Yoho - Ce que nous avons entendu

Parc national Yoho

Ce que nous avons entendu : parcs nationaux des montagnes (PDF) | Ce que nous avons entendu : Parc national Yoho (PDF)

Processus de consultation

Résumé des activités de mobilisation 

La première étape de la mobilisation et de la consultation, en vue de l’établissement de la portée du plan directeur du parc national Yoho, comportait un éventail de possibilités conçues pour recueillir des commentaires auprès des collectivités autochtones, des jeunes, des intervenants locaux et d’autres Canadiens. Des ateliers avec les intervenants ont eu lieu à Field et à Golden, en Colombie-Britannique. De plus, des séances d’information auprès des collectivités ont été organisées au centre de villégiature Kicking Horse Mountain Reosrt et au marché de producteurs fermiers de Golden. Une plateforme en ligne appelée Parlons parcs de montagne a été créée conjointement avec les autres parcs des montagnes; elle permet aux Canadiens intéressés de prendre part aux discussions. Un club de campus universitaire a participé par l’entremise d’une soumission en ligne et d’une conférence téléphonique. On a eu recours à des annonces dans les journaux, à des cartes postales et à des messages dans les médias sociaux pour faire connaître le programme de mobilisation. La première étape des activités de mobilisation et de consultation s’est déroulée du 30 janvier au 10 mai 2019.

Ceux que nous avons entendus 

Au cours de la période de mobilisation et de consultation de trois mois, un total de 686 visites ont été effectuées sur le site Web du parc national Yoho. De ce total, 91 personnes ont répondu à des sondages en ligne ou ont publié des idées. Par ailleurs, 325 autres personnes ont pris connaissance du contenu du site Web et ont téléchargé des documents. 

Un total de 53 personnes ont participé à des ateliers en personne. Parmi eux, on trouvait des membres des administrations municipales, d’organisations de marketing de destination, d’organisations environnementales et de groupes d’amateurs de plein air de même que des exploitants d’entreprises locaux. Des membres du personnel de Parcs Canada ont rencontré séparément des représentants de plusieurs collectivités autochtones et un groupe d’intérêt. Des observations écrites de quatre organisations ont été reçues.

Carte – Répartition géographique des participants canadiens du site Web.


Ce que nous avons entendu

Ce que nouse avons entendu des peuples autochtones

Le parc national Yoho est situé dans les limites des territoires traditionnels des Premières Nations des Ktunaxa et des Secwepemc. Des discussions sont en cours avec des représentants de ces peuples autochtones afin de veiller à ce que leurs points de vue soient entendus et pris en compte dans l’ébauche du plan directeur.

Les collectivités autochtones qui ont fait part de leurs réactions initiales ont exprimé un vif désir de se sentir chez eux dans le parc et de diffuser leurs connaissances et leurs pratiques pour contribuer à l’intendance du parc.

Ce que nous avons entendu des intervenants et du grand public

La section qui suit présente certains des principaux thèmes qui se sont dégagés au cours de la période de consultation. Ils sont classés dans les catégories suivantes : vision du parc, enjeux clés et principes de planification.

Vision du parc

On a demandé aux participants aux ateliers et aux personnes qui ont répondu au sondage en ligne de décrire leur vision du parc national Yoho pour en assurer le meilleur avenir possible. Une analyse des commentaires a révélé que le thème le plus souvent mentionné par les participants était une volonté de voir le parc protégé et son intégrité écologique, rétablie. Les mots paisible, intact, non aménagé, beauté naturelle, protégé et nature sauvage ont fréquemment été mentionnés. On a mentionné, parmi les objectifs importants pour l’avenir, l’intendance environnementale, la protection du milieu sauvage et la restauration d’écosystèmes sains et de processus écologiques dans le cadre desquels les espèces en péril sont rétablies et prospèrent. Il a également été question d’assurer la protection des motifs de la désignation du parc comme site du patrimoine mondial. De nombreux participants ont reconnu que la protection écologique est essentielle pour garantir que le parc demeure un lieu permettant aux gens de se rapprocher de la nature et de vivre l’expérience de la nature sauvage dans des endroits peu fréquentés. 

Bien que la protection d’écosystèmes sains soit considérée comme primordiale, les participants ont aussi exprimé fortement le souhait que l’on garantisse l’accessibilité de ces paysages naturels. On a discuté de l’accessibilité au sens large, en englobant les éléments liés à la capacité individuelle, aux données démographiques, à la situation socioéconomique, aux possibilités en toutes saisons, à la conception des installations et à l’offre de solutions de transport durable. Le thème de l’accessibilité a souvent été débattu parallèlement avec la nécessité de gérer avec soin l’utilisation humaine pour assurer la santé des écosystèmes du parc et l’entretien des biens construits. Les mots équilibre et durable ont été mentionnés à maintes reprises.

De nombreux participants ont souligné la nécessité de définir les niveaux appropriés d’utilisation humaine dans le cadre de leur vision du parc. Cela englobait la prise en c0mpte de quotas de visiteurs ou d’autres outils de gestion de la demande dans les zones fragiles ou très fréquentées, telles que le lac Emerald et la vallée de la Yoho. On a mentionné, notamment, que même si le parc devrait être accessible à tous, on ne peut pas permettre que tout le monde y fasse ce qu’il veut; il existe des activités et des normes de comportement appropriées enracinées dans l’intendance de ce paysage naturel, que les visiteurs doivent respecter. On a aussi souligné l’apparent manque d’équité des systèmes actuellement utilisés pour répartir les possibilités limitées, comme les laissez-passer d’une journée au lac O’Hara ou les réservations d’emplacements de camping dans tout le parc. De nombreux participants étaient d’avis qu’il devrait y avoir un système en place permettant de s’assurer que les Canadiens bénéficient d’un accès préférentiel à ces possibilités. Selon certains participants, il devrait y avoir des tarifs variables suivant lesquels les visiteurs étrangers paieraient des droits d’entrée plus élevés.

Un autre thème fréquemment abordé a été l’éducation et la possibilité pour les parcs des montagnes d’offrir aux visiteurs l’occasion d’en apprendre davantage sur la nature. De nombreux participants ont exprimé le souhait que de nouveaux programmes de sensibilisation soient créés pour favoriser les comportements positifs des visiteurs du parc. On a aussi déclaré souhaiter accroître les possibilités de sensibilisation pour mettre en valeur les caractéristiques naturelles uniques, l’histoire des peuples autochtones et le patrimoine culturel du parc.

Enjeux clés

La première étape de la mobilisation a donné l’occasion à Parcs Canada d’entendre les points de vue des Canadiens intéressés sur les enjeux clés dont il faudrait tenir compte lors de l’élaboration du prochain plan directeur du parc national. Les principaux thèmes qui sont ressortis sont résumés ci-dessous.

Gestion de la demande des visiteurs

La fréquentation accrue a été désignée comme une préoccupation par un grand nombre de répondants en ligne et de participants aux ateliers. Lorsqu’il est question des obstacles à l’établissement de liens avec le parc, 56 % des répondants en ligne ont cité la fréquentation excessive et les défis en matière d’accessibilité. Plus d’un tiers des répondants en ligne ont estimé que l’augmentation de la fréquentation est un des problèmes les plus pressants en ce qui a trait à l’intégrité écologique du parc. Les efforts futurs déployés pour relever ce défi devraient prendre en compte le changement sociétal rapide qui se produit. Les participants ont désigné les changements démographiques, les changements de modes de déplacement et l’évolution des communications et des autres technologies comme des facteurs susceptibles de jouer sur les habitudes et les comportements des visiteurs dans les décennies à venir.

Plusieurs participants se sont dits préoccupés par la congestion automobile sur la route du Lac-Emerald et la route de la Vallée-de-la-Yoho (jusqu’aux chutes Takakkaw). On a laissé entendre que des restrictions sur l’utilisation des véhicules privés pourraient s’avérer nécessaires pour éviter d’aggraver encore le problème de congestion; des services de navettes ont aussi été proposés comme solution envisageable. Les participants se sont également dits préoccupés par la sécurité sur la route Transcanadienne en raison de l’augmentation du volume de la circulation. 

L’augmentation du nombre de visiteurs est également une préoccupation pour la Ville de Field, car elle peut entraîner une demande accrue de services, y compris des services d’urgence locaux. La construction routière à l’intérieur et à l’extérieur du parc peut créer des problèmes d’accès pour les résidents et les visiteurs. 

Parmi les solutions suggérées pour contrer le problème de l’augmentation du nombre de visiteurs, mentionnons la possibilité d’encourager les visites en dehors des saisons de pointe, d’établir des quotas de visiteurs ou des restrictions des visites dans des zones données à forte fréquentation, de mettre en place de nouveaux systèmes de réservation, y compris des tirages au sort, de réduire l’accès des véhicules privés à certains endroits, de mettre en place un service de navettes et de limiter l’aménagement et l’expansion des services commerciaux d’excursions. 

Protection des ressources et intégrité écologique

De nombreux participants ont indiqué que les éléments de l’écosystème naturel sont des caractéristiques essentielles qui rendent le parc unique. Quant aux changements auxquels pourrait faire face Parcs Canada au cours des dix prochaines années, les participants ont cité comme principaux enjeux la diminution de la biodiversité indigène, les changements climatiques et l’accroissement des pressions humaines exercées sur les écosystèmes naturels. La protection de l’intégrité écologique du parc et le rétablissement d’habitats fonctionnels ont souvent été mentionnés comme des domaines nécessitant un effort concerté. La perte d’habitats propices à la faune et l’accroissement des risques de conflits entre les humaines et les animaux sauvages ont été cités parmi les problèmes causés par l’augmentation du nombre de visiteurs. Les participants ont indiqué que la gestion de cette augmentation pose un défi sur le plan de la préservation de l’intégrité écologique. 

Les influences externes ont également été mentionnées parmi les défis dont il faudra tenir compte. Les changements liés à l’utilisation des terres adjacentes au parc, y compris l’augmentation de l’exploitation forestière et du tourisme commercial, font partie des problèmes susceptibles de nuire à la nature sauvage du parc. L’augmentation des utilisations de l’arrière-pays, en particulier la fréquentation diurne de l’arrière-pays, est aussi considérée comme un problème pour l’intégrité écologique de ce parc de montagne.

Installations et activités pour les visiteurs

La discussion sur les enjeux et la vision du parc a suscité de nombreux commentaires au sujet d’installations et d’activités particulières du parc. Plusieurs participants ont estimé que les installations et les sentiers avaient besoin d’améliorations et d’un meilleur entretien. Plus de 20 % des répondants en ligne ont désigné l’absence d’installations bien entretenues comme un obstacle à l’établissement de liens avec le parc. D’autres ont lié l’augmentation de la fréquentation à un besoin crucial d’investissement supplémentaire dans des infrastructures bien conçues qui favorisent la fréquentation tout en atténuant les impacts sur l’environnement.

Certains participants ont dit souhaiter que de nouvelles occasions de découverte soient offertes aux visiteurs à l’extrémité ouest du parc. Parmi les autres suggestions, mentionnons la création ou le rétablissement d’une offre de camping régulière dans le secteur occidental du parc, et l’amélioration et le rétablissement des sentiers qui ne sont pas bien entretenus. Certains participants ont indiqué qu’il faudrait davantage de sentiers de vélo de montagne, alors que d’autres étaient d’avis que le vélo de montagne ne devrait pas être permis dans le parc. 

Patrimoine autochtone et réconciliation avec les Autochtones

De nombreux participants ont reconnu l’importance d’aider les peuples autochtones à renouer avec leurs territoires traditionnels dans le parc. Ils avaient en commun le désir de se faire raconter des récits autochtones dans le parc. Certains ont recommandé de faire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) un élément fondamental de la gestion du parc. 

Changements technologiques et impacts connexes

Les changements technologiques ont été mentionnés parmi les enjeux qui peuvent offrir des possibilités et présenter des défis pour Parcs Canada. Les types de changements technologiques relevés incluent les voitures électriques et autonomes, les véhicules aériens sans pilote (drones), les vélos électriques, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et différents types de communications et de technologies électroniques. Les médias sociaux ont été désignés comme étant à la fois une influence importante sur les habitudes d’utilisation des visiteurs (« culture de l’égoportrait ») et un outil utile pour communiquer avec ces derniers. On a invité Parcs Canada à tenir compte des nouvelles technologies au moment d’élaborer des activités et des programmes éducatifs offerts aux visiteurs ainsi que de favoriser les comportements appropriés dans le parc. 

Changements climatiques

Il est très important de comprendre les effets des changements climatiques et de s’y adapter. Parmi les préoccupations particulières soulevées, mentionnons le risque accru de feux causant une fumée plus abondante, les risques d’inondation, les changements dans la biodiversité et la période de migration des animaux, les effets sur les habitudes de fréquentation en raison de la fumée et des catastrophes naturelles, et les augmentations ou changements potentiels dans les types d’insectes et de maladies touchant les écosystèmes du parc.

Principes de planification

L’étape de l’établissement de la portée des activités de mobilisation a donné lieu à des discussions au sujet des principes clés qui devraient orienter l’élaboration du plan directeur du parc national et aider à éclairer la prise de décisions futures. Les thèmes principaux qui sont ressortis de ces discussions sont présentés ci-après.

Transparence

Parcs Canada devrait s’assurer que les décisions de gestion sont prises de façon transparente et donnent lieu à une reddition de comptes. Les décisions devraient être fondées sur une communication ouverte et bilatérale avec les collectivités autochtones, les résidents locaux, les intervenants et d’autres Canadiens. Les renseignements pertinents devraient être diffusés avant que toute décision soit prise.

Décisions fondées sur des données probantes

Les futures décisions de gestion doivent être fondées sur la compréhension et les données scientifiques. La validité de toutes les sources de renseignements doit être prise en considération. L’application continue de ce principe au fil du temps favorisera une gestion adaptative.

Intégrité et leadership 

Parcs Canada devrait faire preuve en tout temps d’intégrité et de leadership en matière de conservation dans l’exécution de son mandat. Les gestionnaires du parc devraient se conformer au mandat, garder l’objectif final à l’esprit et joindre le geste à la parole en prenant des mesures et en mettant les plans en œuvre. Il importe de prendre conscience que, parfois, Parcs Canada devra dire « non » pour atteindre l’objectif final.

Gestion à l’échelle des paysages

Il faut voir grand! La gestion des écosystèmes du parc national Yoho exige une réflexion à grande échelle portant sur de vastes paysages. Le parc devrait collaborer avec d’autres parcs et avec les administrations voisines au-delà des limites du parc pour relever d’importants défis écologiques et promouvoir l’intendance environnementale. Cela nécessite une réflexion à long terme et la prise de mesures énergiques et créatives.

Viabilité écologique

La prise de décisions futures devrait soutenir la viabilité du parc national Yoho. Les gestionnaires du parc devraient comprendre les conséquences de leurs décisions et savoir si celles-ci sont réversibles. Lorsque les conséquences sont méconnues parce que l’on ne possède pas les renseignements ou les preuves scientifiques nécessaires, le principe de précaution doit être appliqué pour empêcher toute perte d’intégrité écologique.

 

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