Lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Vue de la rive à l’embouchure de la rivière Hillsborough. Lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst
Vue de la rive à l’embouchure de la rivière Hillsborough, 2016
© Parcs Canada

 

Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst a été désigné lieu historique national en 1958.

Plaque commémorative : sera installée au 191, promenade Haché Gallant, Rocky Point, Île-du-Prince-ÉdouardFootnote 1

Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Les Mi’kmaq habitent Epekwitk (Île-du-Prince-Édouard) depuis des millénaires. Au XVIIIe siècle, ils rencontrent les Français en ce lieu nommé Skmaqn ou « lieu d’attente » en langue mi’kmaq, pour renouveler leur amitié et leur alliance militaire durant une ère où les empires français et britannique luttent pour la suprématie en Amérique du Nord. Port-la-Joye, un des premiers établissements français permanents sur l’île, est un port d’entrée et le siège du gouvernement colonial. De ce lieu, cédé à la Grande-Bretagne en 1758 et renommé fort Amherst, les Britanniques organisent la déportation de plus de 3000 Acadiens.

Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en français

Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Mi’kmaq ki’s kaqi’sk pituimtlnaqnipunqek teko’tmi’tij Epekwitk (Prince Edward Island). Ula nike’ tepaw, ta’n tel-nenasik Skmaqn Mi’kmawiktuk, kisna “Waiting Place”, na Mi’kmaq mawita’tipni Wenujk 18th senjriek wjit wsku’tmnew siawwla’matultinew aq ikaltultinew ansma miawin’tulti’tijek Wenujk aq Aklasie’wk wjit ta’n wen alsuttew North America. Ula nike’ pkesikn maqmikew ta’n Wenujk aptɨqatmu’tipnik Epekwitk, Port–La-Joye, na etekɨp kɨplno’lemuow aq elt na’te’l i’- wji-piskweta’mkɨp. Ansma na tett, Wenujk etli-iknmua’tip alsusuti Aklasie’wk 1758ek aq il-wisunkatmi’tip tluisin Fort Amherst. Na tujiw, Aklasie’wk ilajuktmi’tip sa’new 3000 te’silipni Wenujk.

Commission des lieux et monuments historiques du Canada
Inscription de plaque en langue Mi’kmaq
Plaque commémorative en bronze avec texte doré
Plaque commémorative en bronze trilingue de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada pour lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, qui sera située au 191, promenade Haché Gallant, Rocky Point, Île-du-Prince-Édouard : langue Mi’kmaq, anglais et français.

Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Les Mi’kmaq habitent Epekwitk (Île-du-Prince-Édouard) depuis des millénaires. Skmaqn-Port-la-Joye-Fort Amherst est le siège du gouvernement de l’île Saint-Jean/Saint John’s Island de 1720 à 1768, d’abord sous le Régime français, puis sous le Régime britannique. C’est le port d’entrée des colons venus s’établir dans l’île. Port-la-Joye, ou Skmaqn selon la dénomination traditionnelle mi’kmaq, marque l’endroit où dignitaires mi’kmaq et français viennent renouveler leurs rapports de fraternité et d’amitié. Le site est également un lieu d’affrontement dans la lutte entre Français et Britanniques pour la suprématie en Amérique du Nord. Pendant l’occupation britannique, il est renommé Fort Amherst, et c’est l’endroit d’où est organisé le déplacement forcé de plus de 3 000 Acadiens de l’île en 1758.

Skmaqn, situé au point de rencontre des voies navigables reliant Epekwitk aux Mi’kma’ki (les territoires des Mi’kmaq), a été choisi par les Français comme base dans la région. Les Français établissent une colonie sur l’île Saint-Jean en 1720 qui est administrée de Port-la-Joye. Cette même année, un groupe de 300 hommes, femmes et enfants arrivent de France pour s’établir sur l’île. Ils sont bientôt rejoints par des colons acadiens. Des relations fondées sur le commerce et la religion se développent ici et s'étendent aux alliances militaires entre les Mi’kmaq et la Couronne française, qui collaborent à des conflits contre les Britanniques. Port-la-Joye joue également un rôle important en tant que lieu des cérémonies de renouvellement de l’alliance entre les dirigeants mi’kmaq et français. Durant les périodes de paix de 1726-1744 et de 1749-1755, les Mi’kmaq de toute la région se rassemblent chaque année et attendent l’arrivée des Français à « skmaqn », qui signifie « lieu d’attente ». Ces rencontres servent à maintenir et renforcer l’alliance et, pour les Français, à obtenir des renseignements sur les activités britanniques dans la région.

 

Paysage avec herbe et vue sur l'eau
Panneau d'interprétation installé au lieu nommé Skmaqn ou « lieu d’attente » en langue mi’kmaq, 2006
© Parcs Canada
Paysage avec herbe, vue sur l'eau et une plaque commémorative
Panneau d'interprétation, 2006
© Parcs Canada

 

Bien que Port-la-Joye possède une garnison, la présence militaire sur l’île Saint-Jean demeure mineure. Après la chute de Louisbourg en 1745, 300 militaires de la Nouvelle-Angleterre attaquent l’île Saint-Jean, brûlent les maisons et détruisent les récoltes. Le Traité d’Aix-la-Chapelle en 1748 redonne Port-la-Joye aux Français, mais peu de temps après la chute de Louisbourg aux mains des Britanniques en juillet 1758, Port-la-Joye et l’île Saint-Jean capitulent, mettant fin à la période d’administration française.

Les Britanniques construisent le fort Amherst à proximité du site de Port-la-Joye en 1758. Dans les semaines qui suivent, les soldats britanniques y rassemblent 3 000 hommes, femmes et enfants français et acadiens de l’île Saint-Jean pour les déporter vers la France. La traversée vers la France est dangereuse, plusieurs navires coulent et les maladies à bord sont fréquentes; environ 1 649 personnes, soit plus de la moitié des déportés, meurent avant d’atteindre la France. Dix ans plus tard, les Britanniques établissent leur capitale à Charlottetown, de l’autre côté du port de fort Amherst et démantèlent le fort.

Désigné en 1958, ce site est appelé à l’origine lieu historique national du Fort Amherst. En 1985, son nom change pour Fort Amherst/Port-la-Joye et en 2018, il est renommé officiellement Skmaqn-Port-la-Joye-Fort Amherst.

La présente fiche d’information a été rédigée au moment de l’annonce ministérielle en 2023.

Description du lieu patrimonial

Paysage avec herbe et arbres
Vue générale du lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, Île-du-Prince-Édouard, date inconnue
© Parcs Canada

Le lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst est le vestige d'un fort du XVIIIe siècle, construit par les Français et occupé par la suite par les Britanniques, situé dans un emplacement stratégique en hauteur surplombant le port de Charlottetown et plusieurs rivières. Il s'agit d'un élément paysager situé à l’entrée ouest du chenal du port de Charlottetown. Il est constitué de collines légèrement vallonnées et de vestiges des terrassements d'un fort, d'une ancienne maison de colon, et d'au moins trois autres fermes franco-acadiennes, de la garnison française, ainsi que d'installations des XIXe et XXe siècles. La reconnaissance officielle correspond aux limites de la propriété détenue et administrée par Parcs Canada.

Valeur patrimoniale

Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst a été désigné lieu historique national du Canada en 1958. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :

  • de 1720 à 1768, ce fut le siège du gouvernement de l’île Saint Jean, d’abord sous le Régime français, ensuite sous le Régime anglais, et le port d’entrée des colons venus s’établir dans l’île;
  • il s’agit d’une colonie qui fut importante pour la France, d’un endroit où dignitaires mi’kmaq et français venaient renouveler leurs rapports de fraternité et d’amitié et d’un lieu d’affrontement dans la lutte entre Français et Britanniques pour la domination de l’Amérique du Nord;
  • le fort Amherst est l’endroit d’où fut menée l’expulsion de 3000 Acadiens de l’île en 1758; cet exil forcé est la plus importante du point de vue du nombre, et la plus tragique aussi, des nombreuses déportations pratiquées contre les Acadiens entre 1755 et 1762.

La valeur patrimoniale de ce lieu a trait à sa longue histoire de lutte pour la domination coloniale impliquant les Mi’kmaq, premiers habitants de l’île, les Français, et les Britanniques. Ces liens historiques sont attestés par l'emplacement, la position et les vestiges du fort, et par l'occupation militaire franco-britannique, ainsi que par un ancien établissement acadien. Établi par les Français à l'île Saint-Jean en 1720, Port-la-Joye était le quartier général de la protection, du commerce et de l'administration de l’île. Il a été abandonné, puis capturé par les Britanniques à plusieurs reprises entre 1720 et 1758. De 1748 à 1758, les Acadiens ont établi des fermes dans les environs, et les Français ont construit un fort en forme d'étoile de style Vauban. On y trouve encore une ancienne ferme qui appartenait à Michel Haché-Gallant. Les Britanniques ont ajouté un terrassement rectangulaire devant le fort qu’ils rebaptisèrent Fort Amherst et qui demeura le principal centre administratif de l'Île-du-Prince-Édouard jusqu'en 1770.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, juin 1958 et décembre 2008; procès-verbal du Comité d’évaluation des désignations (CED), septembre 2016 et décembre 2017; énoncé d’intégrité commémoratif, juin 1997.

 

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus

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