La réserve de parc national des Îles-Gulf abrite un écosystème de forêts côtières à douglas de Menzies unique au monde.
SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ – Projet de restauration écologique de l’île Sidney
Réserve de parc national des Îles-Gulf
Prononciation de SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ
Écoutez l’Aîné W̱SÁNEĆ (hou-sé-notche) JSIṈTEN (j-cygne-tène, John Elliott) dire SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ (skou-thé-mène quoi-né-lth eh-neque ché), qui signifie « prendre soin de l’île Sidney » dans la langue SENĆOŦEN (saine-cha-tène) des W̱SÁNEĆ.
Protéger une forêt unique
L’arbousier est une espèce emblématique des écosystèmes de forêts côtières à douglas de Menzies.
Si vous avez déjà visité la réserve de parc national des Îles-Gulf, vous avez vu l’un des écosystèmes les plus menacés du pays : la forêt côtière à douglas de Menzies. Parcs Canada et plusieurs partenaires travaillent ensemble pour restaurer cet écosystème forestier unique au monde sur SḰŦÁMEN (prononcé skou-thé-mène, l’île Sidney).
L’écosystème de forêts côtières à douglas de Menzies n’existe que le long de la côte sud de la Colombie-Britannique et dans certaines parties des États de Washington et de l’Oregon. Il se produit dans l’ombre pluviométrique de l’île de Vancouver et de la presqu’île Olympic, endroits qui reçoivent beaucoup moins de précipitations que les régions voisines. Il en résulte un climat sec et ensoleillé abritant une incroyable diversité d’espèces végétales et animales, y compris des espèces rares et en péril comme celles que l’on trouve dans les prés à chênes de Garry, emblème de la réserve de parc national des Îles-Gulf. La protection de cet écosystème si particulier est l’une des raisons pour lesquelles Parcs Canada a créé cette réserve de parc national en 2003.
Restauration d’un paysage écoculturel
Parcs Canada collabore avec les Premières Nations locales pour protéger la riche histoire culturelle de cette région et en raconter les récits. La biodiversité que l’on y trouve est l’héritage d’un millénaire de gestion active des écosystèmes par les Premières Nations. Avant la colonisation par les Européens, les Premières Nations entretenaient ce paysage de diverses manières, notamment en allumant des brûlages écoculturels. Ils visitaient aussi régulièrement les nombreuses îles de la région, dont SḰŦÁMEN (île Sidney), pour y récolter des aliments et des remèdes.
ŚW̱ XELOSELWET (ch-hou-ol-ah-seul-ouète) Tiffany Joseph, gardienne du savoir des W̱SÁNEC, parle des liens qui unissent les W̱SÁNEĆ à SḰŦÁMEN (île Sidney):
La Nation W̱SÁNEC a déjà habité dans le village d’hiver de ȾELXOLU sur ce qui est maintenant appelé l’île Sidney. Les îlots appelés roches Sallas par les colons étaient connus sous le nom de XEXMELOSEṈ par les W̱SÁNEĆ bien avant l’arrivée des colonisateurs. Ce que Parcs Canada appelle l’îlot Eagle, les W̱SÁNEĆ nomment SḰEḰEŦÁMEN. D’après JSIṈTEN, un Aîné de notre communauté, lorsque les W̱SÁNEĆ pagayaient de leur village sur la péninsule Saanich pour se rendre à d’autres villages sur les îles San Juan, ils s’arrêtaient à W̱YOMEĆEṈ pour se reposer. W̱YOMEĆEṈ signifie « lieu de prudence ». Il s’agissait peut-être d’un rappel pour les W̱SÁNEĆ de prendre soin d’eux-mêmes pendant leurs voyages. W̱IĆḴINEM, un autre aîné, dit que ses aînés récoltaient, sur ces îles, des fougères qui pouvaient dépasser la taille d’un adulte.
Lorsqu’on consulte des cartes historiques, on peut voir des signes de la présence de prés, en particulier dans le secteur où l’on trouve maintenant une piste d’atterrissage. Ces prés étaient des endroits où les familles W̱SÁNEĆ pouvaient cultiver du ḰȽO,EL (camas). Il s’agissait d’un aliment de base pour ce peuple. Bien des animaux, comme le cerf, s’alimentaient dans les prés, ce qui créait des conditions idéales pour que les chasseurs W̱SÁNEĆ puissent les abattre et nourrir leur famille. Les terres humides attiraient aussi des rapaces comme le faucon et constituaient d’excellents habitats pour les amphibiens.
Le peuple W̱SÁNEĆ a connu une abondance de biodiversité bien supérieure à ce qu’on observe aujourd’hui sur l’île Sidney en ce qui a trait aux espèces de plantes, d’amphibiens, d’oiseaux et d’insectes. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait se coucher dans un champ et écouter le bourdonnement des abeilles pendant qu’elles pollinisaient le pré. Peut-être qu’aujourd’hui on peut encore entendre le coassement des grenouilles pendant la lune WEXES (la deuxième lune du Nouvel An W̱SÁNEĆ). Cette lune annonce l’arrivée du printemps, le début de la floraison et des voyages en canot plus sûrs maintenant que les tempêtes de l’automne et de l’hiver sont terminées. Ces ṮEṮÁĆES (îles) sont des cousines des profondeurs qui ont été placées dans la mer par notre créateur XÁLS pour protéger le peuple W̱SÁNEĆ. XÁLS a confié aux W̱SÁNEĆ la responsabilité de prendre soin de ces cousines. Sur les îles, la récolte de poissons et fruits de mer, de viande, de plantes et de remèdes, l’entretien des prés au moyen de brûlages dirigés, la récolte sélective d’arbres pour bâtir des maisons longues ainsi que des canots en cèdre, et la récolte d’écorce de cèdre pour la fabrication de paniers et de vêtements étaient des activités essentielles pour le bien-être des W̱SÁNEĆ et de tous les secteurs du territoire.
Problème en cause
Les daims européens ont été introduits dans le sud des îles Gulf au début et au milieu du XXe siècle, et les populations n’ont cessé de s’accroître depuis. Ayant dépouillé le sous-étage forestier des semis d’arbres et des arbustes indigènes, les daims constituent la principale menace pour l’écosystème de forêts côtières à douglas de Menzies sur l’île Sidney (SḰŦÁMEN). Ce broutage intensif a créé des conditions idéales pour que les herbes et les arbustes envahissants, comme l’aubépine monogyne, prennent le dessus. Il en résulte un écosystème dépourvu de nombre des plantes de sous-étage indigènes importantes sur le plan culturel, et dans lequel l’habitat des oiseaux chanteurs et d’autres espèces sauvages n’est plus aussi présent qu’avant. Il résiste alors moins bien aux répercussions des changements climatiques.
Notre approche (tous les liens en anglais uniquement)
Depuis 2018, Parcs Canada collabore avec des partenaires – notamment le W̱SÁNEĆ Leadership Council (qui représente la Première Nation Tsartlip [tsart-lip] et la Première Nation Tseycum [sé-comme]), la Première Nation Tsawout (tsé-outte), la Première Nation Pauquachin (pas-kwe-tchin), les résidents de l’île Sidney, l’Islands Trust Conservancy et la province de la Colombie-Britannique – pour planifier et mettre en œuvre une stratégie de restauration forestière sur SḰŦÁMEN (île Sidney). Cette initiative porte le nom de projet de restauration écologique de l’île Sidney, ou SḰŦÁMEN QENÁȽ, ENEȻ SĆȺ. Ensemble, les partenaires du projet ont établi trois objectifs essentiels :
Restaurer la végétation indigène et éliminer les espèces végétales envahissantes.
Éliminer la population de daims européens, une espèce envahissante.
Gérer durablement les cerfs mulets, une espèce indigène
Calendrier du projet de restauration écologique de l’île Sidney
2018 : Parcs Canada commence à rencontrer des partenaires possibles pour réfléchir à des stratégies de restauration et d’intendance pour SḰŦÁMEN (l’île Sidney).
2019 : Des représentants de chacun des groupes de partenaires forment un comité directeur et des groupes de travail.
Avril 2020 : Une vision commune de la restauration est élaborée. Parcs Canada, la province de la Colombie-Britannique, l’Islands Trust Conservancy et les résidents de l’île Sidney signent un protocole d’entente décrivant leur intention commune de travailler à l’amélioration de la santé des forêts. Le W̱SÁNEĆ Leadership Council et la Première Nation Pauquachin fournissent des lettres de soutien.
Printemps-été 2020 : Parcs Canada et ses partenaires mettent à l’essai, avec succès, des méthodes de lutte contre l’aubépine monogyne, une espèce envahissante.
Printemps 2021 : Les groupes de travail élaborent une proposition globale de restauration écologique. Les partenaires communiquent aux médias des informations concernant la proposition et sollicitent l’avis du public par l’intermédiaire du Registre canadien d’évaluation d’impact.
Automne 2021 : La restauration de la végétation commence. Parcs Canada et les résidents de l’île Sidney construisent dix exclos sur l’île et y plantent des arbustes et des arbres indigènes.
Hiver 2021-2022 : Parcs Canada et ses partenaires mettent à l’essai, avec succès, divers outils et approches (clôtures, moyens de dissuasion, etc.) afin de déterminer lesquels seraient les plus efficaces pour soutenir les travaux d’éradication.
Printemps 2022 : Parcs Canada lance un appel d’offres pour la planification logistique de l’éradication et sa mise en œuvre éventuelle.
Hiver 2022-2023 : Tous les partenaires du projet approuvent la mise en œuvre de la proposition de restauration, y compris l’éradication des daims (espèce envahissante), la restauration de la végétation et la gestion du cerf mulet.
Hiver-printemps 2023 : La première phase de traitement et d’élimination de l’aubépine monogyne et du genêt à balais a lieu sur l’ensemble de l’île.
Été 2023 : Parcs Canada sollicite l’avis du public sur l’évaluation d’impact détaillée. Les partenaires communiquent aux médias des informations sur le projet.
Automne 2023 : Finalisation de l’évaluation d’impact détaillée, y compris un rapport « Ce que nous avons entendu » résumant la rétroaction obtenue.
Automne 2023 : Finalisation du plan de sécurité et diffusion auprès des résidents de l’île de Sidney.
Hiver 2023-2024 : Fin de la phase 1 de l’opération.
Printemps-automne 2024 : Poursuite de la restauration des plantes et arbustes indigènes, et élimination de la végétation envahissante.
Printemps-été 2024 : Peaufinage du plan de sécurité propre aux activités de la phase 2.
Automne 2024 au printemps 2025 : Fin de la phase 2 de l’éradication des daims.
Printemps 2025 au printemps 2028 : Poursuite de la restauration des plantes indigènes et élimination de la végétation envahissante.
Foire aux questions
Pour en savoir plus, pour nous faire part de vos préoccupations ou pour demander une copie de l’évaluation d’impact détaillée, contactez Stephanie Coulson, agente des partenariats et de la mobilisation, à Stephanie.Coulson@pc.gc.ca. Les questions peuvent être adressées au personnel de la réserve de parc national des Îles-Gulf à l’adresse gulfinfo@pc.gc.ca, au 250-654-4000 ou, sans frais, au 1 866 944 1744..
Pourquoi Parcs Canada et ses partenaires de projet restaurent-ils la forêt de SḰŦÁMEN (île Sidney)?
Présent uniquement le long de la côte sud de la Colombie-Britannique et dans certaines parties des États de Washington et de l’Oregon, l’écosystème des forêts côtières à douglas de Menzies est l’une des zones les plus diversifiées du point de vue écologique au Canada. Les daims, espèce envahissante, ont gravement nui à l’écosystème de l’île Sidney. Des décennies de réduction de la population par la chasse et l’abattage sélectif n’ont pas permis d’améliorer la situation à long terme, ce qui a conduit à la création du projet de restauration écologique de l’île Sidney.
Qui sont les partenaires du projet?
Le projet a été créé en collaboration dès le départ : les partenaires ont élaboré ensemble la vision et les objectifs du projet et conçu ensemble les mesures de restauration. Les partenaires du projet sont Parcs Canada, le W̱SÁNEĆ Leadership Council, la Première Nation Tsawout, la Première Nation de Pauquachin, la communauté de l’île Sidney, la province de la Colombie-Britannique et l’Islands Trust Conservancy. Les tribus Cowichan et Penelakut ont également apporté leur participation et leur soutien.
Pourquoi les daims sont-ils considérés comme un problème?
Au début du XXe siècle, des colons ont importé des daims – espèce qui n’est pas originaire d’Amérique du Nord – de l’Angleterre jusque dans le sud des îles Gulf à des fins d’élevage et de chasse sportive. La population a augmenté rapidement, et les problèmes écologiques résultant de leur abondance et du broutage intensif sont rapidement devenus évidents.
Les daims vivent en groupes de plus grande taille et mangent une plus grande variété d’aliments que les cerfs mulets indigènes. Depuis leur introduction sur l’île Sidney, les daims ont mangé une grande partie du sous-étage indigène des forêts, y compris d’importantes plantes comestibles et médicinales que les Premières Nations récoltent depuis des générations. Les semis d’arbres survivent rarement plus de quelques années avant d’être mangés, ce qui donne une forêt d’arbres adultes comportant peu de jeunes arbres pouvant prendre leur place. En l’absence d’arbres et d’arbustes indigènes, des espèces envahissantes comme l’aubépine monogyne, le genêt à balais et des herbes non indigènes se sont répandues.
Quelle est la différence entre l’abattage sélectif et l’éradication?
L’abattage sélectif consiste à retirer d’une population un grand nombre d’individus, mais pas tous. L’éradication est l’élimination complète d’une population. Sur l’île de Sidney, on a procédé à l’abattage sélectif sur 17 saisons de chasse depuis 1981. Malgré l’élimination de près de 15 000 daims sur plus de quarante ans, leur population finit toujours par se remettre, et on ne constate donc qu’une réduction à court terme de la population.
D’autres méthodes de contrôle de la population ont-elles été envisagées?
La communauté de l’île Sidney a organisé pendant plus de 40 ans des chasses annuelles et des abattages sélectifs périodiques. Malgré ces efforts, la population de daims finit toujours par se remettre, et la forêt continue de montrer des signes de mauvaise santé. Après mûre réflexion, les partenaires du projet ont conclu que l’élimination permanente des daims de l’île Sidney ainsi que la restauration de la végétation indigène, l’élimination des plantes envahissantes et la gestion du cerf mulet indigène, étaient nécessaires pour parvenir à une restauration à long terme des forêts.
Au cours du processus de planification conjointe, d’autres solutions ont été évaluées selon des critères d’efficacité (capacité à atteindre l’objectif d’élimination complète de la population), de sécurité, de bien-être des animaux, de coût et de rapidité (réduction des perturbations pour les résidents et les visiteurs) :
Capturer et déplacer les daims (ce qui déplacerait le problème ailleurs).
Procéder à la stérilisation chirurgicale (il faudrait pour cela capturer et opérer tous les mâles ou toutes les femelles pendant plusieurs années, ce qui pose d’importants problèmes de faisabilité et serait également considéré comme un outil de réduction de la population).
Utiliser la contraception (il faudrait capturer et donner des contraceptifs à la plupart des femelles plusieurs fois au cours de leur vie, ce qui pose d’importants problèmes de faisabilité). Tout comme la stérilisation chirurgicale, la contraception est considérée comme un outil de réduction de la population. En fin de compte, ces solutions ont moins de chances de succès et ne produiraient pas les résultats rapides nécessaires pour soutenir la reconstitution et la restauration de cet écosystème.
En quoi consistent les phases opérationnelles 1 et 2?
La phase 1 de l’opération se déroulera pendant deux semaines au cours de l’hiver 2023-2024. Au cours de cette phase, des tireurs de précision certifiés et hautement qualifiés procéderont à des abattages aériens et terrestres afin d’obtenir des résultats sans cruauté, conformes aux principes internationalement reconnus en matière de contrôle éthique de la faune.
La phase 2 de l’opération se déroulera entre l’automne 2024 et le printemps 2025. Au cours de cette phase, des clôtures temporaires seront installées sur l’île Sidney, créant ainsi des secteurs fermés. Les daims seront éliminés de chaque secteur par des tireurs de précision professionnels accompagnés de chiens renifleurs spécialisés.
Le bien-être des animaux et la sécurité des résidents, du personnel et des visiteurs sont des priorités pour les partenaires du projet, et des années de planification minutieuse ont permis d’atténuer les risques. Un coordonnateur communautaire de l’île Sidney est sur place pour répondre aux questions des résidents, et un agent de sécurité désigné sera présent pendant les phases 1 et 2.
Comment l’éradication se fera-t-elle sans cruauté?
Le traitement sans cruauté des animaux est une priorité pour Parcs Canada et les partenaires du projet. Ces derniers reconnaissent que l’éradication d’une population d’animaux sauvages ne doit se faire que lorsqu’aucune autre méthode n’est réalisable, et seulement après un examen approfondi, comme cela a été le cas pour ce projet.
Les méthodes choisies ont fait leurs preuves à l’échelle mondiale et sont conformes aux principes internationalement reconnus pour un contrôle éthique de la faune. Parcs Canada respecte les normes de manipulation des animaux établies par le Conseil canadien de protection des animaux. De plus, les partenaires du projet ont consulté la SPCA de la Colombie-Britannique tout au long de la planification du projet et ont rencontré le gestionnaire du bien-être des animaux sauvages de l’organisme pour discuter des détails de l’opération, puis continué de lui communiquer les détails opérationnels aux fins d’examen supplémentaire. Des représentants de la SPCA seront présents sur l’île au cours des phases 1 et 2 pour en observer le déroulement du point de vue du bien-être des animaux.
Parcs Canada, chef de file reconnu dans le domaine de la conservation, a fait ses preuves en matière de gestion efficace des écosystèmes. Pour en savoir plus sur les principes de contrôle éthique de la faune auxquels les partenaires du projet ont eu recours lors de la planification des opérations, cliquez ici (en anglais uniquement).
Qu’adviendra-t-il de la viande de daim?
Parcs Canada collabore avec les Premières Nations locales pour élaborer et mettre en œuvre un programme de récupération de la viande pour les deux phases de l’opération. Des chasseurs des Premières Nations, avec l’aide du personnel de Parcs Canada, récupéreront la viande, les peaux et d’autres parties des animaux, qui seront distribuées au sein des communautés locales des Premières Nations.
Comment l’information est-elle communiquée aux habitants de l’île Sidney?
Le personnel de Parcs Canada a travaillé conjointement avec les représentants de la communauté de l’île Sidney pour mettre en œuvre des mesures de sécurité et des protocoles de communication complets. La communauté de l’île a engagé un coordonnateur communautaire qui participe à la planification de la sécurité et est à la disposition des résidents pour répondre aux questions sur ce sujet. Parcs Canada a également un agent de sécurité du projet qui est en mesure de répondre aux questions des résidents. L’information relative à la sécurité sera publiée sous plusieurs formes avant l’opération, notamment grâce à un séminaire en ligne, à des avis à la communauté, à des courriels et à des messages textes, et par une communication directe avec les résidents qui seront sur l’île pendant l’opération.
Comment Parcs Canada sait-il que les daims ne reviendront pas sur l’île Sidney?
Selon la recherche mondiale et des preuves génétiques locales, le risque de réinvasion de l’île par le daim est considéré comme faible.
Une étude génétique réalisée en 2022 montre que les populations de daims introduites sur les îles James, Sidney et Mayne sont restées génétiquement isolées, ce qui signifie que les animaux ne se sont pas déplacés d’une île à l’autre pour se reproduire. De plus, des daims sont établis sur l’île Mayne depuis les années 1990, mais il n’y a pas de harde sur l’île Saturna, même si les deux îles se touchent presque. Ces données laissent croire que les daims ne passent généralement pas d’une île à l’autre pour établir des populations reproductrices.
À titre de mesure supplémentaire et au cas où des daims seraient repérés à la suite de l’éradication, un plan de biosécurité est en cours d’élaboration.
Comment les cerfs mulets indigènes sont-ils gérés?
Le cerf mulet peut faire partie d’un écosystème côtier à douglas de Menzies en bonne santé. Il ne représente actuellement qu’un très faible pourcentage des ongulés de l’île Sidney, probablement parce qu’il est supplanté par les daims. Après avoir consulté la SPCA de la Colombie-Britannique, les partenaires du projet ont conclu qu’il n’y avait pas de moyen sans cruauté de conserver des cerfs mulets sur l’île pendant l’éradication; par conséquent, les cerfs seront eux aussi éliminés. Cependant, le cerf mulet est très présent dans cette région et, contrairement au daim, il se déplace depuis longtemps à la nage d’une île à l’autre. Les partenaires s’attendent donc à ce que cette espèce indigène revienne naturellement sur l’île Sidney avec le temps. Parcs Canada surveillera l’île pour y relever les traces de retour du cerf mulet et, éventuellement, pourrait décider de travailler avec des partenaires pour aider au retour de l’espèce.
Quand le travail de restauration des plantes aura-t-il lieu?
Personnel de Parcs Canada disséquant des graines cueillies dans la réserve de parc national. Ces graines seront utilisées pour restaurer les plantes indigènes.
Pour favoriser la restauration d’un sous-étage forestier sain et diversifié, Parcs Canada plante une variété d’espèces indigènes dans des exclos sur l’île. Jusqu’à présent, dix exclos ont été construits sur SḰŦÁMEN (île Sidney), et plus de 300 plantes indigènes culturellement importantes y ont été plantées. Deux autres exclos sont en construction. Les exclos serviront de source de semences pour les secteurs environnants et aideront les plantes indigènes à se rétablir dans toute la forêt. Ils constitueront également des « îlots » d’habitat pour la faune forestière, comme les oiseaux chanteurs.
De plus, Parcs Canada travaille avec des partenaires dans le cadre du programme Deux milliards d’arbres du gouvernement du Canada pour planter au moins 3 000 arbres et arbustes compagnons dans le sud des îles Gulf d’ici 2028. Sur SḰŦÁMEN (île Sidney), les efforts de plantation contribueront à revitaliser les feuillus rares ou disparus ainsi que les espèces productrices de nourriture. Dans la réserve de parc, un grand nombre de ces arbres seront plantés dans les secteurs où l’aubépine monogyne est éradiquée, notamment à l’intérieur et autour du terrain de camping.