La création du parc national de Prince Albert
Parc national de Prince Albert
Le parc national de Prince Albert a été créé en 1927 après des années d’échanges politiques avec la population de la ville de Prince Albert. Le premier ministre William Lyon Mackenzie King est venu en personne inaugurer le parc lors d’une cérémonie officielle en août 1928. Dans son discours, il a souligné que la conservation de la nature avait plus de valeur que les intérêts commerciaux. Mackenzie King n’est resté qu’une seule nuit dans le chalet construit pour l’accueillir, et ce bâtiment patrimonial de la pointe Prospect existe encore aujourd’hui, mais appartient à des intérêts privés. Depuis la création du parc dans les années 1920, des générations de visiteurs, provenant principalement de la Saskatchewan, ont fait de cet endroit leur deuxième chez-soi pendant la période estivale.
Le parc national de Prince Albert est situé sur des terres visées par le Traité no 6, sur le territoire traditionnel des Cris des bois, des Cris des plaines, des Dakota et des Dénés ainsi que sur la terre natale des Métis. Lorsqu’on a ouvert le parc en 1928, celui-ci devait être le « terrain de jeux de la Saskatchewan », c’est-à-dire un espace de loisirs en nature où les Canadiens pourraient s’exiler et refaire le plein d’énergie. Cependant, même si les responsables du parc et les politiciens présentaient le paysage comme une étendue de nature sauvage, il ne l’est devenu que par l’expulsion forcée des peuples autochtones à l’extérieur de ce qui allait devenir les limites du parc. Les membres des communautés locales, comme la Nation crie de Montreal Lake et la Première Nation de Sturgeon Lake, ont été traités comme des indésirables par le personnel du parc, et on les a empêchés d’utiliser leur territoire en criminalisant la pêche, la chasse et la cueillette, activités qu’ils pratiquaient depuis des générations. Dans la région, comme dans bon nombre de communautés autochtones au Canada, les agents des Indiens décourageaient les personnes de sortir des réserves pour chasser ou faire la cueillette. Au cours des dernières années, le parc national de Prince Albert s’est efforcé de raconter l’histoire de ce territoire de façon plus complète, notamment en présentant les récits difficiles comme ceux-ci, qui rendent compte des torts que les politiques fédérales ont causés aux communautés.
Les limites initiales du parc n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Le territoire du parc s’étendait plus à l’est jusqu’au lac Montréal, et sa limite nord se trouvait sur la rive nord du lac Crean. En raison de ces limites, les membres de la Nation crie de Montreal Lake perdaient leur territoire traditionnel de pêche et de chasse. En 1929, de nouvelles limites ont été négociées entre les ministères fédéraux sans consultation des membres des communautés locales, et les limites du parc ont été déplacées, de sorte que le territoire du parc ne comprenait plus le lac Montréal, mais incluait le lac Pelican, où le trappeur métis Louis Lavallée et sa famille vivaient depuis des décennies. Des responsables du parc ont expulsé les Lavallée dans les années 1930, invoquant la nécessité de préserver le lac et la faune qu’il abritait. Toutefois, au cours de la même période, la direction du parc encourageait le développement commercial près du lac Waskesiu. Plusieurs générations plus tard, ces incidents ont encore des répercussions sur les familles.
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