de rétablir cette espèce dans les Prairies.
Le parc national du Canada des Prairies est présentement membre de l'équipe canadienne chargée du rétablissement du renard véloce. On a mis des renards véloces en liberté dans le bloc Est depuis 1990 et dans le bloc Ouest depuis 1992, et ce, jusqu'en 1997. Si l'on se fie aux renseignements recueillis grâce au recensement de 1996-1997, les chercheurs estiment que 192 renards vivent à le long de la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan, au sud des collines Cypress, et que 89 vivent dans le parc national du Canada des Prairies. En 2000 à 2001, on a effectué un nouveau recensement sur la même région plus une partie du Montana. Les charcheurs estiment maintenant que la population de renards véloces le long de la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan est de 560 renards, 96 dans le parc national du Canada des Prairies et 221 dans le nouveau secteur à l'étude au Montana. Ces chiffres confirment l'hypothèse voulant que la population de renards véloces ait triplé en nombre depuis l'étude de 1996 à 1997. Leur territoire de distribution a également triplé si l'on en croit les résultats de l'étude de 2000 à 2001, passant de 25 cantons en 1996 à 1997 à 76 (y compris le Montana) en 2000 à 2001. Grâce au succès du programme de rétablissement du renard véloce, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a modifié sa classification : l'espèce classée « disparue » devient une espèce « en voie de disparition » en 1998.
Les problèmes que pose le rétablissement du renard véloce illustrent bien la complexité des systèmes naturels. Pour assurer la survie de l'espèce, il faut compter sur la coopération des propriétaires des terres, des éleveurs, des chasseurs, des agriculteurs et du public.
On aimerait bien que le retour progressif de ce renard attachant laisse présager d'autres améliorations. Espérons que le renard véloce, ainsi que d'autres espèces sauvages, pourront à nouveau trouver une place dans les Prairies canadiennes.
Le renard véloce se distingue par des taches noires sur chaque côté du museau et sur le bout de la queue. Ce renard, qui pèse environ 2,5 kg, est l'un des membres les plus petits de la famille des canidés. Comparativement, le renard roux est presque deux fois plus lourd, et le coyote, quatre fois plus. L'été, le pelage du renard véloce est habituellement gris nuancé de jaune sur le dos, plus pâle sur les flancs et blanc ou d'un brun jaunâtre clair sur le ventre. Il a une queue touffue et de grandes oreilles bien droites et pointues.
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