Personnage historique national d'Albert Lacombe (1827-1916), o. m. i.
La Commission des lieux et monuments historiques du Canada procède à un examen des personnes, des événements et des lieux historiques nationaux désignés pour déterminer leur lien avec l'histoire et l'héritage du système des pensionnats autochtones. Cet examen fait suite à l'appel à l’action 79 de la Commission de vérité et réconciliation, qui demande au gouvernement fédéral de commémorer l'histoire et l'héritage des pensionnats autochtones.

© Bibliothèque et Archives Canada / PA-066520
Albert Lacombe a été désigné personnage historique national en 1969.
La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a revu cette désignation en 2024.
Motifs de la désignation
Pendant plus de 60 ans à compter de 1852, le père Albert Lacombe, prêtre oblat, cherche à convertir les Peuples Autochtones de l’Ouest du Canada au christianisme et assure les services religieux à diverses communautés dans l’Ouest. De concert avec des Métis et des nêhiyawak (Cris), il fonde plusieurs missions et colonies, notamment celle de Saint-Paul-des-Cris et de Saint-Albert. Linguiste accompli ayant appris auprès de pédagogues métis et issus des Premières Nations, Lacombe rédige un dictionnaire nêhiyawêwin (cri) et traduit des textes religieux pour renforcer la christianisation des Premières Nations de la région.
Aidé de Métis et de membres des Premières Nations dans son œuvre de missionnaire ambulante, Lacombe cultive des liens étroits avec les Métis et les nêhiyawak (Cris) et Niitsitapi (Pieds-Noirs) avec qui il vit. Il mérite des titres honorifiques autochtones, et agit comme intermédiaire pendant les négociations du Traité no 8 et les discussions liées au chemin de fer.
Guidé dans sa tâche par l’évêque Vital Grandin de Saint-Albert et par d’autres personnes, Lacombe conseille fréquemment le gouvernement fédéral sur des questions associées aux missions catholiques dans le Nord-Ouest, y compris le rapport de Nicholas Flood Davis intitulé « Report on Industrial Schools for Indians and Half Breeds » (rapport sur les écoles industrielles pour les Indiens et les Métis). En 1884-1885, il est le premier directeur nommé de l’école industrielle St. Joseph/Dunbow/High River (à ce qui est aujourd’hui High River). Bien qu’il ne participe que très peu à la gestion de l’école, il prône la séparation des enfants de leur famille, la suppression des langues autochtones et des mesures coercitives pour forcer l’obéissance et la fréquentation scolaire des enfants.
Revue de la désignation
Des revues sont entreprises de façon continue pour veiller à ce que les désignations tiennent compte des études actuelles, des changements survenus dans la compréhension de l’histoire, ainsi que d’un éventail de voix, de points de vue et d’expériences de la société canadienne.
En 2024, cette désignation a fait l’objet d’une revue à cause de l’héritage colonial et de la terminologie désuète dans le texte de la plaque commémorative. Le texte original, approuvé en 1975, soulignait la vie de Lacombe en tant que prêtre missionnaire dans l’Ouest. Il ne mentionnait pas l’aide importante apportée par les Métis et les Premières Nations dans son travail de missionnaire. Il ne mentionnait pas non plus sa participation à la création et à l’administration des pensionnats indiens.
De nouveaux motifs de désignation ont été définis qui mentionnent l’aide apportée par les Premières Nations et les Métis dans la fondation des missions et des colonies ainsi que leur rôle dans l’apprentissage du nêhiyawêwin (cri) par Lacombe. Les nouveaux motifs de désignation mentionnent également le rôle qu’a joué Lacombe en conseillant le gouvernement fédéral sur des questions liées à l’œuvre missionnaire catholique, ainsi que le fait qu’il a été le premier directeur de l’une des écoles industrielles indiennes dans le Nord-Ouest. La plaque originale sera enlevée et une nouvelle plaque sera préparée lorsque le temps et les ressources le permettront.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2023.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
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