Personnage historique national de Edgar Dewdney (1835–1916)

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada procède à un examen des personnes, des événements et des lieux historiques nationaux désignés pour déterminer leur lien avec l'histoire et l'héritage du système des pensionnats autochtones. Cet examen fait suite à l'appel à l’action 79 de la Commission de vérité et réconciliation, qui demande au gouvernement fédéral de commémorer l'histoire et l'héritage des pensionnats autochtones.

Apprenez-en plus à propos de la revue des personnages historiques nationaux liés aux pensionnats autochtones.

Portrait en noir et blanc d'un homme qui regarde sur le côté
Edgar Dewdney, Ottawa, Ontario, janvier 1895. Cette photo a été prise alors que M. Dewdney était Lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique.
© Topley Studio / Bibliothèque et Archives Canada / PA-025795

Edgar Dewdney a été désigné comme un personnage historique national en 1975.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a revu cette désignation en 2023. Les aspects suivants des contributions de Dewdney à l’histoire canadienne ont été déclarés d’importance historique nationale.

Motifs de la désignation

Député (1872-1879 et 1888-1892), ministre de l’Intérieur (1888-1892) et lieutenant-gouverneur de sa province d’adoption, la Colombie-Britannique (1892-1897), il joue son rôle le plus déterminant dans les Territoires du Nord-Ouest en tant que commissaire des Indiens (1879-1888) et lieutenant-gouverneur (1881-1888).

Dans les Territoires du Nord-Ouest, à titre de commissaire des Affaires indiennes et de lieutenant-gouverneur, il joue un rôle essentiel dans l’administration des politiques autochtones dans les Prairies à une époque où le gouvernement fédéral essaie activement de contrôler les Premières Nations avant la colonisation par les Euro-Canadiens et au moment où les Premières Nations et les Métis souffrent de la perte du bison, et ce, même si le gouvernement fédéral a déjà accepté la responsabilité de soulager la famine dans la clause relative à la famine et à la peste du Traité no 6. Dewdney est chargé de distribuer les vivres pour prévenir la famine, d’établir les Premières Nations dans des réserves et de diriger leur transition à l’agriculture. Témoin des conditions de famine, Dewdney contraint les Premières Nations à conclure un traité si elles ne l’avaient pas déjà fait et refuse de remettre les rations aux Premières Nations tant qu’elles ne s’établissent pas dans les réserves sélectionnées par le gouvernement, en dépit des promesses formulées dans les traités selon lesquelles les Premières Nations pourraient choisir l’emplacement de leur réserve. Il en découle de la malnutrition, des maladies et le décès de milliers de membres des Premières Nations dans les Territoires du Nord- Ouest.

Après la Résistance du Nord-Ouest de 1885, Dewdney tire pleinement avantage des événements qui permettent au gouvernement fédéral d’exercer une politique de coercition et de contrôle sur les Premières Nations des Plaines. Il appuie la pendaison de Louis Riel et demande que soit rendue publique la pendaison de huit hommes des Premières Nations à Battleford. Il aide à mettre sur pied le système de laissez-passer extrajudiciaire, une politique qui oblige les membres des Premières Nations à obtenir.

Il contribue à mettre en place et à façonner le système des pensionnats pour Autochtones dans les Prairies et au-delà, en tant que commissaire des Indiens et en tant que ministre de l’Intérieur (1888-1892). Il encourage le premier ministre John A. Macdonald à créer des écoles techniques, comme on le recommande dans le rapport Davin. Il appuie la séparation des enfants de leurs parents pendant de longues périodes et la minimisation des coûts, mettant ainsi en danger le bien-être et la vie des enfants. Le travail qu’il réalise pour développer le système des pensionnats a des répercussions dévastatrices sur les enfants, les familles et les communautés autochtones.


Revue de la désignation

Des revues sont entreprises de façon continue pour veiller à ce que les désignations tiennent compte des études actuelles, des changements survenus dans la compréhension de l’histoire, ainsi que d’un éventail de voix, de points de vue et d’expériences de la société canadienne.

En 2023, cette désignation a fait l’objet d’une revue à cause de l’héritage colonial, de la terminologie désuète et de l’absence d’un aspect important de l’histoire dans le texte de la plaque commémorative. Le texte original, approuvé en 1976, souligne la carrière de Dewdney en tant que député, lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique et commissaire des Affaires indiennes dans les Territoires du Nord-Ouest. Le texte anglais décrit les politiques de Dewdney après la Résistance du Nord-Ouest comme des politiques humaines et sensées (« humane and sensible policies ») démontrant une perspective coloniale. Ce texte ne fait pas mention de son rôle essentiel dans l’administration des politiques autochtones dans les Prairies, ainsi que de son association avec les pensionnats indiens.

De nouveaux motifs de désignation ont été définis et comprennent maintenant les politiques de Dewdney et leurs effets sur les peuples autochtones. Une nouvelle plaque ne sera pas préparée, puisque la longueur limitée du texte d’une plaque ne permet pas de transmettre adéquatement la complexité de cette histoire.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbaux, juin 2022; décembre 2022.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Obtenir plus d'informations sur la façon de participer à ce processus

Date de modification :