Événement historique national de l’exclusion des immigrants chinois de 1923 à 1947
L’exclusion des immigrants chinois de 1923 à 1947 a été désignée événement historique national en 2023.
Importance historique : durée de l'application de la loi sur l'exclusion des Chinois, efforts des Sino-Canadiens pour empêcher son adoption et pressions pour des politiques d’immigration moins restrictives.
Plaque commémorative : addresse à confirmerFootnote 1
L’exclusion des Immigrants Chinois de 1923 à 1947
Le 1er juillet 1923, le Canada interdit l’immigration chinoise. Point culminant du racisme envers les Chinois et de politiques telles les taxes d’entrée, la Loi de l’immigration chinoise, 1923 (loi sur l’exclusion des Chinois) oblige toute personne d'origine chinoise résidant au Canada, même celle née ici, à s’inscrire auprès du gouvernement sous peine de diverses sanctions. Cette loi entrave la réunification des familles, le développement communautaire, l’intégration sociale et l’égalité économique. Le militantisme des Sino-Canadiens et Canadiennes mène à son abrogation en 1947. Leur lutte pour abolir les restrictions racistes de l’immigration se poursuivit.
對華人移民的排斥,1923-1947
1923年7月1日,加拿大禁止了華人移民。1923年的華人移民法案(排華法案),是反華種族主義和政策(包括該法案所取代的人頭稅政策)的頂峰。所有居住在加拿大的華人,甚至是在這裡出生的華人,都必須向政府登記,否則將面臨罰款、拘留或驅逐出境的風險。該法案阻礙了家庭團聚、社區發展、社會融合和經濟平等。華裔加拿大人成功地挑戰了這項法律,導致該法律於 1947 年被廢除。雖然如此,他們為消除種族主義移民限制而進行的鬥爭仍持續了多年。
L’exclusion des immigrants chinois de 1923 à 1947
En 1923, le gouvernement du Canada adopte la Loi de l’immigration chinoise, communément appelée la loi sur l’exclusion des Chinois, pour mettre fin à l’immigration chinoise au pays. Bien que l’immigration en provenance de la Grande-Bretagne et des États-Unis soit restreinte d’une manière ou d’une autre par des modifications à la Loi de l’immigration ou des accords internationaux, seules les personnes chinoises sont exclues du Canada au moyen d’une loi distincte qui ne vise qu’elles. Au cours des 24 années durant lesquelles cette loi est en vigueur, le Canada accepte possiblement de 12 à 50 personnes chinoises; leur nombre exact est inconnu.
La loi sur l’exclusion des Chinois perpétue le racisme généralisé et les politiques antichinoises qui sont de plus en plus présents au Canada depuis le XIXe siècle. Elle remplace la première Loi de l’immigration chinoise de 1885, qui imposait des taxes d’entrées (head taxes), entre autres mesures, pour décourager les immigrants chinois. Malgré cela, l’immigration en provenance de la Chine se poursuit et de nombreux Canadiens blancs, principalement d’ascendance anglo-saxonne, exigent un arrêt complet de l’immigration des personnes chinoises. Né en Colombie-Britannique, ce mouvement en faveur de l’exclusion obtient rapidement un vaste soutien au Canada. La nouvelle Loi de l’immigration chinoise entre en vigueur le 1er juillet 1923, anniversaire de la Confédération. Depuis, de nombreux Sino-Canadiens considèrent le 1er juillet comme le « jour de l’humiliation » plutôt que celui de la fête du Canada.
La loi sur l’exclusion des Chinois impose des restrictions encore plus strictes que la loi précédente. Par exemple, seuls sont autorisés à entrer au Canada les diplomates, représentants du gouvernement, marchands, missionnaires chrétiens, enseignants et étudiants chinois, les enfants nés au Canada partis en Chine pour étudier ou pour une autre raison, ainsi que les immigrants chinois de retour au pays. Par ailleurs, la loi interdit aux conjointes et aux enfants d’immigrer au Canada pour rejoindre la population chinoise majoritairement masculine. Cela restreint considérablement la croissance des communautés sino-canadiennes.
Qui plus est, cette loi exige que toutes les personnes chinoises, même celles nées au Canada, s’enregistrent auprès du gouvernement et qu’elles soient munies d’un certificat d’identification avec photo, sou peine d’amende, d’emprisonnement ou d’expulsion. C’est la seule fois que le gouvernement fédéral imposera une telle exigence à une communauté non autochtone en temps de paix (pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, divers groupes ont été ciblés en vertu de la Loi sur les mesures de guerre). Les Sino-Canadiens continuent de faire face à des obstacles aux droits civiques et à l’accès aux occasions de développement économique.
À cette époque, des leaders sino-canadiens et des membres d’organisations comme la Chinese Consolidated Benevolent Association (CCBA) tentent d’empêcher l’adoption de la Loi et font pression en faveur de politiques d’immigration moins restrictives. Les Sino-Canadiens et les Sino-Canadiennes militent pour l’abrogation de la loi sur l’exclusion des Chinois dès son adoption. Après la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants et les membres du Committee for the Repeal of the Chinese Immigration Act, cofondé par Kew Dock Yip, se joignent au mouvement et mènent des campagnes qui seront couronnées de succès. La Loi est abrogée le 14 mai 1947.
L’immigration chinoise est alors assujettie à la Loi sur l’immigration, dans la catégorie de l’immigration asiatique, au sens large, qui est limitée aux conjointes et aux enfants non mariés de 18 ans et moins d’hommes vivant déjà au Canada. En 1955, la limite d’âge pour les enfants à charge passe à 25 ans. En 1967, les principales restrictions de nature raciale sont éliminées et la Loi sur l’immigration continue d’évoluer. En 2006, après vingt ans de pression, les Sino-Canadiens reçoivent des excuses officielles de la part du gouvernement du Canada pour l’application de la taxe d’entrée et l’exclusion des immigrants chinois.
« Cette désignation signifie pour nous qu’il y a maintenant une commémoration officielle de la grave injustice historique de la loi d’exclusion des Chinois reconnaissant sa xénophobie, sa violation des droits de la personne, sa discrimination raciale et son racisme systémique. Elle a entravé le développement et l’engagement de la communauté chinoise et a eu un impact négatif sur des générations de familles chinoises. Nous espérons que cette commémoration servira comme un appel à l’ensemble de la population canadienne et aux institutions clés au Canada, pour qu’ils renforcent les efforts en matière d’éducation qui reconnaissent les répercussions à long terme de cette loi d’exclusion et qu’ils soient conscients et luttent contre le racisme anti-asiatique et antichinois contemporain au Canada, sans jamais oublier le passé. »
La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2023.
Désignations historiques : du point de vue des communautés | Exclusion des immigrants chinois (1923-1947)
Visionnez des témoignages vidéo uniques de membres de la communauté Sino-Canadienne, décrivant cette période difficile. Écoutez leurs perspectives sur l’importance de connaître le passé et de commémorer l’histoire au Canada.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
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