SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ – Projet de restauration écologique de l’île Sidney

Réserve de parc national des Îles-Gulf

Prononciation de SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ

Écoutez l’Aîné W̱SÁNEĆ (hou-sé-notche) JSIṈTEN (j-cygne-tène, John Elliott) dire SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ (skou-thé-mène quoi-né-lth eh-neque ché), qui signifie « prendre soin de l’île Sidney » dans la langue SENĆOŦEN (saine-cha-tène) des W̱SÁNEĆ.

Protéger une forêt unique

A tree with red, peeling bark.
L’arbousier qui est enrobé d’une écorce unique est une espèce emblématique de l’écosystème de la forêt côtière à douglas de Menzies.

La forêt côtière à douglas de Menzies est l’un des écosystèmes les plus petits et les plus menacés au Canada. La préservation de cet écosystème unique est la raison pour laquelle la réserve de parc national des Îles-Gulf a été créée en 2003.

L’écosystème de forêts côtières à douglas de Menzies, qui n’existe que le long de la côte sud de la Colombie-Britannique (et dans certaines parties des États de Washington et de l’Oregon), ne représente que 0,3 % de la superficie totale de la province. Il se produit dans l’ombre pluviométrique de l’île de Vancouver et de la presqu’île Olympic, ce qui lui confère un climat sec et ensoleillé unique qui abrite la plus grande diversité d’espèces végétales et le plus grand nombre d’espèces en péril de la province.

L’écosystème des forêts côtières à douglas de Menzies abrite également des espèces et des communautés écologiques (groupes d’espèces qui se rassemblent) rares que l’on ne trouve nulle part ailleurs au pays, comme l’arbousier emblématique ou les prés à chênes de Garry.

Malheureusement, cet écosystème est soumis à des pressions qui menacent sa survie à long terme. En raison des activités humaines, cet écosystème est fortement fragmenté. Les parties protégées de l’écosystème – qui ne représentent que 11 % de la superficie de l’écosystème – sont dispersées en petites parcelles dans toute la région. Dans de nombreux cas, ces parcelles sont également menacées par des espèces végétales ou animales envahissantes. 

Parcs Canada travaille avec les partenaires du projet pour restaurer et protéger la forêt de SḰŦÁMEN (l’île Sidney).


Restauration d’un paysage écoculturel

Parcs Canada collabore avec les Premières Nations locales pour protéger la riche histoire culturelle de cette région et en raconter les récits. La biodiversité que l’on y trouve est l’héritage d’un millénaire de gestion active des écosystèmes par les Premières Nations. Avant la colonisation par les Européens, les Premières Nations entretenaient ce paysage de diverses manières, notamment en procédant à des brûlages écoculturels. Ils visitaient aussi régulièrement les nombreuses îles de la région, dont SḰŦÁMEN (île Sidney), pour y récolter des aliments et des remèdes.

ŚW̱ XELOSELWET (ch-hou-ol-ah-seul-ouète) Tiffany Joseph, gardienne du savoir des W̱SÁNEC, parle des liens qui unissent les W̱SÁNEĆ à SḰŦÁMEN (île Sidney).

La Nation W̱SÁNEC a déjà habité dans le village d’hiver de ȾELXOLU (tsell-hall-ou) sur ce qui est maintenant appelé l’île Sidney. Les îlots appelés roches Sallas par les colons étaient connus des W̱SÁNEĆ sous le nom de « XEXMELOSEṈ » (heu-mol-ah-sogne) bien avant l’arrivée des colonisateurs. Ce que Parcs Canada appelle l’îlot Eagle, les W̱SÁNEĆ nomment SḰEḰEŦÁMEN (skwou-kwé-thé-mène). Selon JSIṈTEN, lorsque les W̱SÁNEĆ pagayaient depuis leurs villages de la péninsule de Saanich pour se rendre dans les villages des îles San Juan, ils s’arrêtaient à W̱YOMEĆEṈ (hw-ya-mèche-ougne) pour se reposer. W̱YOMEĆEṈ signifie « lieu de prudence ». Il s’agissait peut-être d’un rappel pour les W̱SÁNEĆ de prendre soin d’eux-mêmes pendant leurs voyages. W̱IĆḴINEM (hw-ich-kin-èm) affirme que les aînés récoltaient, sur ces îles, des fougères qui pouvaient dépasser la taille d’un adulte.

Sur les cartes anciennes, on aperçoit ce qui semble être des prés, en particulier dans la zone aujourd’hui occupée par une piste d’atterrissage. Ces prés étaient des endroits où les familles W̱SÁNEĆ pouvaient cultiver du ḰȽO,EL (kw-lha-eul) (camas). Il s’agissait d’un aliment de base pour ce peuple. De nombreux animaux, comme les cerfs, trouvaient également à se nourrir dans les prés où ils allaient brouter. Les chasseurs W̱SÁNEĆ en profitaient pour chasser les cerfs, dont ils nourrissaient leurs familles. Les zones humides attiraient aussi d’autres rapaces comme le faucon, et constituaient d’excellents habitats pour les amphibiens

À cette époque, SḰŦÁMEN (île Sidney) offrait au peuple W̱SÁNEĆ une très abondante biodiversité grâce aux plantes, aux amphibiens, aux oiseaux et aux insectes qu’elle abritait. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait s’allonger dans les champs au son du bourdonnement des abeilles qui pollinisaient le pré. On peut sans doute encore entendre les grenouilles coasser pendant la lune WEXES (weu-huss)(la deuxième lune de l’année des W̱SÁNEĆ). Cette lune nous indique que le printemps est arrivé, que les fleurs vont bientôt s’épanouir et que nos voyages en canoë seront plus sûrs, maintenant que les tempêtes d’automne et d’hiver sont derrière nous. Ces ṮEṮÁĆES (tle-tlé-chesse) (îles) sont des parents des profondeurs, placés dans la mer par notre créateur XÁLS (hélz) pour protéger les peuples W̱SÁNEĆ. XÁLS a confié au peuple W̱SÁNEĆ la responsabilité de prendre soin aussi de ces ancêtres. La vie sur les îles, la récolte de fruits de mer, de viande, de plantes et de substances médicinales, l’entretien des prés au moyen de brûlages dirigés, la récolte sélective de billes de bois pour construire des maisons longues et des canots de cèdre, et la récupération de l’écorce de cèdre pour fabriquer des paniers et des vêtements contribuaient au bien-être du peuple W̱SÁNEĆ et de chaque région du territoire.


Problème en cause

Dans les années 1960, des daims européens ont été introduits sur l’île Sidney afin d’y pratiquer la chasse sportive. Au cours des décennies qui ont suivi, ces daims ont envahi l’île et ont dépouillé l’écosystème des semis d’arbres et des arbustes indigènes. Ce broutage intensif a créé des conditions idéales pour que les herbes et les arbustes envahissants, comme l’aubépine monogyne et le genêt à balais, prennent le dessus. Il en résulte un écosystème dépourvu de nombreuses plantes de sous-étage indigènes importantes sur le plan culturel, lesquelles constituent l’habitat des oiseaux et de la faune. Cet écosystème est en péril, car les daims mangent constamment les jeunes arbustes tendres depuis des décennies et détruisent le sous-bois. La forêt est aujourd’hui presque entièrement composée d’arbres matures, sans qu’une nouvelle génération d’arbres ne soit prête à les remplacer lorsqu’ils vieilliront et mourront. Il faut agir maintenant pour inverser le phénomène de dégradation.

La photo de gauche montre le sous-étage stérile de l’île Sidney, en contraste avec la photo de droite d’une île voisine, qui montre un sous-étage indigène luxuriant et des arbres jeunes ou d’âge moyen prêts à remplacer les arbres adultes.

Cette photo prise sur l’île Sidney montre une parcelle de semis d’arbres composée uniquement de sapins grandissimes, qui est l’une des seules espèces d’arbres dont les semis survivent à la présence des daims. Bien que les sapins grandissimes soient indigènes, ils sont moins résistants au feu que d’autres arbres indigènes. En outre, les monocultures sont sensibles aux parasites et aux maladies et n’offrent qu’une alimentation et un habitat limités à la faune.

Cette photo de l’île Sidney illustre la différence entre la végétation poussant à l’intérieur d’une zone clôturée à laquelle les daims n’ont pas accès, et la végétation limitée poussant à l’extérieur de la zone protégée.

Cette photo prise en juin 2024 montre que le broutage des daims continue de nuire à la croissance de la végétation dans le sous-étage de la forêt. Le sol de la forêt est principalement constitué de mousse et de litière, sauf à l’intérieur de l’exclos.

En plus d’avoir une incidence écologique, les daims ont aussi une incidence culturelle sur l’île Sidney. Lisez la suite pour découvrir comment les daims sont un symbole de la colonisation européenne ici et dans le monde entier.

Le daim, qui est originaire de la région méditerranéenne, est une espèce semi-domestiquée depuis environ 3 000 ans. À travers l’histoire, les puissances impériales – des Phéniciens aux Romains en passant par l’Empire britannique – les ont transportés dans le monde entier aux fins d’élevage et de chasse sportive. En raison de leur incidence sur les écosystèmes forestiers et l’agriculture, ils sont considérés comme des espèces envahissantes ou nuisibles dans de nombreux endroits.

Les représentants des Premières Nations W̱SÁNEĆ ont indiqué que sur l’île Sidney, les daims sont un symbole des répercussions de la colonisation sur l’écologie de cette région. La présence continue du cerf dans la partie réserve de parc de l'île empêche les Premières Nations locales d’exercer leurs droits ancestraux et leurs droits issus de traités, comme la chasse et la récolte de plantes comestibles et médicinales indigènes. L’éradication de cette espèce envahissante facilite non seulement le rétablissement écologique, mais aussi le rétablissement des pratiques culturelles et du plan d’intendance des Premières Nations dans la réserve de parc national..


Mesures mises en œuvre

La chasse sportive est pratiquée sur l’île Sidney depuis l’introduction du daim à cette fin. Depuis 1981, les membres de la communauté tiennent des registres indiquant le nombre de daims éliminés chaque année et les méthodes employées.

Entre 1981 et 2023, près de 15 000 daims ont été chassés ou abattus dans la partie privée de l’île. Depuis 2005, les Autochtones chassent annuellement dans la réserve du parc national.

Malgré ces énormes efforts, la population de daims n’a jamais pu être maintenue à un niveau permettant à l’écosystème de se reconstituer. La population de daims se reproduit si rapidement que la chasse et l’abattage sélectif ne permettent pas de maintenir cette population à un niveau durable.

Plutôt que de poursuivre ce cycle inefficace de réduction et de reconstitution de la population, les partenaires du projet ont conclu qu’une solution permanente était nécessaire : l’éradication complète de la population de daims, cette espèce envahissante.


Notre approche

La réserve de parc national de l’île Sidney représente environ 20 % de la superficie totale de l’île. Cependant, l’impact du daim concerne toute l’île. Par conséquent, Parcs Canada et les partenaires du projet recherchent une solution pour l'ensemble de l'île.

Depuis 2018, Parcs Canada collabore avec des partenaires, notamment le W̱SÁNEĆ Leadership Council (qui représente la Première Nation Tsartlip (tsart-lip) et la Première Nation Tseycum (say-come)), la Première Nation Tsawout (tsay-out), la Première Nation Pauquachin (paw-kwuh-chin), les résidents de l’île Sidney, l'Islands Trust Conservancy, et la province de la Colombie-Britannique. Les partenaires du projet ont planifié et mis en œuvre un projet de restauration forestière durable et à long terme sur l’île Sidney (SḰŦÁMEN). Cette initiative porte le nom de « Projet de restauration écologique de l’île Sidney » ou SḰŦÁMEN QENÁȽ,ENEȻ SĆȺ. Ensemble, les partenaires du projet ont établi trois objectifs essentiels :

  1. Éliminer définitivement la population de daims européens, une espèce envahissante.
  2. Éliminer les espèces végétales envahissantes et y planter des arbustes et des arbres indigènes.
  3. Planifier la gestion durable à long terme des cerfs mulets indigènes (après leur retour sur l’île).


L’éradication : une méthode de conservation éprouvée dans le monde entier

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (en anglais seulement) qualifie les espèces envahissantes comme l’une des quatre principales causes de la perte de biodiversité dans le monde, et note que les écosystèmes insulaires sont particulièrement vulnérables. L’éradication des espèces envahissantes des écosystèmes insulaires a été largement mise en œuvre et a obtenu un taux de succès élevé.

Des projets d’éradication des daims similaires à celui de l’île Sidney sont en cours en Californie (États-Unis) (en anglais seulement), dans la région de Northland (Nouvelle-Zélande) (en anglais seulement) et en Australie-Méridionale (Australie) (en anglais seulement). En 2017, Parcs Canada a éradiqué les daims envahissants de trois îles de la Réserve de parc national Gwaii Haanas.

Parcs Canada a fait appel à des organismes internationaux de gestion de la conservation ayant une expérience notable dans l’éradication des ongulés pour choisir des méthodes d’éradication éprouvées mondialement à mettre en œuvre sur l’île Sidney, afin de maximiser la probabilité de réussite, tout en garantissant que l’éradication s’effectue en toute sécurité et de la manière la plus humaine possible.


Chronologie

Vous trouverez ci-dessous une chronologie montrant l’évolution de la présence des daims, les tentatives de contrôle de la population et les étapes du projet de restauration de l’écosystème de l’île Sidney.

Chronologie
  • Années 1960 : Une population de daims s’établit sur l’île Sidney.
  • 1981 : Début de la tenue de registres sur la chasse pratiquée par les communautés. La chasse sportive est pratiquée chaque année.
  • 1987-1991 : Une première période d’abattage sélectif a permis de réduire temporairement la population, avant qu’elle ne croisse à nouveau.
  • 1999-2004 : Une deuxième période d’abattage sélectif a permis de réduire temporairement la population, avant qu’elle ne croisse à nouveau.
  • 2006 : La population de daims atteint un pic de plus de 2 000 individus.
  • 2007-2018 : Une troisième période d’abattage sélectif a permis de réduire la population de plus de 2 000 individus.
  • 2018 : Les parties intéressées, y compris Parcs Canada, commencent à se réunir pour réfléchir à des stratégies de restauration et d’intendance pour SḰŦÁMEN (l’île Sidney).
  • 2019 : Des représentants de chacun des groupes de partenaires forment un comité directeur et des groupes de travail.
  • Avril 2020 : Une vision commune de la restauration est élaborée. Parcs Canada, la province de la Colombie-Britannique, l’Islands Trust Conservancy et les résidents de l’île Sidney signent un protocole d’entente décrivant leur intention commune de travailler à l’amélioration de la santé des forêts. Le W̱SÁNEĆ Leadership Council et la Première Nation Pauquachin fournissent des lettres de soutien.
  • Printemps-été 2020 : Parcs Canada et ses partenaires mettent à l’essai, avec succès, des méthodes de lutte contre l’aubépine monogyne, une espèce envahissante.
  • Printemps 2021 : Les groupes de travail élaborent une proposition globale de restauration écologique. Les partenaires communiquent aux médias des informations concernant la proposition et sollicitent l’avis du public par l’intermédiaire du Registre canadien d’évaluation d’impact.
  • Automne 2021 : La restauration de la végétation est entamée. Parcs Canada et les résidents de l’île Sidney construisent dix exclos sur l’île et y plantent des arbustes et des arbres indigènes
  • Hiver 2021-2022 : Parcs Canada et ses partenaires mettent à l’essai, avec succès, divers outils et approches (clôtures, moyens de dissuasion, etc.) afin de déterminer lesquels seraient les plus efficaces pour soutenir les travaux d’éradication.
  • Printemps 2022 : Parcs Canada lance un appel d’offres pour la planification logistique de l’éradication et la formulation de recommandations sur l’approche à adopter.
  • Ce contrat prévoyait également la possibilité de mettre en œuvre l’éradication si les partenaires du projet l’approuvaient.
  • Hiver 2022-2023 : Tous les partenaires du projet approuvent la mise en œuvre de la proposition de restauration, y compris l’éradication des daims (espèce envahissante), la restauration de la végétation et la gestion éventuelle du cerf mulet.
  • Hiver-printemps 2023 : La première phase de traitement et d’élimination de l’aubépine monogyne et du genêt à balais a lieu sur l’ensemble de l’île.
  • Été 2023 : Parcs Canada sollicite l’avis du public sur l’évaluation d’impact détaillée. Les partenaires communiquent aux médias des informations sur le projet.
  • Automne 2023 : L’évaluation d’impact détaillée est finalisée, y compris un rapport « Ce que nous avons entendu » résumant les commentaires reçus.
  • 1er-11 décembre 2023 : Fin de la phase 1 de l’opération d’éradication, qui a servi de fondement pour l’étude du comportement des daims menée avant la phase 2.
  • Printemps-été 2024 : Les partenaires du projet peaufinent le plan de sécurité et le plan opérationnel propres aux activités de la phase 2.
  • Printemps-automne 2024 : Les partenaires du projet poursuivent la restauration des plantes et arbustes indigènes et l’élimination de la végétation envahissante.
  • Automne 2024-printemps 2025 : La phase 2 de l’éradication des daims sera mise en œuvre et comprendra des opérations visant à vérifier l’éradication complète des daims sur l’île.
  • Printemps 2025-printemps 2028 : Poursuite de la restauration des plantes indigènes et de l’élimination de la végétation envahissante.

À l’automne 2021, le personnel et les bénévoles de Parcs Canada ont planté de la végétation indigène dans dix exclos de l’île Sidney.

Le personnel de Parcs Canada a coupé l’aubépine monogyne envahissante et appliqué un traitement aux souches pour empêcher sa repousse. Dans les années à venir, des arbustes et des arbres indigènes seront plantés dans ces zones.

Ces photos montrent l’un des exclos en 2020 et à nouveau en 2024, illustrant la rapidité des changements. Les exclos serviront de source d’alimentation et de nidification pour les animaux sauvages qui aideront à répandre les graines dans d’autres zones de l’île.


Se tourner vers l’avenir : La gestion du cerf mulet indigène

Alors que le daim européen envahissant a fortement endommagé la forêt, le cerf mulet indigène a évolué dans l’écosystème de la forêt côtière à douglas de Menzies et constitue un élément important du paysage. La vision à long terme pour l’île Sidney comprend une population de cerfs mulets gérée de manière durable, qui soutiendra la chasse pratiquée par les Autochtones dans la réserve de parc national.

Pendant plus d’un an, les partenaires du projet ont étudié les possibilités de conserver les cerfs mulets indigènes pendant l’éradication, soit en les déplaçant, soit en les enfermant dans des enclos. Aucune de ces deux options n’est viable, car les cerfs mulets tolèrent très mal d’être enfermés et sont susceptibles de présenter une myopathie de capture lors de leur déplacement. Les chiens renifleurs ne pouvant faire la différence entre les deux espèces de cerfs, il est impossible de déclarer une éradication totale des daims si des cerfs mulets sont présents. Par conséquent, tous les cerfs et les daims de l’île Sidney sont intentionnellement éliminés.

Cependant, contrairement aux daims, les cerfs mulets indigènes sont de bons nageurs et sont donc capables de se déplacer entre les îles. Par conséquent, il est très probable qu’ils reviendront naturellement sur l’île Sidney dans les années qui suivront l’éradication.

Lisez la suite pour en savoir plus sur les différences entre le daim, cet animal envahissant, et le cerf mulet indigène.

La différence la plus évidente entre le daim et le cerf mulet est leur apparence. Les daims sont plus clairs, ils conservent des taches à l’âge adulte, ils ont des bois palmés semblables à ceux de l’orignal et ils portent une marque noire en forme de fer à cheval renversé sur la croupe. Les cerfs mulets sont plus foncés, ils perdent leurs taches à l’âge adulte, ils ont des bois plus pointus et, comme leur nom l’indique, ils ont une queue à bout noir.

Toutefois, ce sont les différences de comportement et de physiologie qui font du daim une menace plus importante pour l’écosystème de la forêt côtière à douglas de Menzies.

Les daims broutent et consomment une plus grande variété d’aliments que les cerfs mulets. Bien que les deux espèces mangent des feuilles, des pousses tendres, des plantes herbacées, des fruits et des noix lorsqu’ils sont disponibles, les daims ont une plus forte tendance à manger des herbes et de la végétation ligneuse plus fibreuse et à plus faible densité nutritionnelle. Ils ont la capacité d’éliminer des sections de végétation jusqu’à atteindre un sol dénudé, ce qui crée les conditions idéales pour que des plantes envahissantes s’y installent.

Les daims préfèrent également vivre en grands troupeaux, tandis que les cerfs mulets sont plus solitaires et ils préfèrent vivre en petits groupes. Par conséquent, les répercussions de la présence de daims sont plus concentrées.

Enfin, le cerf mulet est un bon nageur et il peut se déplacer à la nage dans la région sud des îles Gulf. Si la nourriture se raréfie ou si la densité d’individus est trop élevée, les cerfs mulets peuvent partir à la recherche d’un meilleur habitat. Les daims, en revanche, ne sont pas de bons nageurs. Une analyse génétique récente n’a révélé aucun mélange génétique entre les populations de daims de l’île Mayne, de l’île Sidney et de l’île James, ce qui indique qu’ils ne se déplacent pas à la nage entre ces îles. De plus, l’absence de daims sur l’île de Vancouver suggère que ces derniers ne parcourent pas à la nage la courte distance entre l’île James et l’île de Vancouver. Au contraire, les daims préfèrent rester au même endroit, même s’il s’agit d’un habitat très dégradé qui ne peut leur fournir une nourriture suffisante, comme ce fut le cas au début des années 2000, lorsque la population était la plus élevée et qu’une partie du troupeau était émaciée.


Foire aux questions

Pour en savoir plus, pour nous faire part de vos préoccupations ou pour demander une copie de l’évaluation d’impact détaillée ou du rapport « Ce que nous avons entendu », communiquez avec Stephanie Coulson, agente des partenariats et de la mobilisation, à Stephanie.Coulson@pc.gc.ca. Les questions peuvent être adressées au personnel de la réserve de parc national des Îles-Gulf à l’adresse gulfinfo@pc.gc.ca, au 250 654-4000 ou, sans frais, au 1 866 944-1744.

Pourquoi Parcs Canada et ses partenaires de projet restaurent-ils la forêt de SḰŦÁMEN (île Sidney)?

Présent uniquement le long de la côte sud de la Colombie-Britannique et dans certaines parties des États de Washington et de l’Oregon, l’écosystème des forêts côtières à douglas de Menzies est l’une des zones les plus diversifiées du point de vue écologique au Canada. Le daim, espèce envahissante, a gravement nui à l’écosystème de l’île Sidney. Des décennies de réduction de la population par la chasse et l’abattage sélectif n’ont pas permis d’améliorer la situation à long terme, ce qui a conduit à la mise sur pied du projet de restauration écologique de l’île Sidney.

Qui sont les partenaires du projet?

Le projet a été créé en collaboration dès le départ : les partenaires ont élaboré ensemble la vision et les objectifs du projet et conçu ensemble les mesures de restauration. Les partenaires du projet sont Parcs Canada, le W̱SÁNEĆ Leadership Council, la Première Nation Tsawout, la Première Nation de Pauquachin, la communauté de l’île Sidney, la province de la Colombie-Britannique et l’Islands Trust Conservancy. Les tribus Cowichan et Penelakut ont également apporté leur participation et leur soutien.

Pourquoi les daims sont-ils considérés comme un problème?

Au début du 20e siècle, les colons européens ont amené des daims – espèce qui n’est pas originaire d’Amérique du Nord – de l’Angleterre jusque dans le sud des îles Gulf à des fins d’élevage et de chasse sportive. La population a augmenté rapidement, et les problèmes écologiques résultant de leur abondance et du broutage intensif sont rapidement devenus évidents.

Les daims vivent en groupes de plus grande taille et mangent une plus grande variété d’aliments que les cerfs mulets indigènes. Depuis leur introduction sur l’île Sidney, les daims ont mangé une grande partie du sous-étage indigène des forêts, y compris d’importantes plantes comestibles et médicinales que les Premières Nations récoltent depuis des générations. Les semis d’arbres survivent rarement plus de quelques années avant d’être mangés, ce qui donne une forêt d’arbres adultes comportant peu de jeunes arbres pouvant prendre leur place. En l’absence d’arbres et d’arbustes indigènes, des espèces envahissantes comme l’aubépine monogyne, le genêt à balais et des herbes non indigènes se sont répandues.

Depuis plus de quarante ans, des efforts importants ont été déployés pour contrôler la population de daims en organisant une chasse annuelle et des abattages sélectifs. Cependant, la population se reproduit trop rapidement pour que ces efforts permettent à l’écosystème de se rétablir de façon durable. Aujourd’hui, les partenaires du projet se sont réunis pour prendre des mesures permanentes afin de soutenir la reconstitution durable à l’avenir : l’élimination complète de la population de daims.

Pourquoi Parcs Canada fait-il appel à des spécialistes de l’éradication plutôt que de collaborer avec des chasseurs sportifs?

Au cours des 40 dernières années, la chasse sportive, la chasse pratiquée par les Autochtones et les abattages sélectifs menés par les communautés ont contribué de façon importante à la réduction de la population de daims. Cependant, le nombre suffisamment élevé d’individus restés en place a permis à cette espèce de se reproduire et de croître à nouveau. Aujourd’hui, Parcs Canada collabore avec des spécialistes de l’éradication expérimentés pour éliminer entièrement la population restante, afin de s’assurer qu’elle ne puisse pas se reconstituer et que le rétablissement de la forêt soutenu par ce projet puisse être durable.

L’éradication est très différente de la chasse ou de l’abattage sélectif, et elle nécessite des tactiques et des compétences différentes. Même si de nombreux chasseurs qualifiés à l’échelle locale et dans tout le Canada ont la capacité de réduire la population, il n’y a aucun spécialiste ayant participé à des éradications réussies d’ongulés, en particulier dans un milieu résidentiel où les résidents y sont présents à temps plein.

Lors d’une éradication, chaque animal doit être repéré et éliminé, même s’il est difficile de le localiser ou d’y accéder. À mesure que se déroulent les opérations d’éradication, les daims peuvent apprendre à déjouer les techniques utilisées. Il est donc plus difficile de les repérer, et des techniques plus spécialisées et non traditionnelles doivent être utilisées au fil du temps. Puisque les derniers daims sont particulièrement difficiles à trouver et à éliminer, des tactiques hautement spécialisées doivent être utilisées de manière systématique afin que même les daims les plus méfiants n’échappent pas à la détection. Ces tactiques comprennent l’utilisation d’outils, comme un système infrarouge et des relevés aériens pour déterminer s’il reste des daims dans la zone, ainsi que des chiens renifleurs pour localiser les daims restants.

Sur l’île Sidney, la localisation et l’élimination des daims sont encore plus compliquées, puisque le périmètre sud de l’île comprend des terrains résidentiels privés. Après des décennies de chasse sportive, les daims ont appris que ces terrains privés sont des endroits où ils ne sont pas chassés, ainsi ils se rendent sur ces terrains lorsqu’ils soupçonnent la présence de chasseurs. Les spécialistes de l’éradication disposent des outils appropriés et de l’expérience nécessaire pour a) repérer les terrains sur lesquels se trouvent des daims, b) diriger ces daims vers des zones où ils peuvent être abattus en toute sécurité et sans cruauté, c) empêcher les daims de revenir sur les terrains privés et d) confirmer qu’il ne reste aucun daim sur ces terrains. Dans certains cas, il faut y parvenir sans mettre les pieds sur le terrain, ce qui nécessite l’utilisation d’outils comme un système infrarouge à vision frontale (IRVF), des dispositifs de balayage thermique ou des chiens renifleurs pour localiser les animaux sur les terrains, ainsi que l’utilisation d’un hélicoptère pour diriger le déplacement des daims depuis les airs.

Enfin, pour s’assurer qu’il ne reste plus aucun daim, des outils de détection (p. ex. IRVF/balayage thermique, chiens renifleurs, relevés aériens) doivent être systématiquement utilisés partout sur l’île de manière répétée. Si des daims sont détectés pendant ces opérations de ratissage, ils sont abattus en toute sécurité et sans cruauté.

Dans l’ensemble, cette approche spécialisée requiert la concertation des efforts de spécialistes hautement qualifiés qui ont déjà utilisé ces tactiques avec succès et de manière sécuritaire dans d’autres environnements résidentiels similaires.

Pourquoi Parcs Canada fait-il appel à des spécialistes de l’éradication étrangers plutôt qu’à des spécialistes canadiens?

En mai 2022, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), au nom de Parcs Canada, a lancé un appel d’offres public. La société canadienne Coastal Conservation Inc. s’est vu attribuer le contrat en raison de son expertise et de sa capacité à mener à bien le projet.

La Coastal Conservation dispose d’experts en éradication et de scientifiques qui ont travaillé partout en Amérique du Nord et dans le monde entier à planifier et à mettre en œuvre avec succès de nombreuses opérations d’éradication d’espèces envahissantes.

Quelles sont les méthodes utilisées pour l’éradication et pourquoi ont-elles été choisies?

Les méthodes utilisées pour ce projet se fondent sur les pratiques exemplaires mondialement acceptées pour réaliser une élimination sécuritaire, sans cruauté et efficace de tous les daims d’une population. Les méthodes suivantes sont employées dans le cadre de ce projet :

  • Déplacement des troupeaux depuis les airs : Un seul hélicoptère sera utilisé pendant de courtes périodes pour encourager les daims à quitter les zones inaccessibles (p. ex. les terrains résidentiels) à se rendre dans des zones ouvertes où ils pourront être abattus en toute sécurité et sans cruauté par des tireurs au sol.
  • Tirs au sol : Les tireurs parcourront l’île pour localiser les daims et les abattre en toute sécurité et sans cruauté.
  • Chiens renifleurs : Les chiens renifleurs suivent les traces olfactives détectées dans le vent et sur le sol tout en restant à proximité de leur maître. Ils indiquent, par leur langage corporel et leur changement de rythme, que l’odeur ciblée a été trouvée et qu’elle devient de plus en plus forte. Une fois que le chien a établi un contact visuel avec l’animal ciblé, il s’arrête et indique ou pointe de la patte l’endroit où se trouve l’animal afin que le tireur puisse le localiser et l’éliminer sans cruauté. Les chiens ne se mettent pas à la poursuite de l’animal ciblé. Des chiens renifleurs seront également utilisés pour confirmer le succès de l’éradication en effectuant des recherches systématiques sur l’ensemble de l’île. Pour en savoir plus sur les chiens renifleurs spécialisés, cliquez ici!.
  • Zones clôturées temporairement : Des clôtures temporaires, construites à partir de filets d’aquaculture recyclés, seront installées pour diviser l’île en zones plus petites. Chaque zone sera systématiquement ratissée, puis vérifiée à plusieurs reprises, pour s’assurer qu’il ne reste aucun daim ou qu’aucun daim n’est entré à nouveau dans la zone. La clôture sera retirée lorsque l’opération sera terminée.
  • Infrarouge à vision frontale/balayage thermique : Le balayage thermique, qui détecte la chaleur corporelle, permet aux spécialistes de l’éradication de repérer les daims la nuit. Le balayage thermique peut être utilisé à partir du sol ou depuis les airs.
  • Moyens de dissuasion : Certaines odeurs et certains sons désagréables pour les daims, comme l’odeur synthétique du loup ou le son de voix humaines diffusé par un haut-parleur, peuvent être employés à proximité des zones inaccessibles pour dissuader les daims de s’y rendre.
  • Substances attractives : Des points d’appât peuvent être installés dans des zones situées à l’écart des résidences afin d’encourager les daims à se rassembler et de les abattre en toute sécurité et sans cruauté.
Quelles sont les armes à feu utilisées dans le cadre de ce projet et sont-elles interdites?

Les armes à feu utilisées pour ce projet sont des CZ BREN 2. Ces armes à feu ne sont pas interdites au Canada et peuvent être achetées légalement par toute personne titulaire d’un permis de possession et d’acquisition d’une arme à feu à autorisation restreinte. Tous les tireurs de précision travaillant sur ce projet ont suivi avec succès le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu à autorisation restreinte et ont reçu de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) un permis de possession et d’utilisation d’une arme à feu. Les tireurs de précision sont également autorisés à utiliser des silencieux et des chargeurs à capacité augmentée pour cette opération, conformément aux modalités de permis d’armes à feu pour entreprises délivré par la Coastal Conservation. Les munitions utilisées sont des munitions en cuivre Controlled Chaos .223 de LeHigh Defense. Toutes les autorisations légales et réglementaires nécessaires ont été accordées pour cette opération, y compris des permis accordés par Parcs Canada, Transports Canada, la province de la Colombie-Britannique et la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Les armes à feu semi-automatiques sont celles normalement utilisées dans les opérations professionnelles d’éradication des ongulés menées ailleurs dans le monde. Ces armes sont choisies pour leur fiabilité, leur précision et leur efficacité. Elles sont munies d’un silencieux pour réduire les nuisances sonores et les risques pour la santé et la sécurité des tireurs et des chiens renifleurs professionnels. Des chargeurs à capacité augmentée sont utilisés afin que les tireurs n’aient pas à s’arrêter et à recharger leurs armes au milieu d’un affrontement avec un groupe d’animaux.

Est-ce que des options autres que l’éradication ont été envisagées?

Au cours du processus de planification concertée, d’autres options ont été évaluées afin de déterminer leur efficacité (capacité à atteindre l’objectif d’élimination totale de la population), leur niveau de sécurité, le bien-être des animaux, le coût et la rapidité d’exécution (réduction des perturbations pour les résidents et les visiteurs). Ces options sont les suivantes :

  • Capturer et déplacer les daims – Cette option n’est pas viable, car elle ne ferait que déplacer le problème ailleurs.
  • Stérilisation chirurgicale – Il faudrait pour cela capturer et opérer chaque mâle ou chaque femelle pendant plusieurs années, ce qui pose d’importants problèmes de faisabilité et ne permettra probablement pas d’atteindre l’objectif d’éradication de la population.
  • Contraception – Il faudrait pour cela capturer et donner des contraceptifs à la plupart des femelles plusieurs fois au cours de leur vie, ce qui pose d’importants problèmes de faisabilité et ne permettra probablement pas d’atteindre l’objectif d’éradication de la population.

En fin de compte, ces solutions ont moins de chances de succès et ne produiraient pas les résultats rapides nécessaires pour soutenir la reconstitution et la restauration de cet écosystème. Un examen détaillé des options du projet est présenté dans l’évaluation d’impact détaillée, qui peut être obtenue en communiquant avec Stephanie Coulson à l’adresse Stephanie.Coulson@pc.gc.ca.

Que s’est-il passé pendant la phase 1 de l’éradication?

La phase 1 de l’éradication du daim a été répartie sur 10 jours, du 1er au 11 décembre 2023. Au cours de cette phase, trois tireurs de précision professionnels et hautement qualifiés ont utilisé des méthodes reconnues mondialement pour réduire sans cruauté la population de daims. Au total, 84 daims ont été éliminés au moyen d’une combinaison de chasse nocturne au sol et de travail aérien de jour. Le travail aérien comprenait un tireur de précision opérant à partir d’un seul hélicoptère déployé pour un total 15 heures sur 5 jours.

Tout au long de la phase 1, le personnel de Parcs Canada a travaillé en étroite collaboration avec les chasseurs des Premières Nations pour récupérer la viande, les peaux et d’autres parties utilisables des animaux, afin de les distribuer au sein des communautés locales W̱SÁNEĆ. Les chasseurs ont récupéré un total approximatif de plus de 800 kg (1 800 lb) de viande.

L’ensemble des éliminations d’animaux a été effectué conformément aux lignes directrices du Conseil canadien de protection des animaux.

Les agents de sécurité de Parcs Canada et un agent de liaison communautaire étaient présents pour superviser la mise en œuvre en toute sécurité des activités du projet et pour faire le point auprès des membres de la communauté résidentielle de l’île Sidney. Les messages de sécurité comprenaient une page Web interne à la communauté, des mises à jour régulières par texto et par courriel, des panneaux de signalisation et des barricades surveillées fréquemment afin d’empêcher l’accès involontaire aux zones opérationnelles actives.

Au cours de la phase 1, les tireurs de précision ont également entrepris des reconnaissances terrestres afin de faciliter la planification de la phase 2. Ils ont ainsi pu se familiariser avec le relief et les caractéristiques environnementales du site du projet, ainsi qu’avec le comportement et les habitudes de déplacement des daims.

Pourquoi le cerf mulet a-t-il été éliminé au cours de la phase 1?

Tous les cerfs mulets et les daims présents sur l’île Sidney sont intentionnellement éliminés. Pour déterminer si l’éradication a été un succès, des chiens renifleurs effectuent des recherches systématiques sur l’île, selon une grille établie, à la recherche d’odeurs fraîches de cerf. L’opération ne peut être considérée comme terminée que lorsque les chiens ne trouvent plus d’odeurs fraîches. Les chiens ne savent pas faire la différence entre le cerf mulet et le daim. S’il restait des cerfs mulets sur l’île, les chiens indiqueraient continuellement des « faux positifs » et il serait impossible de confirmer que tous les daims ont été éliminés.

Cependant, contrairement au daim, le cerf mulet est un bon nageur et il peut se déplacer à la nage dans la région sud des îles Gulf. Les populations de cerfs mulets sont abondantes dans cette région et elles devraient donc se rétablir naturellement sur l’île Sidney avec le temps.

Que se passera-t-il au cours de la Phase 2?

Les opérations de la phase 2 se dérouleront entre la fin de l’automne 2024 et la fin du printemps 2025. Les préparatifs de la phase 2, y compris l’installation de clôtures temporaires sur l’île, sont prévus au cours de l’été 2024.

Au cours de la phase 2, les zones intérieures de l’île seront subdivisées en zones plus petites à l’aide de clôtures temporaires. Les daims seront encouragés à se déplacer vers ces zones intérieures clôturées grâce à l’utilisation de substances attractives (postes d’appât) et de moyens de dissuasion (odeurs et bruits).

Ensuite, chaque zone sera systématiquement ratissée par des tireurs de précision accompagnés de chiens renifleurs spécialisés. Le périmètre de l’île, y compris les terrains résidentiels privés, fera l’objet d’une évaluation périodique afin de s’assurer qu’aucun daim ou cerf n’est présent dans ces zones.

Lorsque les zones clôturées auront été entièrement ratissées, l’ensemble de l’île sera systématiquement ratissée pour détecter toute trace de daim ou cerf restant. Une fois que l’île aura été ratissée à plusieurs reprises et qu’aucune nouvelle odeur de daim ou cerf n’aura été détectée, l’île sera déclarée exempte de daims et l’opération prendra fin. Le personnel de Parcs Canada démontera ensuite la clôture temporaire.

Comment l’éradication se fera-t-elle sans cruauté?

Le traitement sans cruauté des animaux est une priorité pour Parcs Canada et les partenaires du projet. Ces derniers reconnaissent que l’éradication d’une population d’animaux ne doit se faire que lorsqu’aucune autre méthode n’est réalisable et ne permet d’atteindre les résultats durables et à long terme souhaités dans le cadre de ce projet.

Les méthodes choisies ont fait leurs preuves à l’échelle mondiale et sont conformes aux principes internationalement reconnus (en anglais seulement) pour un contrôle éthique de la faune, et elles respectent les lignes directrices du Conseil canadien de protection des animaux en matière de contrôle éthique de la faune.

De plus, les partenaires du projet ont consulté la SPCA de la Colombie-Britannique tout au long de la planification du projet et ont rencontré le gestionnaire responsable du bien-être de la faune de l’organisme pour discuter des détails de l’opération. Des représentants de la SPCA de la Colombie-Britannique ont observé le déroulement de l’éradication du point de vue du bien-être des animaux. Veuillez consulter le site web de la SPCA de la Colombie-Britannique (en anglais seulement) pour en savoir plus sur leur position sur cette question.

Parcs Canada, chef de file reconnu dans le domaine de la conservation, a fait ses preuves en matière de gestion efficace des écosystèmes. Pour en savoir plus sur les principes de contrôle éthique de la faune auxquels les partenaires du projet ont eu recours lors de la planification des opérations, cliquez ici! (en anglais seulement)

Qu’advient-il de la viande?

Les chasseurs des Premières Nations, avec l’aide du personnel de Parcs Canada, récupèrent la viande, les peaux et d’autres parties utilisables qui seront distribuées au sein des collectivités locales des Premières Nations. On estime qu’un total de plus de 800 kg (1 800 lb) de viande a été récupéré au cours de la phase 1.

Comment Parcs Canada sait-il que les daims ne reviendront pas sur l’île Sidney en provenance de l’île James?

Dans la région sud des îles Gulf, on trouve des populations de daims sur les îles James, Mayne et Sidney. Selon la recherche mondiale et des preuves génétiques locales, le risque de réinvasion de l’île Sidney par le daim à partir de l’île Mayne ou de l’île James est faible.

Une étude génétique réalisée en 2022 montre que les populations de daims introduites sur les îles James, Sidney et Mayne sont restées génétiquement isolées, ce qui signifie que les animaux ne se sont pas déplacés à la nage, d’une île à l’autre, pour se reproduire. Par conséquent, le risque de réinvasion de l’île Sidney par le daim à partir de l’île Mayne ou de l’île James est faible. De plus, des daims sont établis sur l’île Mayne depuis les années 1990, mais il n’y a pas de harde sur l’île Saturna, même si les deux îles se touchent presque.

En outre, l’île James est plus proche de l’île de Vancouver que de l’île Sidney. Si les daims nageaient régulièrement à partir de l’île James, on pourrait s’attendre à observer une population de daims sur l’île de Vancouver, ce qui n’est pas le cas.

Comme mesure de précaution supplémentaire, un plan de biosécurité est en cours d’élaboration. Il permettra à Parcs Canada et aux partenaires du projet de détecter rapidement la présence de daims sur l’île et d’y réagir, le cas échéant, et ainsi de maintenir l’île Sidney exempte de daims dans les années à venir.

Quand le travail de restauration des plantes aura-t-il lieu?
A parks Canada staff member examines seeds and berries with a magnifying glass.
Personnel de Parcs Canada disséquant des graines qui seront utilisées pour restaurer les plantes indigènes

Pour favoriser la restauration d’un sous-étage forestier sain et diversifié, Parcs Canada plante une variété de plantes indigènes dans des exclos sur l’île. Jusqu’à présent, douze exclos ont été construits et plus de 300 plantes indigènes importantes sur le plan culturel y ont été plantées. Ces exclos constitueront une source de semences pour les secteurs environnants. Ils constitueront également des îlots d’habitat pour la faune.

De plus, Parcs Canada travaille avec des partenaires dans le cadre du programme « 2 milliards d’arbres » du gouvernement du Canada afin de planter des arbres importants qui remplaceront l’aubépine monogyne (espèce envahissante) sur SḰŦÁMEN (île Sidney).

Quel est le coût de ce projet et comment cet argent est-il dépensé?

Le coût total du projet devrait s’élever à 12,72 millions de dollars, dont 11,9 millions de dollars provenant du programme de conservation et de restauration de Parcs Canada, et le reste provenant du Programme des gardiens autochtones et du programme « 2 milliards d’arbres » du gouvernement fédéral. Le projet est également soutenu par des contributions en nature de Sallas Forest Strata, l’Islands Trust Conservancy et la province de la Colombie-Britannique.

Pourquoi est-il essentiel d’entreprendre ce projet maintenant?

Il est important de conserver et de restaurer les écosystèmes menacés pour les générations actuelles et futures. Bien que de nombreux efforts aient été déployés pour protéger l’île des effets destructeurs des daims, il est devenu évident que ces efforts ne permettent pas d’assurer la durabilité à long terme de cet écosystème.

Pendant des décennies, le broutage des cervidés a empêché les semis d’arbres de survivre au-delà de leurs deux premières années de vie. Par conséquent, la forêt est presque entièrement composée d’arbres matures qui commenceront à atteindre la fin de leur durée de vie naturelle dans les années à venir. S’il n’y a pas de jeunes arbres pour les remplacer, l’écosystème changera radicalement.

Pour renforcer la résilience climatique de l’écosystème, il est essentiel de rétablir le sous-étage de la forêt afin d’empêcher la prolifération d’espèces végétales envahissantes, comme le genêt à balais, qui est très inflammable.

Il est temps d’agir, et grâce aux efforts de tous les partenaires du projet, on peut espérer que SḰŦÁMEN (l’île Sidney) retrouvera sa vitalité.

Pourquoi Parcs Canada a-t-il décidé de reporter la phase 2 du projet de restauration écologique de l’île Sidney en novembre 2024?

Depuis 2018, Parcs Canada travaille avec des partenaires pour planifier et mettre en œuvre un projet de restauration forestière durable et à long terme sur SḰŦÁMEN (île Sidney). Le bien-être des animaux est une priorité pour Parcs Canada et les partenaires du projet. Le traitement sans cruauté de la faune est essentiel à la sélection de la meilleure méthode pour éliminer complètement les daims envahissants de l’île Sidney. Parcs Canada a décidé de reporter la phase 2 du projet d’éradication des daims en raison de plusieurs facteurs, le plus important étant le bien-être des animaux de l’île. La suspension du projet permet à Parcs Canada d’évaluer les prochaines étapes avec les partenaires du projet, y compris les partenaires des Premières Nations, afin de continuer à travailler à la restauration de l’écosystème.

 

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