Pourquoi protéger la région de Tallurutiup Imanga?

L’Arctique canadien est en état de gel pendant la majeure partie de l’année et il n’y a que quelques espèces bien adaptées qui y demeurent en toute saison. Cependant, les eaux de l’entrée est de Tallurutiup Imanga restent libres toute l’année, résultat de l’interaction de plusieurs courants majeurs, du vent et de la bathymétrie, lesquels apportent une abondance de nutriments à la surface et soutiennent la chaîne alimentaire de bas en haut.

En conséquence, cette aire est le « moteur écologique » d’une grande partie de l’Arctique de l’Est, débordant de vie au printemps et en été avec le retour du soleil et du temps chaud.

Reconnaissance internationale

Ours polaire avec ses deux petits
© Wayne Lynch

Le région de Tallurutiup Imanga est un paysage marin naturel et culturel reconnu à l’échelle internationale comme étant l’une des aires écologiques les plus importantes au monde.

  • Reconnu comme un site naturel digne du statut de site du patrimoine mondial par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans les années 1980.
  • Considéré comme une aire d’importance écologique et biologique capitale pour l’Arctique par l’UICN et le Natural Resource Defense Fund en 2010.
  • Considéré comme une aire d’importance écologique accrue par le Conseil de l’Arctique en 2013.
  • Considéré comme un éventuel site marin du patrimoine mondial dans l’Arctique par l’UICN, le Natural Resource Defense Fund et le Programme marin du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016.

L’occupation humaine et l’utilisation de la région de Tallurutiup Imanga remontent aux cultures Dorset (500 av. J.-C. à 1500 apr. J.-C.) et Thulé (1 000 ans apr. J.-C., jusqu’à 1 500 ans apr. J.-C.) qui ont précédé les Inuits qui peuplent maintenant cette région.

Par le passé, la région a été utilisée comme itinéraire de voyage vers le Groenland par les premiers Inuits qui s’y sont installés. L’histoire orale des Inuits montre les déplacements bilatéraux des Inuits d’un océan à l’autre entre le Canada et le Groenland bien avant la fondation des pays. La culture inuite est vieille de 3 000 ans de l’Extrême-Arctique canadien, se déclinant notamment par ses histoires, la danse du tambour, les chants de gorge, les sports arctiques et les sites archéologiques.

Avantages de l’aire marine nationale de conservation (AMNC) Tallurutiup Imanga

L’AMNC Tallurutiup Imanga offrira un certain nombre d’avantages écologiques et sociaux, notamment :

Morses sur des blocs de glace
© Mario Cyr
  • préserver la richesse de la biodiversité et maintenir les processus écologiques et les systèmes indispensables à la vie de l’écosystème marin de Tallurutiup Imanga au profit des espèces marines, des Nunavummiuts (« habitants du Nunavut ») et des Canadiens
  • maintenir une relation de collaboration entre le Canada et les Inuits, officialisée par l’entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits (ERAI) et mise en œuvre par l’entremise d’une Commission de gestion coopérative des aires marines nationales de conservation, qui guidera les activités actuelles et futures dans la région de Tallurutiup Imanga, afin d’assurer sa viabilité écologique et culturelle pour les générations futures
  • protéger et conserver les espèces en péril et leurs habitats, comme la baleine boréale, le béluga, le narval, le morse et l’ours polaire
  • aider à préserver le mode de vie des Inuits et leurs traditions par la protection du milieu marin et des sources alimentaires de la faune marine
  • permettre à toutes les activités de l’AMNC d’être gérées de manière plus écologique et globale
  • protéger les ressources historiques, telles que les épaves et les sites archéologiques
  • offrir aux visiteurs la possibilité de connaître et d’apprécier cet environnement
  • encourager la recherche et la surveillance écologiques
  • fournir un niveau de résilience à l’écosystème marin fragile de l’Arctique face au changement climatique
  • encourager les possibilités économiques écologiquement viables dans la région

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