Personnage historique national de James Isbister (1833-1915)
James Isbister a été désigné comme un personnage historique national en 1997.
La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a revu cette désignation en 2022.
Plaque commémorative: 19e avenue ouest, près du sentier Rotary, Prince Albert, SaskatchewanFootnote 1
James Isbister (1833-1915)
Ce leader métis anglophone fonde en 1862 l’établissement métis Isbister (Prince Albert), où il érige une ferme avec sa conjointe Margaret Bear. Il guide son peuple dans les années 1870 et 1880, aidant à unir les Métis anglophones et francophones dans leurs nombreuses démarches pour que le Canada reconnaisse leurs droits territoriaux. En 1884, il se rend au Montana avec trois autres délégués métis pour inviter Louis Riel à diriger le mouvement de protestation des Métis dans le district de Prince Albert. Isbister soutient la cause des Métis mais ne participe pas à la Résistance de 1885 lorsque les Métis de la région de Batoche prennent les armes à contrecœur.
James Isbister (1833-1915)
James Isbister naît à Oxford House (Manitoba) en 1833 d’un père écossais et d’une mère métisse. On croit qu’il reçoit une éducation à l’établissement de la rivière Rouge et qu’il parle couramment plusieurs langues, dont le gaélique, le cri et le michif, la langue de la Nation métisse. À l’âge de 20 ans, Isbister suit les traces de son père en devenant employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson, où il travaille pendant la majeure partie des deux décennies suivantes. Toutefois, en raison de la discrimination persistante à l’égard des employés métis et du rang inférieur de son père dans la Compagnie, Isbister n’occupe jamais un poste supérieur à celui de commis. Il prend sa retraite de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1871. Comme beaucoup de Métis de son époque, Isbister élabore une stratégie économique flexible pour survivre, exploitant une ferme et travaillant comme transporteur pour compléter le revenu de sa famille. En 1862, Isbister et sa femme métisse, Margaret Bear, fondent l’établissement métis d’Isbister (Prince Albert, en Saskatchewan), où il dirige la communauté et établit plusieurs fermes dans la région au cours des décennies suivantes.
À la fin des années 1870 et au début des années 1880, le gouvernement fédéral commence à arpenter les terres dans la Saskatchewan actuelle (alors les Territoires du Nord-Ouest) afin de créer des lots carrés de 160 acres pour les nouveaux arrivants dans la région, empiétant sur les terres des Métis qui possèdent des lots riverains traditionnellement rectangulaires et long. Isbister devient alors un chef de file du mouvement visant à obtenir réparation pour les griefs des Métis contre le gouvernement canadien. En 1878, notamment, il participe à la rédaction d’une pétition sur les terres, les arpentages et les certificats (argent et droits fonciers) signée par des dizaines de colons métis et non autochtones. En 1883, il joue un rôle de premier plan dans la Settlers’ Union, une organisation créée à Prince Albert pour promouvoir le règlement des griefs fonciers. L’année suivante, le conseil métis de Saint-Laurent (situé sur les rives de la rivière Saskatchewan Sud) envoie quatre alliés de Riel – Isbister, Gabriel Dumont, Moïse Ouellette et Michel Dumas – au Montana en tant que délégués mandatés de convaincre Louis Riel de revenir au Canada pour diriger leur mouvement de protestation. Isbister décide de ne pas suivre Riel pendant la Résistance de 1885 lorsque les Métis de la région de Batoche prennent les armes à contrecoeur. Néanmoins, à son retour à Prince Albert après la Résistance, Isbister est arrêté et temporairement emprisonné. Tout au long de la lutte, il reste fidèle à la Nation métisse et est reconnu aujourd’hui comme l’un de ses principaux dirigeants.
Après 1885, Isbister reste à Prince Albert où il pratique l’agriculture, s’engage dans la vie paroissiale anglicane et enseigne aux enfants autochtones des réserves locales. Il meurt à Prince Albert en 1915.
Cette fiche d’information a été préparée au moment du dévoilement de la plaque en 2022; modifié en 2023.
Revue de la désignation
Des revues sont entreprises de façon continue pour veiller à ce que les désignations tiennent compte des études actuelles, des changements survenus dans la compréhension de l’histoire, ainsi que d’un éventail de voix, de points de vue et d’expériences de la société canadienne.
En 2022, cette désignation a été revue en raison de l’héritage colonial contenu dans le texte de la plaque. Le texte original de la plaque comprenait une formulation qui laissait entendre à tort que les Métis de la région de Batoche qui ont suivi Louis Riel étaient violents. Il est plus exact de préciser, qu’ils ont pris les armes à contrecœur après que le gouvernement fédéral eut ignoré leurs nombreuses tentatives pacifiques de faire valoir leurs doléances.
Le texte de la plaque a été mis à jour pour tenir compte plus fidèlement de la participation des Métis à la Résistance du Nord-Ouest de 1885. Une nouvelle plaque a été installée en 2022.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbaux, juin 1997; juillet 2022.
Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
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