Personnage historique national de Rose Fortune (vers 1774-1864)

Rose Fortune a été désignée comme un personnage historique national en 2017.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a revu cette désignation en 2022.

Plaque commémorative : Plaza au coin des rues St. George et Church, Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse^{Footnote 1}

Rose Fortune (v. 1774–1864)

Fortune, et ses parents soumis à l’esclavage en Virginie, font partie des quelque 3 000 loyalistes noirs libérés pour leur appui à la Grande-Bretagne durant la Révolution américaine et qui s’établissent en Nouvelle-Écosse en 1783-1784. Fortune et sa famille s’installent à Annapolis Royal, où plus tard elle crée une entreprise prospère de transport de bagages et gagne le respect en maintenant informellement l’ordre sur les quais. Depuis longtemps source de fierté pour les Afro-Néo-Écossais, son histoire illustre la persévérance des loyalistes noirs qui ont confronté les préjugés et l’inégalité pour se tailler une place au pays.

Rose Fortune

La vie et les réalisations de Rose Fortune témoignent de la lutte des loyalistes noirs, tout particulièrement celles des femmes de cette communauté, dans la colonie britannique de la Nouvelle-Écosse au XVIIIe siècle. Arrivée en Nouvelle-Écosse en 1783 ou 1784 en même temps que plus de 3000 autres loyalistes noirs, Rose Fortune a bravé les obstacles et les préjugés de l'époque et est devenue quelqu'un d'important et de respecté au sein de sa communauté. Malgré les nombreux dangers que les femmes noires de l'époque devaient affronter, Fortune est connue pour avoir fait régner la paix et l'ordre dans le secteur riverain où elle travailla pendant plus de 20 ans. L'histoire de Rose Fortune est une source de fierté continue pour la communauté afro-canadienne depuis le début du XXe siècle. Sa vie incarne la résilience et la survie des loyalistes noirs, première vague d'immigrants noirs venus du sud, qui ont triomphé des préjugés et de la marginalisation économique et réussi à se tailler une place en ce pays.

La vie et les réussites de Rose Fortune témoignent de la lutte des loyalistes noirs, dont les difficultés particulières que les femmes loyalistes noires devaient affronter dans la Nouvelle-Écosse coloniale du XVIII^e siècle. L’une des quelque 3 000 loyalistes noirs arrivés en Nouvelle-Écosse en 1783-1784, Rose Fortune brave les obstacles et les préjugés de l’époque et devient un membre respecté et influent de la communauté. À Annapolis Royal, elle est connue pour maintenir informellement la paix et l’ordre dans le secteur riverain où elle travaille pendant plus de vingt ans. Depuis le début du XX^e siècle, l’histoire de Rose Fortune est une source de fierté indéfectible pour les Afro-Néo-Écossais. Sa vie incarne la résilience et la survie des loyalistes noirs qui ont fait face aux préjugés et aux inégalités et ont réussi à se tailler une place au Canada.

Rose Fortune est née vers 1774 dans les colonies britanniques devenues les États-Unis. En raison de son appui à la Grande-Bretagne lors de la Révolution américaine, sa famille est libérée de l’esclavage et s’établit en Nouvelle-Écosse. Les membres de sa famille quittent New York en compagnie de 30 000 loyalistes à destination de la Nouvelle-Écosse à la fin de la guerre, et s’installent à Annapolis Royal. À l’âge adulte, Rose Fortune est une femme bien connue tant dans la région qu’à l’échelle de la Nouvelle-Écosse pour son entreprise de transport de bagages sur les quais, et comme « policière » non officielle de la ville, et ce, bien avant l’établissement d’une force policière professionnelle. Des voyageurs passant par Annapolis Royal, des officiers militaires et des fonctionnaires relatent leurs rencontres avec Rose Fortune. Ils la décrivent transportant les bagages et réveillant ses clients à temps pour qu’ils ne ratent pas leur bateau. C’est avec tendresse que les habitants d’Annapolis Royal gardent d’elle le souvenir d’une personne emblématique et déterminée à préserver l’ordre public. Dans les années 1830, un artiste anonyme la représente dans une aquarelle, l’une des deux seules images contemporaines de loyalistes noirs. Dans les années 1920, un journaliste montréalais, inspiré par le portrait de Rose Fortune, effectue des recherches sur la vie de cette dernière et l’influence qu’elle a eue sur la ville d’Annapolis Royal, rassemblant ainsi des souvenirs qui témoignent de sa force de caractère et de son influence. Les descendants de Rose Fortune préservent son histoire et continuent de la raconter.

De nos jours, il existe très peu de récits complets sur la vie de loyalistes noirs, ce qui donne à celui de Rose Fortune une immense valeur historique. La plupart des comptes rendus de cette époque décrivent des périodes de transition ou mentionnent brièvement des luttes, ce qui ne donne qu’un aperçu de la vie et de la contribution des loyalistes noirs à l’histoire du Canada. L’histoire de Rose Fortune témoigne de la vie d’une loyaliste noire, de son arrivée au Canada lorsqu’elle n’était qu’une enfant et de sa vie active dans la communauté jusqu’à l’héritage qu’elle a laissé en Nouvelle-Écosse et dans la communauté afro-canadienne.

Dernière mise à jour de ce document d'information : 2023-10-12

Revue de la désignation

Des revues sont entreprises de façon continue pour veiller à ce que les désignations tiennent compte des études actuelles, des changements survenus dans la compréhension de l’histoire, ainsi que d’un éventail de voix, de points de vue et d’expériences de la société canadienne.

En 2022, cette désignation a été revue parce que des erreurs ont été relevées dans le texte de la plaque commémorative. Deux problèmes ont été soulignés dans les informations biographiques sur Rose Fortune. Le texte orignal de la plaque indiquait que Rose Fortune avait des frères et sœurs et qu’elle était née en esclavage. De nouvelles recherches ont révélé que, ces détails de sa vie ne sont pas connus avec certitude.

Comme on ne sait pas avec certitude si Rose Fortune est née en esclavage, le texte de la plaque a été modifié pour indiquer que ses parents ont été autrefois soumis à l’esclavage. La référence à des frères et sœurs a été supprimée. Une nouvelle plaque a été installée en 2022.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbaux, février 2022.

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