Protection de l’épaulard résident du Sud

Réserve de parc national des Îles-Gulf

En collaboration avec des partenaires autochtones et d’autres ministères fédéraux, Parcs Canada prend des mesures visant à soutenir le rétablissement des épaulards résidents du Sud par la surveillance, l’éducation et l’application de la loi.


La première chose que vous voyez habituellement est une nageoire dorsale noire, accompagnée d’un panache de brume et d’un son produit par la baleine lorsqu’elle expire.

La nageoire dorsale ressemble un peu une quille de voilier; les plus grandes nageoires appartiennent généralement aux mâles.

Ensuite, le long corps noir et blanc apparaît, traçant une courbe peu profonde juste au-dessus de la surface. L’évent se referme, l’arc-en-ciel créé par l’expiration s’estompe. Puis la baleine replonge.

Lorsqu’un épaulard fait surface pour respirer, les spectateurs humains ont tendance à retenir leur souffle.

Aussi connu sous le nom d’orque, l’épaulard est l’une des espèces les plus emblématiques et les plus étudiées de la côte ouest.

Une population au Canada, à savoir les épaulards résidents du Sud, est en voie de disparition et ne compte plus que 74 baleines (en décembre 2023). Trois menaces principales pèsent sur leur survie : les contaminants, la diminution de la disponibilité du saumon quinnat (leur principale proie) et les perturbations physiques et acoustiques.

Toutefois, une aide est à portée de main pour ces animaux charismatiques et importants.


Un épaulard surgissant de l’eau.
J27 « Blackberry » résident du Sud en action (photo : Miles Ritter).

En 2019, le gouvernement du Canada a annoncé un programme de rétablissement amélioré pour les épaulards résidents du Sud.

Parcs Canada, Pêches et Océans Canada (MPO), Transports Canada (TC) et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) ont tous établi des activités et des mesures pour aider à la conservation et au rétablissement de cette population.

Portrait d’une icône

Tout comme les humains, les orques respirent de l’air, produisent du lait, font des siestes (bien qu’un seul hémisphère cérébral soit endormi) et créent leurs propres modèles de communication à l’aide d’un vaste répertoire de sons.

Levez votre main; vous observez la nageoire avant d’un épaulard, avec quelques modifications externes. La structure osseuse en dessous est très semblable.

Et comme nous, les orques mènent une vie sociale complexe.

Le public en a pris conscience de façon poignante au cours de l’été 2018, lorsqu’une des résidentes du Sud, J35 (également connue sous le nom de Tahlequah), a été vue portant le corps de son petit mort à l’aide de son nez et de sa tête pendant 17 jours et sur 1 600 kilomètres.

Il avait déjà été possible d’observer le comportement de deuil chez les épaulards, mais jamais pendant une période aussi longue. Et la perte d’un seul baleineau est un véritable revers pour la population, en raison de son faible taux de reproduction.

Maintenir la source de nourriture des baleines

Les scientifiques étudient le rôle du saumon quinnat en tant que source de nourriture pour les résidentes du Sud afin de mettre au monde des baleineaux en bonne santé. Dans le bassin hydrographique de Kennedy Flats, situé à proximité de la réserve du parc national Pacific Rim, Parcs Canada s’est efforcé de restaurer et de surveiller l’habitat du saumon ainsi que des poissons plus petits qui sont consommés par les saumons.

Un épaulard faisant surface dans un panache de brume.
J16 résident du Sud faisant surface (photo : Miles Ritter).

Les mesures de gestion de 2021 pour protéger les épaulards résidents du Sud stipulent que les bateaux doivent rester à 400 mètres de tous les épaulards situés dans les eaux côtières du sud de la Colombie-Britannique entre la rivière Campbell et juste au nord d’Ucluelet, y compris la baie Barclay et la baie Howe.

Dans toutes les autres eaux canadiennes du Pacifique, vous devez vous rester à 200 mètres de tous les épaulards. Les bateaux sont également priés de réduire leur vitesse à moins de 7 nœuds s’ils se trouvent à moins de 1 000 mètres des baleines.


Le paysage sonore de l’épaulard

Les sons des épaulards peuvent ressembler à des mouettes qui pleurent, au frottement de charnières rouillées, à des trilles effectués sur des synthétiseurs et des espèces étrangères (de type social au sang chaud) qui sifflent et couinent. Chaque groupe familial possède son propre dialecte de sons qui le distingue des autres.

Les épaulards utilisent l’écholocalisation pour chasser et se déplacer. Si vous écoutez un enregistrement de leurs appels, vous entendrez des clics entrecoupés de sons exotiques. Les clics renvoient des échos, ce qui permet aux baleines de discerner les formes qui se trouvent devant elles.

C’est pourquoi une mer calme, exempte de pollution sonore, est si importante pour leur survie.

Les gardiens marins QENTOL, YEN / W̱SÁNEĆ Marine Guardians ont installé des hydrophones dans la Réserve de parc national des Îles-Gulf pour capturer les appels et les clics des baleines, ainsi que les bruits du trafic maritime. Ces données essentielles les aideront dans leur quête de protection du KELŁOLEMEĆEN. Les enregistrements seront analysés pour surveiller l'impact du trafic maritime sur les KELŁOLEMEĆEN (épaulards résidents du sud de SENĆOŦEN) et d'autres espèces de baleines. Savoir plus sur les travaux du QENTOL,YEN et ce projet de recherche (en anglais uniquement).

Des zones de refuge provisoires pour les épaulards ont été créées au large de l’île Pender et de l’île Saturna (dans la réserve du parc national des îles Gulf) et dans le banc Swiftsure (juste à l’extérieur des eaux de la réserve du parc national Pacific Rim). Parcs Canada aide à faire respecter ces zones de refuge; les bateaux n’y sont pas autorisés.

Et il est toujours important d’inciter les visiteurs et les communautés à protéger les baleines.

« Je suis ravi de travailler dans une réserve de parc où les gens peuvent observer des baleines depuis la terre ferme », indique Athena George, interprète à la réserve du parc national des îles Gulf. « Lors de certaines soirées, un musicien invité jouait du violon au coucher du soleil, accompagnant le voyage de 30 ou 40 épaulards résidents du Sud. »

L’un des messages probablement les plus importants de Parcs Canada est que les épaulards sont des créatures étonnantes – des « nations amies », comme l’a écrit le naturaliste Henry Beston à propos des animaux en général, « douées d’un prolongement des sens que nous avons perdu ou jamais atteint. Ils entendent des voix que nous n’entendrons jamais ».

Ce que vous pouvez faire pour aider les épaulards résidents du Sud
Des gens à terre regardant plusieurs épaulards au large.
Observation des épaulards au large dans la réserve du parc national des îles Gulf.
  • Choisissez le saumon que vous mangez d’après les directives relatives aux produits de la mer durables telles que celles d'Ocean Wise.
  • Signalez vos observations au BC Cetacean Sightings Network. Vos signalements nous aident à comprendre la structure des groupes et leur trajectoire. Téléchargez l’application WhaleReport ou appelez le 1-866-I-SAW-ONE (1-866-472-9663).
  • Signalez tous les incidents impliquant des mammifères marins (p. ex., les animaux empêtrés ou blessés) à la ligne d’appel du MPO « Observez, notez et signalez » (1-800-465-4336). Vancouver métropolitain : 604-607-4186.

 

Pour plus d’information

Découvrez le projet de réserve d’aire marine nationale de conservation du Détroit-de-Georgia-Sud visant à protéger l’habitat essentiel des épaulards résidents du Sud.

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