Paysage culturel

Lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue

Le milieu naturel

Vue aérienne de la pointe historique de Fort-Témiscamingue
Vue aérienne de la pointe historique de Fort-Témiscamingue

Le site du fort Témiscamingue occupe un emplacement privilégié sur une pointe de terre formée par un étranglement du lac Témiscamingue. C’est un détroit où les deux rives se rapprochent à moins de 250 mètres l'une de l'autre et qui était marqué par un fort courant avant la construction, en amont, d’un barrage en 1911 (source : https://www.cehq.gouv.qc.ca/barrages/detail.asp?no_mef_lieu=X0002996)

Le territoire du lieu historique comporte essentiellement trois unités naturelles distinctes : le plateau, les escarpements et les basses-terres. Dans l'ensemble, plus de 80% de sa superficie totale est occupée par un boisé où l'on dénombre une vingtaine de peuplements différents. Plusieurs plantes se retrouvent dans le domaine climatique de l'érablière laurentienne et de la sous-région forestière du Haut-St-Laurent.

Un plateau ondulé situé à une altitude de 230 mètres compose la plus grande partie du site (16,7 ha). Compte tenu des coupes de bois qui ont été effectuées, les pins rouges et blancs qui occupaient jadis le plateau ont été remplacés partiellement par un couvert forestier où prédominent les essences pionnières tels le peuplier à grandes dents, le peuplier faux-tremble et le bouleau blanc. La vue panoramique et la qualité générale du milieu offrent un potentiel d'utilisation de ce secteur encore inexploité.


Vue côté sud du site : une section du cimetière autochtone et du lac Témiscamingue
Vue côté sud du site : une section du cimetière autochtone et du lac Témiscamingue

Les escarpements (6,1 ha) épousent la forme de la pointe et découpent le plateau le long des deux façades lacustres. Les falaises sont relativement abruptes du côté ouest où l'élévation moyenne se situe à 135 mètres, alors qu'elles s'inclinent plus légèrement sur le versant sud. Ces falaises sont colonisées par une pinède à pins rouges presque pure. L'extrémité sud-ouest de l'escarpement est occupée par une cédrière sèche à thuyas de l'Ouest (occidental) (1 ha). Il s'agit d'un peuplement pur, d'âge centenaire, unique sur le site et peu commun au Québec. Connue dans la région comme étant la « forêt enchantée », cette cédrière constitue présentement l'un des attraits majeurs du LHN d’Obadjiwan-Fort-Témiscamingue. À proximité de celle-ci s’élève un chalet-atelier. Son emplacement n’est pas anodin. Le bâtiment en pièce sur pièce avait été construit au début des années 1930 avec des matériaux récupérés des édifices de l’ancien poste de traite. Les Père Oblats de Marie-Immaculée (propriétaires du site depuis 1955) déménagèrent le chalet, vers 1963, à son lieu actuel. Leur but avoué : interdire ainsi l’accès des automobiles à la « forêt enchantée » pour la protéger. Incidemment la présence des missionnaires oblats remonte à 1844 au Témiscamingue.

Enfin, les basses-terres (4 ha) s'étirent en une bande étroite, entre les extrémités nord et est en passant par la pointe sud-ouest, et, cela entre les falaises et la rive du lac Témiscamingue. Ces basses-terres comprennent la rive ouest parsemée de blocs fluvio-glaciaires, la plage sud, constituée de sable grossier, qui s'étend sur 450 mètres de longueur et, accolé à cette dernière, le secteur le plus densément utilisé par les visiteurs. En bordure immédiate du lac, la plage est colonisée par des arbres isolés, tels que le saule, le frêne noir et même l'orme d'Amérique. La végétation arborescente s'y retrouve en bosquets éclaircis et séparés par des étendues de pelouse. C'est également dans ce secteur que l'on retrouve le chalef changeant, cet arbuste de petite taille qui est très rare au Québec et qui est considéré comme une espèce menacée d'extinction. Le chalef se présente en bosquets localisés principalement à l'extrémité sud-ouest du site, en bordure du lac de même qu'à proximité de l'emplacement d’une ancienne chapelle commencée en 1836 à l’initiative des Sulpiciens de Montréal chargés de la desserte religieuse de la région jusqu’à l’arrivée des Pères Oblats.

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