Le régiment de Carignan-Salières
© Parks Canada / X.82.47.1
Depuis 1641, la Nouvelle-France vit continuellement sous la menace iroquoise. En 1665, le roi Louis XIV accorde une aide importante à la défense de sa colonie et envoie 1200 soldats appartenant au régiment de Carignan-Salières pour mater l'Iroquois.
Ce régiment construit une chaîne de forts le long de la rivière Richelieu pour bloquer la voie d'invasion des Iroquois. Il lance aussi deux expéditions guerrières en Iroquoisie. La paix est finalement rétablie en 1667.
Une fois cette mission accomplie, le roi souhaite qu'une partie de l'effectif demeure en Nouvelle-France pour former une colonie. Il alloue aux officiers et aux soldats des vivres pour un an et des gratifications selon leur grade. Plus de 400 d'entre eux décident de s'y établir.
Le capitaine Jacques de Chambly compte parmi les officiers. En 1672, il reçoit la seigneurie de Chambly en récompense de ses bons services. L'année suivante, il concède 29 terres, dont quinze à d'anciens soldats.
Les soldats sont, pour la plupart, célibataires et en âge de se marier. L'arrivée massive des Filles du roi, entre 1663 et 1673, permet de rétablir le fragile équilibre démographique de la colonie.
Ces jeunes gens vont aider au peuplement de la jeune colonie française.
© Parcs Canada / Reconstitution de Michel Pétard / XX.R.242
Les compagnies franches de la Marine
En 1680, les Iroquois donnent de nouveau des signes d'agitation. Devant un conflit imminent, le gouverneur Lefebvre de La Barre et l'intendant Demeulles font pression auprès du roi pour l'envoi de troupes dans la colonie.
La réponse à leur demande arrive en 1683 : un premier contingent, formé de 150 soldats des compagnies franches de la Marine, débarque à Québec. Sa mission : forcer les Iroquois à vivre en paix.
Dès 1685, ces soldats sont en poste au fort Chambly et participent à plusieurs campagnes en Iroquoisie. La Grande Paix de Montréal de 1701 met fin à la menace iroquoise.
La présence des troupes de la Marine est continuelle dans la colonie française jusqu'à la Conquête en 1760.
La milice canadienne
© Parks Canada / Reconstitution de Francis Back / X.82.14.1
Dans la forêt, un homme se faufile silencieusement entre les arbres. Sa chemise, son brayet et ses mitasses facilitent son déplacement entre branches et broussailles. Des mocassins feutrent ses pas, sa proie ne l'entend guère. Armé d'une hachette, d'un fusil et de couteaux, l'homme relève le défi de survivre en forêt par amour de son pays.
Qui est cet homme? Les indices laissent croire qu'il s'agit d'un Autochtone. Mais non! Il n'en est rien. C'est un milicien canadien : un homme adapté au rude environnement de la Nouvelle-France.
Instaurée par Louis XIV en 1669, la milice vient combler le vide engendré par le départ du régiment de Carignan-Salières en 1667. Ainsi, tout homme en état de porter les armes, âgé de 16 à 60 ans, fait obligatoirement partie de la compagnie de sa paroisse. Chaque compagnie est formée d'une cinquantaine de miliciens qui s'entraînent le dimanche après la messe. La milice canadienne devient rapidement une force indispensable à la défense du territoire. C'est essentiellement grâce à elle que la Nouvelle-France demeure sur la carte du monde.
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