Personnage historique national du Révérend Adolphus Egerton Ryerson (1803–1882)

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada procède à un examen des personnes, des événements et des lieux historiques nationaux désignés pour déterminer leur lien avec l'histoire et l'héritage du système des pensionnats autochtones. Cet examen fait suite à l'appel à l’action 79 de la Commission de vérité et réconciliation, qui demande au gouvernement fédéral de commémorer l'histoire et l'héritage des pensionnats autochtones.

Apprenez-en plus à propos de la revue des personnages historiques nationaux liés aux pensionnats autochtones.

Portrait historique d'un homme sur papier
Portrait du Révérend Adolphus Egerton Ryerson sur papier vélin, président de la première conférence générale de l'Église méthodiste du Canada, représentant auprès de la British Conference Act 1867, date inconnue
© Bibliothèque et Archives Canada / R9266-2858

Révérend Adolphus Egerton Ryerson a été désignée comme un personnage historique national en 1934.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a revu cette désignation en 2023. Les aspects suivants des contributions de Ryerson à l’histoire canadienne ont été déclarés d’importance historique nationale.

Motifs de la désignation

De 1844, année où il est nommé surintendant en chef de l’instruction publique pour le Haut-Canada, à 1876, année de sa retraite, il joue un rôle de premier plan dans la création du système d’éducation moderne pour les enfants du Haut-Canada et de l’Ontario, lequel est ensuite devenu le modèle dans tout le Canada anglophone. Après avoir étudié les modèles américains et européens, il réforme le système inefficace existant, notamment par l’adoption d’une approche uniforme pour l’enseignement dans toute la province, l’établissement d’un système d’éducation gratuit et obligatoire pour les enfants des écoles primaires, et la mise en place d’une formation professionnelle pour les enseignants des écoles primaires et secondaires. Pour faire progresser l’éducation postsecondaire en Ontario, il crée l’Upper Canada Academy, qui deviendra plus tard le Victoria College à Toronto. En tant que surintendant en chef, il permet la mise en place d’écoles ségréguées réservées aux enfants noirs, et ce, contre la volonté des membres des communautés noires, ce qui entraîne des inégalités et un sous-financement de l’éducation pour ces enfants.

En 1847, lorsque le ministère des Affaires indiennes de la province du Canada demande à Ryerson son avis sur l’éducation des enfants autochtones, il rédige une réponse qui est ultérieurement intitulée Report of Dr Ryerson on Industrial Schools. Ses points de vue sont axés sur l’importance de la formation agricole, et il recommande que les enfants des Premières Nations fréquentent volontairement des instituts résidentiels de travail manuel où ils peuvent recevoir une formation sur le travail agricole et une éducation de base, ce qui, à son avis, permettrait aux enfants de prendre part à la société des colons. Ses recommandations sont fondées sur les croyances des colons du XIXe siècle selon lesquelles la culture euro-canadienne et le christianisme sont supérieurs aux cultures, traditions et croyances spirituelles autochtones, et que ces valeurs euro-canadiennes doivent être imposées aux Peuples Autochtones par l’assimilation et la colonisation. Publié après sa mort, le rapport de Ryerson sert à soutenir le développement du système des pensionnats autochtones, et même si ce qu’il y propose n’est pas le système scolaire adopté par le Canada en 1879, les conséquences sont dévastatrices pour les Peuples Autochtones au Canada.

Ministre méthodiste, il fonde en 1829 le Christian Guardian, un journal méthodiste dont il est le premier rédacteur en chef. Il fait progresser la cause de la liberté religieuse pour les méthodistes au Haut-Canada au début et au milieu du XIXe siècle, en contestant les privilèges détenus par l’Église anglicane. Il produit également des ouvrages historiques portant sur le loyalisme et le méthodisme canadien.


Revue de la désignation

Des revues sont entreprises de façon continue pour veiller à ce que les désignations tiennent compte des études actuelles, des changements survenus dans la compréhension de l’histoire, ainsi que d’un éventail de voix, de points de vue et d’expériences de la société canadienne.

En 2023, cette désignation a fait l’objet d’une revue à cause de l’héritage colonial et de l’absence d’un aspect important de l’histoire dans le texte de la plaque commémorative. Le texte original, approuvé dans les années 1970, souligne la carrière de Ryerson en tant que ministre méthodiste, puis de surintendant en chef pour l’éducation dans le Haut-Canada, où il a donné forme aux systèmes scolaires de la région. Le texte original n’aborde pas son rôle dans la création d’écoles ségréguées pour les enfants noirs. Il ne fait pas non plus référence au rapport du Dr Ryerson sur les écoles industrielles (1847) qui a été utilisé après sa mort pour soutenir le développement du système des pensionnats autochtones.

De nouveaux motifs de désignation ont été définis et comprennent maintenant l’approche de Ryerson par rapport à l’éducation des enfants issus de communautés noires, ainsi que le rapport de 1847 et ses répercussions. Une nouvelle plaque ne sera pas préparée, puisque la longueur limitée du texte d’une plaque ne permet pas de transmettre adéquatement la complexité de cette histoire.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbaux, décembre 2021; juin 2022.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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