Ce que nous avons entendu

Résumé

À la suite du plan de réintroduction du bison des plaines de 2015, Parcs Canada a préparé une version provisoire du Rapport sur le projet pilote de réintroduction du bison des plaines (2017-2022) (le « rapport »). Le rapport résume les principales leçons tirées du projet pilote quinquennal et a été communiqué aux peuples autochtones, aux intervenants et au public aux fins de commentaires au cours d’une période de consultation de 30 jours entre le 4 novembre et le 9 décembre 2022.

Au cours de la période de consultation, Parcs Canada a sollicité des commentaires sur les résultats du projet pilote et sur ce qu’il est important que Parcs Canada prenne en considération pour l’avenir de la gestion du bison au parc national Banff. Tous les commentaires reçus ont été consignés, lus et analysés.

Au total, Parcs Canada a reçu 56 réponses, allant de témoignages personnels sur l’importance de la réintroduction du bison à des recommandations précises visant à améliorer la version provisoire du rapport. Des commentaires ont été reçus de particuliers (la population canadienne en général), d’organisations (environnementales, industrielles, récréatives et de recherche) et de peuples autochtones, et beaucoup de ces intervenants avaient déjà participé aux phases précédentes du projet pilote.

Dans l’ensemble, les commentaires indiquent que le projet pilote a été une réussite et qu’il existe un fort appui à l’égard de la réintroduction des bisons dans le paysage, avec des variations quant à ce à quoi cela pourrait ressembler dans l’avenir. Les principaux thèmes des commentaires recueillis durant la période de consultation sont présentés ci-dessous.

• Liens qui unissent les Autochtones au bison : Le bison revêt une importance spirituelle et une signification culturelle, historique et traditionnelle durable pour les peuples autochtones.
• Gestion durable : La harde de bisons en santé et en croissance devrait être gérée de façon durable au moyen d’une planification et d’opérations à long terme.
• Collaboration : La collaboration continue entre les administrations et les partenaires sera essentielle au maintien et à la gestion du bison dans le paysage.
• Avantages pour la biodiversité : On a observé que la harde de bisons a interagi positivement avec l’environnement et d’autres espèces au cours du projet pilote, ce qui se traduit par des avantages pour l’écosystème environnant et sa biodiversité.
• Éducation des visiteurs : Les expériences des visiteurs doivent mettre de l’avant les possibilités d’éducation sur l’importance et le rôle du bison, y compris le maintien du bison à l’état sauvage et la sécurité des interactions entre l’humain et la faune.

Résumés ci-dessous, les résultats de la consultation ont aidé Parcs Canada à mettre la dernière main au rapport. Les commentaires ont également été pris en compte dans les étapes suivantes, y compris la décision d’élaborer un plan de gestion du bison. Parcs Canada remercie toutes les personnes de leur participation à la consultation.

 

Ce que nous avons entendu

Au cours d’une période de 30 jours, Parcs Canada a sollicité les commentaires des peuples autochtones, des autres ordres de gouvernement, des organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), des scientifiques, des chercheurs, des pourvoyeurs, des trappeurs, des exploitants touristiques, de l’industrie du bétail, de l’élevage et du pâturage, des adeptes de plein air et des Canadiens. Parcs Canada a parlé des possibilités de mobilisation par courriel et par lettre et au moyen d’annonces dans les journaux, d’avis sur son site Web, de publications dans les médias sociaux et discussions en personne et virtuelles. Au total, Parcs Canada a reçu 56 réponses sous forme d’observations écrites ou de commentaires verbaux formulés lors de réunions, lesquels représentent divers points de vue.

Les commentaires vont des témoignages personnels de rencontres positives avec des bisons dans l’arrière-pays jusqu’à des réflexions sur la façon dont Parcs Canada devrait gérer la population croissante de bisons à l’avenir, ainsi que des recommandations sur des façons d’améliorer le rapport. La grande majorité des commentaires, soit 91 %, appuyait clairement la présence continue des bisons dans le paysage, avec divers commentaires sur ce à quoi l’avenir devrait ressembler.

Voici un résumé général de ce que nous avons entendu sur divers sujets essentiels.

 

... Un avenir intégrant le bison au paysage

Un solide appui pour un avenir ramenant le bison

La majorité des commentaires du public et des intervenants étaient fortement en faveur d’un avenir intégrant le bison au paysage, notamment en continuant de tabler sur la réussite du projet pilote. Les peuples autochtones que nous avons entendus étaient également fortement en faveur d’un avenir ramenant le bison. Les intervenants qui ont déjà exprimé des préoccupations au sujet de la sécurité publique ainsi que de la possibilité de dommages aux biens et au bétail étaient bien représentés dans ce processus de mobilisation, et ils ont indiqué que leurs préoccupations avaient été prises en compte ou avaient diminué dans la foulée de la gestion et des résultats du projet pilote.

Certaines préoccupations demeurent

Dans les rares cas où une opposition au retour du bison dans le paysage a été exprimée, les préoccupations portaient sur le risque perçu de conflit entre l’homme et la faune, les effets secondaires négatifs sur le paysage local et l’incompatibilité du bison avec les activités actuelles des utilisateurs dans le parc national Banff et les environs.

Le risque pour le bétail et pour les propriétés qui sont situées à l’extérieur du parc national était une préoccupation constante pour le secteur agricole, mais celle-ci a beaucoup diminué comparativement à avant le projet pilote. Ce secteur a également exprimé sa profonde reconnaissance à l’égard de la façon dont Parcs Canada a respecté ses engagements en ce qui a trait au dépistage des maladies chez les bisons et à la recapture des quelques bisons qui se sont aventurés au-delà de la zone de réintroduction pendant le projet pilote.

Ressources

La disponibilité des ressources est également un enjeu qui est ressorti, les opinions étant polarisées quant à la mesure dans laquelle les ressources et les capacités de Parcs Canada devraient ou ne devraient pas être consacrées à la gestion étroite et continue des déplacements et de l’aire de répartition de la harde. Certains commentaires indiquent que les ressources futures du projet devraient dépendre du rendement à ce jour et demandent comment la réintroduction s’est déroulée par rapport au financement et aux ressources qui avaient été prévus au budget dans la planification du projet pilote de réintroduction.

 

... Gestion du troupeau de réintroduction

Gestion de la population

Plusieurs répondants ont exprimé des points de vue mûrement réfléchis et détaillés sur la gestion future du troupeau, y compris des préoccupations quant à la façon de gérer la population croissante. De nombreux groupes autochtones, intervenants et membres du public appuient la gestion de la population de bisons, en raison du niveau de croissance du troupeau enregistré jusqu’à maintenant et des projections quant à sa taille. Un grand nombre de répondants ont souligné qu’il était important que Parcs Canada envisage à l’avenir des façons naturelles et durables de gérer la population, et beaucoup d’entre eux ont recommandé d’étendre l’aire de répartition des bisons. Les ONGE ont mentionné que le bison devrait être surveillé et que les populations devraient être gérées de façon durable, sans être confinées ou restreintes.

Un petit nombre de répondants, mais non moins important, appuie des tactiques de gestion de la population qui correspondent à celles employées pendant le projet pilote. Cette approche était particulièrement importante pour les représentants du secteur agricole, qui ont recommandé que la gestion à long terme des populations soit réalisée dans l’habitat disponible du parc national Banff, et que des mesures d’atténuation de la gestion semblables à celles utilisées pendant le projet pilote soient mises en œuvre (c.-à-d. plan d’intervention en cas d’errance des bisons et plan de surveillance de la santé des bisons et d’intervention en cas de maladie).

Récolte planifiée

Environ un tiers des répondants appuient la récolte planifiée comme méthode durable de gestion de la population. La plupart de ces répondants ont également précisé que les possibilités de récolte traditionnelle par les peuples autochtones étaient la raison pour laquelle ils appuyaient cette approche. Bon nombre de ceux qui préconisent cette approche ont également associé la récolte à une aire de répartition élargie, avec des récoltes réglementées à l’extérieur du parc national Banff pour accroître l’accès.

 

…Sur le thème de l’importance culturelle

Importance culturelle durable pour les peuples autochtones

Plus de la moitié de tous les commentaires reconnaissaient le bison comme un animal représentant un lien fondamental, un intérêt et une signification de premier plan pour les peuples autochtones. Parcs Canada a entendu une majorité écrasante affirmer que la réintroduction du bison dans le parc national Banff a une résonance spirituelle, une teneur historique et traditionnelle et une importance culturelle durable pour les peuples autochtones. Les commentaires portaient également sur la réintroduction du bison en tant qu’acte de réconciliation.

Importance de l’aspect cérémoniel et de l’intendance

À l’unanimité, les représentants de peuples autochtones ont affirmé que l’intégration d’un aspect cérémoniel dans la réintroduction du bison était importante et appréciée, mais que la contribution de cet aspect à la réussite du projet était sous-estimée. Les recommandations comprenaient les suivantes : a) continuer à coordonner les activités cérémonielles, b) continuer à favoriser les liens avec les Autochtones et l’intendance de la harde, c) mieux reconnaître les effets que l’aspect cérémoniel autochtone a eus à ce jour sur le succès de la réintroduction. Les commentaires ont également souligné l’importance d’explorer les occasions d’emploi pour les Autochtones qui sont liées aux programmes d’intendance du bison et aux possibilités futures de récolte du bison.

 

... Sur le thème de la collaboration

Travailler ensemble à l’expansion de l’aire de répartition

Outre l’appui pour un avenir intégrant le bison au paysage, le deuxième commentaire le plus souvent entendu concernait la possibilité d’étendre la zone géographique occupée par le bison. Parmi les commentaires qui ont abordé ce sujet, la majorité des répondants (89 %) étaient en faveur d’une aire de répartition élargie pour le bison. De nombreux répondants ont souligné l’importance pour Parcs Canada de collaborer avec le gouvernement de l’Alberta et les intervenants des environs afin d’étendre la zone où la harde peut se déplacer.

Parmi les recommandations formulées, mentionnons celles qui proposent des efforts intergouvernementaux visant à faciliter l’établissement d’une harde pouvant se déplacer à l’extérieur du parc national Banff. Les résultats recommandés à la suite des consultations incluaient notamment : a) la classification des bisons en liberté comme animaux sauvages une fois qu’ils quittent le parc national Banff; b) l’établissement d’une zone tampon autour du parc où les bisons peuvent se déplacer de la même façon qu’à l’intérieur du parc et c) la collaboration avec le gouvernement provincial, les propriétaires fonciers privés et le ranch Ya Ha Tinda, propriété fédérale, au sujet des mesures visant à faciliter l’utilisation des terres pour accueillir la harde.

 

... Sur le thème de la manière dont le public vit l’expérience du bison

Garder le bison à l’état sauvage

De nombreux répondants ont décrit différentes expériences qu’ils ont eues au contact de la harde de bisons, qu’il s’agisse de rencontres pendant des randonnées ou de toutes les autres histoires racontées tout au long du projet pilote, suscitant l’intérêt, la curiosité et le soutien. Ce qui revenait constamment dans les commentaires, c’était l’importance de garder le bison à l’état sauvage en veillant à ce qu’il ne devienne pas une attraction en raison d’une trop grande accessibilité. Bon nombre de répondants craignaient que la hausse du nombre de visiteurs dans la région et la commercialisation possible de l’expérience d’observation du bison donnent lieu à une exploitation de la zone sauvage, ce qui aurait des conséquences négatives pour les bisons eux-mêmes. Les participants ont exprimé une forte opposition à la promotion du tourisme.

Mettre de l’avant les possibilités d’éducation

Plusieurs peuples autochtones, intervenants et particuliers ont souligné l’occasion d’améliorer les possibilités d’éducation sur le bison. Ces commentaires exprimaient le désir que Parcs Canada améliore l’expérience des visiteurs en mettant l’accent sur l’éducation et la communication d’histoires sur l’importance et le rôle du bison, de même que sur les liens qui unissent les peuples autochtones à cet animal. Il a également été question de la nécessité d’accroître la sensibilisation à la sécurité des humains et de la faune. Un petit nombre de répondants, y compris des usagers récréatifs et des entreprises, ont exprimé des préoccupations continues à l’égard de la sécurité de leurs clients et de leur propre sécurité pendant leurs excursions récréatives dans l’arrière-pays, surtout si la densité de la population de bisons augmente.

 

... Sur le thème des interactions environnementales

Avantages pour la biodiversité

Un nombre important de répondants, en particulier des chercheurs, des groupes d’intérêt et des ONGE, ont parlé des avantages écologiques de la réintroduction du bison, de même que des avantages liés à la biodiversité, tels que décrits dans le rapport. Beaucoup de personnes appuient les résultats du projet pilote en raison de ces observations. Le message le plus clair qu’on a entendu au sujet de la biodiversité, c’est que la réintroduction du bison des plaines est vitale et naturelle pour l’écosystème, que ces animaux occupent une importante niche écologique au sein de l’écosystème terrestre, et que le bison joue un rôle important comme source de nourriture pour les prédateurs naturels et les détritivores.

Certaines préoccupations, toutefois minimes, ont été soulevées au sujet des éventuelles répercussions négatives de la harde sur les terres, comme la mesure dans laquelle les bisons ont brouté certains prés pour lesquels ils ont eu une préférence jusqu’à maintenant. Cependant, les commentaires portaient beaucoup plus sur le fait que le projet pilote a eu une incidence positive nette sur la région, notamment grâce au retour d’une relation symbiotique avec le bison.

Installation de clôtures

Certains commentaires portaient sur la façon dont les clôtures étaient utilisées pendant le projet pilote. Bien que certains aient cité le rapport comme preuve que de courtes sections de clôtures flottantes détournent efficacement les bisons tout en permettant à d’autres espèces de passer, de nombreux répondants se sont dits préoccupés par l’installation de clôtures comme mesure à long terme. Leurs préoccupations concernaient les répercussions des clôtures sur les déplacements d’autres espèces sauvages et sur les déplacements naturels des bisons.

Importance de la surveillance continue

L’importance de la surveillance continue des bisons a également été exprimée, tout comme l’utilisation d’analyses scientifiques pour évaluer leurs interactions avec d’autres composantes de l’écosystème. Les répondants ont souligné l’importance non seulement de surveiller les progrès de la harde dans le cadre du projet pilote de réintroduction, mais aussi de surveiller les effets du bison sur le paysage, son interaction avec d’autres espèces et la croissance de la population en tant qu’élément central de la gestion du bison dans l’avenir.

 

... Sur le thème de la réussite du projet pilote et du rapport

Un projet pilote réussi

La majorité des répondants étaient d’avis que le projet pilote a été couronné de succès. La plupart des répondants ont parlé de façon positive du projet pilote, y compris de la façon dont l’information sur le projet était communiquée et de la diversité des activités d’éducation et de sensibilisation qui ont eu lieu tout au long du projet. Les pourvoyeurs et les trappeurs ont souligné que la communication ouverte avec l’équipe du projet de réintroduction était l’une des principales raisons pour lesquelles certaines de leurs préoccupations ont diminué au cours du projet pilote.

Le rapport

La plupart des répondants appuyaient la version provisoire du rapport telle quelle et étaient généralement satisfaits du niveau de détail, de l’analyse et de l’étendue de l’information fournie. Cependant, plusieurs commentaires détaillés recommandaient d’étoffer ou de mieux documenter les résultats du projet pilote dans le rapport.

Les commentaires concernant l’amélioration du rapport allaient de la demande d’une meilleure intégration de l’étude de suivi culturel et des connaissances traditionnelles de la Première Nation Stoney Nakoda au désir de voir les résultats mesurés par rapport aux objectifs de rendement ou de gestion afin de mieux évaluer la réussite du projet.

De nombreux commentaires ont par ailleurs souligné le besoin d’énoncer plus explicitement les options futures ou les prochaines étapes dans le rapport. Cependant, tous les auditoires mobilisés ont indiqué qu’ils attendaient avec impatience les prochaines étapes du projet et l’avenir de la gestion du bison.

Possibilités futures de participation active

Le quart des répondants ont demandé des mises à jour sur les possibilités futures de participation active au processus décisionnel, aux travaux du projet et aux mises à jour continues, à mesure que la planification progresse. Cette demande a été formulée par tous les peuples autochtones.

 

La conclusion

En résumé, les peuples autochtones, les intervenants et le public ont mentionné leur reconnaissance pour le projet pilote de cinq ans, exprimé un avis général selon lequel le projet pilote a été un succès, et souligné que le rapport a fourni des renseignements précieux sur ce qui a été appris au cours du projet pilote. L’avenir du bison dans le parc national Banff suscite beaucoup d’intérêt.

Parcs Canada souhaite vivement utiliser ce que nous avons appris et ce que nous avons entendu jusqu’à maintenant pour élaborer une stratégie future de gestion de la harde de bisons. Les questions, les recommandations et les considérations pertinentes indiquent où nous devrions concentrer notre attention pour orienter notre approche à l’avenir.

Rapport final

Le Rapport sur le projet pilote de réintroduction du bison des plaines (2017-2022) a été peaufiné et finalisé en fonction des commentaires reçus. En raison des questions que nous avons reçues au sujet du contenu du rapport ou des notes sur les lacunes en matière d’information ou de clarté, des renseignements supplémentaires et des précisions ont été ajoutés, par exemple :

• Nous nous sommes efforcés de mieux intégrer les perspectives autochtones, notamment en reconnaissant l’importance de l’aspect cérémoniel pour le succès de la réintroduction.
• Nous avons inclus des renseignements supplémentaires sur les limites et la portée du projet pilote.
• Nous avons ajouté des exemples d’autres études et avantages observés pendant le projet pilote.
• Nous avons aussi ajouté une discussion de haut niveau sur les observations de la population et les capacités d’accueil.

Prochaines étapes

Le bison demeurera dans le paysage du parc national Banff. Parcs Canada étudiera les options futures pour la gestion du bison en élaborant un plan de gestion du bison. Les peuples autochtones et les intervenants continueront d’être informés et mobilisés tout au long de ce processus. Les commentaires recueillis pendant les consultations sur le rapport continueront d’être pris en compte au fil des prochaines étapes.